Les choses avaient beaucoup évolué depuis lors. Les relations avec Nicolas et Gabriella avaient totalement changé. Avec Nicolas, on apprenait encore à s'apprécier tandis qu'avec Gabriella, je faisais brûler le torchon. Sa trahison me reste au travers de la gorge et je n'arrive pas à passer au-dessus de ça. Ca m'a trop touchée, trop meurtrie. Durant toutes ces années, je me suis confiée à elle par rapport à cette histoire et à ce que je ressentais et elle était là à me consoler alors qu'elle se jouait royalement de moi. Elle était plus qu'une amie pour moi, une sœur pour qui j'aurai fait tous les sacrifices mais elle, pendant ce temps, me poignarde dans le dos. Elle a tenté de me parler à plusieurs reprises mais j'ai refusé de l'écouter. La déception est vraiment énorme pour moi. Elle est passée récupérer ses affaires chez moi et aux dernières nouvelles se serait installée chez Max. Il faut croire que ça roule vraiment entre eux. Nicolas était irrité par cette relation quant à moi « no comment ».
Je venais à peine d'entrer dans mon bureau. Je sortais d'une réunion éprouvante qui a duré 3 heures de temps. J'ai mal aux pieds et à la tête. J'ai avalé un comprimé de « Nurofen flash » et me suis affalée, complètement exténue, sur l'un des canapés installé dans mon bureau. J'ai enlevé mes escarpins car mes pieds voulaient être au repos. J'avais déjà les yeux fermés quand la sonnerie de mon portable retentit. Qui me dérangeait comme ça alors que je veux me relaxer ? Grrrh sérieux ça m'énerve. Je me suis levée malgré tout pour répondre car ça pouvait être une urgence après tout. Mon cœur a fait un gros « boom » : Jorge VITTORI. J'ai décroché avec hâte le téléphone. Jorge...Mon héros.....Le héros de ma vie.......
Jorge est trop marrant. Malgré notre rupture, nous sommes très proches tous les deux. C'est vraiment fou. Cela fait ¾ d'heure que nous sommes au téléphone à discuter et rigoler quand je sens ma porte s'ouvrir à la volée. Je lève les yeux et croise le regard sombre de Nicolas. Celui-là il s'est levé du pied gauche ce matin ou quoi ? Tchip. Comme on lui a dit que mon bureau est un marché au sein duquel il peut entrer et sortir à sa guise. Je le regardais étonnée et le fixais. Le pire est qu'il s'est mis à sourire et ça m'a vraiment remontée. Je m'excusai auprès de Jorge et lui dis que je le rappelais dans quelques minutes.
-"Je peux te poser une question légitime?
-"Bien sûr"
-"J'aimerai savoir depuis quand il est écrit sur la porte de mon bureau que mon lieu de travail est un moulin. Tu n'as pas à rentrer comme ça sans frapper"
-"Je sais mais j'avais quelque chose à te demander de très important"
-Laquelle?"
-"On va faire l'école buissonnière aujourd'hui! Je t'emmène quelque part"
-"Mais on ne peut pas...Tu es complètement fou ou quoi ?"
-"Je suis plus que lucide ma chère! Je suis le directeur général et toi l'actionnaire majoritaire: on se tue tous les jours au boulot pour cette entreprise. J'estime donc qu'on peut s'accorder un répit pour cet après-midi."
-"Mouais....Finalement c'est pas une si mauvaise idée que ça: je commençais à étouffer mais avant je dois passer un appel"
Cela n'a pas arrêté Mr ALEKA qui ne s'est pas gêné. Je n'ai jamais vu quelqu'un agir ainsi. Mr est allé s'installer sur le canapé juste en face du mien et me fixa. A beau lui dire que j'ai besoin d'intimité pour quelques minutes , il refuse de sortir et ose me dire carrément : « Qu'est-ce que je ne peux pas dire devant lui ? » Bolooooooo. L'enfant là est fou je jure. Tchip. Il croit que je vais me gêner à cause de lui. J'ai repris mon téléphone et me suis bien allongée avant de rappeler Jorge. Je faisais abstraction de la présence de Nicolas. Dix minutes plus tard, après avoir bien rigolé, je raccrochai le téléphone mais quand je regardai Nicolas, il n'avait plus le même regard. Son regard était très sombre. Il était très en colère. Il se fâche contre qui celui-là même ? Je m'apprêtais à m'enfoncer dans mes coussins et à partir dans un de ces sommeils quand je me suis sentie soulevée du canapé. J'ouvris les yeux et me rendis compte que j'étais dans les bras de Nicolas.
-« Mais que t'arrive-t-il ? »
-« Tais-toi et suis-moi tout simplement »
-« Nicoas ALEKA tu es fou ou quoi ? Tu es qui toi pour me parler ainsi et vouloir me donner des ordres même. Dépose-moi tout de suite »
-« Ivy ne m'énerve pas plus tu as compris j'espère »
Il m'a parlé avec une voix autoritaire et énervée. Je me demandais bien ce qu'il avait encore. Il ne m'avait toujours pas posée à terre.
-« Nicolas je n'ai même pas mes chaussures, ni mon sac et encore moins mon téléphone »
-« Va les chercher stp »
Je m'exécutai et le retrouvai à la porte. Il me tira par la main et on sortit de mon bureau. On traversait le hall de l'accueil quand on croisa Tima qui semblait ne pas être enchantée de nous voir ainsi.
-"Nicolas je peux savoir où tu vas comme ça ?"
-"Laisse-moi réfléchir...Ah oui je n'ai plus aucun compte à te rendre puisque nous ne sommes plus ensembles"
-"Nicolas je te préviens que ça ne va pas se pas se passer comme ça"
Nicolas ignora ses propos et m'entraîna dans l'ascenseur. Il y avait un de ses silences dans l'habitacle de la voiture. Je commençais à me demander si je n'avais pas fait une erreur de le suivre. Et s'il allait me tuer comme ça ? Je pensais à tous les moyens que je pouvais utiliser pour m'évader quand je sentis que la voiture n'avançait plus. Je regardais autour de moi et ne connaissais pas du tout le lieu. Nicolas avait les mains serrées sur le volant et regardait droit devant lui.
-"On est où là?"
-"Peu importe où on est .....Ivy"
-"C'est vraiment beau en tout cas"
-"Je n'arrive plus à faire semblant Ivy. Je ne t'ai jamais oubliée. Je n'ai jamais cessé de t'aimer. Je fais un effort surhumain pour rester là près de toi sans t'embrasser"
-« ........ »
-« Pourquoi tout ne peut pas revenir comme avant ? »
-« C'est impossible Nicolas et tu le sais très bien »
Un grand silence s'imposa mais surtout une énorme gêne. Je ne savais pas quoi dire tout simplement. On finit par descendre de la voiture quelques instants plus tard et à visiter le lieu. On s'arrêta près d'un étang où on s'assit.
-"Ivy..... »
-"Non Nicolas...Tu étais amoureux d'Ivy, l'adolescente de 16 ans, et non de l'adulte de vingt-cinq ans que je suis devenue. 10 ans se sont écoulés et nous avons énormément changé tous les deux. Tu ne me connais pas tout comme moi je ne te connais pas. J'ai passé 10 ans à te hair et même si ce n'était pas de ta faute, ce n'est pas aussi simple que ça. Les choses ne seront jamais celles qu'elles étaient"
-"Pourquoi tu mens Ivy? Je sais que je compte encore pour toi sinon tu n'aurais pas gardé cette gourmette que tu portes en ce moment même. Je me souviens bien du jour où je te l'ai offerte"
La honte est sur moi seulement. Pourquoi j'ai porté ça même aussi. Moi aussi je suis un cas social.
-"Ce n'est pas parce que je la porte que ça veut dire que je ressens quelque chose encore pour toi"
-"Tu ne peux pas dire ça"
-"Si! Tu as vécu avec Tima et tu ne vas pas me dire que tu ne ressens plus rien pour elle: on n'efface pas 10 ans de vie commune comme ça"
-"C'est vrai que j'ai appris à l'aimer durant les 4 premières années de notre vie commune mais les dernières années, je me suis rendu compte que ce n'était pas la femme de ma vie car tu revenais hanter mes pensées. J'ai tout fait pour t'oublier mais je n'y suis pas parvenu. Et quand on s'est vus à New-York, cet amour s'est encore plus accru."
-"Ce n'est pas aussi simple Nicolas"
-"Et si on oubliait le passé car on a été trompés'"
-"Je ne sais pas Nicolas"
-"Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu ne m'aimes plus"
-".Je .."
-"Tu vois t'es incapable de me le dire"
-"On ferait mieux d'y aller"
-"Ah non! Tu ne t'en sortiras pas ainsi" dit-il en me retenant par le bras
-"Nicolas arrête... Ce n'est pas une bonne idée" soufflai-je
-"Ce que je ressens pour toi est trop fort. Je ne peux plus faire semblant et je vais te le prouver"
Il m'embrassa et je répondis à son baiser. Je commençais à fondre quand je finis par me ressaisir. Je suis vraiment bête. Au bout de quelques minutes:
-"Onn'aurait pas dû. C'était une erreur"
-"Moi je suis heureux"
-"On ne peut pas faire ça"
-"Laisse-nous au moins une chance pour le savoir"
-"Je ne peux pas Nicolas"
-"Pourquoi ?"
-« .... »
-"J'en n'ai pas fini avec toi sois en sûre"
On retourna à Paris et plus précisément à l'appartement de Nicolas: on dîna ensemble et j'avoue qu'on a partagé un bon moment. Il s'apprêtait à me raccompagner lorsqu'on entendit sonner à la porte. Il alla ouvrir et Tima déboula totalement furieuse, dans le salon.
-"Nicolas je vais vous laisser discuter donc je vais y aller"
-"Il n'en est pas question: tu m'attends je vais te raccompagner" dit-il tout en m'embrassant au passage.
Je suis restée là pantoise car je n'arrivais pas à croire qu'il avait osé faire cela devant elle. J'ai juste posé mes doigts sur mes lèvres, totalement perdue.
-"Donc tu m'as déjà remplacée?"
-"Notre couple était basé sur un mensonge et pour être honnête tu n'as jamais réussi à me faire oublier Ivy"
-"Nicolas...Tu n'as pas le droit de me faire ça"
-"Aujourd'hui je suis heureux et j'aimerais que tu te réjouisses un peu pour moi"
-"Ivy t'es une vraie traînée...Tu ne perds pas de temps par-contre toi"
-"Je t'interdis de me parler ainsi sinon tu vas le regretter cher" dis-je
Je m'avançais dangereusement vers Tima et je crois que Nicolas a compris ce que je m'apprêtais à faire car il m'emprisonna dans ses bras pour m'éviter de faire une bêtise"
-"Tima sort d'ici et ne t'avise plus jamais de manquer de respect à Ivy »
Tima sortit en furie de l'appartement sans oublier de claquer la porte.
-"Je suis désolé" avons-nous dit en même temps.
La situation était tellement hallucinante que nous sommes partis dans un fou rire. Je fus stoppée dans mon élan par un baiser de Nicolas. Mais qu'est-ce qui se passe ? Je ne sais pas. Je ne me l'explique pas.