Chapitre 5 Chap IV : Aïda Sissoko

Conakry 6 ans plus tard....

- combien ça fera le tout madame ? Demanda t- elle.

- Ah normalement c'est 30 mais je vais te les faire à 25000francs et c'est bien parce que c'est toi ma petite ! Répondit la dame.

La jeune femme sourit.

- C'est gentil de votre part tantie mais je préfère payer ce que je vous dois en entier.

- Combien de fois je vais devoir te répéter de me tutoyer Aïda je suis ta tante enfin...

Aïda lui tendit l'argent, mais la femme refusa de le prendre.

- je ne peux accepter ! C'est 25000 ou rien ! Accepte...

- Mais tantie je ne veux pas que vous...

- Tu n'a qu'à te dire que c'est une faveur que je te fais dis la dame en souriant. C'est bientôt ton anniversaire après tout ma petite Aïda.

Aïda se sentait toujours mal à l'aise de prendre des marchandises sans payer chez sa tante Lisa...

- tata je..

- s'il te plaît...

- D'accord mais c'est la dernière fois...

Elle lui tendit 30mille et sa tante s'en pressa de lui fourrer 15000 dans sont sac avant qu'elle n'est eu le temps de dire ouf !

- Au-revoir ma petite.

- Merci madame.

La jeune femme reprit sont panier de légumes et parti.

Elle s'empressa d'enprunter un taxi pour rentrer.

Aïda admirait le paysage de madina, grand marché de Conakry, Les vendeurs de poissons au bord de la routes qui ne manquaient pas de la salué à chaque fois qu'elle passait par là... Des vendeuses de légumes par ci par là , de sculptures, de matériels ménagers.. sans parler des boutique de vêtements dans chaques coins du marché.

Il y avait toujours un monde fou à " madina".

- où descend tu demanda le chauffeur...

Aïda lui indiqua son quartier.

- Merci ! Dit elle en descendant du taxi.

Elle frappa au portail de sa maison.

Sa nièce Abibba s'approcha pour lui ouvrir.

- Tata... Dit la petite en se lovant à sa tante.

- Abibba ? Que fait tu là seule dans la cour ?dit elle en prenant la petite fille dans ses bras.

- je voulais accompagné Aboubacar chez son ami mais quand je suis sortie il était déjà parti ! Il ne veut jamais y aller avec moi .dit elle

- Mais cet Abou... Il va m'entendre ! Répondit Aïda .où est ta tante fanta ? Poursuivit elle.

- Dans la cuisine.

Aïda reposa l'enfant et se dirigea vers celle ci .

- tu as mis du temps...

- Oui il y avait quelques bouchons.

Fanta souffla...

- De toute façon, bouchons ou pas tu ne fais jamais les choses bien ! Et tu es toujours en retard... Repris t-elle encore avec agacement.

- je suis désolée s'excusa Aïda.Mais voici les condiments. Elle lui tendit.

Sa cousine n'était pas d'humeur, et comme la plupart du temps, Aïda l'avais compris...

Aïda se lava les mains et voulus s'assoir pour prendre son petit déjeuner qu'elle n'avait pas eu le temps de prendre ce matin et il était déjà 9h...

- stop mais que fait tu ? Dit sa cousine avant même qu'elle n'ai eu le temps de s'assoir.

- je veux manger, tu as dis que je pourrais après avoir fait les courses !

- j'ai changé d'avis, viens plutôt m'aider avec les légumes.

- mais je...

- n'oublie pas que c'est à cause toi je suis en retard ! Tantine kadia reviens à 13h et je n'ai toujours rien fait !

Aïda résigné s'avança, et commença à éplucher les pommes de terre, les aubergines.

Sa cousine fanta s'affairait à écailler les poissons.

ce mercredi, comme tout les précédents, c'était soupe au poisson pour toute la famille. Fanta était sensé cuisinier aujourd'hui vu que Aïssa et Aïda s'étaient chargé du ménage...

Bien-sûr comme à chaque fois, Aïda fesait la plus grande partie du travail...

- Découpe les carottes si tu as fini ! Dit fanta au bout d'un moment.

- D'accord !

Aïda devait obéir aux ordres de fanta, plus âgé qu'elle de deux ans.

Tante Kadia, la mère de sa cousine aïssa les avait toutes élevés...

Aïda se souvenait encore du trio qu'elles formaient, elle, fanta et Mariam....

À cette époque là elle et fanta ne s'entendait déjà pas alors âgées seulement de 9 et 11ans. Très souvent Mariam était partager entre leurs conflits. Fanta voulais toujours plus que Aïda ! .les meilleurs chaussures, les plus beaux vêtements, les plus beaux jouets , s'amusait à se moquer de sa cousine et l' embêtait toujours ...

Elle se rendait compte que mêmes des années après, ça n'avait pas changé, fanta voulait toujours être la meilleure.

Et peut être était ce vrai ? Après tout, qu'avait elle de plus que ses cousines, toutes belles et ravissantes ?

Mariam et fanta n'avaient jamais eu à lui envier quoi que ce soit...

Elles étaient toutes les deux jolies, de teint clair, au beau cheveux lisses telles des femmes"peuhls" Et plus les années passaient plus elles augmentait en beauté, surtout fanta !

Son beau teint caramel, ses belles lèvres pulpeuses et ses courbes généreuses devait en faire tomber plus d'un...

Tandis qu'elle, Aïda n'avait rien de tout cela. Elle était tout sauf belle, Elle ressemblait à...

- Aïe... Cria t- elle.

Fanta s'approcha.

- Mon Dieu, mais Aïda qu'as tu fait ? S'écria elle en regardant la blessure de sa cousine.

- je.. ça m'a échappé...

- Mais enfin à Quoi tu pensais ?! Demanda t'elle encore, agacé.Va me soigner ça et ne t'approche plus de ma cuisine " Dougoula" !

- je suis désolée....

- N'importe quoi ! Pesta t- elle.Tu as Six doigts sur chaque mains et incapable de faire une chose aussi simple que me découper des carottes... s'écria t- elle avant qu'aïda ne quitte la cuisine.

Elle monta dans sa chambre, ouvrit les portes de la salle de bain et trouva de quoi soigner sa coupure.

Cette dernière lui faisait vraiment mal, elle s'était coupé au deux doigts.

Mais, cette douleur là n'était rien comparée à sa douleur émotionnel, Aïda s'était encore une fois faite humiliée et comme à chaque fois c'était de sa faute à elle...

Fanta ne s'était pas non plus privée de lui rappeler son hexadactylie.

Sujet, très sensible !

Mais sa cousine cherchait toujours à la rabaisser de quelques manière que se soit et inconsciemment, elle y arrivait...

Aïda se sentait toujours rejeté par sa cousine.

Et pourtant fanta, elle l'aimait bien, c'était sa sœur de cœur, pas seulement sa cousine alors pourquoi la détestait elle autant ?

Personne ne l'avait jamais vraiment aimé de toute façon. À chaque fois qu'elle s'attachait ce n'était jamais réciproque !

Ni avec son père, ni avec tante Hadja, ni avec ses cousines!

Seulement, une fois....

Aïda s'ordanna d'arrêter de penser.

Elle se sentait salle, elle avait besoin d'une douche.

Doucement, elle fit descendre les fines bretelles de sa robe qui glissa sur ses belles hanches pleines, ses jambes, jusqu'à terminé sa course au sol.

Le grand miroir accroché au mur de la salle de bain, lui envoya le reflet de son corps...

Corps que nulle femmes n'aimerait posséder tellement, il était laid. Pensa la jeune femme.

Personne ne lui disait plus qu'elle était belle, depuis la mort de sa mère...

Car seule sa mère l'avait aimé d'un amour sincère...

Et lui ?

Non ! 6ans était passé depuis...Il fallait qu'elle arrête d'y penser, c'était trop douloureux.

Elle passa sous le jet d'eau.

Son passé refaisait toujours surface quoi qu'elle face....

Et pourtant, elle ne lisait plus les lettres, pourquoi son subconscient la ramenait toujours à cette époque de sa vie, à "lui" ?

Depuis 6ans, Aïda s'efforçait de passer à autre chose.

6ans était passé depuis son départ.

6ans sans qu'elle n'ait de ses nouvelles.!

Où était il ? Comment il allait !?

6ans sans qu'elle ne puisse le voir, l'entendre oubien le sentir...

6ans Qu'elle rêvait de lui chaque soir... qu'était il devenu ?

6 années où il ne lui avait écrit aucune lettres...

6 longues années Que Hamid ne sortait pas de son esprit. De son cœur...

Aïda fondit en larmes....

Il devait être passer à autre chose depuis le temps... Alors pourquoi pas elle ?

Pourquoi elle, elle ne Tournait pas la page ?

Aïda se détestait de toujours penser au fond d'elle que Hamid ne l'avait pas oublier, Qu'il l'aimait autant qu'elle l'aimait...

Qu'un jour ils seraient réunis comme il l'avait décrit dans l'une de ces lettres.

Après tout il lui avait fait une promesse...

Et Hamid tenait toujours ses promesses...

Alors pourquoi n'était il pas revenu ? Si ce n'était qu'il c'était trouver une nouvelle vie en France, de nouveaux amis, d'autres centres d'intérêt, Et peut être... Une femme.

Cette dernière hypothèse brisa le coeur d'Aïda.

C'était ça le pire....

Hamid avait sûrement refait sa vie avec une autre et elle comme l'idiote qu'elle était espérait qu'il revienne...

Encore comme plusieurs fois avant, elle sanglotait sous cette douche.

Annimé par la nostalgie, le désespoir, et la tristesse de ne jamais revoir l'être qu'elle chérissait tant.

Ce soir là après le repas, Aïda avait cédé à l'envie de relire ses lettres. Chose, qu'elle n'avait pas faite depuis longtemps.

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Dougoula : " incapable " dans un dialecte d'une ethnie en Guinée.( Les Sousou)

Conakry : capitale de Guinée.

                         

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