Les minutes qui suivirent furent une attente angoissante. Lorsque le résultat s'afficha, Sofia resta figée, incapable de réagir. Les larmes emplirent délicatement ses yeux, perlant sur ses paupières alors qu'une réalisation déchirante s'emparait d'elle. Elle se laissa doucement tomber sur le rebord du lit, perdue dans ses pensées tourmentées. La pièce était empreinte d'une atmosphère chargée d'émotions, tandis qu'elle tentait de composer avec le flot tumultueux de sentiments qui l'envahissait.
C'est à ce moment-là que Giulia, sa cousine, entra dans la chambre pour annoncer que le petit-déjeuner était prêt. Voyant Sofia assise en silence, les larmes coulant sur son visage, elle s'approcha avec précaution, appelant son nom à plusieurs reprises sans recevoir de réponse. Inquiète, elle comprit rapidement que quelque chose n'allait pas avec Sofia, et elle prit la parole avec sollicitude, désireuse de connaître la cause de sa détresse.
"Chère Sofia, que se passe-t-il ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi pleures-tu ?", demanda Giulia d'une voix douce et compatissante.
Giulia n'avait pas terminé sa phrase que Sofia lui tendit le résultat du test qu'elle avait fait. Cette dernière, qui avait pris le temps de bien regarder le test, fut surprise de l'état dans lequel se trouvait Sofia, car pour elles, c'était une bonne nouvelle. Elle jugea bon de connaître la raison pour laquelle Sofia pleurait en prenant place dans le lit à côté d'elle. Giulia, interloquée par les larmes de Sofia, prit la parole : "Pardonne-moi, Sofia, mais je ne comprends pas. Pourquoi es-tu dans cet état, submergée de larmes, si tu es tombée enceinte de l'homme dont tu es follement amoureuse, celui dont tu ne cesses de me parler ?"
Sofia, lentement, souleva sa tête en direction de sa cousine, les larmes continuant de couler, et répondit : "Il est vrai que cela devrait être une excellente nouvelle pour moi, Giulia. Je devrais sauter de joie après avoir vu les résultats de ce test qui confirme ma grossesse avec l'homme que j'aime profondément. Cependant, ce ne sont que des larmes qui coulent de mes yeux, et je ne sais pas si elles sont des larmes de joie ou autre chose. Tu vois, Alessandro m'a plusieurs fois demandé de prendre des pilules contraceptives pour éviter une grossesse."
Perplexe, Giulia répliqua d'un ton interrogateur : "Hummm ! Qu'est-ce que cela signifie ? Pour quelle raison te demanderait-il cela ? Serait-il déjà marié à une autre femme, ou bien y a-t-il autre chose que j'aurais manqué ? Es-tu certaine que je ne suis pas passée à côté de quelque chose d'important ?"
Sofia essaya de retenir ses larmes, consciente que la seule chose qui la tourmentait était l'idée que sa relation avec Alessandro prenne une mauvaise tournure s'il venait à apprendre qu'elle était enceinte de lui, une perspective qu'elle redoutait profondément.
"Giulia, Alessandro ne veut pas s'engager dans une relation pour le moment, il ne souhaite pas être père à l'heure actuelle, tu comprends bien, j'espère ? Si nous sommes ensemble, c'est parce que j'ai pris la résolution de changer l'image qu'il a des femmes. Il pense que toutes les femmes se ressemblent, qu'elles n'ont rien à offrir à part leur corps et qu'elles ne s'intéressent qu'à la richesse et à la fortune des hommes."
"Waouh ! Je n'arrive pas à croire que tu as accepté d'être simplement la maîtresse d'un homme qui n'a aucun respect pour les femmes. Je comprends maintenant pourquoi, malgré toute sa richesse et toutes ses entreprises, il n'a même pas songé à te faire arrêter de travailler comme serveuse dans ce bar. Sofia, cet homme ne cherche rien de sérieux avec toi. Comme je te l'ai dit, il veut simplement profiter de toi, abuser de ta gentillesse et te laisser ensuite. Il ne t'aime pas, ma sœur."
"Alessandro m'aime, et je le sais. Si je travaille encore dans ce bar, c'est moi qui l'ai décidé, parce que je ne veux pas qu'il ait la même opinion qu'il avait des autres femmes qu'il a déjà rencontrées. C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne suis pas toujours d'accord pour accepter les cadeaux qu'il me fait. Je sais qu'il m'aime, même s'il lutte contre ses sentiments par peur d'être trompé."
"Alors pourquoi es-tu dans cet état simplement parce que tu portes son enfant ?"
"C'est parce que c'est de ma faute, je ne devais pas ignorer cette promesse que je lui ai faite de ne pas tomber enceinte si tôt."
"Et maintenant, que comptes-tu faire ? Ne me dis pas que tu ne lui diras rien ou que tu envisages d'avorter, hein ?"
"Je ne ferais jamais une telle chose, je n'avorterai jamais cette grossesse. Après tout, c'est le fruit de notre amour."
"Le fruit de ton amour pour lui, et non de votre amour. Tu ne sais même pas s'il t'aime sincèrement, autant que tu l'aimes, au point de verser des larmes pour lui. De toute façon, je suis là pour voir ce que tu décideras. Le petit-déjeuner est prêt, si tu peux sortir pour le prendre, ce serait bien. Les affaires de relations amoureuses, ce n'est pas mon truc."
Giulia se leva sur ces mots et quitta Sofia. Cette dernière, après une longue réflexion, se leva à son tour pour rejoindre la cousine dans la salle à manger. Après avoir pris son petit-déjeuner avec difficulté, elle prit la décision de se rendre chez Alessandro.
Incapable de garder cette nouvelle pour elle, Sofia se décida à confronter Alessandro. Elle savait que cela pourrait changer leur relation, mais elle ne pouvait pas taire ce qui grandissait en elle. Tremblante, elle se rendit chez lui, déterminée à faire face à la vérité.
Alessandro, qui n'attendait pas la visite de Sofia, fut surpris de la voir devant sa porte. Il remarqua immédiatement l'expression troublée sur son visage et savait instinctivement que quelque chose n'allait pas.
"Sofia, que se passe-t-il ?" demanda-t-il d'une voix emplie d'inquiétude. "Pourquoi es-tu si bouleversée ?"
Sofia prit une profonde inspiration, rassemblant son courage. "Alessandro, il y a quelque chose que tu dois savoir... Je suis enceinte. Je viens de le découvrir."