Une fois de retour à la maison, je fais quelques tâches ménagères et la journée passe à une vitesse folle. Je ne vois même pas le soir arriver. Je vais dans la maison familiale principale. Elle est juste à côté de là où je vis. Mon père a racheté la maison de nos voisins à bon prix l'été dernier. Et comme j'avais besoin d'un endroit où vivre de façon « indépendante », je m'y suis installé. J'ai 4 frères et sœurs. Le plus grand se nomme Tyler et il a 30ans. Il vit dans un autre quartier de la ville avec sa femme Claire et ses jumeaux David et Damien. Ensuite il y a moi, puis Layla âgée de 17ans et enfin les jumeaux Cameron et Christopher âgés de 14 ans. Mes parents, John et Anita Smith sont les parents les plus aimants de la terre. Je ne les échangerais pour rien au monde.
Je traverse l'allée et passe par la porte arrière pour entrer chez moi avec ma clé. Ma mère et les jumeaux sont les premiers à revenir au domicile.
_Bonsoir ma chérie, me dit-elle.
_Bonsoir Ali, ajoutent les jumeaux.
_Bonsoir vous tous. Vous avez passé une bonne journée ?
_Oui. Tes frères m'ont juste beaucoup fatiguée en montant dans la voiture ce soir. Mais ça, c'est pas nouveau.
_Arrêtez de fatiguer maman les jumeaux.
_Elle a encore de l'énergie, t'inquiète pas, me répondent ces deux là.
_Incorrigibles, ajoute ma mère pendant que mes frères disparaissent dans l'escalier en montant.
Je sers un verre de jus d'orange à ma mère et nous nous asseyons toutes les deux pour bavasser. J'adore parler avec cette femme. Elle est pleine de vie. C'est réellement mon rayon de soleil.
_Alors, cet entretien ma chérie ?
_J'ai eu le poste, je commence lundi.
_C'est fabuleux. Tu le mérites. Tu es vraiment une femme courageuse et humble.
_Merci. Ça compte pour moi ce que tu me dis.
_Comment est ton patron ?
_Je ne sais pas si c'est une femme ou un homme. Je verrai bien lundi.
_Je t'en prie, évite d'être insolente mon caramel.
_Moi ? Insolente ? Jamais !, je me plains.
_On se connait. Reste douce et polie tout le temps s'il te plaît, c'est tout, termine ma mère avec tendresse.
Elle a raison. Une fois irritée, j'ai souvent du mal à me contrôler mais travailler dans ce cabinet, j'y tiens donc je vais essayer de me maîtriser et d'éviter de sortir de mes gonds. C'est peut-être ma peau noire qui joue un rôle ou mes origines africaines va savoir.
Plus tard dans la soirée, Layla rentre suivie de quelques minutes par mon père. Une fois que tout le monde est là, nous dînons chaleureusement. Ensuite, je rentre chez moi et je téléphone à Chloé et je lui raconte l'intégralité de ma journée.
_Moi, je prie juste pour que ton patron soit un bel homme d'une trentaine d'année.
_Je n'ai pas l'intention de sortir avec mon patron, surtout qu'un autre m'intéresse déjà.
_Ah oui, j'avais déjà oublié le blondinet. Mais méfie toi, ce n'est peut-être que ces gens qui couchent avec les assistantes pour s'amuser et les jette après.
_De toute façon tu me connais, je ne suis pas du genre à me jeter dans les bras du premier venu.
_Ça, je sais...Non chéri, je suis au téléphone...
Là, je suppose qu'elle s'adresse à Éric.
_Non non. Arrête...Aliyah ?, m'interpelle une voix masculine à l'autre bout du fil.
_Oui Éric ?
_Ça ne te dérange pas de raccrocher ce soir dis ? Je veux passer un peu de temps avec cette chère Chloé.
_Non, ça ne me dérange pas du tout. Passez une bonne nuit tous les deux. Je vous embrasse très fort.
_Nous aussi on t'embrasse très fort. Bisous et bonne nuit.
Sur ces doux mots, Éric raccroche. Il est formidable ce garçon. C'est vraiment le mec parfait pour ma meilleure amie. Je suis heureuse de son bonheur.
Je me douche une dernière fois, ne supportant pas la chaleur et j'enfile ma nuisette avant de me coucher et de m'endormir.
Je poursuis mr Miaou à travers toute la maison. C'est le chat de la famille. On a un chat et un chien qui s'entendent très bien d'ailleurs. Ce chat a volé ma petite culotte et je dois le rattraper avant qu'il ne la dépose n'importe où. Je ne compte évidemment plus la porter mais pour le principe, je dois la récupérer.
_Mr Miaou, reviens par ici ! Pourquoi tu agis comme Garfield le chat ?! Je ne suis vraiment pas d'humeur tu vas me mettre en retard.
Ce fichu chat ne m'écoute absolument pas. Il continue de sauter et courir partout dans la maison. Il se dirige vers la porte d'entrée mais je lui barre le passage.
_Tu vas où toi ?! Tu ne passeras pas, dis-je plutôt fière de moi.
C'était sans compter sur l'agilité du chat. J'ai à peine dit ça qu'il me glisse entre les jambes et s'échappe par la chatière. J'ouvre alors la porte et me précipite dehors pour le rattraper. Il court et finit par abandonner ma culotte sur le pavé. Je vais la ramasser et là, je constate avec horreur que c'est mon voisin qui l'a, Esteban Cruz.
_Je suppose que c'est à toi ?, dit-il en brandissant ma culotte. Chouette tenue pour faire un footing.
Et merde ! J'avais oublié que j'étais en serviette. C'est la seule chose qui me couvre d'ailleurs. Un faux mouvement et je me retrouve toute nue dehors.
_Je...Esteban tu me rends ma culotte ?
_Tu veux encore la porter après ce que mr Miaou a fait ? Tu pourrais me la laisser.
Putain. Je rêve ou mon voisin très sexy pour qui j'ai toujours eu un faible me fait des avances coquines ? Ma journée n'aurait pas pu démarrer mieux...ou plus mal faut voir.
Esteban Cruz est un jeune homme de 29 ans d'origine mexicaine. Il est grand, athlétique, peau tanné et cheveux bruns frisés. Son visage et ses traits fins, presque féminins, lui donnent l'air innocent et surtout me donnent envie de le croquer tout cru. Nous sommes amis depuis le collège mais je n'ai jamais osé lui dire qu'il me plaisait. Mais maintenant, c'est trop tard et je suis passée à autre chose.
Donc ses remarques pleines de sous-entendus, il peut se les mettre où je pense.
_Ah ah, très drôle Esteban. Rends moi ma culotte, tout de suite !, je déclare fermement.
_Sinon quoi ?, continue le voisin taquin.
_Sinon je hurle. Mes parents sont encore à la maison et tu connais mon père et sa folie du fusil.
_Tu es tellement susceptible, me dit-il tout en me tendant mon sous-vêtement.
_Et toi tu es le plus grand des comiques. Bonne journée Esteban.
Il me fait un léger hochement de tête avant de continuer son footing sans tee-shirt. J'ai toujours su qu'il était un peu exhibitionniste celui là. Esteban adore montrer son corps de rêve. Qu'il fasse chaud ou qu'il fasse froid, c'est toujours le même cinéma.
Je retourne à l'intérieur de la maison et je me rince une nouvelle fois parce que je viens quand même de courir. Je sors de la douche et je vois mr Miaou allongé sur mon lit se prélassant.
_Toi !, je fais méchamment. T'as de la chance d'être un chat tout mignon.
J'attrape dans ma commode des sous-vêtements propres que j'enfile et je mets le chemisier bleu nuit avec le pantalon noir que je me suis achetée samedi. J'enfile des talons noirs vernis à semelles rouges et je brosse mon tissage carré, court et bouclé qui me va à la perfection. Une touche de blush, un peu d'eyeliner, je dessine mes lèvres au nude et je suis fin prête pour aller au boulot. J'attrape une veste assortie au pantalon, mon sac à main et je rejoins la maison de mes parents. Il est à peine 7h du matin.
_Bonjour tout le monde !, je lance à mon entrée.
_Bonjour Ali. Waouh !, dit Chris. Tu m'avais pas dit que ton nouveau job c'était modèle photo.
_Moi non plus tu ne me l'avais pas dit, rajoute mon père une mine septique accompagnant ses mots.
Mon père a toujours été très protecteur, chassant le moindre homme qu'il jugeait susceptible de blesser sa petite fille chérie, c'est-à-dire 95% des mecs qui me draguaient. J'adore mon père mais il est un peu trop envahissant par moment.
_Vous exagérez, je rétorque.
_Oh non pas du tout, dit Cam. C'est beaucoup trop sexy pour aller au taff.
_Ne les écoute pas ma chérie. Tu es très belle et c'est décemment correct.
_Merci maman, la remerciai-je en lui embrassant la joue.
_Tu sais bien que papa craint toujours que les garçons ne s'approchent de nous, fait Layla. Il a sûrement peur que le patron de Ali ne lui fasse la cour.
_Tout à fait, confirme mon père. Je vais demander à Clark de veiller sur toi.
_Je pense que mr Jefferson a d'autres choses à faire que de s'occuper de moi.
_Il le dira à sa femme alors. Lily est très gentille, elle s'en occupera.
_Laissez moi grandir mr Smith.
_J'arrêterai de m'inquiéter pour vous mlle Smith quand vous aurez 40ans, ou plus. Tout dépendra de mon humeur.
_Irrécupérable ton père, ajoute ma mère. Tu prends le petit déjeuner avec nous ?
_Non, je prendrai un cappucino en chemin. Je vais être en retard sinon.
Je fais la bise à chacun et je file. J'entends mon père me dire de faire attention avant que je ne referme la porte. Qu'il se calme. Je vais travailler, pas à la guerre ni en boite. Juste dans un cabinet d'avocat. Faut qu'il se calme. J'ai plus 7ans là.
Quoiqu'il en soit, je choisis de prendre le bus qui me descend au centre ville. Je m'arrête à un café où on vend de délicieux cappucino et des viennoiseries à tomber par terre. Alors, je me résous à faire la queue et je prends pour mon patron/ ma patronne et moi deux cappucino, un chocolat au lait et l'autre café corse avec mousse de lait par-dessus ainsi que des croissants et des brioches. Ça devrait m'aider à bien me faire voir. Cela ne prend que 10min heureusement mais il est déjà 7h40. J'arrive et m'arrête pour saluer la réceptionniste mais c'est là qu'elle m'annonce que mon boss est déjà là et qu'il m'attend dans son bureau.
_Déjà ?
_Oui. Il n'est pas si ponctuel d'habitude. Il voulait certainement voir si vous alliez être à l'heure.
Ben c'est raté apparemment. Mais mme Jefferson m'a dit 8h. Merde, je suis dans de beaux draps. La réceptionniste m'indique le bureau de mon patron et je file. Les locaux du cabinet sont très modernes avec des vitres transparentes un peu partout. Mais il y a des grands rideaux qui empêchent de voir à l'intérieur. Mon boss, qui apparemment est un « il », a son bureau en haut de l'escalier, deuxième porte à droite. Je toque mais je n'ai pas de réponse. J'entre donc et constate un petit bureau à l'entrée et une autre pièce tout au fond. Je suppose que c'est là que je vais m'asseoir. Je pose mon sac à main, j'enlève ma veste et je toque à l'autre porte. Là, une voix masculine m'autorise à entrer.
_Bonjour mr. Je suis vraiment désolé pour le retard. Cela ne se répétera plus, je vous l'assure...
Il est face à la grande vitre qui donne sur la rue. Il se tourne et à cet instant, je vois le blondinet.
_C'est vous mon patron ?
_Cela vous déplaît-il ?, demande-t-il coquin.
C'est pas possible. Si il continue à me faire du rentre dedans comme ça, je vais oublier toutes mes règles professionnelles.
_Non du tout. Je vous ai apporté de quoi manger ce matin. J'espère que cela vous aidera à me pardonner.
Je pose le cappucino sur la table ainsi que les viennoiseries que j'ai acheté. Je souris de toutes mes dents à mon patron et lui offre mon plus beau regard séducteur pour qu'il me pardonne. C'est alors qu'une voix masculine derrière moi attire mon attention.
_Ce n'est pas en me soudoyant avec des viennoiseries que vous réussirez à garder votre poste mlle. J'ai besoin de quelqu'un d'impliquée et de ponctuel.
Mais c'est qui celui là qui se permet de prendre des airs et de me parler ainsi ?
_Pardon mais qui êtes-vous ?, demandai-je intriguée.
_Je suis en réalité votre patron. Neil, dégage de mon siège.
Hum ? J'ai du rater un épisode. Cet insolent ne peut pas être mon réel patron. Si ? Peut-être ce n'est que mon retard qui l'excède, il est peut-être plus gentil qu'il n'y paraît.
_Je...désolé mr. Je ne recommencerai plus.