Après notre lune de miel à domicile, nous avons vraiment passé des moments extraordinaires. Ma tante paternelle avait quitté la maison. Nous étions seuls dans cet appartement sans être dérangé. Honnêtement, un jeune couple est trop bon et merveilleux. Surtout lorsque vous vivez seuls. Nous vivions une parfaite entente. La joie et l'amour brillaient dans nos yeux. La proximité se renforçait de jour en jour. Badou me gâtait, il était chargé des achats et des déplacements. Soucieux de mon état de santé, après avoir pris ce qui était le plus cher en moi, il ne me laissait pas sortir de l'appartement. Il se chargeait du nécessaire. C'est lui qui partait au supermarché pour acheter ce dont nous avions besoin. Il nous arrivait de sortir la nuit pour se promener dans le quartier. Bras dessus, bras dessous. Je ne regrettais pas d'avoir attendu si longtemps pour trouver l'homme parfait. Mon mari est d'une douceur inexplicable. J'avoue aussi, qu'il était trop actif au lit. Je ne sais pas si c'est le fait de l'avoir fait attendre qui le pousse à m'attaquer presque chaque nuit mais à ce rythme, nous allons mourir jeunes. D'un côté, j'étais contente, ça prouve que mon mari ne peut pas me résister. De l'autre, un peu fatigué parce que je ne connaissais pas réellement mon corps. Avec le temps, j'ai fini par apprendre et comprendre mon corps. Ce qui m'a apporté une grande aide. Le sexe ne s'apprend pas. Il faut juste comprendre son corps et le tour est joué.
Nous arrivions à la fin de nos congés. Badou était le premier à reprendre le travail. J'recevais presque chaque heure son appel. Il prenait de mes nouvelles tout le temps. J'étais seule dans l'appartement. Je ne me sentais pas étrangère. J'étais chez moi. Même si j'étais seule, n'empêche que la solitude ne me faisait rien. Chaque descente, j'avais droit à quelque chose. Soit un cadeau, soit des tablettes chocolat etc. Il était tellement attentionné, parfois même j'avais honte. Je me chargeais du dîner. Badou ne laissait pas tous les travaux entre mes mains. Après chaque repas du soir, il lavait les vaisselles. Il n'avait pas honte de faire certains travaux. Parfois même, on se disputait amicalement sur ça, je n'aimais pas qu'il fasse certaines choses, mais à chaque fois, il le faisait avec un plaisir. Les week-ends, il se chargeait du nettoyage du salon et de dépoussiérer certains coins de l'appartement. Honnêtement, rien à dire de négatif sur cet homme.
J'avais fini par reprendre le boulot. J'étais très bien accueillie par le personnel, qui ne cessait de me taquiner de temps en temps, genre "Tu es devenue plus claire ma belle. Tu as vu comme c'est bon d'avoir un mari. Dis-moi, tu as aimé ?" J'répondais toujours par le sourire. Les mariées de cette entreprise sont vraiment folles. Au fond de moi, j'comprenais ce qu'elle voulait dire. Bref, j'ai repris mon box tranquillement. La première semaine de la reprise était difficile. J'manquais réellement de rythme mais avec le temps et mon dynamisme, j'ai retrouvé toutes mes sensations. J'étais plus que motivée. J'avais des ondes positives. C'était comme si j'étais poussée par un nouveau vent. Les sensations étaient trop bonnes. (Nandité : C'est l'effet homme. Barki très sérieux. Homme rek yalla dako mey. Mariez-vous bakhna). Le seul problème est que j'dépensais trop d'énergie.
A la descente, j'étais tellement fatiguée, qu'assurer certains travaux étaient difficiles. Badou me comprenait très bien. Il ne voulait pas me voir fatiguer. Au début, j'filais directement dans la cuisine après chaque descente pour préparer le dîner. Voyant la fatigue que j'ressentais, Badou m'autorise à faire des commandes quand j'suis fatiguée dans un restau pour le dîner. Il n'aimait pas me voir tout le temps dans la cuisine. Au début, j'avais complètement refusé. Il m'a fallu des mois avant de faire ma première commande. Je ne voulais pas tomber dans la paresse. Jeune femme mariée, avec un boulot n'est pas une chose facile. Tu dois assurer la maison, la chambre, la nuit et se réveillait pour partir au travail. Les premiers mois de mon ménage ont été le paradis sur terre.
J'fais partie de ceux qui croient que le mariage ouvre des portes du succès. 8 mois après mon mariage, j'ai reçu une proposition de contrat. Le responsable commercial prenait sa retraite et il m'a recommandé. Ce n'est pas que j'étais favorisée mais la hiérarchie avait vu ce que j'amenais dans la structure malgré mon statut de stagiaire. J'suis ce genre de personne qui aime apprendre et qui aime pratiquer. J'étais embauchée avec un bon salaire. Les responsabilités étaient multipliées. Alhamdoulilah. Après un long stage, Dieu m'a donné un coup de main. J'suis superstitieuse. J'me suis dis que mon ménage y est pour quelque chose. J'ai remercié ma raison de vivre qui n'est autre que Badou. Il me disait « Je n'y suis pour rien. C'est ton travail et ton abnégation qui ont fini par payer. Je n'ai jamais douté de ta réussite. Je te vois au quotidien et j'sais combien le travail compte pour toi. Tu ne triches jamais sur ce que tu fais. J'espère que c'est le début d'une carrière professionnelle fructueuse. J'continuerai de prier pour toi ». Cette nuit, nous avons fêté cette nouvelle comme il le fallait. Il me mettait en garde de ce qui m'attendait. Parfois, j'avais l'impression d'entendre mon père « Mon amour, attends-toi à des coups bas. Il y'aura de la jalousie au sein de votre structure. Certains anciens ne verront pas d'un bon œil qu'un ex stagiaire occupe une telle place. Tu as toujours été courageuse et c'est maintenant que tu en auras le plus besoin. N'essaie jamais de montrer que tu es chef ou leader. Garde toujours ta modestie et ton éducation qui t'ont values cette poste. Je te fais confiance et j'sais que tu garderas les pieds sur terre. N'oublie jamais les personnes de ton entreprise qui t'ont aidée à arriver à ce stade. Je te renouvelle mes félicitations ».
J'étais attentive à ce qu'il me disait. J'aimais bien écouter des conseils. Avec Badou j'étais servie. Il n'était pas avare sur ce domaine. J'ai pris fonction presqu'un mois après ma nomination. Il y'avait des changements sur mon planning. Ce qui était très normal. L'heure de la descente a été repoussée presque 30mn. J'faisais de mon possible pour être parmi les premiers à arriver au bureau. Dieu merci, j'avais le soutien de mon mari qui se levait plutôt que d'habitude pour que nous partions au travail. Maintenant, nous quittions à 6h15 au lieu de 6h45mn. Je me donnais cœur et âme. Je ne voulais pas décevoir. Je voulais montrer que j'méritais cette confiance placée en moi. Je multipliais les efforts pour prouver que j'étais prête. Je ne me vante pas mais je m'en sortais très bien. J'menais mon travail comme il le fallait. Il m'arrivait de descendre et de continuer certains travaux à la maison. Badou ne me dérangeait pas du tout. Parfois même, il partait acheter le diner. Il était très compréhensif. Il s'occupait de tout cet homme. Il était si merveilleux mon mari d'amour. Il m'arrivait d'arrêter le travail à des heures tardives. Il ne se plaignait jamais. Au contraire, j'avais droit à un bon massage. Il était tellement attentionné. Cette marque d'affection était entrain de me tuer sans que je le sache. J'tombais sur la paresse et l'abus de sa compréhension. Je ne faisais rien. Je laissais tout à monsieur. Il servait le diner, laver la vaisselle et parfois même faire le ménage, vu que nous quittons tôt la maison. Il l'arrivait même de me donner un bain. Ça m'amusait énormément. Certaines nuits, quand monsieur a besoin de moi, j'cherchais une excuse et il comprenait aussi. Il me laissait nager dans mon monde. Il cédait à tous mes caprices. Ce n'est pas que j'ne voulais pas remplir mon rôle de femme dans mon lit, c'est juste que monsieur était trop actif. J'avais l'impression qu'il ne se satisfaisait jamais. Il m'arrivait de partir au boulot avec une fatigue et des courbatures inexplicables.
On m'obligea de faire auto-école. Parce que mes supérieurs me proposaient une voiture de fonction. Les journées devenaient de plus en plus compliquées et longues. Chaque descente, j'faisais des cours auto-école pour maitriser les techniques de la conduite. J'tenais à obtenir cette voiture pour soulager un peu mon mari qui ne se levait tôt rien que pour moi. Il pouvait commencer son travail à 9h mais à cause de moi, il arrive parfois même 7h45 dans son bureau. C'est ce qui m'a le plus motivé à apprendre la conduite. Avec mon courage et mon abnégation, j'ai commencé à conduire petit à petit. Monsieur ne se gênait pas de me donner des coups de main à sa descente.
Nous étions un couple communicant. On se parlait beaucoup pour éviter des malentendus. La première fois que nous avons failli nous disputer, c'est à cause de nos salaires. Badou est ce genre d'homme qui veut tout faire. Ses mecs qui pensent qu'ils doivent tout faire. Alors que moi, j'suis une femme qui milite pour la parité dans la vie de couple. J'ai toujours rêvé d'amener ma contribution dans mon ménage. J'veux que nous partagions les dépenses pour l'équilibre de notre foyer. Nous avions une petite altercation avant qu'il ne comprenne et qu'il ne se rende à l'évidence.
Badou : Ma belle, j'peux tout admettre sauf ça. Ton argent est pour toi. Occupes-toi de ta famille et de ton corps. J'peux bel et bien m'occuper des dépenses de notre ménage. Avant de me marier, j'étais prêt et conscient de ce qui m'attendait. Ce n'est pas maintenant que j'vais accepter un franc de toi.
Zeynab : Je n'accepterai jamais de mettre à côté mon argent. Tu as tout faux mon beau. Je ne suis pas en phase avec toi. Nous ne sommes plus deux mais un. Mon bien et ton bien vice versa. Tu n'es pas le seul dans cette maison. J'ai toujours œuvré pour le partage et la division des dépenses. Si je n'ai rien, je ne ferai rien mais si j'ai quelque chose, nous la partagerons. Que tu le veuilles ou non, j'participerai dans cette maison. Je ne reculerai pas d'un seul iota. Quand j'étais stagiaire et sans salaire précis. J'étais sous ta responsabilité. Maintenant que j'ai un bon salaire, nous partagerons les dépenses. N'insiste même pas. J'suis désolée mais je ne reviendrai pas sur ma décision.
Sachant que je ne blaguais pas, il a mettre de l'eau dans son vin (Ma belle ne le prend pas mal. Je ne veux pas te fatiguer. Tu as tes besoins personnels. J'ai été éduqué comme ça. Chez nous, c'est l'homme qui doit s'occuper de sa femme et cette dernière tout ce qu'elle a et pour elle. Je ne suis pas ses maris qui n'ont d'yeux que sur les biens de leurs femmes. Je n'ai pas honte de te demander quoi que ce soit. Si un jour, j'ai besoin d'argent, je n'aurai pas honte de te demander. Actuellement, j'suis bien financièrement, raison pour laquelle, je te demande de gérer ton propre argent. Mais bon, j'ai compris aussi ta pensée. Je te rejoins. Excuse-moi si j'ai exagéré mais ce n'était pas mon intention). Il me sert fort dans ses bras. Cet incident a réglé beaucoup de chose. Chaque fin du mois, nous faisions la part des choses. Nous divisons les salaires en 3. La location, les factures et la pension alimentaire. Nous n'oublions pas nos familles respectives. Nous faisions notre possible pour amener des denrées de premières nécessités à nos familles respectives. Mon engouement et ma motivation m'ont été d'un grand apport. Les résultats ont suivi et j'ai fini par avoir une autre revalorisation salariale. Côté salaire, j'étais plus payé que mon mari. J'avais maintenant le plus gros salaire de notre couple. On ne se cachait rien. je lui disait tout et il était content pour moi.
Avec le temps, j'ai pu tisser des liens solides avec deux de mes collègues mariées. On se donnait des conseils. Je n'étais pas expérimentée et j'avais besoin des conseils. J'avais honte de discuter avec ma maman sur ça. Intérieurement, j'souffrais au lit. Monsieur ne me donnait pas le repos et il était plus fort que moi sur ce domaine. J'pense qu'il voulait se rattraper du temps de notre relation amoureuse avant le mariage. Les conseils de mes collègues ont été appliqués à la lettre et ça n'a pas facilité les choses. Monsieur est devenu plus accro. Il aimait mes astuces. Mes collègues sont des vraies femmes sénégalaises. Mon corps en souffrait mais seuy diar nako. Presque chaque semaine, j'avais droit à des astuces. Etant une jeune mariée qui voulait rendre fou et appartenir son mec, j'faisais tout ce qu'on me disait. Ça a payé ses fruits. Monsieur filait directement à la maison à sa descente. Il avait enterré les afterworks, les sorties entre collègues, les pots etc. J'avais fini par prendre goût aussi. J'étais devenue une femme astucieuse. J'avais mes trucs qui rendaient fou mon monsieur. J'alliais boulot et femme au foyer. Les bains après les descentes, les petits trucs après le diner, bref mes collègues m'ont complètement métamorphosé. Même monsieur était surpris parfois de mon audace. Les mois passèrent, j'commençais à sentir une réelle fatigue en alternant les 2 choses. Mes amies collègues ont lu les traces de fatigue sur mon visage. Elle ne cessait de me rire. Il est grand temps que je m'arrange sinon, je ne pourrai plus être cette Zeynab qui est aimée par toute la hiérarchie. Il m'arrivait d'avoir tellement sommeil au bureau, que je ne pouvais pas m'empêcher de tomber de temps en temps dans les bras de Morphée. Un jour au bureau, après une nuit trop agitée, j'avais tellement dormi qu'à mon réveil, j'avais honte. Mes amies collègues ne cessaient de me rire en me taquinant « Hey dame, on dirait que monsieur t'a encore torturé. Hahahah, c'est normal. Amusez-vous bien rek ». Elles s'amusaient avec ça, mais perso, j'étais gênée. Et depuis ce jour, j'avais pris une décision qui va changer beaucoup de chose dans ma vie de couple. A suivre...