Je pris mon sac et, en me dirigeant vers la sortie, je dis :
- Tu connais la sortie, Rose. Bonne journée !
- Mais, Richy, attends !
Je fis la sourde oreille et démarrai ma voiture. Je me rendis au bureau et mon père m'y attendait.
- Papa !
- Fiston !
- Oui ?
- Rose vient de m'appeler, prétendant que tu as changé de comportement.
Je poussai un profond soupir et dis :
- Père...
- Fiston ! Regarde ma tête et dis-moi si tu y vois des cheveux noirs ! Je suis déjà vieux, tout comme ta mère. Dans quelques années, tu seras le directeur de cette entreprise. Qu'est-ce qui te prend ?
- Papa, je suis prêt à me marier, mais pas avec une femme comme Rose. Elle me dégoûte.
- Comment ?
- Ma décision est prise.
- Laquelle ?
- Je ne veux plus me marier avec cette fille.
- Richy ????
- Excuse-moi, Père ! Je vais dans mon bureau.
Je lui fis une accolade et le laissai tout hébété.
J'entrai dans mon bureau et commençai à travailler, essayant d'oublier ne serait-ce qu'un peu la trahison de cette... pfff. J'étais plongé dans certains dossiers lorsque Rani Kalenga, mon assistante, entra dans mon bureau. Elle était une femme sympathique, très gentille et respectueuse. Je la considérais comme une sœur, et c'était elle qui me comprenait le mieux dans l'entreprise, après mon père.
- Oui, Rani, qu'y a-t-il ?
- Pas grand-chose, Monsieur.
- D'accord. Mais combien de fois vais-je te dire de ne pas m'appeler "Monsieur" ?
- Je suis désolée, Monsieur.
- Encore ?
- Désolée... Richy.
- Prends place ! Je t'écoute.
Rani prit place et commença :
- Richy, cela ne me regarde pas vraiment, mais je sens que tu n'es pas à l'aise en ce moment. Ces derniers temps, je vois et ressens que tu souffres. Je me suis demandé maintes fois ce qui n'allait pas avec toi, mais je n'ai pas trouvé de réponse à ma question. C'est après avoir entendu la conversation entre Monsieur Michael et toi que j'ai enfin eu une réponse à mes préoccupations. Richy, tu as toutes les qualités que les femmes recherchent chez un homme pour l'aimer, vieillir et mourir à ses côtés. Ne te sous-estime pas ! Tu es un homme bien, et si tu n'étais pas fiancé, je n'aurais jamais envisagé une relation amoureuse avec quelqu'un d'autre.
- Waouh !!! Que veux-tu dire par là, Rani ?
- Richy, c'est grâce à vous que je suis encore dans cette entreprise, et vous m'avez tout donné. Vous m'avez même fait comprendre qu'il y a encore des gens au grand cœur dans cette vie. Je me retrouve à rêver de vous à mes côtés, en tant que père de mes enfants. Je ressens quelque chose de plus fort que moi à ton égard.
- Ma grande princesse ! J'ai beaucoup d'affection pour toi, et je suis content d'avoir entendu tout ce que tu viens de dire. Mais je suis désolé, ce feu qui brûle en toi à mon égard ne brûle pas de mon côté pour toi. Qui sait, peut-être que tes rêves deviendront réalité, et même si ce n'est pas le cas, je suis sûr que tu trouveras un homme qui t'aimera véritablement. Merci beaucoup pour tes précieux conseils.
- C'est gratuit, Monsieur Richy.
- Encore ???
- C'est gratuit, Richy !
Rani s'en alla, puis je préparai les dossiers et les envoyai à mon partenaire commercial comme prévu.
Quelques heures plus tard...
Je rentrai enfin chez moi. La journée avait été chargée, et grâce aux conseils et aux compliments de Rani, j'avais retrouvé le moral. À ma grande surprise, dès que j'entrai dans le salon, je vis Rose, mon père, ma tante Adjo et mes deux meilleurs amis, Hubert et Diderot, qui m'attendaient. Rose avait sûrement tiré ses propres conclusions, à savoir que "RICHY M'A SURPRISE".
- « Bonsoir tout le monde ! » dis-je calmement. Sans attendre leur réponse, je montai les escaliers lorsque mon père m'interpella.
- Richy, je t'attendais...
Avec un air très énervé, je redescendis pour lui répondre d'un ton ferme et coléreux.
- Père, laisse-moi me changer ! Je reviens.
- Bien ! Va, mais n'oublie pas que nous t'attendons.
Rose me regardait avec un visage innocent. Je fis un signe de main à ma tante, qui me suivit immédiatement. Nous rentrâmes dans ma chambre et je pris la parole.
- Ma tante, que signifie ce rassemblement ?
- Je n'en ai pas la moindre idée, chéri. C'est ta mère qui m'a informée. Elle dit qu'elle sera en retard. Donc je suis venue la représenter en attendant son arrivée. N'étais-tu pas au courant de cette réunion ?
- Non, ma tante.
- Bien, as-tu parlé à tes parents de ce que tu as vu chez Rose ?
- Non plus, ma tante.
- Pourquoi ?
- J'ai préféré me taire, car le père de Rose et Papa sont des amis, et je n'aimerais pas que la bêtise de Rose nuise à leur amitié. Papa est très strict.
- Je comprends. Que dirais-tu au salon dans quelques minutes alors ?
- Je saurai quoi dire.
Je parlais avec ma tante quand une voix interrompit notre conversation.
- Richy ! Maman est là, dit-elle.
Je me tus et me dirigeai vers le salon avec ma tante. J'allai embrasser maman et nous prîmes tous place. Mon père prit la parole et les choses commencèrent. Rose s'était bien organisée pour mettre la faute sur l'innocent. Enfin, mon père me donna la parole. Je pris mon mal en patience et dis :
- Père... Mère... Qu'attendez-vous de moi ? Que je me marie pour être heureux ou que je vous donne de petits fils ? Sœurs, je vous ai toujours dit que l'amour ne se base pas sur l'apparence, ni la beauté, ni la classe, mais sur le cœur. Vous fréquentez Rose sûrement à cause de sa classe sociale. Votre frère ne désire pas des choses éphémères. J'ai besoin d'un amour véritable.
Père, mère, je ne veux plus de Rose dans ma vie. Elle n'est pas capable de me rendre heureux.
- Mais mon fils, que racontes-tu ? Rose t'aime.
- Mère, ce n'est pas vrai.
- Richy, mon chéri. Qu'ai-je fait ?
- Rose, ne pose plus de questions. Tu as déjà toutes les réponses avec toi.
Avant que tu ne sortes de cette maison, dépose ma bague de fiançailles sur la table. Je ne suis plus ton fiancé. Je compte même partir d'ici pour changer d'air.
Rose s'agenouilla devant moi et commença à me supplier lorsque son téléphone portable se mit à vibrer. Elle ne savait pas que le téléphone était tombé sous mes pieds pendant qu'elle me suppliait. Mon père et moi découvrîmes sur l'écran un nom qui nous choqua : "RAIMOND BÉBÉ".