Donc la traversée d'ozombwa s'est très bien effectuée, et la on chantait en désordre histoire de faire passer le temps. Pour la petite histoire, Ozombwa est en fait le delta de l'Ogooué. C'est en ce lieu que les eaux du fleuve Ogooué et ses affluents se jettent dans la mer. Traverser Ozombwa demande de très grandes capacités de navigateur mais aussi, un côté spirituel, jdcjdr,chuuuttt... On te dit que pendant cette traversée tous les passagers sont que sui , silencieux. Pire encore si le moteur s'arrête à ce niveau (comme c'est parfois le cas avec les pirogues de transport et leurs moteurs qui datent), c'est là où tu verras toutes les vieilles myènès te réciter "rérè iyazo" (notre père) ou encore "mi souminyo Maria" (je vous salue Marie) pourtant elles ne mettent même pas pied à l'église krkrkrkrk bref...
On a dépassé Mando rové, essulu mbemi (le nom du bled là me tue, cherchez la traduction), après un bon moment qui paraît une éternité pour les novices du trajet, on s'est retrouvé entrain d'accoster au village Ngola. Otdb c'est un arrêt obligatoire pour les embarcations, les gens descendent se soulager ou encore acheter quelques bricoles à manger ou à boire pour la suite du trajet. En bonnes voyageuses que nous sommes, toujours on a des paniers de nourritures avec nous, alors acheter encore, non merci. Nous nous sommes bien occupées de nos igondjé et tout puis on attendait les hommes qui sont allés en quête d'itoutou (vin de palme) pour reprendre le chemin.
J'étais debout au débarcadère à attendre cette ivrogne de koza qui est allée chercher un peu de vin de palme sucré.
-tante poupette: imepa, a wa nieni (tu as mangé)?
-moi : ehhh, ma nya (oui, j'ai mangé).
- : tu t'appelles aussi Imepa alors?
Je toise d'abord celui qui me parle avant de répondre
-moi : ouais!
-H: on ne dit pas ouais , mais oui!
-moi: ah loubwa myè pa ni fala mpolo-mpolo (ah fous moi le camp avec ton gros français là), n'importe quoi !
-H: ehhhh la sauvage pardon! Tu ressembles à ton prénom lorsque tu fermes ta gueule, mais une fois que tu l'ouvres, c'est direct la laideur de la folle ayité!
-Moi: 0_o
-H: comptes sur moi pour te dresser miss Imepa. Je ne vais pas te faire ça en douceur...
Et il s'en va en se moquant de moi, genre je suis un guignol
Imepa signifie la beauté. Mamie m'a donné ce prénom parce que j'étais un très jolie bébé (ehhhhh je n'ai pas changé ohhh je suis toujours belle, voilà )...
Je regarde ce fou s'éloigner avec sa culotte , son tee-shirt et des tongs aux pieds...
- Koza: tu regardes le blanc là comme ça avec le sourire pourquoi? Ehhhh élenguè (bordelle)....... Pitié de toi!
-moi: ah quelle élenguè là? c'est pas lui qui est venu m'emmerder comme d'habitude là
-koza: continues, il va bien te faire. Tu as vu comment il est costaud non? Il va te dévierger que une fois, dwaaaaaa, tu seras bancale.
Et elle commence à courir parce que j'ai ramassé un bois pour le lui lancé.
Eh pardon, n'ouvrez pas vos bouches sur ma vie, j'ai 24ans et je suis vierge, ça fait quoi? J'avais trop de problèmes dans ma vie pour rentrer dans les histoires d'amour qui donnent plus de problèmes que de joies. Laissez-moi. Koza elle me fait la bouche parce que elle a sauté le pas l'an passé avec son doudou Marc, donc comme je suis restée là, elle me parle fort... On verra ça.
Très vite nous avons repris la route et c'est aux environs de 14h30 que nous arrivons au village Enyonga. On s'active tous afin que tout soit prêt avant la tombée de la nuit.....
Je suis à quatre pattes entrain d'essayer de tirer les tabourets sous les bancs du mbandja lorsque le salaud là vient me dire:
-H: tu gaspilles une botte ma fille! Attends au moins d'avoir un truc tendu derrière pour bien te cambrer ?
-moi: tchhhrrrrrrrr
Et comme toujours, il s'en va en riant comme le clown qu'il est.
C'est officiel, je vais le castrer... Tchuiiiippp!