Moi qui était un ado introverti et très solitaire, je me mettais à traîner avec quelques jeunes de la cité où je vivais avec ma famille d'accueil. Je leur donnais de l'argent, j'en faisais n'importe quoi, je ne voulais pas en profiter encore moins seul. Je faisais partie des rares dans la bande qui avait décroché le bac, ils avaient tous des objectifs que je trouvais non ambitieux. Mais très vite je me suis posé une question dont la réponse changeait tout pour moi : à quoi ça me servirait de faire de longues et prestigieuses études vu que je n'ai personne à qui le faire profiter ? Je n'avais que Tante Betty, elle vivait certes modestement mais rien ne lui manquait, alors pour qui ferais-je tout cela ? C'est dans cette optique que j'ai lâché mes inscriptions en prépa pour une formation de cuisinier à l'école « Le Cordon Bleu » à Paris. On me demandait souvent pourquoi j'avais fait ce choix vu que j'avais eu un bac S avec mention « Très Bien », je répondais juste que c'était par passion, ce qui n'était pas totalement faux. Très tôt j'ai dû m'occuper de moi-même, mon père étant toujours absent, mes repas c'était moi qui les faisait alors le métier de cuisinier je le respecte et je l'apprécie. C'est quand j'ai entendu un de mes potes de la cité en parler que je me suis décidé à me lancer, il était très passionné mais n'avait pas les frais d'inscriptions, je me suis alors inscrit avec lui et j'ai payé ses frais d'inscriptions au moins l'argent de mon père a servi à quelque chose... Cette même formation commençait en Octobre, c'est ainsi que Tante Betty m'a proposé d'aller passer les vacances d'été à Lbv. Ma famille d'accueil n'y voyait aucun inconvénient alors quelques jours après je m'envolais pour le Gabon, pays qui m'a vu naître mais aussi celui qui m'a pris ma mère. Les retrouvailles avec Tante Betty étaient comment dire chaleureuses, plus pour elle que pour moi, elle a pleuré quand elle m'a vu. J'étais content de la voir mais ça faisait tellement longtemps que j'étais quelque peu gêné. Dans la voiture en quittant l'aéroport j'étais comme fasciné par le paysage, la plage, les gens, les sons, les odeurs. Ca me rappelait de tellement de choses, je me sentais bien, je me sentais chez moi. Quand nous sommes arrivés chez elle (elle devait avoir déménagé entre temps puisque je ne reconnaissais pas la maison) il y avait une fille de 16 ans qui devait être Solange, sa fille. Je me souvenais d'elle, nous allions à la même école primaire, elle était comme ma petite sœur, nous faisions les trajets maison-école-maison toujours ensemble. Elle avait beaucoup changé, je suppose que moi aussi puisqu'elle était comme intimidée par moi. Une heure plus tard c'est un grand garçon qui a fait apparition dans le salon suivi par une fille, ça devait être les jumeaux (les enfants aînés de Tante Betty). John s'est avancé vers moi avant de me tendre la main, la fille, Rachel elle m'a fait la bise. Ils me taquinaient un peu en disant que j'avais beaucoup changé autant physiquement que mentalement car apparemment j'étais plus bruyant petit mais là j'étais trop réservé pour eux. Le soir venu le mari de Tante Betty est rentré du travail et j'ai eu droit à un bon dîner d'accueil, le poisson salé aux légumes, les feuilles de manioc aux crevettes, de la banane mûre et du bon manioc obamba. Je n'avais plus mangé ça depuis tellement longtemps que j'en avais oublié le goût, c'était comme si je redécouvrais tout cela, toute la maisonnée me regardait comme si j'étais un nouveau spécimen tellement j'ai mangé. En voyant ça Tante Betty a encore pleuré, elle est trop émotive ma tante, sûrement qu'elle pensait à Maman. Elles étaient super proches, quand Maman a été répudiée de chez leurs parents à cause de sa grossesse, c'est elle qui déjà mariée à l'époque l'avait hébergée, nourrie et qui encore à mes premiers mois l'aidait à s'occuper de moi. Je dois tout à cette femme, malgré la distance elle a toujours pris le soin de m'appeler, de me souhaiter joyeux anniversaire, c'était la seule à s'en rappeler d'ailleurs, je l'aime, c'est ma deuxième mère <3 Mes cousins m'ont fait faire le tour de Libreville, j'ai eu droit aux bédoumes (beignets de farine) de mama gâteau du quartier (ancien sobraga), le pain au chocolat avec le tropique à 17h, je l'ai fait aussi. Les après-midi piscine au Saoti, les brochettes de Tartare, les glaces au Parad'Ice tout ça c'était le pied pour moi. On était toujours avec des amis à eux, c'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Lisa, nous sommes tout de suites devenus très proches malgré le fait qu'elle soit plus âgée que moi d'un an, on s'entendait super bien. Tout le monde pensait qu'on sortait ensemble ce qui était archi faux, elle était une très bonne amie, j'ai pu facilement me confier à elle, c'était une sorte de grande sœur, elle m'écoutait et contrairement aux autres qui ne m'expliquaient pas tout, elle prenait le temps de le faire et ne m'excluait jamais. C'est après que j'ai fait la connaissance de sa sœur Karen, et c'est là que tout a réellement commencé. Karen avait 17 ans comme moi et était particulièrement belle, je veux dire très belle, elle savait se mettre en valeur, elle était extravertie tout le contraire de ce que je suis et pourtant ça me plaisait. Très vite elle m'a fait comprendre que je lui plaisais et c'est comme ça qu'on a commencé à sortir ensemble. Nous ne nous cachions pas forcément des autres, au début c'était gênant pour moi puisque c'était la sœur à Lisa mais je lui en avais parlé avant et elle était ravie pour moi, en plus jusqu'à présent c'était elle seule qui savait que je n'étais jamais sorti avec quelqu'un auparavant. Je ne voulais pas que ça se sache parce que j'allais passer pour un loser et je voulais être au top pour Karen. Elle qui était déjà si femme à son âge, j'étais souvent très intimidé par elle, elle avait ce je ne sais quoi qui la rendait si sûre d'elle. J'avais prolongé mon séjour à Lbv rien que pour elle, j'y ai donc fait 3 mois en tout, j'étais déjà amoureux et je trouvais qu'elle aussi, en tout cas nous étions bien ensemble. Si bien qu'on a couché ensemble, bien sûr je ne lui avais pas dit que j'étais puceau vu qu'elle même n'était plus vierge. Là encore c'est Lisa qui m'a informé et aidé de telle sorte que pour une première je m'en étais plutôt bien sorti, elle m'avait dit qu'elle n'avait jamais eu autant de plaisir lors d'un rapport (le cours de Lisa sur les zones érogènes a bien payé :) ) Karen était vraiment avide de sexe, pas que ça ne me plaisait pas loin de là, jusque je trouvais que les filles devraient être un peu plus timides sur ce sujet-là mais bon j'y connaissais strictement rien alors c'était normal pour moi. Nous batifolions autant que possible surtout que je devais rentrer quelques temps après. Des disputes on en avait presque pas, il y avait juste un sujet sensible : mon amitié avec Lisa. Moi : Mais c'est ta sœur, il y a encore moins de chances qu'il se passe quelque chose entre nous ! Karen : Rectification, c'est ma DEMI-soeur et puis c'est pas parce que tu l'as connue avant moi que tu la connais totalement, tu ne sais pas tout sur elle ! Moi : Arrête d'en faire tout un plat, c'est une bonne amie et n'oublie pas que c'est grâce à elle que je t'ai connue toi. Karen : Ah je dois maintenant me prosterner à ses pieds pour la remercier c'est ça ? Moi : T'exagères chérie ! Karen (en boudant): Hmm ! Moi : Elle c'est mon AMIE et toi ma petite amie, c'est vraiment différent, et arrête avec tes trucs genre « ce n'est pas ta sœur mais ta demi-soeur » c'est complètement déplacé je trouve, elle t'adore ! Elle me faisait quelques scènes pour ça, je me disais juste que c'était de la jalousie innocente ou qu'elle voulait que je la rassure. Le temps était passé très vite et je devais m'en aller, elle était triste mais moi aussi, on avait eu une conversation un soir et on s'était promis de s'attendre, elle devait passer le bac l'année pro et notre projet était de se retrouver à Paris, elle après son bac mais avant je devais revenir sur Lbv pour les vacances. Lisa elle était partie la même année à Houston, on était toujours aussi proches, on pouvait passer des heures à parler sur Skype, je lui racontais un peu comment ma formation se passait et elle se plaignait de ne pas encore avoir beaucoup d'amis là-bas. Avec Karen, on se parlait sur facebook, ma photo de profil était la sienne, nous étions tellement amoureux... Nous n'avons pas eu de problèmes particuliers cette année là, tout allait bien pour moi à l'école de cuisine, ça me plaisait et je faisais du bon boulot, Tante Betty était enceinte, Lisa avait un nouveau boyfriend et Karen préparait son bac tranquillement. Entre temps j'avais pu toucher l'héritage de mon père et début Juillet je m'envolais pour le Gabon, mon bébé me manquait trop, je lui ai fait une surprise elle n'était pas au courant de mon arrivée. Elle avait déjà passé les épreuves du bac et laissez-moi vous dire que nos retrouvailles étaient chaudes, caniculaires même ! Tante Betty était déjà à terme et allait accoucher dans pas longtemps, les jumeaux John et Rachel étaient tous les deux en Afrique du Sud et ne rentreraient qu'en Décembre du coup je n'allais pas les voir. J'étais la majeure partie de mon temps avec Karen, nous prenions du bon temps et de temps en temps nous sortions en compagnie de Solange (ma cousine) histoire de ne pas la laisser toute seule. Malheureusement Karen a été recalée au bac, elle était effondrée, c'est vrai qu'elle n'avait pas eu des moyennes exceptionnelles ces trois trimestres mais de là à être recalée...I mean come on ! Je la consolais comme je pouvais et à ma grande surprise elle était à nouveau en forme le lendemain des résultats. Elle disait ne pas vouloir gâcher mes vacances à se morfondre sur son sort, j'étais quand même déçu puisqu'il va falloir qu'on attende encore une année avant d'être ensemble pour de bon ! J'étais un peu dégoûté mais bon la naissance de ma cousine m'a un peu plus égayé puis les vacances se sont bien déroulées ! Ah si il y a eu un petit bémol, je dirais même un GROS bémol, j'ai failli mourir, vrai vrai blague à part (C'est John qui parle comme ça). Ce soir-là avec Karen on avait mangé au Tivoli de l'aéroport puis je l'ai raccompagnée en taxi chez elle à Nzeng. On s'est dits au revoir avant que je n'aille prendre une course pour ancien sobraga, il n'y avait personne dans le taxi et le taximan ne prenait personne et pourtant ce que j'avais proposé lui permettait de prendre des clients. Bref, il était quand même tard 23h47 et au même moment Tante Betty m'a appelé me demandant si je rentrais ou pas, je lui ai dit que j'étais en route et que j'étais au niveau de la gare routière donc je ne tarderai pas. Puis le taximan m'a demandé... Taximan : Jeune homme est-ce que je peux aller prendre des clients à Nkembo ? Moi : Euuh oui du moment que ça ne prenne pas de temps. Taximan : Ne vous inquiétez pas ! Justement à Nkembo deux hommes sont montés dans le taxi et là il a pris une autre route qui ne menait carrément pas à Ancien Sobraga... Moi : Vous ne vous trompez pas de chemin là ? Taximan : Non c'est un raccourci. Je ne suis peut être pas ici toute l'année mais je sais qu'il n'y a pas d'autres chemins que celui que je connais pour aller à Ancien Sobraga que celui que je connaissais, il y a un truc qui ne va pas ! Client1 : Non il va me déposer avant en fait. Moi : AH non, je suis déjà assez en retard, je vous ai laissé aller les chercher vous n'allez pas les déposer avant moi quand même ! Client2 : Calmez-vous Mr c'est pas la bagarre ! Moi : De quoi je me mêle ? J'ai passé mon temps à me disputer avec les deux-là et c'est après que je me suis rendu compte que nous étions dans une sorte de clairière, ça ressemblait plus à une forêt même ! Moi : Laissez-moi descendre ! Il a arrêté la voiture et les trois sont sortis, moi avec. Je voulais m'en aller quand les deux soi-disant clients m'ont attrapé et quand je me débattais je recevais des coups, je commençais sérieusement à avoir peur, surtout je ne savais pas ce qui se passait... Moi : Vous pouvez prendre mon téléphone et mon portefeuille mais lâchez moi ! Taximan : TAIS-TOI ! Tu parles trop petit moundélé ! Suivez-moi ! Ils m'ont emmené dans une maison délabrée où il y avait deux hommes avec des bières en main et dans le coin où ils m'ont laissé il y avait un garçon d'une vingtaine d'années et une ado très apeurée. Moi : Qu'est-ce qui se passe ici ? Le mec : Je ne sais pas moi-même ! La fille : Sniiiff on va mourir oohh on va mourir sniiiff Anyambè Papa vient me chercher oooh !! Ils avaient mon téléphone et mon portefeuille, je réfléchissais à comment on pourrait faire pour nous enfuir, mais c'était quasiment impossible, ils étaient cinq et nous trois. Une demie-heure plus tard, un homme qui n'était pas là au départ et qui avait l'air d'être leur supérieur a fait son entrée dans la pièce, il me regardait longuement... Lui : Eeh les gars venez ici ! Vous l'avez pris où celui-là ? (en me pointant du doigt) Le taximan : Qui ? Le métisse ? Je l'ai pris dans mon taxi et comme il avait l'air en forme et puis il est jeune quoi ! Lui : Vous êtes maboules ou quoi ?! C'est le fils du Grand ! Le taximan : Quel grand ? Mr T ? Le ministre ? Lui : Bah oui, il a eu un fils avec une watara (blanche) ! Client1 : Ah oui sa bouille me dit quelque chose maintenant ! Client2 : Donc on ne doit pas le take parce que c'est un fils de tété (riche) ? Client1 : Toi aussi tu vois bien que son boss est bien dans nos wés (choses) comment c'est son mouna (enfant) qu'on va lui livrer. Le taximan : (à moi) Mais petit pourquoi tu ne nous as pas dit ça depuis ? A ce moment je venais de comprendre qu'il me confondait à un enfant de ministre qui travaillait avec eux donc en gros j'étais épargné. Je réfléchissais maintenant à comment sauver les deux autres, il fallait que je fasse quelque chose...Je me suis alors mis en mode vénère... Moi : Pourquoi j'allais le dire alors que je ne savais même pas où vous m'emmeniez ? Le chef : Ah pardon ils ne savaient pas. Mec bourré : Hé hé hé qu'est-ce que tu foutais dans un taxi alors que Mr T a plusieurs voitures et chauffeurs à disposition ? Moi : C'est à ça que vous jouez ? Je vais tout raconter à mon père vous verrez ! Le Chef: Petit calme-toi ne l'écoute pas il est bourré, vient on va aller te déposer chez toi. Moi : Et mes amis ? Le taximan : Qui ceux-là ? Tu les connais ? Moi : Bah oui, il ne faudrait pas que leurs parents viennent les chercher chez moi puisqu'on trainait ensemble il y a deux jours ! Client2 : Barré barré, le Big va se fâcher si on ne lui apporte rien cette fois, moi je veux mon do (argent) ! Client1 : Mani tu as raison hein ! Le Chef : Ecoute même si leurs parents te demandent après eux tu dis que tu ne les as pas vu depuis c'est tout, et je te rappelle que ton boss (père) travaille avec nous donc tu n'as pas le choix ! Moi : Remettez-moi mes affaires svp! J'ai repris mon téléphone et mon portefeuille, puis le gars qui était avec la fille m'a lancé un regard de chien abattu... Le gars : Mani, tu es sérieux que tu vas nous laisser comme ça ?! Moi : Ah man je ne peux pas faire grand chose hein, c'est vous ou mon boss ! Le Chef s'est excusé en me demandant de ne rien dire à mon père, j'ai quitté cet endroit le cœur serré d'avoir laissé ces pauvres innocents mais j'avais une autre idée en tête. Le taximan m'a ramené jusqu'à la voiture et on a démarré, je lui ai demandé où est-ce qu'on était, et il a fini par me le dire, j'ai texté ma Tante « Appelle la police et dis leur d'aller à ******, il y a une route isolée qui mène à une maison abandonnée, il y a deux jeunes qui y sont retenus, ne t'inquiète pas je vais bien et j'arrive bientôt. ». Le taximan me regardait longuement quand j'écrivais, j'ai donc joué le jeu jusqu'au bout... Moi : Ca fait chier, je vais être en retard pour ma teub (boîte), en plus que c'est moi qui organise, c'est bad ! Le taximan : Encore pardon petit, on savait pas. Tu veux que je te dépose où déjà ? Moi : A Tartare, je vais manger un bout, j'ai la dalle. Il m'y a déposé et je me suis empressé de prendre un autre taxi pour rentrer, je n'allais quand même pas lui redire que j'habitais à Ancien Sobraga. Quand je suis arrivé, Tante Betty était morte d'inquiétude, et même qu'elle a failli tomber en syncope quand je lui ai tout raconté. Son mari : Ce doit être cette affaire de crimes rituels, il y avait des rumeurs là-dessus mais on dirait que c'est bien vrai. Tante Betty : Seigneur Jésus ! Merci d'avoir protégé mon fils ! Moi : J'avoue que j'ai eu beaucoup de chance. A l'époque l'affaire des crimes rituels n'était pas aussi connue qu'aujourd'hui. La police qui comme on la connaît ne bouge que selon les humeurs des officiers qui y opèrent, a quand même pu arriver à temps à l'endroit que j'avais indiqué, et les deux jeunes ont pu être sauvés. J'ai décidé de garder l'anonymat histoire qu'on ne me retrouve pas puisqu'ils ont dû savoir que je n'étais pas le fils du Mr T là. Il y avait même l'interview des deux jeunes dans l'Union (journal national du Gabon) ils me remerciaient tous les deux de les avoir sauvé, et pourtant ils n'étaient pas censés savoir que c'était moi. Bref, c'est l'histoire de ouf que j'ai vécue , je tenais aussi à sensibiliser les jeunes de mon pays sur ce sujet, car ce phénomène est encore beaucoup plus répandu qu'avant. Faîtes attention à vous et surtout n'ayez confiance en personne ! Revenons à mon récit sur Karen...En effet malgré son échec au bac, nous nous amusions comme on le pouvait. Puis finalement j'ai dû rentrer à Paris pour continuer ma formation, j'étais triste de la laisser mais bon on ne pouvait rien y faire. Puis notre routine a repris, on ne se disputait plus, c'était le plus important. Et un jour, elle m'a dit quelque chose qui m'a fait réfléchir et même qui m'a poussé à faire certains choix... Karen : Doudou ? Moi : Oui ? Karen : T'es sûr que tu veux devenir cuisinier ? Moi : Euh oui comme ça je pourrai te faire de bons plats ! Karen : Mouais. Moi : Qu'est-ce qu'il y a bébé ? Karen : Quand on me demande ce que mon copain fait et que je dis qu'il est à l'école de cuisine, les gens se moquent de moi, j'ai honte Chris ! Moi : Mais c'est un métier comme tous les autres ! Karen : Oui sauf que ça ne paye pas et ça n'a pas l'air intelligent. Toi tu l'es alors pourquoi tu ne fais pas des études comme tout le monde et pour la cuisine plus tard tu pourrais ouvrir un restaurant, tu vois ? Moi : Hum, pas faux. J'y réfléchirai ! Karen : Il ne faut pas y réfléchir, il faut que tu te décides, je ne sors pas avec n'importe qui moi. A l'époque je ne me posais pas plus de questions que ça, et comme on était juste en Septembre, j'ai abandonné l'école de cuisine et je me suis inscrit à la fac en économie-gestion. C'était dur de m'adapter, tellement que je n'ai pas pu valider mon année. J'avais perdu confiance en moi, je me sentais inutile et impuissant, je n'avais même pas envie d'aller au bled tellement j'avais honte. Karen a finalement été admissible et après les rattrapages, elle l'a finalement eu. J'avais finalement décidé de ne pas à Lbv cet été là, de toute façon comme elle a eu son bac, elle viendrait ici. Je me suis mis à bosser comme un fou, je ne voulais plus jamais échouer, j'ai eu un poste d'agent d'accueil dans une banque, ça me permettait de me familiariser au milieu dans lequel je voulais bosser, de me faire un peu d'argent et aussi de ne pas m'ennuyer. Malheureusement Karen n'a pu avoir aucune inscription avec Campus France. Je lui ai proposé de s'inscrire à Afram vu qu'elle était en série B (ES pour les français) elle a accepté et je me suis occupé des frais. On ne s'était pas vus cet été-là alors en Décembre je suis allé à Lbv vu que mon premier semestre s'était bien passé, je n'avais pas encore les résultats mais je savais qu'ils étaient bons, j'ai tellement trimé pour ça qu'ils ne pouvaient être que bons. Nos retrouvailles étaient comme à leur habitude chaleureuses, en plus cette fois mes cousins étaient rentrés d'Afrique du Sud donc c'était « Feu » comme on dit chez nous. //// Retour au présent //// Moi : Allô ! ... : Oui bonjour Mr Roux, c'est Sarah Agbè. Moi : Bonjour Mlle Agbè. Sarah : Je vous appelle pour vous dire que j'ai décidé d'accepter votre offre, si elle tient toujours bien sûr. Moi : Oui, j'en suis ravi ! Sarah : Quand est-ce que je commence ? Moi : Lundi prochain si vous voulez. Je vous rappellerai pour qu'on parle de votre paye et de tout le reste. Sarah : C'est entendu. Bonne journée. Moi : Merci. J'étais content qu'elle ait accepté, je me soucierai moins du confort et de la sécurité de ma fille. Nous nous approchions du week-end et j'ai prévu de faire du shopping pour Em et moi, on avait un réel besoin de renouveler notre garde-robe. Bon je m'occupe de ma fille ensuite je reviens vous raconter la suite.