Elle est là, dans mes bras, à pleurer et cela me fend le cœur. De toutes les histoires que j'ai entendu, la sienne est la pire. Comment a-t-elle fait pour traverser cela toute seule ? Avec quelle force et courage a-t-elle accepté les choses ? Derrière son image de femme forte se dissimulent beaucoup de cicatrices. Sa mère ? Comment a-t-elle pu faire ça ? Je sais que sa carapace sera difficile à briser mais c'est déjà un pas vers sa guérison. J'ai mal de la voir ainsi. Tellement mal, qu'une larme a fini par s'échapper d'un de mes yeux mais je l'ai essuyée rapidement. Je commence à comprendre les paroles de Jason quand il me disait qu'il ne comprenait pas comment ça se faisait qu'il y ait un lien aussi fort entre sa belle-mère et sa sœur. Je commence à comprendre les choses et je la remercie pour être présente pour Maira. Elle voit en elle une maman, cette mère qu'elle n'a jamais eu et cela changera beaucoup de choses. Je la sens qui commence à se calmer dans ms bras mais je me suis promis de la protéger de toute douleur. Comment une seule personne a pu vivre tout cela ? C'est trop. Je n'ai certes rien dit quand on a rencontré son ex, mais quand elle a déballé leur histoire, je n'ai eu qu'une envie : lui foutre mon poing dans la gueule.
Elle s'est calmée et est toujours dans mes bras. Je lui caresse le dos en allant du bas vers le haut. Au final, on s'est plus rendus au feu de camp. Ma place était là, auprès d'elle, à la consoler. Elle finit par se redresser, à me regarder avec son regard un peu perdu et à me dire « merci ». Elle me demanda de garder pour moi ce que je sais et de ne pas en parler à son frère. Ca m'a paru bizarre et en fait j'ai compris qu'il n'est toujours pas réellement au courant de ce qu'elle a vécu lors de son adolescence. Il est juste au courant de « l'épisode Ross ». Je finis par me lever et à lui tendre la main afin qu'elle puisse se lever aussi. On se mit à marcher un peu avant qu'on ne se dirige vers la voiture. Elle ne parlait pas beaucoup et je savais qu'elle était partagée par plusieurs sentiments contradictoires. Je conduis en direction de chez son amie en lui disant que j'aimerai bien passer la journée de demain avec elle. Elle me regarde et me sourit avant d'accepter. Je préfère la voir comme ça qu'en larmes car elle perd tout son swagg hein. Elle a rigolé et je me suis rendu compte que j'ai parlé tout haut cette fois-ci. Mais si ça l'a fait rire tant mieux.
Je viens de garer devant le portail de son amie. Elle prend son sac et s'approche de moi pour me déposer un long bisou sur la joue. Elle me remercie de l'avoir écouté ce soir sans la juger. Je descends de la voiture et fais le tour pour lui ouvrir la portière. Elle descend et se dirige vers la concession. Elle finit par entrer après m'avoir fait un dernier au revoir de sa main et je suis remonté dans ma voiture. J'attends qu'elle me prévienne qu'elle est bien dans la maison avant de démarrer. Je suis rentré chez moi et je me suis fait un cocktail. J'ai passé du temps à réfléchir en me disant que je devais faire très attention à mes actes avec elle. Elle a trop souffert déjà pour que je rajoute une autre souffrance. Elle ne le mérite pas et je n'ai pas le droit de lui faire ça. Elle me plaît énormément et je me sens bien avec elle. J'ai besoin de temps pour savoir ce que je veux faire exactement avec elle. Je ne me permettrai pas de jouer avec elle. En plus de ça, Jason risque de me démonter la tête.
Je me réveille assez tôt ce matin. Je dois passer chez mon père prendre les clés de notre maison située à « la baie des milliardaires » sur l'île Boulay ainsi que celles de notre petit bateau. Je vais chercher ensuite Maira qui est magnifique dans sa blouse blanche et sa culotte en jeans. Ses lunettes de soleil « aviator » de Ray BAN subliment son visage. Je lui ouvre la portière de la voiture afin qu'elle puisse monter et on démarre. Durant tout le trajet, je la regarde à chaque fois que j'ai une occasion de le faire sans qu'elle ne le remarque. Par contre, elle n'arrête pas de me questionner sur notre destination mais je suis muet comme une carpe par rapport à ça. Je préfère lui faire la surprise en espérant qu'elle n'a jamais été sur cette île. Je passe par le quartier Niangon sud à gauche dans la commune de Yopougon pour se retrouver aux abords d'Azito palace situé dans au village Azito, au bord de la lagune. Je descends et vais lui ouvrir la portière. Je bloque automatiquement les portières et je lui prends la main. On marche pour arriver aux abords de la lagune et je vois Jean, celui qui s'occupe du bateau de papa. On se salue chaleureusement et il dit qu'il va vérifier le bateau pour que tout soit prêt pour notre départ. En attendant, Mlle me pose toujours des questions et je lui réponds avec le sourire seulement. Je sais qu'elle n'est pas contente mais il faut qu'elle apprenne à patienter. Franck finit par nous retrouver et me dit que tout est ok. Je le remercie et lui souhaite une bonne journée. J'aide Maira à monter à bord du bateau et à prendre place. Je monte par la suite et je lui dis de me suivre. Je m'assieds devant le volant du bateau et elle me regarde avec grand étonnement. Oui, j'ai mon permis bateau plaisance. Je lui demande de s'asseoir et de s'accrocher. Je mets mes lunettes de soleil et on s'apprête à quitter Azito.
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15 minutes plus tard
On vient d'arriver à la baie des milliardaires et tout ce que je peux dire est qu'elle est émerveillée de voir ce qui se présente devant elle. Oui, nous avons notre Beverly Hills ici en Côte d'Ivoire. Pas la peine de se rendre jusqu'aux USA car nous avons tout sur place. Pour ceux qui n'y sont jamais allés, faites-y un tour car ça vaut vraiment le coup pour pas cher en plus. J'accoste le bateau sur le ponton privé et je descends. Je lui tends la main pour l'aider à me rejoindre sur la terre ferme. On avance alors lentement car elle s'arrête de nombreuses fois pour regarder autour d'elle. On finit par arriver à la maison et elle pose son sac au salon avant que je ne lui fasse faire le tour du propriétaire. Elle finit par voir des photos de mon père, ma belle-mère, mes soeurs et ma fille.
Elle m'aide à faire la cuisine, on s'attable et déjeune. On fait la vaisselle et on s'attarde à la terrasse, allongée sur des transats, à bavarder de tout et de rien. Elle m'écoute attentivement et sourit. Elle finit par m'avouer qu'elle me trouvait tellement sexy et sexuel... En fait, je ne comprenais pas trop la différence entre les deux, mais tout ce que je sais est que cette fille est folle et que j'aime son grain de folie. On finit par zapper le sujet et je décide de lui faire un tour de l'île pour qu'elle puisse découvrir aussi les bienfaits de la nature.
On est en plein dans un scrabble lorsque mon téléphone portable sonne. C'est mon père et je décroche. Il me demande si je suis encore sur l'île et lui réponds affirmativement. Il me dit de rester là-bas jusqu'à demain car des orages se préparent. Pour plus de sécurité, il ne préfère pas que je prenne le bateau ce soir. Moi je ne l'écoute même plus, je pense à la tentation, et aux meli-melo qui se passe dans ma tête actuellement. Passer toute une nuit avec cette femme est une vraie tentation à laquelle je ne veux pas succomber. Mais comme on dit : « La chair est faible et je ne suis qu'un homme. Advienne que pourra ». Heureusement qu'il y a plusieurs chambres parce que là là, j'ai peur de lui sauter dessus.
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Dans la tête de Maira
Je n'arrive pas à croire à ce qu'il vient de m'annoncer. Je suis coincée ici avec lui. Bon pas de panique à bord. Il faut d'abord sue je prévienne Tricia et ma famille pour ne pas qu'ils s'inquiètent et que surtout mon frère soupçonne que je ne suis pas avec elle en fait. Chose faite, Tricia me rappelle pour se moquer de moi car d'après elle, je risque de sauter sur Karl ! Tchip ! Elle est vraiment marrante celle-là des fois. Je pense comment je faire la nuit là surtout. Je vais dormir avec quoi sur moi. J'ai pas de pyjama. Je vais lui demander s'il n'a pas un tee-shirt à me prêter pour dormir parce que là là ça ne sent pas bon du tout. Je l'aide à fermer les fenêtres, les baies vitrées ainsi que les portes. Il sort un moment car il va vérifier que le bateau est bien amarré. Il rentre tout mouillé : la pluie a commencé.
On termine notre partie de scrabble tout en partageant le dîner et c'était vraiment marrant. Je me suis faite largement écrasée mais ce n'est qu'un jeu donc pas la peine de polémiquer là-dessus. Au final, on s'est mis devant la télé et il nous a mis un film : « The best man ». Trop des barres sérieux. Il me prépara une chambre et me prêta un de ses tee-shirts pour dormir. Je suis montée prendre une douche et je suis redescendue par la suite pour qu'on regarde un autre film : « Les couleurs du destin ». Karl a appelé son responsable pour l'informer de son problème et lui signale qu'il risquait de ne pas être présent dans la matinée au bureau. On a continué à parler avant de se séparer pour de bon : chacun dans sa chambre.
Je ne parvenais pas à dormir et je préférais mettre ça sur le compte de la météo. En vrai, j'ai peur des orages et ce, depuis mon accident. Quand j'avais pris la voiture, il y avait un orage violent à l'extérieur. Je décidai alors de faire quelque chose pour me changer les idées en attendant. Je suis descendue à la cuisine à pas de loup et j'ai regardé ce qu'il y avait comme ingrédients. Et si je me faisais un gâteau au chocolat en attendant. Je me suis mise à préparer tout cela. Quand je l'ai mis au four, je suis allée m'asseoir au salon pour regarder un autre film en attendant la cuisson.
Mon gâteau est cuit et je le sors du four. Je le laisse dehors en attendant qu'il refroidisse un peu et retourne au salon regarder mon film. Quelques temps après, je reviens en cuisine et je découpe quelques tranches de gâteau que je dispose dans une assiette. J'ouvre le frigo et me sers un verre de jus de fruits. En le refermant, je faillis avoir une attaque cardiaque, Karl se tenait juste à côté et torse nu en plus. J'ai horreur qu'on me fasse des surprises de ce genre.
-« Putain mais tu m'as fait peur »
-« Désolé ! Ce n'était pas mon intention »
-« Ne recommence plus ça stp »
-« Je m'excuse »
-« Mais que fais-tu là? »
-« Et que fais-tu dans ma cuisine ? »
-« ...A manger »
-« A manger ? A deux heures du matin »
-« Oui...J'avais une faim de loup »
-« MMh...Et qu'as-tu préparé ? »
-« Un gâteau au chocolat »
-« Sans bague...J'adore ça »
-« Et toi que fais-tu là ? »
-« J'ai entendu du bruit et je suis descendu voir. Mais j'étais loin de me douter que je te trouverais là »
Je suis sortie de là et me suis rendue au salon. On a mangé ensemble le gâteau et j'ai lavé la vaisselle salie. En retournant au salon, je ne le vis plus et la télé était éteinte. Je suis montée alors pour rejoindre ma chambre quand je l'ai croisé sortant de la salle de bains. Nos regards se sont croisés et je ne sais pas ce qui s'est passé mais je l'ai vu s'approcher de moi et j'ai été incapable de faire un mouvement. J'étais statique. J'avais chaud et je voulais me dégager de là en me disant que je ne devais pas faire ça. Jason risque de me tuer. Je suis revenue à la réalité quand je me suis sentie plaquer sur le mur du couloir et qu'il se colla à moi tout en m'embrassant. C'était doux, chaud, sensuel mais on n'avait pas le droit de faire ça. Je suis partagée là. Il descend dans mon coup et m'embrasse de partout. Je me suis entendue gémir et je crois que je suis entrain de me faire avoir là à mon propre jeu. Aidez-moi je vous en prie. Mais n'oubliez pas que la chair est faible pardon.