Chapitre 2 La demande de divorce

À l'hôpital

« La patiente est encore inconsciente, vous devez attendre qu'elle se réveille pour entrer ! »

« Laisse-moi passer ! Je dois parler à Loraine ! »

Le bruit a réveillé Loraine et elle a lentement ouvert les yeux.

Difficilement, elle a tourné la tête et c'est alors qu'elle a aperçu Marina pousser l'infirmière de côté et avancer vers elle avec colère. Son regard était meurtrier.

« Tu es vraiment sournoise, Loraine. Comment as-tu pu tenter de tuer Keely ? Elle a un rein endommagé maintenant et son état est très mauvais. Tu vas pourrir en prison. »

« Ce n'est pas de ma faute, si elle est dans cet état ! », a dit Loraine en se redressant péniblement.

Marina a répliqué dans un rugissement : « Si, c'est ta faute ! Ne commence pas à mentir. Si tu ne l'as pas poignardée, alors qui l'a fait ? Vous n'étiez qu'à deux, dans cette cuisine. Ou alors, tu insinues que Keely s'est elle-même poignardée ? Tu es juste jalouse parce que mon frère l'aime elle et pas toi. Tu voulais te débarrasser d'elle dans le but de ne plus avoir de rivale. »

Loraine allait répliquer, mais en voyant Marco entrer, elle s'est tue.

L'homme était grand et avait des sourcils bien tracés, qui surplombaient des yeux divins.

Loraine a tourné un regard chargé d'espoir vers lui, le voyant comme son sauveur.

« Crois-moi Marco, je ne lui ai rien fait. »

L'homme l'a regardée avec froideur.

« N'essaie pas de mentir, Loraine, toutes les preuves sont contre toi. Vu que Keely se retrouve à l'hôpital à cause de toi, tu dois lui présenter tes excuses. »

« Ce n'est pas suffisant ! », s'est écriée Marina. « Keely a maintenant un rein endommagé, à cause de Loraine. Pour se faire pardonner, elle doit lui donner un rein. »

Cela dit, Marina s'est adressée aux gardes du corps derrière Marco : « Conduisez-la au bloc opératoire ! »

Les gardes du corps se sont exécutés.

Loraine était bien trop faible pour lutter. Elle a fixé son mari et a demandé : « Tu crois aussi que je mens ? Tu vas la laisser faire ? »

Au fond d'elle, elle espérait que Marco serait de son côté pour une fois. Mais il est juste resté immobile et l'a regardée avec indifférence. Manifestement, il était d'accord avec la décision de sa sœur.

Comprendre cela a brisé le cœur de Loraine.

Comment pouvait-il lui faire ça ? À ce moment-là, elle a senti que l'amour qu'elle avait pour Marco s'envolait.

Elle en avait marre de cet amour à sens unique. Elle avait fini par comprendre qu'il ne partagerait jamais ses sentiments. Le pire, c'était qu'elle ne représentait rien à ses yeux et qu'il ne lui faisait même pas confiance.

Loraine a été envahie d'une grande lassitude.

Elle était fatiguée de ce simulacre de mariage.

« Il vaudrait mieux qu'on divorce », a-t-elle dit avec un sourire amère.

À ces mots, Marco a froncé les sourcils et a fixé Loraine comme si elle était folle.

« Tu es stupide de croire que demander le divorce te fera échapper à la punition qui t'attend », a déclaré Marina avec dédain.

Le regard de Loraine s'est refroidi. « Je n'ai rien fait, pourquoi devrais-je être punie ? Cette idée de lui donner mon rein est complètement absurde. Je veux voir sa blessure ! », a répliqué Loraine avec colère.

Se libérant de l'emprise des gardes du corps, elle est sortie en trompe.

Rapidement, elle a atteint le service où se trouvait Keely.

Mais avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit, Marco s'est placé devant Keely.

« Qu'est-ce que tu cherches à faire, Loraine ? »

Keely s'est redressée. Elle a attrapé Marco par sa chemise et a dit d'une voix craintive : « J'ai très peur, Marco. »

Le regard de l'homme s'est assombri. Il a crié à Loraine : « Tu devrais réfléchir à deux fois avant de faire quoi que ce soit. Je te donne une dernière chance de te racheter ; agenouille-toi pour demander pardon ! »

Un amer ricanement est apparu sur le visage de Loraine. Tête basse, elle a avancé vers le lit.

Une lueur triomphale a brillé dans le regard de Keely. Les bras croisés, elle a fixé Loraine et a patiemment attendu.

Mais Loraine a alors levé la main et l'a giflée.

Le bruit de la gifle a raisonné dans toute la pièce.

Tout le monde qui était là est resté stupéfait. Profitant de cela, Loraine a arraché le bandage sur le ventre de Keely.

On pouvait voir une petite coupure, qui ne saignait même plus.

En remarquant cela, Marco a froncé les sourcils.

« Regarde ! Elle n'a qu'une petite coupure, le couteau ne l'a même pas blessée profondément. Malgré cela, elle me réclame un rein, vraiment bravo, Keely Haywood ! »

Loraine soupçonnait depuis le début que quelque chose clochait. Keely ne pouvait pas se poignarder elle-même ; elle avait donc dû feindre de le faire.

Ses soupçons s'avéraient justes maintenant. Cette petite coupure qu'elle avait n'aurait pas pu endommager son rein.

Hâtivement, Keely s'est couvert le ventre.

« Réponds honnêtement Keely, que s'est-il vraiment passé ? », a froidement demandé Marco.

Keely a pâli et s'est mise à bafouiller : « Euh, en fait... Je l'ignore. Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé, parce que je me suis évanouie quand Lorraine m'a poignardée. Je viens à peine de me réveiller, peut-être que le médecin s'est trompé dans son diagnostic. »

« C'est totalement faux ! On m'aurait enlevé un rein, si je n'avais pas réussi à dévoiler la vérité ! » Loraine a eu un rire ironique. « Tu sais, quand on veut faire croire qu'on a le rein endommagé, on se poignarde au dos et non au ventre. »

« C'est n'importe quoi ! », s'est exclamée Keely avant de se tourner vers Marco, paniquée. « Crois-moi Marco, c'est Loraine qui m'a poignardée. »

Les yeux rétrécis, Marco a fixé Keely. Puis, il a tourné son regard vers Loraine.

« Je vais chercher à découvrir la vérité, et si au final c'est toi qui as raison, je te dédommagerais. »

Loraine l'a fixé, le visage impassible. Elle ne ressentait plus aucun amour pour lui.

Marco ne lui avait jamais donné ce qu'elle voulait vraiment, pendant tout le temps qu'ils étaient mariés, ce n'était que pour protéger Keely qu'il voulait la dédommager aujourd'hui.

Loraine a levé les yeux au ciel. « Tout ce que je veux, c'est le divorce ! »

Une lueur de surprise a brillé dans le regard de Marco.

Après trois ans de mariage, il a regardé sa femme dans les yeux pour la première fois.

Mais cela n'avait plus aucune importance pour Loraine. Elle s'est détournée et est partie, sans même un regard vers lui.

Alors qu'elle atteignait la sortie de l'hôpital, elle s'est soudain sentie très faible.

Elle avait utilisé le peu de force qu'elle avait pour tenir tête à Marco et Keely.

Sortant son téléphone, elle a composé un numéro.

Un moment plus tard, une Lincoln noire s'est arrêtée devant elle et un bel homme vêtu d'un costume en est sorti.

À cet instant, Loraine a perdu l'équilibre et elle s'est effondrée.

Heureusement, l'homme a pu la rattraper.

Le regard larmoyant, Loraine a murmuré : « Oncle Rowan... » Ensuite, elle a perdu connaissance dans les bras de l'homme.