Chapitre 6 Chapitre 6 : Et si je dis non

Dans un accès de rage, Estelle étrangla Gretchen et l'épingla contre le mur tout en la fixant avec colère.

C'était toi ! C'était toi depuis le début, sale garce vicieuse et sans cœur ! Mon père est mort à cause de toi ! Cristofer m'a quittée à cause de toi ! Mon fils a une septicémie à cause de toi !

VA AU DIABLE, espèce de merde !

Gretchen ne s'attendait pas à ce qu'Estelle l'étrangle. Incapable de bouger, elle répliqua, "Estelle Hudson, comment oses-tu poser tes mains sur moi ? Tu vas encore plus énerver Cristofer !"

Estelle ricana. "Je m'en fiche s'il est énervé, car de toute façon, je suis en train de mourir. Pourquoi ne pas te faire descendre avec moi ?"

"Retire tes mains de moi ! Es-tu folle ?"

"Je n'ai rien à perdre, Gretchen Abrams ! Même si je te tue, je ne risque que la peine de mort. C'est juste une autre façon de mourir, mais c'est moins douloureux. Et je dois te remercier de m'avoir offert l'occasion de te tuer !"

La panique se lisait dans les yeux de Gretchen alors qu'elle luttait fort. "Et ton fils ? Si tu oses me faire du mal, ton fils mourra certainement !"

"Si c'est le cas, alors tu mourras certainement avec lui !"

"Estelle Hudson, que fais-tu ?"

Soudain, les mains d'Estelle furent arrachées du cou de Gretchen. À la seconde suivante, elle fut violemment jetée sur le sol de béton froid.

C'était Cristofer. Il était arrivé.

Il tenait doucement Gretchen dans ses bras, se sentant extrêmement nerveux. Mais quand il regarda Estelle, ses yeux étaient emplis de malveillance. "As-tu hâte de mourir ?"

Hâte de mourir ? Je n'ai pas besoin d'avoir hâte de mourir, car la mort viendra bientôt à moi.

Estelle se releva péniblement, couverte de poussière. Son bras était meurtri, et du sang écarlate coulait de ses doigts.

"Que tu es aveugle, Cristofer !" s'écria Estelle.

Comment as-tu pu tomber amoureux d'une femme vicieuse comme Gretchen Abrams ?

Cristofer porta Gretchen dans ses bras et regarda Estelle avec mépris. "Tu as raison. J'étais tellement aveugle que j'ai autrefois été amoureux de toi et j'ai fini par perdre mes deux parents. Et tout à l'heure, j'ai failli perdre Gretchen."

En même temps, Gretchen s'appuya doucement contre sa poitrine et fit un signe de victoire vers Estelle.

Il était clairement question d'un complot.

Gretchen avait fait un calcul astucieux pour s'assurer que Cristofer arriverait juste à temps pour voir à quel point Estelle pouvait devenir hystérique quand on la provoquait.

Estelle était abattue.

Tout son espoir avait disparu.

Cristofer dit : "Estelle, divorçons maintenant, car je n'ai plus envie de tergiverser."

"Impossible", refusa Estelle avec résolution, "je ne divorcerai pas avant sept jours."

"Qu'est-ce qui te prend ?"

"Il y a effectivement quelque chose qui ne va pas chez moi. Je suis malade. Je te l'ai dit, mais tu ne m'as pas cru." Estelle prit une profonde inspiration, et ses yeux se remplirent peu à peu de mépris glacial. "Cristofer, je t'ordonne de regarder les étoiles avec moi les sept prochains jours, sinon je ferai du mal à ta précieuse Gretchen !"

Cristofer secoua la tête. "Et si je dis non ?"

"Alors je ferai tout pour la faire tomber. Et peux-tu la protéger éternellement ? Il y a cinq ans, j'avais réussi à tuer tes parents, sans parler de Gretchen Abrams !"

"Estelle !"

"Ce n'est que pour sept jours. Votre mariage aura lieu dans sept jours, n'est-ce pas ? Dans sept jours, je divorcerai et je disparaîtrai à jamais de ta vue."

Cristofer fronça les sourcils et la fixa.

Les yeux rivés sur Estelle, Cristofer fronça les sourcils et resta silencieux.

Estelle savait qu'il était réticent à accepter sa proposition.

Pour être exact, il était plus que disposé à la déchirer en morceaux pour avoir fait du mal à Gretchen, sa femme bien-aimée. Et il était possible qu'il regarde les étoiles avec Estelle de bon gré.

Mais il ne savait pas qu'une femme pathétiquement faible comme Estelle ne pouvait faire de mal à personne. Elle était si maigre que le vent aurait pu l'emporter facilement. Si Gretchen ne l'avait pas délibérément provoquée pour qu'elle fasse un esclandre, Estelle n'aurait pas pu toucher ses vêtements du tout.

En parlant de vêtements, Estelle jeta un coup d'œil à la robe de Gretchen qui lui avait appartenu.

C'était une robe blanche et rose en crêpe, brodée de fleurs mauves. La robe était vraiment charmante.

Cristofer adorait les motifs floraux. Dans l'ancienne garde-robe d'Estelle, huit robes sur dix étaient dans de tels motifs. C'était lui qui les lui avait achetées.

La robe de Gretchen était impeccable, sans aucune ride, et les motifs n'avaient pas changé d'un iota, tout comme sa propriétaire actuelle, fraîche et remarquable.

Quant à sa propriétaire d'origine, Estelle avait l'air si fanée et pitoyable avec ses yeux larmoyants, comme si la douleur avait pénétré ses os fragiles.

Estelle esquissa un léger sourire. "Mademoiselle Abrams, puis-je vous demander ce que vous faites dans la vie ?"

À ces mots, Gretchen trembla soudain de terreur et se blottit immédiatement dans les bras de Cristofer, disant d'une voix mielleuse : "Cristofer..."

"Ne t'inquiète pas. Je suis là. Je ne laisserai pas quiconque te faire du mal", dit Cristofer d'une voix plus que douce en entourant la taille de Gretchen et en caressant ses cheveux.

Mais quand il regarda Estelle, la tendresse dans ses yeux disparut instantanément.

"Pourquoi veux-tu le savoir ?"

Estelle répondit en riant : "Je suis juste curieuse."

"Cela ne te regarde pas. Estelle, je te conseille de ne pas mettre les mains sur Gretchen."

"Cristofer Hans, je te conseille de ne pas me parler ainsi, car je ne sais pas ce que je pourrais faire quand je deviendrai folle !"

"Tu..."

Estelle faillit éclater de rire en voyant que Cristofer était si furieux mais n'osait pas répliquer pour le bien de Gretchen.

Tout le monde avait une faiblesse.

La faiblesse d'Estelle était son fils, tandis que celle de Cristofer était Gretchen.

Estelle se dit : Puisque je suis déjà une méchante à tes yeux, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout et devenir une méchante encore plus diabolique ?

Puis elle marcha devant eux, ouvrit la porte et entra dans la villa. Avant de refermer la porte, elle dit à Cristofer : "Je t'attends sur le toit ce soir à sept heures."

Estelle rejoignit ensuite sa chambre au deuxième étage, qui avait une grande fenêtre française.