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Monsieur Alpha,C'est à mon tour de vous rejeter

Monsieur Alpha,C'est à mon tour de vous rejeter

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Résumé

‎Luna, jeune femme noble d'une meute, a toujours été promise à un mariage contractuel avec un Alpha, une tradition qui la lie à un avenir sans choix. Depuis son enfance, elle a été façonnée pour être la partenaire parfaite, réprimant ses désirs et ses rêves pour répondre aux attentes de son clan. Mais la veille de son mariage, la trahison d'un homme qu'elle croyait être son destin la plonge dans un tourbillon de doutes. Son futur époux, celui qu'elle pensait être le seul choix possible, la remplace par une autre, détruisant son monde en un instant. ‎ ‎Brisée, mais déterminée à se libérer, Luna fuit la meute et se lance dans une quête pour retrouver son pouvoir et se reconstruire. Mais sa route est semée d'embûches : l'Alpha et sa meute la poursuivent pour éviter que son départ n'affaiblisse leur autorité. En chemin, elle rencontre d'autres âmes perdues, comme elle, fuyant des systèmes oppressants. Avec chaque épreuve, Luna devient plus forte, plus révoltée, et découvre de nouveaux alliés, dont un mystérieux étranger aux intentions obscures. ‎ ‎Dans un affrontement décisif avec l'Alpha, Luna doit choisir entre l'amour, la vengeance et la liberté. Cette confrontation ultime, où elle se révèle enfin, la transforme en une femme puissante, prête à affronter son destin. Libérée des chaînes de son passé, Luna se retrouve à la croisée des chemins. ‎

Chapitre 1 Chapitre 1

Quand l'heure vint, deux gardes vinrent me chercher. Je traversai les couloirs comme on traverse un rêve étrange, tout était flou, détaché. Serah me suivait de près. Je sentais sa présence, chaude, rassurante.

Je montai les marches de pierre jusqu'à l'autel dressé pour l'occasion. Des torches brûlaient de part et d'autre, et au centre, Kaelthorn m'attendait, droit comme une statue, le visage impassible. Il portait l'uniforme des Alphas : noir et or, aux épaulettes brodées du sceau de sa meute. Son regard me frôla à peine. Aucune tendresse. Aucune reconnaissance. Juste cette distance glaçante, comme si je n'étais qu'un détail dans une mécanique bien huilée.

Je m'arrêtai à quelques pas de lui. Le chef de l'Assemblée, un vieux loup à la voix râpeuse, leva la main pour réclamer le silence.

- Nous sommes réunis, commença-t-il, pour sceller l'union entre la meute de Liréda et celle de Tharn. Par cette alliance, les deux sangs ne formeront plus qu'un, assurant la paix et la prospérité à tous.

Il tourna la tête vers Kaelthorn.

- Alpha Kaelthorn, es-tu prêt à prononcer ton vœu devant la meute et la Lune ?

Kaelthorn hocha la tête. Un murmure parcourut l'assemblée. C'était le moment. Mon cœur accéléra. Une partie de moi espérait encore. Peut-être... peut-être qu'il allait tout arrêter. Peut-être qu'il comprendrait ce qu'il faisait.

Il leva les yeux vers la foule. Puis, d'une voix claire, il prononça :

- Je suis venu annoncer que je ne prendrai pas Luna de Liréda comme épouse.

Le monde s'arrêta.

Un vide assourdissant engloutit la place.

- Quoi ? entendis-je Serah souffler derrière moi.

- À compter d'aujourd'hui, poursuivit Kaelthorn sans trembler, j'ai choisi une autre. Une femme plus adaptée à la position, plus consciente de ses responsabilités, plus loyale envers la voie des anciens.

Il tourna légèrement la tête. Et c'est alors que je la vis.

Une silhouette fine, vêtue d'une robe écarlate, avançait dans l'allée centrale. Ses cheveux noirs tombaient en cascade, ses yeux brillaient d'un éclat satisfait. Elle ne portait aucun bijou. Elle n'avait pas besoin de parure. Elle avait déjà tout pris.

- Voici Nyssia, de la meute d'Orm.

Je reculai d'un pas, incapable de parler. Le silence de la foule était devenu lourd, presque menaçant. Personne ne comprenait. Pas tout de suite.

Et moi, plantée là comme une idiote dans ma robe de mariée, je ne ressentais pas de tristesse. Pas encore. Seulement une forme étrange de vertige. Comme si j'avais été poussée du haut d'un pont et que j'étais encore en train de tomber.

Kaelthorn ne me regarda pas. Pas un mot. Pas une excuse. Rien.

Il m'avait effacée sous les yeux de tous, comme un trait qu'on gomme d'un vieux parchemin.

Je sentis mes mains se crisper sur le tissu de ma robe. Serah me saisit par le bras.

- Sors de là, murmura-t-elle. Ne reste pas.

Mais mes jambes refusaient de bouger.

Des murmures montaient dans la foule. Des protestations. Des interrogations. Des voix qui se demandaient ce qui venait de se passer.

Je levai les yeux vers Kaelthorn. Et cette fois, il me regarda. Juste une seconde. Et ce que je vis dans son regard ne ressemblait ni à la pitié, ni à la honte. C'était pire. C'était du vide.

Il n'y avait plus rien à sauver.

Je tournai le dos à la cérémonie et descendis les marches sans un mot.

Personne ne m'arrêta. Personne ne me suivit. Même pas lui.

Et au fond de moi, une certitude naissait, noire et solide : tout ce que j'avais accepté sans protester jusque-là, tout ce que j'avais cru endurer par devoir ou par loyauté...

C'était terminé.

Pas à cause de son refus. Mais à cause de ce qu'il venait de réveiller en moi.

Je n'étais plus une promesse brisée.

Je devenais un avertissement.

Comment aurais-je pu imaginer que la veille de cette cérémonie, tout allait basculer ? Pourquoi n'avais-je pas vu les signes avant-coureurs de cette trahison ?

La veille, je venais à peine de refermer la porte qu'un frisson, presque cruel, descendit le long de ma colonne comme si l'air lui-même avait retenu son souffle.

- Tu n'as rien vu... rien du tout... chuchotai-je à voix basse, plus pour me convaincre que par peur d'être entendue.

Je n'avais rien à faire dans le bureau de mon père. C'était une règle tacite, ancrée dans les murs comme le vieux bois de chêne qui les habillait. Et pourtant, mes doigts s'étaient refermés d'instinct sur ce papier oublié entre deux volumes poussiéreux. Pas un pli, pas une tâche. Juste une écriture parfaite, précise, trop maîtrisée pour être anodine.

Je descendis lentement l'escalier, chaque marche grinçante semblant me juger. Mon cœur battait comme s'il voulait s'arracher de ma poitrine. Je ne savais pas pourquoi cette lettre me brûlait autant les doigts, ni pourquoi je ne parvenais pas à attendre pour l'ouvrir. Peut-être parce que tout, en moi, hurlait que je n'étais pas censée la trouver.

Dans ma chambre, je verrouillai la porte. Trois fois. Une habitude d'enfant. Puis je m'assis au bord du lit, la lettre posée devant moi, entre mes genoux et mes mains hésitantes.

Le sceau. Ce n'était pas celui de notre meute.

Je pliai les coins avec lenteur, comme si j'épluchais un secret encore vivant. À l'intérieur, l'encre était sombre, élégante, glacée.

 « Alpha Kaelthorn,

 L'union prévue pour demain ne doit en aucun cas être retardée. Les conditions sont réunies. Elle ignore encore l'étendue de son sang et le rôle qu'elle est censée remplir. Agissez comme prévu. Ne laissez aucune place au doute. »

Mes poumons oublièrent comment fonctionner. Je relus. Trois fois. Les mots ne changeaient pas, mais leur poids me compressait.

Kaelthorn.

Le nom sonnait comme une lame contre la pierre. Celui que je devais épouser. Mon futur Alpha. Le lien contractuel qui devait lier nos deux meutes et - prétendument - nos deux âmes. J'avais passé des années à me convaincre que ce n'était pas une cage. Que derrière ses yeux d'argent, il y avait peut-être un fragment d'humanité.

Je m'étais trompée.

Je sautai sur mes pieds, la lettre toujours entre mes doigts. Mon reflet dans le miroir me parut étranger. Pas une future épouse. Pas une noble fille de lignée pure. Juste une marionnette qu'on préparait à son propre enterrement.

Je n'attendis pas. Je sortis de la chambre et traversai le couloir jusqu'à la salle d'entraînement. C'était là qu'il m'attendait, toujours, à la même heure. Même la veille de notre union, il ne manquait pas une séance.

Il était là. En sueur, torse nu, la peau marquée par les efforts, l'air calme. Trop calme.

- Tu savais ? demandai-je, sans le saluer.

Il se retourna lentement. Il devait avoir entendu mes pas depuis longtemps.

- Savoir quoi, Luna ?

Je levai la lettre, tremblante. Je ne m'étais jamais sentie aussi ridicule, aussi nue devant lui.

- Cette lettre... Tu comptes m'utiliser. Tu sais ce que je suis, ce que je ne sais pas encore être. Tu fais semblant d'ignorer, mais tu joues un rôle depuis le début.

Il haussa un sourcil. C'était son masque préféré : celui de la surprise feinte, de l'innocence polie.

- Où l'as-tu trouvée ?

- Dans le bureau de mon père. Tu n'as pas répondu.

Il fit un pas vers moi. Je reculai. Ce n'était pas par peur. C'était par refus. Je ne voulais pas que sa proximité m'adoucisse. Pas cette fois.

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