Les yeux injectés de sang, je suis rentrée chez moi.
Dès que j'ai atteint la porte, elle s'est ouverte.
C'était Marc. Il portait un costume impeccable et paraissait plein d'énergie.
Son sourire s'est figé quand il m'a vue. Puis il s'est approché de moi avec une certaine nervosité. « Chérie, pourquoi es-tu comme ça ? Pourquoi n'es-tu pas rentrée hier soir ? Tu sais à quel point j'étais inquiet ? »
Ses yeux étaient pleins d'inquiétude lorsqu'il a touché mon visage.
Il a dit qu'il s'inquiétait pour moi, mais il ne m'avait ni appelée ni envoyé de message.
Il avait passé la nuit absorbé par ses rapports avec Lucy.
C'était répugnant.
J'ai levé la tête, engourdie, pour le regarder. Je ne savais même plus s'il m'aimait vraiment ou non. « Tu te souviens de ce que c'était hier ? »
J'ai aperçu une lueur de culpabilité dans ses yeux, mais il a vite souri et s'est penché pour embrasser mon lobe d'oreille. « Désolé. La réunion de meute a duré trop longtemps. Je t'ai déjà préparé un cadeau d'anniversaire. Laisse-moi aller le chercher. »
Sur ces mots, Marc est retourné dans la pièce. Il était complètement inconscient de ma détresse.
Je me suis couverte la gorge avec désespoir.
Marc portait l'odeur du chocolat, et j'étais allergique au chocolat.
Une fois, j'avais mangé un gâteau au chocolat qu'il avait fait, et j'avais eu une réaction terrible. Il avait rassemblé frénétiquement tous les médecins de la meute pour me soigner.
À l'époque, son visage était marqué de culpabilité tandis qu'il serrait ma main et l'embrassait sans arrêt. « Chérie, je ne te laisserai plus jamais souffrir ainsi. »
Depuis ce jour, il avait banni le chocolat de notre maison et il évitait même d'en garder l'odeur sur lui plus de dix minutes.
Mon cœur battait douloureusement et j'avais du mal à respirer. J'ai commencé à tousser, prête à aller voir un médecin.
De façon inattendue, Marc est ressorti l'instant d'après avec un coffret cadeau délicatement emballé à la main.
Il l'a ouvert lentement : à l'intérieur brillait un collier étincelant.
Avec un visage enthousiaste, il l'a passé autour de mon cou. « C'est ton cadeau. Joyeux anniversaire ! »
Alors qu'il s'approchait, l'odeur entêtante du chocolat m'a frappée de plein fouet.
Je ne pouvais plus respirer et mon loup s'est mis à hurler.
J'ai essayé désespérément de le repousser, mais j'étais trop faible.
Il n'a remarqué ma résistance que lorsqu'il a attaché le collier autour de mon cou.
Il a froncé les sourcils, prêt à me demander sévèrement pourquoi je le repoussais. Mais il a soudainement paniqué en me voyant suffoquer.
« Qu'est-ce qui ne va pas, chérie ? » Ses mots venaient à peine de tomber qu'il a compris : l'odeur de Lucy, c'était celle du chocolat. Son visage s'est assombri aussitôt.
Il m'a soulevée et s'est précipité à l'hôpital.
Il a saisi le bras du médecin avec urgence, le suppliant :« Docteur, je vous en prie, sauvez-la ! »
J'ai regardé son visage inquiet. Il avait l'air de vraiment se soucier de moi.
Pourtant, j'ai aperçu une trace de rouge à lèvres sous le col de sa chemise.
Cette marque évidente semblait se moquer de moi, de mes sentiments obstinés pour lui.
Je l'avais tellement aimé auparavant. Mais, à cet instant, il me répugnait.
Mes yeux se sont emplis de larmes. Ignorant le médecin qui tentait de m'arrêter, je me suis redressée et j'ai attrapé Marc par les deux mains.
J'ai dit lentement d'une voix rauque : « Je te déteste, Marc. »