Inlassablement, je me repète cette phrase depuis le jour où papa m'a retiré de l'école faute d'argent pour payer ma scolarité. Donc depuis accompagné de mes frères et soeurs, on accompagne maman et papa au champs de cacao, nous occupons aussi du poulailler puis des divers plantations. Cette vie ne me convient pas, cette vie n'est pas faite pour moi.. Levée à 5 heures du matin pour me coucher parfois à 22 heures et encore ça c'est quand la ribambelle de mômes qui me suivent restent à leurs places. Nous sommes une famille de 21 enfants pour 3 mamans, papa est polygame comme son père l'était et comme son grand-père l'était aussi. Ma mère et ses co-épouses se battent pour savoir qui fera le plus d'enfants que l'autre. Il ne se passe pas 6 mois sans qu'un nouveau bébé se pointe à l'horizon. Je suis la 3e de la première femme.
J'aspire à devenir une grande femme reconnu dans le Cameroun et dans le monde entier. Je veux devenir une femme riche, populaire et surtout reconnue pour mes grandes ambitions, je veux qu'à travers beaucoup on voit en moi un modèle de réussite. Cette vie je n'en peux plus tout simplement plus. Alors que j'étais entrain de me rendre au champs, le chef de village demande à me voir..
Chef : prends place n'aies pas peur
Moi (apeurée) : j'ai..j'ai..je suis désolée j'avais faim snif snif
Chef :
Moi (me mettant à genoux) : snif ne dites rien à mes parents snif je ferais tout ce que vous voudrez papa snif
Chef (avec un grand sourire) : je ne t'ai pas fait appeler pour ça. Tu sais ma fille tu as une grande étoile qui brille de mille feu
Moi (redressant la tête) : hein ? Je ne comprends pas
Chef : je peux te rendre riche très riche même
Moi : comment ?
Chef : fais moi confiance.
Deux jours plus tard, le chef envoya un émissaire chez mes parents pour leur dire qu'il désirait les recevoir et leur expliqua qu'il désirait que je devienne sa bonne. À cette nouvelle, mes parents sautèrent de joie et c'est comme ça que je me retrouva à habiter chez le chef du village. Il me traitait avec respect et je n'avais pas beaucoup de choses à faire si ce n'est à assister à ces séances de lavage avec les herbes et huiles dispensés par un "voyant". Tout les soirs pendant plusieurs semaines, je me mettais nue devant lui pendant qu'il me lavait avec ces choses puis je me rhabillais et rentrait à la maison. La vie à la maison avait beaucoup changer ce qui fait que les aînés on commencer à aller à l'école.
Un jour, un homme de la ville arriva et il était convenu qu'il me prenne avec lui, il en parla au chef du village qui accepta quant à mes parents ils voyaient en lui un sac à fric bien plein. En quelques semaines, ma vie changea. Je m'habillais classe, toujours bien coiffée, bien habillée, les ongles fait, les soins en institut je vivais un rêve. Je travaillais dans la société de cette homme, Bertrand âgé de 25 ans et directeur d'une grande société sur Yaoundé. Nous habitions la même maison mais nous nous parlions que très rarement, je le trouvais étrange mais je n'en faisais pas grand cas. J'avais enfin la vie tant rêvé. Mon père était entrain de construire une grande maison au village qui pourrait accueillir toute sa grande famille et pensait prendre une 4e épouse pour couronné le tout.
En même pas 3 mois, j'avais de grandes responsabilités au sein de la socièté à seulement 18 ans !! Elle était spécialisée dans le bois un milieu qui rapporte énormément surtout en Afrique. L'argent coulait à flots, j'étais devenu millionnaire en moins d'un an, j'avais fini par déménager pour m'acheter une villa à Bastos, quartier résidentiel de Yaoundé. J'avais des bonnes, cuisiner et gardiens pour garder cette grande demeure au fil du temps j'avais réussi à en acquérir plein d'autres. Certains de mes frères et sœurs me rejoignirent pour venir vivre avec moi en ville mais honnêtement je ne voulais personne dans mes pattes pour surveiller mes faits et gestes, je leur ai donc payer des logements étudiants pour être tranquille. J'étais très respecté au sein de ma famille même mes grands frères m'appelait « la grande ».
Mes parents venaient souvent en ville pour montrer comme la vie leur avait sourie dans un élan de propagande digne du Camerounais. Mes frères vivaient la belle vie et conduisait tous des 4X4 et disposer de 2 millions de FCFA par mois si ce n'est plus à vrai dire je donnais sans compter, c'est moi qui réglait leur loyer. La grande vie me souriait enfin et j'en faisais ce que je voulais. Un soir, Bertrand me contacta et m'informa que je devais me rendre à une réunion de la société qui se déroulait chez lui. En sortant du travail, je m'y rendis et entra dans cette salle immense où était assis plusieurs personnes que je connaissais très bien : le chef du village et ses frères, Bertrand son frère et sa soeur, les membres du conseil d'administration de la société.. Le reste, je ne connaissais personne.. Je pris place et un homme blanc d'une corpulence moyenne assis en bout de table prit la parole..
_ : je suppose que tu ne sais pas pourquoi tu es là
Moi : non du tout
_ : je me présente Jean-Baptiste
Moi : enchantée
Jean-Baptiste : alors voilà je vais t'expliquer le pourquoi du comment..
Il m'expliqua qu'il était le maître de la confrérie dans laquelle j'allais faire dorénavant partie et que dans la vie pour réussir il faut faire des sacrifices ce qui ne m'étonna pas puisque je savais que le chef trempait dans les affaires louches, je n'étais pas si naïve que ça surtout que je commençais à comprendre pourquoi les gens meurent aussi vite au village ces dernières années. Il m'expliqua que je devais signer un pacte parce que tout ceux qui étaient présents avec investit pour ma réussite et que si mon étoile brille c'est grâce à eux. Je fis alors tout ce que la cérémonie exigeait même les choses les plus sordides puis sortit de là encore plus forte que jamais. J'avais 19 ans et partir de là ma vie ne fut plus la même.
Les voyages n'avaient plus aucun secrets pour moi : France, Espagne, Allemagne, USA.. J'avais vu Mbeng en long et travers j'étais toujours entre deux avions pendant ce temps mes affaires fluorisaient de plus en plus. Certains de mes frères étaient des grands chefs d'entreprises au pays. Je savais très bien que ce genre de secte mangeait les gens dans la sorcellerie mais je n'avais aucun scrupule pour moi seul l'argent comptait. C'est comme ça que je donna un de mes grand frère dans un accident de voiture et le soir même on le mangea en esprit. Mais cela ne suffisait pas il me fallait encore plus, je voulais toujours plus !!
Mes belles-mères y passèrent, certains de mes frères et soeurs aussi, je prenais aussi oncles et cousines germaines. Au village, les gens disait que c'est la malédiction que je suis allée prendre en ville qui est entrain d'exterminé toute ma famille. En moins deux ans, 9 personnes de cette même famille moururent les uns après les autres sans que personne dans la famille ne cherche à comprendre pourquoi. Ils vivaient dans la richesse et l'opulence et se basaient sur le manque de chance et la jalousie du monde extérieur pour justifier tout cela. Mais un jour une tante, la soeur de mon père allait voir un pasteur pour comprendre tout venait le mal. Ils se mirent en prière à ce moment là j'eus comme l'impression qu'une flèche tranchante me parcouru le coeur. Le soir même, mon maître m'expliqua que c'était ma tante qui était à l'origine de tout ça..
Elle : ma fille il faut que tu donnes ta vie à Christ afin de te repentir
Moi : tu penses que quoi ? Que tes prières peuvent m'atteindre ?
Elle : Dieu t'aime Mirabelle il est encore temps pour toi
Moi : ton mari mange à la table des riches et roule dans les plus belles voitures de Yaoundé grâce à qui ? Pardon laisse moi le bavardage !!!
Elle : Dieu fera de toi un instrument de Gloire et de justice
Moi : pfff cause toujours vieille folle !!
Décembre qui suivit. Le maître organisa une grande conférence sur Paris. Et c'est à cette soirée que je rencontra cet homme : Hugues FAMKEU. Jusqu'ici je n'avais eu que des aventures du lendemain, ma virginité je l'avais perdu avec un gars du village à mes 12 ans derrière le champs de cacao de mon père. J'avais trouvé en cet homme beaucoup de qualités avec un teint brun comme je les aimais . On se voyait de temps à autres sans vraiment chercher à savoir ce que faisait l'autre. Il était un amant parfait mais surtout très mystérieux il ne parlait jamais de lui.. On voyageait partout dans le monde ensemble, on faisait du mal à ceux qui comptait sur nous et ensuite on riait avec eux sans aucun remord par la suite..
Moi : tu vas vraiment donner ton fils ?
Hugues : oui
Moi : mais on parle de ton fils quand même.. ça ne te fait rien de savoir qu'il..enfin..
Hugues : tu veux que ça me fasse quoi ? Comme tu l'a dit c'est mon enfant j'en fais ce que je veux
Moi : hum..
Hugues : tu as pratiquement tuer tous les membres de ta famille pour en arriver où tu en es aujourd'hui
Moi : ah ça krkrkr
Quelques semaines plus tard, on m'appela pour le sacrifice de l'enfant d'Hugues qui devait avoir lieu le lendemain soir au domicile de ce dernier. Allongée dans sur mon lit, je commençais tout doucement à dormir quand je fus réveillé ma chambre était plongé dans une fraîcheur inédite pourtant les fenêtres étaient toutes fermées. Je me leva de mon lit regarda derrière moi et vit mon corps sur ce même lit..
Moi : c'est quoi ce bordel ?
Au même moment, je fus transporté dans un endroit assez étrange, désert. Un homme habillé en blanc se présenta devant moi et me demanda de le suivre. Je n'arrivais pas à distinguer son visage son habit était d'un blanc éclatant.. Il s'assit et me demande faire pareille ensuite il fit un geste de la main et une sorte de télévision apparu devant nous où les images de ma vie défilait : les gens que j'ai tué, la vie de débauches que je mène, la désolation.. Je vis même le corps d'une femme enceinte de 8 mois étalé à un carrefour de Douala et dont les enfants venaient ramassé les restes après l'accident que j'avais causé pour tuer une femme qui parlait en mal de moi et dont la prospérité commençait à prendre trop de place sur le marché. Je voyais la désolation de sa famille, ses obsèques derrière sa maison en tôle en ville et à partir de ce moment là je ressentis ce que je n'avais jamais ressenti : la compassion..
Lui : maintenant regardes ça !
Cette fois-ci c'est moi le jour de mes funérailles où seules quelques domestiques sont là. Personne de ma famille n'est pas présent ni même mes amies qui au passage ne savent rien de ma vie et mes pratiques. J'étais choquée donc comme ça le jour de ma mort il n'y aurait personne pour m'accompagner jusqu'à ma dernière demeure. Apparemment, mon propre père refuserait que mon corps arrive au village. Les larmes coulaient sur mes yeux tandis que je me tournais vers lui..
Moi : snif mais..ce n'est..pas possible
Lui : tu peux encore tout changer donne ta vie à Christ et fais tout ce que je te demanderai de faire. Voilà la mission que je te confie..
Je me réveilla en état de choc, mon corps était prit de spasmes violents tandis que les images que j'avais vu cette nuit là me reviennent à l'esprit. Je me mit à genoux et pour la première fois de ma vie demanda pardon à Dieu pour toutes mes erreurs passées, je ne sais pas pourquoi mais je savais qu'un grand combat m'attendait. Je me rendis à cette réunion et trouva le corps de Matthias inerte allongé avec des bougies tout autour de lui. On procéda à plusieurs choses mais rien ne marcha à tel point que tout ceux qui avait été là se retrouvèrent propulser éparpillé dans la pièce. Et c'est là où je compris la puissance de Dieu..
Le maître (furieux) : frère son corps ne nous sert à rien !!
Hugues (confus) : je ne sais pas ce qui se passe..
Le maître : ce sont les satanées prières de sa mère et de ce groupe de prière qui ont sanctifiés ce corps
Hugues : mais que faire ?
Le maître : rien du tout. On va jeter son corps et crois moi tu vas me le payer de m'avoir fait mettre autant d'énergies à le tuer. Venez chercher son corps IMMEDIATEMENT !!
Moi (m'avançant vers lui) : non donnez le moi mes chiens se feront un plaisir de le manger..
C'est ainsi qu'aider de mes hommes j'emmèna le corps de Matthias et l'installa dans une chambre. L'enfant avait l'air apaisé mais je ne comprenais toujours pas ce que l'homme de la vision me demanda de le faire cet enfant était mort ! Deux jours après, n'ayant aucune nouvelle je me résigna à le donner aux chiens comme prévu mais le même homme entra dans la chambre par je ne sais quel moyen, le toucha puis disparu au même moment alors qu'assise à coté du corps qui ne se décomposait pas je ne l'avais pas vu entrer. Matthias se réveilla et se redressa. Je trébucha et étouffa mon cri car ce que je voyais n'avait rien d'humain..
Matthias : où est ma maman ?
Moi : euh..
Matthias (regardant autour de lui) : c'est pas ma chambre ici !!
Moi : en fait..
Matthias : vous êtes qui ??
Moi : euh..
Matthias (hurlant) : je veux voir mon papa !!!!
[ 20 ans plus tard ]
J'ai gardé Hugues dans cette maison pendant un mois. Un mois pendant lesquels je réussissais à esquiver toutes les réunions de groupe qui avait lieu ne sachant pas quoi faire avec cet enfant. Un soir alors que j'étais entrain de manger le même homme m'apparut et me dit que je devais quitter le pays avec l'enfant car la secte le cherchait pour le tuer afin de lui envoler son étoile..
Lui : cet enfant a été mit à part pour que la Gloire de Dieu resplendisse sur cette terre. Ta mission est que personne ne lui fasse de mal quand le moment viendra je te dirais quoi faire.
C'est comme ça que je changea les identités de l'enfant et moi, le jour où j'ai voulu aller à la banque retirer l'argent sur mon compte en banque, il ne me restait plus que 100 000€ juste assez pour changer de nom, voyager et vivre pendant des années loin de tout. Entre temps, mon argent disparaissait à vue d'oeil sans que personne ne sache où il allait. Ensuite s'en sont suivit des années de fuites et de peur car à chaque fois que nous étions à un endroit on finissait toujours par nous retrouver, le danger frappait toujours à notre porte sans même avoir un temps de répit.
Sénégal, Bénin, Togo, Algérie, Guinée nous avons traverser toute l'Afrique de l'Ouest en moins de deux ans avec toujours cette peur au ventre. Pendant tout ce temps, je n'avais plus de visions et d'apparitions mais je me sentais protégée et guidée par contre il m'arrivait souvent de me réveiller en sueur à cause des attaques spirituels des membres de la secte qui cherchaient à me tuer en esprit.
Matthias est un enfant adorable malgré les débuts difficiles entre nous, on a apprit à composer ensemble. Il demandait toujours après ses parents et sa petite soeur Jade qui lui manquait beaucoup. Avant de quitter la France, j'avais réussi à lui trouver une photo de sa maman, son papa et sa petite soeur qu'il gardait précieusement et même jusqu'à ce jour..
[ Matthias FAMKEU ]
Le temps n'efface pas les douleurs mais permet de les analyser afin de prendre du recul et de mieux comprendre ce qui nous arrive. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé avec une femme que je ne connaissais pas à parcourir le monde entier pour fuir des gens qui en veulent à ma vie. Nous sommes passés par énormément de pays, de régions, de ville, de quartier sans jamais nous stabiliser. J'ai du faire un nombre incalculable d'écoles. Des amis je n'en ai jamais eu pas que je n'en voulais pas mais parce que le temps et les circonstances ne me le permettaient pas. À chaque fois que je m'attachais à quelqu'un je devais quitter le territoire la semaine d'après parfois même le soir même. J'ai alors appris à ne pas chercher d'attache et à ne faire confiance qu'à Mirabelle. J'ai eu du mal au début avec elle mais avec le temps j'ai compris que c'était la seule personne que j'avais dans son monde.
Les débuts ont été très durs parce que cette femme n'était pas ma mère et que mon papa me manquait. Quelques années après notre fuite, les visions ont commencés dans lesquelles je voyais ce qui pouvait se passer dans la vie des gens juste en les regardant, en dormant ou juste comme ça.. Un jour, en Cote d'Ivoire, alors que j'étais entrain de nettoyer devant la maison de Mira et moi, un voisin à moi passa et me salua, je fus alors troublé et couru vers lui..
Moi : tonton tonton !!
Lui (se tournant vers moi) : oui mon fils
Moi : ne va pas manger chez la femme là
Lui : mais de quoi tu parles ?
Moi : ne mange pas ce qu'elle t'a préparé sinon tu vas mourir !!
Lui : krkrkr tu es marrant hein
Moi : prie d'abord avec de manger, verse le Sang de Jésus-Christ et rien ne t'arrivera !!
Il s'en alla et me prit pour un fou en disant que ce sont les choses de maman (Mirabelle) qui sont entrain de m'atteindre. Effectivement, je l'appelais maman et pour tous le monde c'était ma mère. À cette époque, je ne connaissais pas sa vie mais elle disait regretter beaucoup de choses raison pourquoi sa Bible ne la quittait jamais. Elle dormait avec jour et nuit et passait son temps à méditer la Parole de Dieu. C'est grâce à elle, si j'ai la crainte de Dieu car c'est elle qui m'a inculqué ces valeurs et l'humilité qu'elle n'a pas pu avoir dans sa jeunesse.
Tout les dimanches, nous étions à l'église pour le culte. Nous ne rations le culte que lorsque nous étions en fuite sinon nous allions toujours au culte quoi qu'il arrive. Le soir nous prions tous les deux et depuis l'âge de 7 ans j'ai pour habitude de jeûner au début parce que les moyens nous manquait mais au fil du temps je le faisais plus par la foi que manque de nourriture. Pendant mes visions, je voyais mes parents et ce qu'étaient devenu leurs vies après ma mort je voyais leur déchéances et surtout leurs blessures. On me taxait de lunatique parce que la veille je pouvais rire avec toi mais le lendemain je pouvais être aussi sec qu'une feuille morte car ce que je me voyais la nuit me peinait au plus au point..
Moi : Mira ma maman snif
Mira : chut calme toi ça va aller
Moi : non ça ne va pas aller snif elle va tuer papa je l'ai vu ! Elle va tuer papa avec une arme sniff
Mira : tu peux changer le cours des choses
Moi : snif comment ?
Mira : pries, pries très fort pour que ce que tu as vu ne se réalise pas et ton papa ne mourra pas..
C'est comme ça que je pria très fort pour que mon papa ne meurt pas. Et la prière marcha parce que même si maman avait tirer sur lui il n'était pas mort je le savais parce que je l'avais vu.
Lui : mon fils, mon fils
Moi (me tournant vers lui) : oui tonton
Lui : comment as-tu su pour la nourriture ?
Moi : comment ça ?
Lui : j'étais chez la femme là. Elle me présenta la nourriture mais arriver devant le plat je pria et protégea ma nourriture du Sang de Jésus-Christ et le plat se transforma en sable
Moi : hum..
Lui : j'ai pris les jambes à coup et maintenant je suis devant toi (me prenant dans ses bras) merci mon fils que Dieu te bénisse, qu'il te bénisse
Moi : ce n'est rien papa
Lui : tu verras le Seigneur va puissamment t'utiliser dans l'œuvre de son ministère
Cet homme est aujourd'hui est un grand pasteur en Cote d'Ivoire qui parcourt le monde entier en dispensant la parole de Dieu et libérer les captifs au nom de Jésus-Christ, c'est un homme oint qui fait beaucoup de miracles à travers le monde. Il m'arrive de prophétiser et de voir des choses que le commun des mortels ne voit pas avec leur yeux, mes yeux spirituels sont grands ouverts depuis bien longtemps. Au début ce fut pas chose simple mais avec le temps c'est devenu une habitude ça fait partit de moi, de ma vie..
Mira : c'est finit on va enfin pouvoir rentrer à la maison
Moi : une vision ?
Mira : oui c'est le même homme qui m'a dit que tu n'es plus en danger. Le dernier membre de la secte est mort hier
Moi : on part quand ?
Mira (se pinçant les lèvres) : dans quelques semaines..
Moi (m'approchant d'elle) : qu'est ce qui se passe ?
Mira (essuyant ses larmes) : rien rien
Moi : dis moi..
Mira : tu vas pouvoir retrouver ta famille tu...
Je la prit dans mes bras et la serra très fort. Jamais je n'oublierai ce qu'elle a fait pour moi, jamais je ne l'oublierai ce que cette femme a fait pour que j'ai la vie sauve. Elle s'est sacrifié pour moi.. Mira restera à jamais graver dans mon coeur et je compte bien la garder près de moi en espérant qu'elle décidera de rester en France malgré tout parce que au vu de ses erreurs passées je ne la vois pas retourner au Cameroun pour l'instant. Elle en doute mais Dieu a prévu de grandes choses pour elle, c'est son temps celui de la restauration complète. Rentrer chez moi et retrouver ma famille si j'en rêvais ? Depuis que je me suis retrouvé dans cette chambre en compagnie de Mira j'en rêve et aujourd'hui voilà chose faite j'ai posé mon pied en France, cette France dont je n'ai plus aucun souvenir mais qui abrite une partie de mon coeur. Avec l'argent que nous avons économisés nous logeons à l'hôtel et depuis 4 jours que je suis là je ne sais pas comment approcher mon père car c'est par lui que je dois commencer. J'ai l'adresse de son église et ses heures de permanence mais je n'ose toujours pas y aller.
Mais aujourd'hui je suis face à ma famille dans ce grand salon. Entouré de mon père et ma mère et de plusieurs membres de leur famille qui pour certains sont même en pyjama alertés par les cris de maman qui au téléphone a appelé toute sa famille qui n'a pas tardé à débarquer ici. Tous sont là à me regarder comme si j'étais un fantôme, d'autres en pleurant à l'écoute du récit de Mira et du mien ensuite, d'autres pleurent à chaudes larmes et poussent des cris de joies à chaque épreuves que nous avons gagnés. Maman est à ma gauche tandis que papa à ma droite entrain de me regarder comme si j'étais la 7e merveilles du monde, ils tiennent chacun un pan de mon vêtement comme par peur que je m'envole. Je rêvais de les revoir mais c'est cette petite bouille qui m'a beaucoup aider à tenir le coup..
Moi : hey Jade viens par là..
Elle se lève et viens s'asseoir entre maman et moi très timidement en baissant les yeux.
Moi : eh ben tu es une vraie femme maintenant
Jade : snif toi aussi tu es grand. Maman m'a montré des photos de toi snif
Moi (fouillant ma poche) : regarde snif je garde ces photos depuis des années
Jade (la prenant) : oh maman j'avais quel âge ?
Maman : 4 mois je pense..
Jade : tu l'a gardé tout ce temps ?
Moi (hochant la tête) : je rêvais de voir ce que la petite métisse était devenu et puis si..un..jour je pourrai enfin..jouer avec toi..
Jade : on aura snif tout le temps pour ça..
Moi : je l'espère bien. Alors tu me fais voir ton bébé ?
Jade (allant le chercher dans les bras de son père) : oui oui
Moi (le tenant dans mes bras) : petit est doux deh
Jade : krkrkr tu parles comme ivoirien hein
Moi : je suis sure que je vais même en épouser une
Nous : hihiiii
C'est tous le monde qui remercie Mira pour tout ce qu'elle a fait pour moi et la famille de maman se propose déjà de l'aider dans sa réinsertion. Mon regard croise le sien qui se remplit de larmes à l'instant même, elle n'imaginait pas qu'elle méritait autant de reconnaissance pour sa personne. Et puis, c'est limite si maman ne lui baise pas les pieds, Mira est tout émue.
C'est chacun qui vient et me touche de partout comme pour vérifier que je suis réel, on me prend dans les bras et remercie le Seigneur tandis que maman s'agite de partout pour que tout le monde mange à sa faim tandis que papa est toujours en larme et continue à me fixer, il s'en veut et je le comprends mais je ne veux pas ça. Car je sais ce que la haine a causé entre mes parents et je ne veux surtout pas perpétuer ça mais faire en sorte que la paix soit toujours parmi nous et pour toujours. On assez souffert comme ça.. Maman aider de ses amies et ses soeurs nous ont préparer un apéritif assez sympa où tout le monde se restaure et continue de me regarder comme si j'allais m'envoler. Quant à papa, il préfère rester à l'écart son verre d'eau dans les mains, il sort de la maison et je le suis. Je le trouve assis sur une chaise regardant dans le vide en larmes..
Moi : papa tu fais quoi seul ?
Papa (essuyant ses larmes) : pour rien pour rien. Vas retrouver les autres j'arrive
Moi : arrêtes de t'en vouloir papa tu n'étais pas toi même
Papa : snif je ne mérite pas d'être ton père snif
Moi : c'est toi le pasteur qui dit ça hihii
Papa : snif si tu savais à quel point ta présence me réjouit mais..snif
Moi : les choses ne redeviendront pas comme avant mais on y arrivera on formera une famille
Papa : tu n'as pas changé toujours aussi gentil et compréhensible snif (révélant la tête) ooo mon bébé snif
Moi : je t'aime papa tu sais snif je t'aime
Papa : moi aussi mon garçon je t'aime si tu savais à quel point..
Moi : j'ai eu tout le temps snif de te comprendre le Seigneur me l'a permit snif il m'a permit de voir snif
Papa : comment snif..
Moi : la haine ne résout rien je ne te hais pas snif je te hais papa
Papa : oh merci Seigneur snif merci
Moi : je ne te hais pas papa snif, je ne te hais pas.. snif
Sans hésiter, je le prends dans mes bras. Il me répète qu'il est désolé et moi de lui dire que je le comprends que le chemin sera long mais qu'on n'y parviendra quand même par la grâce de Dieu. On reste comme ça pendant un long moment dans les bras l'un de l'autre sans rien se dire car les mots ne sont pas nécessaires mais seul sentir la présence de l'un et de l'autre compte à présent... Il se met alors à me raconter ce qu'il fait à l'église et me raconte sa vie avec sa femme et ses enfants au nombre de 6. J'ai tellement hâte de les voir apparemment l'aîné me ressemble énormément enfin celui qui vient après moi. Il me raconte les histoires de son ministère et la joie pour lui de servir Dieu tous les jours de sa vie ensuite à moi de lui raconter les bribes ce que a été ma vie après la "mort".
Maman : hey je vous cherchais les garçons. Ça va ?
Elle s'assoit près de moi et me regarde avec ce grand sourire que je rêvais toujours de revoir. Elle prend sa main dans la mienne et me touche encore de partout, c'est bien les caractéristiques d"une maman qui s'inquiète pour son enfant. Elle se met à parler encore et encore, ils me racontent ce qu'était ma vie chacun à sa manière avec chacun des anecdotes à la clé.. Mes parents sont joyeux et me regarde avec amour..
Maman : faut que tu vois tes frères ça serait bien. Et puis tu viendras habiter à la maison hein
Moi (me tournant vers papa) : euh..ben un peu chez vous deux alors
Maman : quoi ? Tu ne veux pas habiter avec moi ? Tu sais c'est grand ici ! Il y a tellement de pièces que..
Moi (tenant sa main très fort) : non maman tu ne me comprend pas.. J'y ai déjà réfléchis et je pense que la garde partagée est la meilleure solution
Papa : la garde partagée ?
Moi : ben oui. Une semaine chez papa, une semaine chez maman à 24 ans lol
Eux : krkrkrkr
Maman : fallait y penser tu es grave toi hihiiii
Moi : mais je commencerais chez papa
Maman (triste) : mais..pourquoi pas moi ?
Moi : faut que je retourne à l'hôtel et que je te laisse annoncer la nouvelle aux enfants
Maman : mais non restes pour ce soir, tu peux rester même s'il te voit ce n'est pas grave ils comprendront..
Moi : maman maman ?
Maman : oui mon bébé
Moi : ils ne comprendront pas faut que tu leur expliques ils ne sont pas aussi grands que Jade.. Et puis, il y a déjà eu Sylvain il y a moins d'un 1 mois ça risque de faire beaucoup
Papa : il a raison Natacha ça risque de faire beaucoup pour eux
Maman (mine boudeuse) : ok ok..
Moi (lui caressant la joue droite) : ça ne change rien maman si tu savais à quel point je t'aime.
Je lui fais un gros bisou et la prend dans mes bras pour un gros câlin avec papa qui ne tarde pas à nous rejoindre. Cette soirée est la plus belle de toute ma vie, c'est aujourd'hui où le Seigneur a permit que je retrouve enfin ma famille, que mon cœur est enfin en paix avec lui-même.
Une nouvelle vie commence pour moi, pour nous