Hervé Mbina n'est plus avec Aurélie et n'a pas d'autres enfants.
Aujourd'hui, Kevin Onanga a 24 ans et ils sont de retour pour le décès de David Onanga.
*** Jade Onanga ***
Quand on a mis les pieds à Libreville j'étais déjà angoissée surtout quand on nous a arrêté à l'arrivée, je savais que c'était un coup de la famille MBINA, je vous jure que je m'étais mise à prier, même après tant d'années ? Quand on nous a "libéré" sans explication, je n'en ai pas demandé non plus, je ne voulais pas perdre du temps ici, je suis venue pour enterrer mon père.
Avec tout ce qui s'est passé encore pendant les funérailles j'étais au bout de ma vie. Assez bouleversé de revenir ici après 24 ans et en plus pour la perte de mon père, ça me faisait trop, je n'avais pas le moral. Pire j'avais peur pour mon fils, cette famille de sorciers serait capable de débarquer ic. Kevin en plus ressemble plus à la famille de Mbina que la mienne, j'ai toujours eu mal au coeur de le voir grandir avec ce visage-là qui me rappelait pourquoi je me retrouve là.
Inconsciemment, il a les mêmes tics et habitudes que son paternel. Pire quand j'ai découvert qu'il fumait, j'avais l'impression de voir Hervé, même dans sa façon de faire. Mais c'est mon fils et ma raison de vivre aujourd'hui. Je me battrais jusqu'à la fin pour lui.
Après l'enterrement, Maeva est venue nous prendre la tête, elle me fait tellement chier cette femme avec ses grands airs de saintes nitouche mais une vraie salope dans le comportement. Alice et moi on a remué ciel et terre le lundi et mardi qui ont suivi et effectivement le terrain et uniquement le terrain est au nom de Maeva. Je ne comprends pas depuis toutes ces années pourquoi maman n'a pas sécurisé ses biens et ses enfants. Pardon ce sont des choses au-dessus de mes capacités, je n'ai pas la force pour ça.
J'avais juste hâte de foutre le camp d'ici avec mon enfant. Le mercredi, nous étions à l'aéroport. Comme la première fois, l'on s'est fait arrêté et je me suis dis que ça allait être vite réglé mais là c'était sérieux jusqu'à ce que le chef de brigade lui-même se présente devant nous.
Chef: Nous avons reçu des instructions et vous avez interdiction de quitter le territoire gabonais maintenant que vous êtes de retour.
Moi (essayant de négocier): Ok il s'agit de moi mais mon fils peut partir.
Chef (regardant le passeport): Kevin Onanga ? Non plus, vous ne bougez pas.
Kevin (impatient): Ecoutez Monsieur, nous avons un vol à prendre et ....
Chef (lui coupant la parole): Mon petit ne te fatigues surtout pas, vous n'irez nulle part. Vous allez attendre Monsieur MBINA tout simplement.
Moi: non mais c'est quoi ce délire ????
Je n'arrivais plus à placer un seul mot tellement j'avais le coeur battant en essayant de changer ces pensées de ma tête. On a attendu 20 longues minutes, c'est sûr que l'on va rater notre vol, comment je vais faire ? Comment gérer ça ? Le chef est revenu avec un homme, dès que j'ai vu la tête de Hervé Mbina, j'ai manqué de m'évanouir.
Il est rentré sérieux, droit et les mains en poche, le visage bien fermé et s'est mis à me fixer. Dans ses yeux, j'ai eu l'impression de revivre des années auparavant et le feu recommençait à brûler en moi. Puis il a regardé Kevin de la tête aux pieds, ils se jaugeaient du regard. Puis il a reporté son regard sur moi avec un sourire.
Hervé (grosse voix): enfin, je savais que ce jour arriverait tôt ou tard.
Nous:
Hervé (sérieux): On peut fuir autant que l'on veut, se cacher où l'on veut mais un moment, il faudra bien rentrer pour une raison ou une autre.
Moi (tremblante): Tu ne paies rien pour attendre.
Kevin (visage fermé): non mais il est qui lui ?
Moi (froide): quelqu'un que j'ai manqué de tuer!
Hervé: Tu aurais vraiment dû me tuer Jade mais vraiment parce que maintenant la récréation est terminée.
Moi (les mains tremblantes):
Hervé: J'espère que l'enterrement de son père s'est bien déroulé ?
Kevin: Est-ce que l'on peut gagner en temps svp ? Nous avons un vol à prendre.
Hervé (le regardant): Oublies ça mon garçon, on a plus important à régler.
Kevin: et vous êtes qui pour vous permettre de nous bloquer ici ?
Moi (le tirant par le bras): Kevin tu laisses, je vais régler ça moi-même.
Hervé (sourire): Je n'arrive pas encore à dire si c'est ton impolitesse qui détends sur lui ou c'est mon arrogance.
Kevin: maman ?
Hervé (s'avançant): Je vais t'expliquer les choses. Tu devrais t'asseoir pour mieux encaisser.
Kevin (hautain): Je ne reçois d'autre de personne.
Hervé (me regarde): Je confirme c'est ton impolitesse!
Maman (en panique): Hervé je veux que tu dégages, tu n'as aucun droit, ce n'est pas le pays de ton père ici, tu n'as rien à exiger, tu n'as aucun droit de nous retenir ici. Si tu n'as pas oublié ce que je t'ai fait...
Hervé (retroussant le manches de sa chemise): Non je ne peux jamais oublier sa Jade.
Je pouvais encore voir les cicatrices de brûlures sur son bras. Je bouillonnais intérieurement, j'aurais dû le tuer ce jour-là.
Hervé: A chaque fois que je vois ces différentes parties de mon corps, je prend mon mal en patience en me disant que je finirai par t'avoir. Ca ne servait plus à rien de te chercher partout, je savais que tu reviendrai de toi-même.
Kevin (me regardant): ça va ?
Moi (bouffées de chaleurs):
Hervé: Mais de là à être stupide pour te pointer avec mon fils.
Kevin (du tac au tac): Je ne suis pas votre fils.
Hervé (riant):
Moi (tremblante): Ne t'avises plus jamais de dire que c'est ton fils. Tu comprends Hervé ? Ce n'est pas ton enfant, tu n'as aucun fils ici, va te faire foutre.
Hervé (croisant les bras): Toutes ces années et tu n'as pas pensé à aller consulter pour te faire soigner.
J'avais tellement la rage que sans prévenir j'ai foncé sur lui pour lui mettre une gifle, j'ai voulu lui mettre un deuxième coup décidé à en finir avec lui que Kevin m'a tiré et le chef s'est interposé. J'avais la tête qui tournait et des envies de meurtre d'un seul coup.
Kevin (me maintenant par les épaules): Tu te calmes maman, calme-toi.
Hervé (massant sa joue): Vraiment folle cette femme.
Kevin (énervé): On ne vous a rien demandé à vous.
Hervé: Contrôle toi quand tu t'adresses à moi. Je suis ton père.
Kevin s'est retourné en allant se mettre à la même hauteur qu'Hervé et le regarder droit dans les yeux, ils sont resté un moment à se fixer. J'avais mal au coeur d'un coup, ma poitrine était compressée, je commençais à me plier de douleur.
Kevin: Je ne vous connais et vous ne me connaissez pas non plus. Si vous voulez du respect de ma part commencez par en avoir pour nous.
Moi (la main à la poitrine): Kevin...
Kevin: Si vous avez du pouvoir ici et sur les gens de ce pays, sachez que vous allez devoir conjuguer autrement avec moi. Est-ce que c'est clair ?
Moi (petite voix): Kevin ?
Je commençais à ne plus entendre ce qu'ils disent et je me suis écroulée au sol, je n'arrivais plus à respirer correctement. Puis c'était le trou noir pour moi.
*** Kevin Onanga ***
J'ai entendu un bruit lourd derrière moi, je me suis retourné pour voir ma mère effondré au sol. Je me suis dirigé vers elle à toute vitesse en me courbant pour véirifer ces signes vitaux. Le chef vient se mettre près de moi pendant que l'autre con reste debout à nous observer.
Chef: elle fait un AVC!
Moi: je sais putain, elle souffre d'hypertension.
Hervé: pffff
Chef (se redressant): C'est sérieux Monsieur Mbina !
Hervé haussant le ton): Faites ce qu'il faut dans ce cas.
Il est ressorti et revenu 5 minutes après avec des personnes dans la pièce en m'écartant. Je me sentais impuissant en train de regarder la scène et la réanimation, j'avais peur, oui peur du pire. J'avais envie de m'arracher les cheveux. Puis j'ai regardé cet homme.
Moi (avec rage): Je ne comprends pas encore tout mais s'il arrive quoique ce soit, je vais vous tuer de mes propres mains.
Hervé (mâchoires serrées): On règlera ça plus tard.
Chef: J'ai appelé l'ambulance.
L'ambulance est arrivé et on a pris ma mère qui est encore inconsciente dans le véhicule. Je suis monté avec eux pour nous retrouver dans une grande polyclinique où ils ont continué avec elle en me demandant de m'arrêter à la réception pour l'administratif. Ce que j'ai fait. J'ai palpé mes poches, uniquement mon portefeuille avec ma carte de crédit sud africaine et 10 000fcfa. J'ai commencé à remplir la paperasse, il me faut un téléphone pour téléphoner à quelqu'un. Je me suis mis à regarder puis une jeune fille assise en uniforme scolaire.
Moi: excusez-moi.
Elle (levant sa tête vers moi):
Moi (la regardant): Est-ce que je peux vous demander un service svp ?
Elle (retirant ses écouteurs): Pardon ? Je n'ai pas entendu.
Moi: J'aurai besoin de passer un coup de fil, est-ce que vous pourrez me prêter votre portable svp ?
Elle (grimaçant): Euh je ne sais pas si j'ai encore du crédit hein.
Moi (sortant les 10 000 fcfa en le lui tendant): Oh euh... tenez si vous voulez.
Elle m'a regardé étrangement avant de me remettre son portable. J'ai composé le numéro de tante Alice, je vais éviter de causer un autre AVC si j'appelle mamie. Elle n'a pas décroché donc j'ai encore tenté 2, 3 fois jusqu'à ce qu'elle décroche.
Tante Alice (agressive): Oui allô c'est qui ?
Moi: C'est Kevin.
Tante Alice Alice: ah oh Kevin. C'est comment ? Vous êtes encore là ?
Moi: On est dans une clinique, on a eu un problème, maman a fait un AVC!
Tante Alice (hurlant): Quoi ?
Moi (soupirant): Tante Alice c'est long à t'expliquer, est-ce que tu as la possibilité de venir stp ? Je ne sais pas trop comment ça se passe.
Tante Alice: Je me dépêche, tu es où ?
Je me suis mis à regarder autour de moi avant de demander à la jeune fille le nom de la clinique.
Moi: El Rapha!
Tante Alice: Ok. Tu ne bouges pas et surtout n'appelles pas ta grand-mère pardon.
Moi: ok ça marche.
J'ai raccroché et je lui ai remis son téléphone, elle m'a regardé fixement ensuite de la tête aux pieds avant de me sourire.
Moi: Merci.
Elle: Tu es étranger ?
Moi: euh... oui et non, enfin c'est la première fois au Gabon.
Elle: ah ok. Et tu viens d'où si ce n'est pas indiscret ?
Moi: Afrique du Sud mais je suis gabonais!
Elle (me souriant): Je m'appelle Ornella.
Moi (la regardant): Kevin!
Elle: ok Kevin, tu me passes ton portable stp ?
Moi (le lui tendant sans réfléchir):
Elle l'a pris en composant un numéro dessus puis l'enregistrant. Elle me l'a ensuite remis.
Elle: Ce ne sont pas des circonstances agréables mais quand tout sera rentré dans l'ordre, appelles-moi!
Moi (la regardant):
Elle: Bon courage surtout pour ta mère.
Moi (perdu): merci.
Puis une dame est arrivée en blouse, je suppose une infirmière, elle lui a jeté un regard meurtrier avant qu'elle s'en aille toutes les deux. Je l'ai suivi du regard en regardant les courbes de son corps. Puis quand elle sortait mon regard est tombé sur le fameux Mbina. J'ai automatiquement fermé mon visage.
Moi: Qu'est-ce que vous cherchez là ?
Hervé (soutenant mon regard): Evites de poser des questions connes, je pense que tu es intelligent.
Moi: Fuck ! Mais vous vous prenez pour quoi ?
Hervé: ton père.
Moi (hors de moi): Arrêtez avec ça. Je ne vous connais pas, vous n'êtes rien, personne.
Hervé: Je vois que ta mère t'a monté la tête ? Fais-moi rire, qu'est-ce qu'elle t'a fait croire tout ce temps ?
Moi (froid): Mon père est mort !
Il m'a regardé un instant avant de rigoler d'abord doucement puis de plus en plus fort. Je me suis senti con face à lui mais tellement con en fait. Mon cerveau a commencé à se dérégler d'un coup. Je le voyais rire et j'avais l'impression de me voir rigoler. Ce n'est pas possible.
Ma mère et moi on ne s'est jamais rien caché, la vérité et rien que la vérité. Ma tante et le reste de la famille n'ont jamais au grand jamais démenti cette version que je traine dans ma tête, mon coeur et mon esprit depuis déjà une vingtaine d'années. Ce n'est pas possible.
Moi (agacé): Vous pouvez arrêter svp ?
Hervé (sérieux): Tu veux savoir la vérité ?
Moi (le fixant): Je pense que ce n'est pas le lieu et le moment approprié.
Hervé: Tu as raison, je préfère être le plus calme possible. Je n'ai pas attendu toutes ces années pour te le dire dans un couloir.
Moi (le dépassant): Excusez-moi.
Je suis allé à la recherche des toilettes car ma vessie menaçait d'exploser. Une fois que j'ai fini de me soulager, je suis retourné à l'accueil pour me renseigner et on m'a annoncé que les frais avaient été avancé par Mbina. Puis Tante Alice qui a débarqué subitement.
Tante Alice (en alerte): Qu'est-ce qui se passe Kevin ? Qu'est-ce qui se passe ?
Moi (soulagé de la voir): Tantine
Tante Alice: Qu'est-ce qui s'est passé à l'aéroport ?
Moi: On nous a arrêté aux polices aux frontières ensuite mis dans une salle annexe en attendant.
Tante Alice (fronçant les sourcils): Qui a donné l'ordre ?
Moi: On a attendu quand un certain Hervé Mbina est arrivé nous rejoindre en racontant qu'il est mon père et piquée au vif maman a fait une attaque.
Tantine Alice: Kevin tu es sérieux ?
Moi: Qui est Hervé Mbina Tante Alice ?
Tante Alice: ce n'est pas important pour le moment. Comment va Jade ?
Moi: je n'en sais pas plus pour le moment, personne n'est revenu me voir, on s'occupe encore d'elle.
Tante Alice: C'est al première fois pour elle ?
Moi: Oui mais elle fait de l'hypertension depuis quelques années.
Tante Alice: Ah bon ? Je ne savais pas mais c'est ce que papa avait commencé à avoir.
Nous sommes retournés voir pour avoir des nouvelles, on ne peut pas la voir pour le moment car son état est en train de stabiliser, le médecin nous a parlé de potentielles séquelles dû à la violence et le temps de réactions pour les gestes de premiers secours.
Tante Alice (angoissée): Hey Seigneur, je ne sais pas comment on va faire avec maman.
Moi (me passant les mains sur la tête): Putain ça me fait tellement chier!
Tante Alice (posant la main sur mon épaule): Calme-toi Kevin, ça va bien se passer. Ce que l'on va faire c'est que je vais t'accompagner chez mamie et tu vas dormir là-bas.
Moi: je ne peux pas laisser maman toute seule.
Tante Alice: mais çe ne sert non plus à rien de rester, on revient demain matin très tôt si tu veux.
Moi: mouais
Je n'étais pas vraiment convaincu, on est resté jusqu'à 21h sans possibilités de la voir car besoin de repos. Nous nous sommes résolus à rentrer. Vu que je ne connais rien, c'est tante Alice qui a arrêté le taxi et nous sommes allés à Alibadeng. Je n'arrêtais pas de ruminer toute cette histoire dans ma tête.
Quand nous avons passé la porte du salon, nous avons trouvé mamie assise, télévision allumé et le regard dans le vide. Quand elle nous a vu, elle a froncé nerveusement les sourcils en se redressant.
Mamie: Kevin ? Alice ? Qu'est-ce qui se passe ? Vous avez raté l'avion ?
Tante Alice: oui...
Mamie: et Jade est où ?
Nous nous sommes assis, on s'est dit que c'est Tante Alice qui parlerait pour expliquer calemement ce qui se passe.
Mamie (poussant un cri): oooooooyyyyohhh Seigneur je t'ai fait quoi ???
Tante Alice (se mettant près d'elle): Maman calme-toi stp, on a pu stabiliser son état.
Mamie: Voilà je viens d'enterrer mon mari, ma fille fait un AVC. Seigneur j'ai compris oooooh pardonnes moi oh
Tante Alice (les yeux rouges): Maman c'st bon, essaie de te calmer stp
Mamie (pleurant): Les problèmes, toujours les problèmes. Seigneur oh!!!!
Moi (meurtri): Mamie ne te mets pas dans cet état stp, la situation est sous contrôle.
Mamie: Mbina depuis toutes ces années, c'est comment ? C'est comment avec ma fille ? Hein ? Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?
On est resté à l'écouter se plaindre et demander pardon à Dieu mais il y a quelque chose qui m'a marqué dans tout son discours c'est qu'elle ramène plusieurs fois le nom d'Hervé en l'accusant des malheurs de ma mère.
Cette nuit j'ai vraiment eu du mal à dormir, je ne pensais pas à l'Afrique du Sud ni à nos valises qui sont partis mais à ma mère, à sa santé, à cet homme que j'ai rencontré aujourd'hui et à ma vie en général. J'ai remis toute mon existence en question et plusieurs questions sans réponses se sont mis à défiler dans mon esprit.
Très tôt le matin, j'ai pris ma douche, je n'avais pas envie d'attendre Tante Alice donc me rappelant de l'endroit et du nom de la clinique, je suis sorti de la maison. J'ai demandé aux gens du quartier comment m'y rendre puis j'ai pris un taxi. Une fois à l'accueil, j'ai demandé ma mère. On m'a fait patienter car il est encore trop tôt et qu'elle doit recevoir avant la visite du médecin. Je suis ressorti du bâtiment pour fumer, j'ai fumé 2 cigarettes d'affilé avant de me marcher un peu et revenir sur les lieux.
On m'a ensuite autorisé à aller la voir, ce que j'ai fait. Le médecin était encore avec elle. Il a pris le temps de discuter avec elle et moi. Maman a la partie gauche du visage paralysée et pour le moment, il lui est difficile de pouvoir s'exprimer oralement. J'ai tellement eu mal au coeur de la voir dans cet état.
Moi (caressant son visage): Tout va bien maman ok ?
Maman (non de la tête):
Moi: Si ça ira, je vais prendre soin de toi, on va s'en sortir.
Maman (les larmes aux yeux):
Elle a essayé de parler mais c'était des sons inaudibles, je ne voulais pas qu'elle fasse d'efforts non plus. Je suis sorti de la chambre 2h plus tard à être resté avec elle et c'est Tante Alice qui est resté. Je suis sorti fumer une fois de plus en plein questionnement.
Tante Alice: Kevin ?
Moi (me retournant): Oui ?
Tante Alice: je ne peux pas rester, je dois aller au travail. Tu fais comment ? Je peux te joindre où ?
Moi (touchant mon portable dans ma poche): Il me faut une SIM local.
Tantine Alice: oui parce qu'on doit pouvoir communiquer en cas de besoin.
Moi: je dois retirer de l'argent également.
Nous sommes allés acheter un puce et retirer de l'argent. Il faut que je trouve un cyber pour pouvoir envoyer des mails, communiquer avec ma fac et mon entreprise. J'avais la tête pleine. J'ai mis la nouvelle sim en conservant les numéros importants.
Moi: Tante Alice ? J'ai besoin que tu me dises la vérité stp ?
Tante Alice (soupirant): Hey Kevin, ce n'est pas le moment.
Moi: si ça l'est, sinon tout ceci n'arriverai pas.
Tante Alice:
Moi: est-ce que ce type est mon père ?
Tante Alice: tu devrais discuter de ça avec Jade, je ne veux pas dire n'importe quoi. Cela vous concerne vous.
Moi: tu as bien vu son état, elle est incapable de parler.
Tante Alice (fuyant mon regard): hum
Moi: alors oui ou non ? Est-ce que c'est mon père ?
Tante Alice (d'un coup): Hervé Mbina est ton père.
Moi (le coeur battant): Et pourquoi m'avoir dit qu'il est mort ? Pourquoi avoir soutenu cette version ?
Tante Alice: c'était le choix de ta mère et nous l'avons respecté simplement.
Moi (me passant les mains sur la tête): Ce n'est pas possible.
Tante Alice: je vais devoir y aller. On se tient au courant. Je passerai d'abord chez maman après le boulot.
Moi (perdu): ok
Elle s'en est allé en me laissant planter comme un con. Je suis retourné pour parler avec ma mère mais elle dormait. J'avais besoin de parler et j'attendrai même s'il faut juste qu'elle m'écoute. Je me sens abusé, trahi, déboussolé complètement. Je suis sorti de la chambre en tournant à la réception.
Hervé (debout devant moi): Bonjour Kevin!
Moi (levant la tête): hum pffff
Hervé: comment tu vas ce matin ?
Moi (les mâchoire serrées): Qu'est-ce que tu fais là ? Tu viens chercher à achever ma mère peut-être ?
Hervé: je pense que tu te trompes à propos de mon rôle.
Moi (marmonnant en anglais):
Hervé: est-ce que l'on peut discuter tous les deux ?
Moi (me levant): Pas ici !
Hervé: Dans ce cas, je te laisse me suivre.
J'ai hésité avant de le suivre à l'extérieur. Il a déverrouillé une grosse voiture noire puis s'est installé au volant. Je suis monté d'un pas déterminé du côté passager en mettant ma ceinture et il a démarré aussitôt. Le trajet s'est passé dans une ambiance pesante et dans le silence. Nous sommes arrivés devant un immeuble.
Je l'ai suivi à l'intérieur, c'est une entreprise, nous avons pris l'ascenseur puis nous sommes rentrés dans un bureau. Il a fermé la porte derrière moi en allant prendre place derrière le bureau. J'ai tiré un des fauteuil en face en m'asseyant, j'avais les mains moites que je me suis mises à frotter sur mon jean.
Moi (le fixant): Je t'écoute.
Hervé (sortant une boîte de cigares): ça ne te dérange pas ?
Moi (le regardant):
Hervé (allumant un cigare): Bien !
Moi: est-ce que tu peux aller droit au but et je veux la vérité.
Hervé: C'est cette vérité que j'attends d'établir depuis des années figures-toi !
Moi:
Hervé: Ta mère et moi avons commencés à nous fréquenter alors que l'on bossait dans la même entreprise. J'avais à ce moment là quelqu'un dans ma vie depuis des années et dont j'étais amoureux.
Moi (levant le sourcil):
Hervé (laissant échapper de la fumée): Ta mère était comme disent les jeunes mon "deuxième bureau" et elle le savait. Elle est tombée enceinte de toi et elle a tenté d'avorter mais c'était le destin. Puis s'en ai suivi pleins d'histoires avec la femme qui partageait ma vie à l'époque puis nos deux familles ont été mêlées à tout ça.
Moi (ton dur): Qu'est-ce qui s'est passé ?
Hervé: Je me suis présenté chez tes grands-parents pour te reconnaître mais de l'autre côté, j'allais épouser ma fiancé. Ta mère l'a découvert et elle a pété les plombs. Un soir, alors que j'étais venu lui rendre visite et qu'elle était enceinte de toi, elle a tenté de me tuer.
Moi (fronçant les sourcils):
Hervé: Tu vois les marques de brûlures ? C'est de ta mère. Elle m'a ébouillanté avec de l'eau puis a tenté d'en finir en me poignardant à plusieurs reprises.
Moi: C'est absurde!
Hervé: Pour une personne logiquement constituée oui mais pour une folle de la catégorie de ta mère...
Moi (le coupant): Je ne te permet pas !!!!
Hervé: Jade a été folle aupravant, tout le monde était au courant de ses crises de folies qui ont été mal traitées et elle a tout simplement replongé.
Moi (m'emportant): Elle n'est pas folle!
Hervé (écrasant la cendre); Renseignes-toi mon garçon, parce qu'apparemment aucun membre de cette famille n'a été foutu d'être honnête avec toi.
Moi (bouillonnant):
Hervé: J'ai failli perdre la vie après l'acte de ta mère. Ma famille avait décidé de porter plainte mais on n'allait pas la foutre en prison alors qu'elle était enceinte de 6 ou 7 mois. L'accord été qu'on annule la plainte, qu'elle te confie à nous et aille se faire soigner.
Moi: Et qu'est-ce qui s'est passé ?
Hervé: Après avoir accouché, elle et sa famille se sont arrangé pour vous faire quitter le pays sans que j'aie le temps de te reconnaître et de profiter de toi et de la joie d'être père.
Moi (le fixant):
Hervé (soutenant mon regard): Je t'ai cherché Kevin. Quand vous étiez en France on vous avez retrouvé grâce aux contacts d'une de mes tantes, puis on Espagne et ensuite plus rien. Tu n'imagines même pas le temps que j'ai attendu que ce jour arrive.
Moi: Qu'est-ce que tu attends de moi ?
Hervé: Juste accomplir mon devoir de père.
Moi: Et pourquoi tu mériterais ça sachant que tu as fait souffrir ma mère?
Hervé: C'est du passé Kevin, tout ce qui s'est passé se sont des erreurs de jeunesse. On aurait pu arranger tout ça mais il a fallu que ta mère et sa bande jouent les disparus.
Moi (le regard sombre): Je ne te connais pas et j'ai très bien vécu sans toi toutes ses années.
Hervé (souriant): Il t'a manqué la présence d'un père et tu ne peux pas le nier et de la même manière, il me manquait mon fils.
Moi (en colère): Tu n'en sais rien, tu ne me connais pas!
Hervé: ce n'est pourtant pas sur moi que tu devrais déverser ta frustration mais sur toutes les personnes qui ont mal agit.
Moi:
Hervé; Je reconnais le tort que j'ai causé et la souffrance car je l'ai ressenti bien plus tard malgré la grande famille et tous les moyens du monde. Mais les choses auraient pu être différentes. Tu es mon seul enfant Kevin!
Moi (retenant mes émotions): Je vais m'en aller!
Je me suis levé et il en a fait de même.
Hervé: je sais que tu es intelligent. Il est temps que tu rentres chez toi et que tu vives la vie que tu aurais dû. Rien n'est jamais trop tard. Je veux que tu réfléchisses et si tu veux rester, je suis là pour t'aider.
Je suis sorti de son bureau sans lui laisser le temps d'agir ou de pouvoir me suivre. J'ai repris l'ascenseur puis je suis sorti à la tête de cet endroit sans savoir où j'allais. Je me suis renseigné une fois de plus afin de pouvoir reprendre un taxi. Je commençais à avoir faim.
Tante Alice m'a téléphoné pour me dire que mamie était arrivée à la clinique voir maman. Je l'ai rejoint, elle était dans la chambre avec maman en train de tenter de la faire manger. Cette scène m'a vraiment touchée. J'ai fait un bisou sur le front de ma mère puis je me suis assis en observant.
Je crois que les choses vont changer, je dois être de retour dans ce pays. Je dois comprendre d'où je viens, qui je suis pour mieux repartir de l'avant. Je dois rattraper tout ça.
*** Eliyah Ondo ***
Je me suis installée dans mon véhicule en sortant du travail. J'ai sorti posé mon sac sur la banquette côté passager puis j'ai sorti mon téléphone en le déverrouillant. J'ai envoyé un message à Yvon puis je l'ai posé en démarrant. Je me suis garée 25 minutes plus tard devant le lycée français en attendant. J'ai vu Esther arriver et j'ai déverrouillé pour qu'elle monte.
Moi (souriante): Coucou Mlle !
Esther (me faisant la bise): Salut maman!
Moi (caressant son visage): ça va ?
Esther: oui et toi ?
Moi: ça va, et ton frère ?
Esther: il arrive normalement.
Moi (sortant mon téléphone): Est-ce que tu as vu Ava aujourd'hui ?
Esther: oui pourquoi ?
Moi: elle est déjà partie ? Qui la récupère ?
Esther: euh aucune idée, tu veux que je l'appelle ?
Moi: oui stp
Elle a sorti son téléphone en lançant l'appel tout en mettant le haut-parleur. A la 4ème sonnerie elle a décroché.
Esther: hey girl ! ça va ?
Ava: Sim, estás bem?
Esther: yep: Je suis avec maman. T'es encore au lycée ? On te prend ?
Ava: Oui je sors de cours là, beh j'ai même pas regardé qui venait me prendre.
Esther; bah viens alors. On est en face. On attends Raf !
Ava: ok à toute!
Elle a raccroché. Ava est arrivée avant et elle a grimpé dans la voiture en serrant mon cou et me faisant un gros bisou, j'ai rigolé, je la kiffe cette petite et surtout avec sa nouvelle coiffure.
Ava: Comment ça va tata ?
Moi: bien et toi ma chérie ?
Ava: ko j'avoue, c'était long. Je vais envoyer un message au couple tiens!
Puis je regardais par la vitre vers le portail pour voir mon fils arriver tout beau, je suis fan, je suis complètement fan de ce garçon. Je souriais comme une petite fille. Il a traversé, il a ouvert la portière côté passager ou se trouvait Esther qui a râlé. Elle a fait une acrobatie pour rejoindre Ava derrière.
Raf: Salut m'man!
Moi: ça va chérie ?
Raf: yep et toi ?
Moi (démarrant): Tout le monde est attaché ?
Ava: Oui. Merci Seigneur!
Esther: guide de nous et protège-nous tout le trajet.
Nous: amen!
J'ai démarré pendant que ça discutait et rigolait joyeusement. J'ai déposé Ava à Batterie 4, je ne suis pas descendu, Mathéo attendait devant le portail pour réceptionner son colis. Just ele temps de lui faire un coucou et j'ai redémarré pour la maison. Nous habiton à Okala et je n'ai pas envie de tomber dans les bouchons à l'aéroport.
J'ai klaxonné pour que le gardien ouvre le portail et j'ai rentré la voiture. Tout le monde est descendu et nous sommes rentrés dans la maison. La voiture de Yvon était déjà garée. Je suis directement allée dans la chambre. Il était sous la douche. Je me suis assise sur le lit en commençant à enlever mes chaussures.
J'ai senti une odeur de savon puis quelques gouttes sur mon cou et un bisou mouillé sur la joue. J'ai souri en me retournant pour le regarder et capturer ses lèvres pour un tendre baiser.
Yvon (me fixant): ça va mon coeur ?
Moi (soutenant son regard): Oui et toi ?
Yvon: Ca va ! Tu as l'air ko ?
Moi (tordant la bouche): huuum juste un peu. C'est la sensation de la fin de semaine qui approche.
Yvon: hum je vois ça! Je vais m'habiller. Tu viens ?
Je me suis levé pour le suivre dans le dressing. Tandis qu'il s'habillait, moi je me suis déshabillée alors que l'on racontait nos journées respectives. Je suis passée sous la douche et il a attendu que je termine. Nous sommes allés dans le salon ensemble et les enfants nous ont rejoint.
Je suis marié à Yvon Ondo depuis 18 ans maintenant. Je l'ai rencontré à Paris lors d'un séminaire sur le Leadership Chrétien et ont été dans la même équipe de "travail" durant tout le weekend et nous avons sympathisé. Il m'a plu dès le départ mais je me suis retenue, je ne voulais pas m'emballer une fois de plus.
Yvon travaillait à l'ambassade du Gabon à Paris. On a commencé à se fréquenter et tout a commencé à aller très vite entre nous. 6 mois plus tard, il m'a demandé en mariage et l'année d'après nous nous sommes mariés à Paris. Je n'arrivais pas à croire tellement j'ai été surprise par la grâce de Dieu.
Le jour de mon mariage, je n'ai pas arrêtée de pleurer tellement j'étais reconnaissante envers Dieu. Yvon est au delà de mes attentes et de ce que j'avais espéré. Plus le temps passait plus je déprimais un peu et en cachette. Ma jumelle venait d'avoir son deuxième enfant, Mathéo le 4ème et moi toujours rien.
Mais Dieu est bon et son temps n'est pas le nôtre. Yvon n'avait pas d'enfants, pas de femmes légales ou traditionnelles dans le passé. C'est quelqu'un qui aime et sers Dieu, il est passionné de Dieu et juste un homme formidable. Cerise sur le gâteau, il est tout ce que j'aime physiquement.
Puis Yvon a eu une proposition pour un poste au Ministère des Affaires Étrangères à Libreville, on a hésité avant, en pesant le pour et le contre puis par conviction nous sommes rentrés au Gabon, j'ai dû suivre mon mari, pas que je n'en avais pas envie mais juste que c'était un gros changement mais j'ai fait confiance à Dieu.
Arrivés au Gabon, c'est ici que j'ai constaté que j'étais enceinte. On m'a directement placé en catégorie de grossesse à risque parce que je faisais de l'anémie, du diabète gestationnel. Yvon a préféré que j'aille poursuivre ma grossesse en France auprès de mes parents. A 6 mois de grossesse, alors que j'attendais un petit garçon, les médecins ont constaté qu'un deuxième se cachait derrière son frère. Je faisais une grossesse gémellaire donc j'ai été suivi encore plus de près.
A 8 mois, ils ont dû déclencher mon accouchement et au final j'ai fini sur la table de la césarienne. Pendant le dernier mois, Yvon a été là tout le long à prier matin et soir pour cette grossesse, pour moi, pour nos enfants. Par la grâce de Dieu tout s'est bien passée. On a mis au monde nos jumeaux nommé Raphaël (Dieu guérit) et Esther qui signifie "cachée" parce que cette coquine ne voulait pas se montrer.
Je suis rentrée au Gabon quand il avait 4 mois et aujourd'hui mes bébés ont 17 ans. J'ai trouvé du travail et Yvon a eu une promotion, il est passé Secrétaire Général au Minsitère des AE. C'était vraiment une grâce de Dieu car on sait comment ce pays fonctionne mais notre Dieu est au-dessus de tout ça.
Je me suis vite adapté et au final, ayant Mathéo, Cyrielle et les enfants, je me sentais également comme chez moi, après tout c'est aussi un peu mon pays. 1 an après notre arrivée au Gabon, Yvon avait voulu que l'on fasse également un mariage coutumier pour toute la famille qui n'avait pas pu être présente et honorer mes parents. J'ai juste kiffé.
Esther: Et du coup c'est confirmé pour les fêtes de fin d'année ? Tout le monde monte ???
Raf: Nope c'est plutôt le contraire.
Yvon: Toute la famille pour la première fois au Gabon.
Moi: Ca va faire beaucoup de monde, j'ai tellement hâte.
Yvon: pas tant que ça, si ?
Moi (le regardant): Bah déjà mes parents, les Desmond et les Mercier !
Raf (rigolant): Ouf ça fait du monde dis donc!
Moi: et nous ici!
Yvon (rigolant): Il y a des chambres pour tous ???
Moi: oh largement!
Pas besoin de s'inquiéter, les Senior Desmonds ont une maison à la Sablière sans compter tous les appartements de la belle-mère de Myla. Papa et maman la maison à Agondje et Mathéo a de l'espace chez lui. On a également de la place, 2 chambres de libres chez nous. Il y a largement de quoi faire.
Esther: maman on mange quoi ce soir ???
Raf: Tu ne devais pas te mettre au régime toi ?
Esther (le regardant): et qui a demandé à Monsieur Ondo Junior de parler ?
Raf (souriant): C'est juste un rappel
Esther: vu que j'ai faim, ça veut forcément dire que je vais manger n'importe quoi ?
Raf : j'attends de voir ça.
Esther: Révises plutôt ton cours de philo!
Raf: tu me filera un coup de main en cas de contrôle de toute façon.
Esther: Je bosse pas pour toi.
Raf: on est lié que tu le veuilles ou pas.
J'ai fait le repas du soir puis nous sommes passés à table. Yvon a béni le repas et nous avons mangés dans la bonne humeur. Raf a fini par se mettre sur ses cahiers quand Esther rangeait les siens. Elle nous a fait la bise et elle est montée dans sa chambre. Raf l'a suivi 2h plus tard et je suis restée dans le salon blottie contre mon mari.
Nous nous sommes couchés vers 23h tous les deux. Je me suis tout de suite endormie, je suis trop fatiguée, demain c'est vendredi et tout le monde va pouvoir souffler un peu. Je me suis réveillée à 6h et j'ai rejoins Yvon dans son bureau, il était encore en pyjama en train de lire sa Bible.
Yvon (me regardant): Psaumes 118:24 Car voici le jour que l'Eternel a fait et qu'il soit pour nous un sujet de joie.
Moi: yes amen!
Yvon: Je déclare qu'aujourd'hui va être un jour de joie, de reconnaissance où Dieu va encore se manifester au travers de nos vies et celles des enfants.
Moi (les yeux fermés):
Yvon: Que tu sois une lumière dans ton travail mon coeur et que rien ne puisse t'empêcher d'accomplir la volonté de Dieu. Qu'il puisse veiller sur chacun de nous, les voitures, chemins que nous allons prendre, les personnes que nous allons cotoyer.
Moi: amen!
Yvon (m'embrassant): tu as bien dormi ?
Moi (souriante): Assez et toi ?
Yvon: à tes côtés oui.
Moi (poussant sa tête): Charmeur.
Nous sommes retournés dans notre chambre pour nous préparer. Raf et Esther étaient en train de prendre le petit déjeuner. Esther était chargé de nous partager le verset du jour et de prier puis nous avons quittés la maison. On a un chauffeur mais j'aime déposer et récupérer mes enfants à l'école.
J'ai croisé Mathéo déposant Ava, je suis descendue de la voiture et lui également pour que l'on se salue tous. Les enfants sont partis et nous avons parlés un peu, on a le temps, surtout lui, c'est ça quand on est chef.
Moi (souriante): Alors Aina ?
Mathéo: quoi Aina ?
Moi: parait-il qu'elle a des prétendants.
Mathéo (me regardant): Tu es très au courant toi ?
Moi: C'est la princesse numéro 1 de la famille, on y veille!
Mathéo (soupirant): Oui et honnêtement, elle est en fac de médecine, elle a beaucoup de choses à gérer en plus de ce genre de distraction.
Moi (amusée): On dirait que les Fure veulent prendre leur revanche.
Mathéo (levant le sourcil): Pardon ???
Moi: Beh le fils de Yoan tu sais ? Lucas, il a un faible pour Aina!
Mathéo (rouge): Mais ce n'est pas possible ça. Foutez la paix à ma fille bon Dieu !
Moi: Tu en as fait 3, tu as 3 problèmes. Elles sont vachement belles en plus.
Mathéo: Commences pas Eliyah stp
Moi (amusée): Mais pourquoi tu te mets dans cet état ?
Mathéo (visage fermé): Ce sont mes bébés, on touche pas et c'est comme ça.
Moi: bébé, bébé... Elles ont 25 et 20 tout de même.
Mathéo: je sais bien.
Moi: Bon entre le fils de Nicolas ou celui de Yoan, tu préfère lequel pour Aina, si tu n'avais pas le choix ?
Mathéo (sérieux): Aucun des deux et les pères savent bein.
Moi: t'es sérieux là ?
Mathéo (me fixant): Mais je te jure sweety, le premier qui fout le bazar je le tue peu importe qui il est. C'est clair, je rigole même pas là-dessus. On ne joue pas avec mes filles!