Chapitre 3 De retour à la maison

A l'hôpital, une tension palpable régnait dans la chambre de Kelly. L'air semblait crépiter.

Marco était furieux, à cause de ce qu'il avait découvert.

Le médecin de Keely, lui, tremblait comme une feuille.

Marco s'est tourné vers lui et a demandé : « Vous avez dit que le rein de Keely était endommagé, et qu'il lui fallait un nouveau rein, n'est-ce pas ? Qu'avez-vous à dire maintenant ? »

De la sueur a perlé sur le front du médecin. Intimidé, il ne savait pas quoi dire.

Marco a poursuivi : « Quelle sorte de médecin êtes-vous ? On devrait vous interdire de pratiquer, je vais m'assurer de ça ! »

Le médecin a joint les mains. Marco était très sérieux, et il le savait. Si l'homme le dénonçait, il ne pourrait plus jamais travailler dans le domaine de la médecine.

Par crainte, il a raconté toute l'histoire : « Ne faites pas ça monsieur Bryant, je vous en supplie. C'est mademoiselle Haywood qui m'a demandé de donner ce diagnostique. Mais je ne le referai plus jamais. »

« Allez-vous-en ! »

Comme le médecin n'obéissait pas, Marco a regardé son garde du corps, et celui-ci a immédiatement fait sortir l'homme.

Marco s'est ensuite tourné vers Keely, qui était toute pâle. Son regard brillait de déception. « Cet homme a-t-il dit la vérité ? »

Keely a éclaté en sanglots. « Je ne sais pas ce qui m'a prise, Marco. Loraine se moquait de moi et ça m'a tellement énervée que j'ai voulu lui donner une leçon. »

« Assez ! » Marco ne voulait pas en entendre plus. « Tu voulais lui donner une leçon en lui prenant un rein ? Comment peux-tu être aussi cruelle ? Tu sais quoi ? Tout ça c'est à cause de moi, parce que j'ai passé mon temps à te gâter ! »

Face à la colère de l'homme, Keely n'a pu que pleurer en s'excusant : « Désolée Marco, j'ai fait une erreur. Mais c'est parce que j'avais tellement peur. Maintenant que Jorge n'est plus là, il ne me reste que toi. Je n'ai pas encore totalement récupéré. J'ai tellement peur de te perdre, pardonne-moi s'il te plaît. Je t'en prie ! »

Jorge Riley était le meilleur ami de Marco, qui avait donné sa vie pour celui-ci. Avant de mourir, il avait demandé à Marco de prendre bien soin de Keely, sa fiancée.

En pensant à son ami, Marco s'est adouci.

« Je compte bien tenir la promesse que j'ai faite à Jorge, de veiller sur toi. »

En entendant cela, Keely a soupiré de soulagement mais Marco a alors ajouté : « Mais Loraine est ma femme, ne t'en prends plus jamais à elle. C'était la première et la dernière fois, compris ? »

Choquée, Keely s'est assombrie.

« Qu'est-ce qui te prend Marco ? Loraine est une fille insignifiante, issue d'un milieu modeste. Elle ne mérite certainement pas d'être ta femme. C'est humiliant pour ta famille et toi, que tu sois resté marié avec elle pendant trois ans, veux-tu vraiment continuer à partager la vie avec elle ? De toute façon, elle veut divorcer. Et si tu lui accordais le divorce immédiatement ? »

« Ne te mêle pas de ça Keely, ça ne te regarde pas », a répliqué Marco avec un regard tellement froid que la femme n'a plus osé parler.

L'homme est ensuite parti. Il se remémorait du sérieux avec lequel Loraine lui avait demandé le divorce.

Qu'elle fasse une telle chose l'avait profondément choqué.

Il n'avait jamais pensé au divorce.

Il n'était pas amoureux d'elle, mais il la considérait comme la maîtresse de maison. C'était prioritairement la raison pour laquelle il l'avait épousée.

Loraine avait grandi à la campagne et était orpheline. Comme elle n'avait plus personne sur qui compter, elle était très manipulable.

Auparavant, elle se montrait toujours obéissante et attentive à tous ses besoins. Elle faisait tout ce qu'il voulait.

Et il avait toujours pensé que leur mariage n'était pas une mauvaise chose, après tout.

Il ne voulait pas qu'elle le quitte. Il allait discuter avec elle, et la dédommager comme elle le méritait.

Il a fait un signe à un de ses hommes et a dit : « Retrouve Loraine au plus vite et fais transférer cinq millions de dollars sur son compte. »

L'homme est resté immobile et a fixé son patron, l'air gêné.

Marco a froncé les sourcils. « Qu'y a-t-il ? Si tu veux dire quelque chose, vas-y. »

« Un homme conduisant une voiture de luxe est venu chercher madame Bryant tout à l'heure. »

« Quoi ? »

Marco a serré les poings, en fronçant encore plus les sourcils.

Ça ne se passait pas comme il l'avait prévu. Le contrôle de la situation semblait lui échapper.

« Fais une enquête sur qui est cet homme et ramène-moi ma femme immédiatement ! », a ordonné Marco, furieux.

De son côté, Loraine avait repris connaissance.

Elle n'était plus seule cette fois. Elle se trouvait dans une chambre lumineuse et luxueuse.

« Tu es enfin revenue. Je n'ai jamais compris ce que cet homme t'a fait, pour que tu supportes toutes ces conneries. Je me suis même plusieurs fois demandé si tu étais toujours une Torres, parce que tu n'agissais pas du tout comme l'une des nôtres ! »

Au son de cette voix familière, Loraine s'est tournée vers l'endroit d'où cela provenait. Un vieil homme aux cheveux gris et à l'air autoritaire était assis au bord de son lit.

En reconnaissant son grand-père, elle a fondu en larmes.

« Pardonne-moi, grand-père. Je n'aurais jamais dû faire ça, et je regrette tellement ! »

Devant les larmes de sa petite-fille, Aldo Torres, le président du Groupe Universe et une figure très influente de la ville, s'est adouci.

Lui prenant la main, il a dit d'un ton apaisant : « Calme-toi ma petite, sèche tes larmes. Ce crétin ne mérite pas que tu pleures pour lui. Tu es mon héritière, et tu dois rester forte et garder la tête haute. Le Groupe Universe t'appartient, personne ne peut rien contre toi. »