Chapitre 4 Chapitre 4

Après avoir regardé cette silhouette qu'il croyait connaître très bien, il tenta de s'en approcher mais malheureusement, elle était déjà entrée dans l'ascenseur. Il n'avait plus aucun doute à propos d'elle. Cela faisait exactement trois ans mais il était certain que c'était elle, elle n'avait point changé mais juste embellit.

Jamais il n'aurait imaginé la revoir de si tôt vu la menace de son frère et encore moins dans cette entreprise, sa séparation avec son frère avait été très douloureuse et même si c'était juste pour un jour, il avait haï cette fille vu la souffrance de son frère après cet incident.

Dario se dirigea d'un pas précipité vers le bureau de son frère et sans tenir compte des bonnes manières, il actionna la poignée et entra sans y être invité. Ce qu'il vit lui brisa encore une fois de plus le cœur, Arturo avait ce même regard de cette nuit-là d'il y a trois ans, la haine et la colère qui reflétaient de ses yeux pouvaient être asphyxiante.

Il avança et prit place dans le fauteuil en face du sien.

- tu étais si impatient, lui fit Arturo en essayant de cacher son mal être.

- est-ce ce que je crois ? C'était elle ou bien j'étais victime d'une hallucination ? Demanda Dario pour faire comprendre à son frère qu'il n'avait besoin de jouer à la comédie.

Ce fut la dernière chose à laquelle il s'attendait, jamais il n'aurait permis qu'un autre membre de sa famille pose les yeux sur Camila mais c'était déjà trop tard vu que Dario l'avait déjà vu mais juste, il ne voulait rien causer à son sujet. Cette mexicaine à la beauté unique continuait de le faire souffrir comme jamais.

- je comprends que tu ne veuilles pas en parler mais tu as besoin de mettre une croix sur ce passé qui te hante encore. Je sais que tu trouveras ce que je m'apprête à te dire comme une ânerie mais pour moi c'est la seule solution. Pourquoi ne pas lui demander ce qui s'était passé cette nuit-là ? Tu n'avais pas eu l'occasion de lui en demander vu que tu étais si en colère.

Se levant de son fauteuil dans un mouvement furibond, il souhaitait faire valser son poing dans la gueule de son frère mais ce dernier était très chanceux à cause de cette haine qui le gagnait de plus en plus. Toutes les preuves étaient contre elle et il ne voyait plus ce qu'elle pouvait encore lui expliquer pour se défendre après trois ans. Il était certain d'une chose, elle était passée à autre chose et par la même occasion avait oublié leur aventure, leur relation, leur rêves et leurs projets.

- a quoi bon de ressasser le passé Dario? Elle m'a trompé et de la plus pire des façons, ils m'ont trahi et je me demande toujours la raison pour laquelle je leur ai pas tiré un balle chacun pour les effacer à jamais.

- tu dois en parler avec elle pour enfin avoir une conscience tranquille. Pendant trois ans tu n'as pas pu te reconstruire, je suis certain qu'à chaque fois que tu es en face d'une femme, ce n'est que son visage que tu vois. Tu aimais tellement cette fille Arturo, crois-tu vraiment que c'est facile de l'oublier du jour au lendemain comme tu le dis? Tu prétends la haïr pour ce qu'elle t'a fait mais tu ne peux pas nier qu'au tréfonds de toi, tu n'y arrives pas, tu n'arrives pas à la haïr.

- elle est déjà partie et c'est mieux ainsi crois-moi, on a plus rien à se dire, ça fait exactement trois ans , c'est largement suffisant pour elle pour m'avoir oublié.

Dario se leva de son siège et alla se placer devant son frère, malgré les centimètres qui les séparaient, il n'était pas si petit que ça devant lui. Il lui agrippa les épaules Amicalement et le fixa d'une façon à vouloir sonder la vérité sur son visage, une attitude qui exaspérait Arturo.

- je sais qu'elle est partie, je l'ai rencontré dans le couloir et vu la course folle avec laquelle elle s'en est allée, je ne crois pas que tu l'aies reçu avec courtoisie. Frère, je ne te parle pas ainsi parce que je prends le parti de cette fille non. Tu as juste vu les preuves qu'on t'a présenté il y a trois ans, tu as mis cette fille que tu aimais plus que tout dehors et tu as coupé tout lien avec ton meilleur ami d'enfance qui était plus que ton ombre. Je sais que ces deux personnes te manquent tellement. Réfléchis-y.

- je verrai. Finit-il en soufflant exaspéré de l'insistance de son frère.

Lorsqu'elle réussit à stopper un taxi, elle entra comme si une orde de zombies était à ses trousses. Pendant que le taxi roulait, elle se sentait de mieux en mieux apaisée. Elle souhaitait arriver chez elle très vite et se reposer tout en oubliant les évènements de la journée ou plus précisément railler cette journée de ses archives à tout jamais mais avant tout, il fallait d'abord qu'elle se rende chez le père Gérémia afin de lui faire part de sa décision, une décision dont elle ne doutait plus. Elle ne pouvait plus se rendre dans l'antre de cet homme et ce même pour une grande somme qui pourrait la faire vivre paisiblement jusqu'à sa cinquième génération.