Mr Murr (pendant qu'on marche) : je vais te faire passer un entretien enfin c'est mon fils qui veut faire ça. Je lui laisse la gestion pour deux mois je vais en vacances au Liban. Je veux voir comment il s'en sort avec le personnel. Il va vous faire passer à toi et à Firmin des entretiens pour le poste chef de marque .J'espère que ça ne te dérange pas
Moi sourire jaune : Euh pas du tout
Il ne faut pas suivre je suis paniquée. Il aura pu me dire qu'on allait passer un entretien. J'ai mes cheveux bien crépus là qui sortent de mon chignon et ma manucure de la semaine a commencé à s'écailler. (Soupir) Ce n'est pas ma veine.
Il me demande d'attendre un moment, Je pense qu'ils ont commencé par Firmin. J'attends 20 bonnes minutes avant que Firmin ne sorte avec son sourire suffisant. Ce type m'énerve.
Il passe devant moi, je le chipe et le toise. Lorsque je relève la tête. Il y'a le libanais de la banque qui me regarde sévèrement. Oh c'est lui le fils de Monsieur Murr ? Rhoo ça c'est encore quelle histoire ? Il y'a que moi à qui ce genre de choses arrivent. C'est carrément le monsieur que j'ai rabroué à la banque qui doit me faire passer un entretien. Kiee Mouna Okayi yu ( l'enfant d'Okayi là) tu as trop le sang de l'iguane
Le fils du patron: c'est vous Melle Okayi ?
Moi (hochant la tête): Euh oui, oui !
Le fils du patron : Entrez s'il vous plait
Ce que je fais en priant qu'il ne me reconnaisse pas. Je m'assois droite comme un « i » à la place qu'il me désigne et lui se met derrière le bureau de son père.
Le fils du patron: Bon j'ai parcouru votre CV et apparemment en dehors des stages pour rédiger votre rapport de fin d'étude vous avez travaillé qu'ici
Moi : Effectivement!
Le fils du patron : En fait vous n'avez pas vraiment d'expérience
Moi : En dehors de celle que j'ai eu en travaillant ici
Le fils du patron : Ok Vous gérez un rayon c'est cela
Moi : Oui!!
Le fils du patron : Parlez moi de vous par rapport au poste quelles sont les qualités que vous pensez avoir?
Moi : Je suis travailleur et consentieuse . je peux aussi me qualifier de bon négociateur mes résultats de vente le montrent. Je suis quelqu'un de réactif et les challenges ne me font pas peur
Le fils du patron: Vous m'avez donné vos points forts là quels sont font points faibles
Moi : Je ne parle pas très bien anglais
Le fils du patron : Vous savez gèrer les situations de crise ?
Moi : Du mieux que je peux je ne suis pas le genre à m'affoler lorsque j'ai la pression
Le fils du patron : Est-ce que vous pouvez dire que vous avez des qualités de leader parce qu'il vous faudra gèrer les chefs de rayon de temps en temps
Moi : Je ne sais pas si c'est un bon exemple mais je suis l'ainée d'une famille du coup il m'arrive de diriger tout ce monde d'une main de fer
Le fils du patron: Et le travail en équipe comment vous le gérez?
Moi: Euh je... Disons que je sais lorsqu'il faut que je demande de l'aide à un collègue sans pour autant interférer dans son travail
Le fils du patron: Euh ok... (du tic au tac) Vous êtes maries ?
Moi : Euh non!!
Le fils du patron: C'est pour savoir si vous avez des obligations familiales qui peuvent de temps à autre vous obliger à négliger votre travail
Moi ( hochant la tête ): Ah d'accord!!
Le fils du patron: Bon j'ai noté tout ça je vais vous libérer.
Moi ( me levant avec un petit sourire ) : Merci
Il me regarde simplement avec un sourcil arqué. Ce qui me déstabilise. Je n'avais pas remarqué ses yeux à la banque enfin je ne l'avais pas bien regardé tout court. Les choses de l'énervement (Rire) Mais maintenant que je le vois mieux je peux dire qu'il est beau .
Firmin (lorsque je passe devant lui) : J'espère que tu ne t'attends pas à obtenir cette promotion par le canapé parce que vous les filles d'ici on vous connait !
Moi : Tchiiiiup's
Lounis...
Je me caresse le menton en regardant par là où elle est passée. Pas mal comme femme ! C'est le genre élancée mais avec les hanches bien dessinées et un postérieur bien rebondi. Mais bon son comportement à la banque ne m'a pas particulièrement plu. Parce que oui je l'ai reconnu la fille de la banque. Elle a été impertinente et j'avoue que pour le coup j'ai été pris de cours. Je n'ai pas l'habitude que les femmes me tiennent tête.
Je soupire et relis son CV lorsque papa entre
Papa : Alors tu as un verdict
Moi d'emblée : Firmin convient plus pour le poste. Il a plus d'expérience
Papa : Et qu'est-ce que tu penses de Ruth ?
Moi : Bof elle a un bon CV mais bon j'ai peur qu'elle n'est pas la niaque pour gérer ça
Papa : Comment ça? C'est une jeune dame battante j'ai déjà pris le temps de discuter et je d .....
Moi l'interrompant : Tu as couché avec elle ?
Papa ( fronçant les sourcils): Pourquoi tu me demandes ça?
Moi : Je veux savoir. D'habitude lorsque tu es proche de jeune femme c'est que tu as couché avec
Papa calmement: Non
Moi : Si tu le dis !
Papa : Je pensais qu'on faisait la paix
Moi : Je suis venu parce que Issam et Rady ( mes grands frères) ont insisté
Papa : Ok si tu le dis
Moi (me levant) : Je te laisse ta chaise
Papa : Merci mais tu peux rester de toutes les façons à partir de demain tu vas l'occuper pour un mois
Je me rassois lentement et il sort du bureau. Ma relation avec mon père a toujours été conflictuelle. Je suis le dernier fils de la fratrie Murr et je suis issu d'un adultère de mon père. Enfin il m'a eu avec une de ses nombreuses maitresses de l'époque et lorsque je suis née il m'a envoyé chez sa femme au Liban. Depuis tout petit je me suis toujours senti comme le vilain petit canard de la famille. La femme de mon père m'a toujours rappelé que je suis le fils d'une des putes de son mari et j'en veux à mon père pour cela. Avec mes frères le courant est toujours bien passé ce sont eux qui se sont occupés de moi depuis tout petit. Comme on a 10 et 7 ans d'écart
Ce sont de grands frères attentionnés qui ont toujours su prendre soin de moi et m'ont tout appris. Je suis l'homme que je suis grâce à eux. Mon père n'a jamais été présent. Il a passé sa vie au travail. J'ai été obligé de vivre avec sa femme de supporter ses allusions désobligeantes Ce qui a fait qu'après le lycée j'ai choisi d'aller étudier à Londres et j'y suis resté bien après C'est là-bas que je vis enfin lorsque je ne suis pas sur Libreville comme maintenant.
Je sors pour fumer lorsque Mlle Okayi s'approche au téléphone. Elle beugue sur moi en passant puis s'éloigne. Pendant qu'elle s'en va Firmin me rejoint
Firmin : Elle est passée à l'attaque hein ? Vraiment Ruth ce n'est pas la peine !
Moi (Perdu): Pardon?
Firmin ( la désignant) : Il faut faire attention avec cette fille
Moi (Plissant les yeux) : Pourquoi?
Firmin : Vous ne voyez pas son petit jeu ? Elle cherche à vous séduire !
Moi : Euh comment ça ?
Firmin : C'est comme ça qu'elle procède ici. La petite là est venue ici pour travailler au lieu de se contenter de ça elle a commencé à faire les yeux doux à tout le monde même au patron. Si vous demandez à n'importe quel autre employé ici il vous dira qu'elle est déjà sortie avec lui pour de l'agent. L'autre fois son père est tombé malade . C'est le patron qui a payé l'hospitalisation à El Rapha près de cinq cent mille qu'elle n'a même pas remboursé
Moi surpris : Ah bon ?
Firmin : Bien sûr ! Demande lui !
Je fronce les sourcils et jette un coup d'œil à Ruth qui est toujours au téléphone J'écrase ma cigarette et risque un coup d'œil dans sa direction lorsque nous regard se croisent. Je soutiens le sien jusqu'à ce qu'elle détourne les yeux. Je ne sais pas pourquoi mais je suis déçu. Quel beau gâchis ! Cette fille est vraiment mignonne et c'est dommage qu'elle puisse jouer de ça pour parvenir. En tout cas je sais à quoi m'en tenir pour les deux prochain mois. Si elle pense qu'elle va m'avoir parce qu'elle a un jolie sourire et un corps de rêve. C'est qu'elle se fout d'elle-même.
Ester...
Maman ( me palpant le front) : C'est comment ?
Moi : Je ne sais pas je ne me sens pas bien
Maman fronçant les sourcils : Mouane Okayi yu !( l'enfant d'Okayi là) Ne recommence pas tes choses !
Moi : Oh maman quelle chose?
Maman : Tes choses que tu tombes malade à l'approche des examens!!
Moi : Mais maman c'est simplement une fièvre
Maman : Hmmm à deux mois du bac ?
Moi : Rhoo ça ira !
Maman : Non ça ne va pas toi tes choses commencent toujours doucement après on va encore finir à l'hôpital.
Je ne sais pas ce qui m'arrive depuis hier soir j'ai de la fièvre. Enfin ça a commencé au réveil après une nuit agitée . J'ai rêvé que je discutais mon sac d'école avec un homme qui a tapé sur ma tête. Donc depuis là je me sens pas bien sous le regard inquiet de maman. Je n'ai même pas pu aller à l'école tellement j'ai les mêmes symptômes que le palu. J'ai une forte fièvre et mal à la tête. A un moment me laisse enfin je décide de dormir.
« Je suis en train d'aller à l'école . La piste que j'ai l'habitude d'emprunter est vide c'est bizarre à l'heure là les gens du quartier sont souvent déjà levés enfin chez nous il faut se lever très tôt pour arriver à l'heure le matin avec les embouteillages et la galère des taxis, c'est obligé. Je marche en essayant de me souvenir de la leçon qui fera l'objet de mon devoir d'Histoire Géographie ce matin lorsqu'une ombre débouche de je ne sais où et se retrouve devant moi
Moi effrayé : Haaaaaaaah
Je tombe sur mes fesses et je vois des mains qui essayent de m'arracher les yeux
Moi fermant les yeux avec vigueur : Pas mes yeux... pas mes yeux.... pas mes yeeeeeuuuuux !!!!!
Je suis secouée vigoureusement »
Je me réveille en sursaut pour voir Abigail le regard inquiet qui me secoue
Abigail : Oh Ester c'est comment ?
Je me retrouve vers elle complétement perdue
Abigail : Ça va ?( non de la tête) C'était encore un cauchemar
Je hoche la tête
Moi : je veux boire de l'eau apporte moi un verre d'eau.
Elle sort et revient avec un verre qu'elle me tend ensuite elle s'assoit sur le bord du lit
Abigail : Cette fois ci c'était quoi ?
Je me mets à lui raconter.
Abigail : T'arracher carrément les yeux ? Tout ça devient bizarre ça fait déjà deux semaines que tu fais des cauchemars je vais bientôt aller voir la vieille ( maman)
Moi : Rhooo Abi ce ne sont que des mauvais rêves
Abigail : Justement !!