Je cours au village comme une folle. Une fois chez moi je trouve ma mère assise à côté du feu. Je me jette à ses pieds les larmes aux yeux et le cœur battant la chamade suite à ce qui m'est arrivé.
Ma mère me regarde d'un air surpris mais ne dit rien. Elle se contente juste de me caresser la tête jusqu'à ce que je retrouve mon calme. Une fois fait elle m'invite à lui raconter ce qui se passe.
- Mère je crois que je suis possédée. Je viens de voir un fantôme. criais je
- Mais non Mboumba cesse de dire des bêtises.
Le ton calme avec lequel ma mère répond me prend au dépourvu. Je la regarde pour vérifier si c'est vraiment ma mère et oui c'est bien elle. Toujours calme et tendre. Mais je ne comprends pas. Je viens de voir un fantôme et je le lui dit. Elle aurait due s'affoler et alerter le village entier mais non. Elle reste posée comme ce n'était pas grave.
- Mais mère ce ne sont pas des bêtises je te dis que j'ai vu...
- Ton génie protecteur ? Oui je le sais, mais ce n'est pas un fantôme.
Je reste sans voix devant sa déclaration. Mais comment elle sait ça elle?
- Comment tu le sais mère ? Qui te l'a dit? Étais tu là ?? demandais je incrédule
- Mboumba ma fille je le sais. Et non je n'étais pas là quand cela s'est passé. La nuit dernière j'ai rêvé de la vieille Ibinda ton génie. Elle m'a tout raconté dans ce rêve.
- Mais comment ? Pourquoi je n'ai jamais entendu parler d'elle mère ?
- À ta naissance, donc deux ans avant la mort de ton père le sorcier du village a vu ton étoile briller très fort signe que tu es née pour accomplir de grandes choses. Ton père et moi avons invoqué Ibinda, le génie de notre clan pour qu'elle veille sur toi et que les jaloux ne t'atteignent pas. Tu as grandi sous sa protection. On ne pouvait rien te dire à moins que tu n'aies attends l'âge de la maturité pour comprendre. Aujourd'hui tu as 18 ans et tu es devenue une femme c'est pour cela qu'elle s'est manifesté à toi.
- Je vois. Elle m'a dit aussi qu'elle doit disparaître...
- Les génies disparaissent une fois leur terme arrivé. Mais en s'en allant ils laissent à leurs protégés des objets qui assureront la continuité de la mission pendant leur absence. Ibinda t'as remis ce bijou et jamais au grand jamais tu ne devras t'en séparer. Pas même l'espace d'une seconde. Tu comprends ?
- Si je comprends bien il ne m'arrivera rien de mauvais si je garde ce collier sur moi.
- Oui ma fille.
- Ton histoire fais peur à écouter mère. Mais si c'est le seul moyen pour que je ne fasse plus de rencontres effrayantes alors j'accepte de le garder. dis je finalement
- Sage résolution ma fille.
- Oui. Tu as déjà mangé mère ?
- Bien sûr. Ta part est à la cuisine va te doucher et viens me rejoindre.
- D'accord mère.
2 semaines plus tard...
C'est le matin, je viens de terminer le ménage à la maison. Je prends notre panier de ligne sale à ma mère et moi pour me diriger vers la rivière. Je suis même en retard, toutes les autres filles sont parties depuis même mon amie Adia.
Le chemin pour arriver à la rivière est assez long et porter une cuvette remplie de linge ne me facilite pas la tâche alors au bout d'une dizaine de minutes de marche je m'arrête pour souffler. Lorsque je lève la tête vers la petite brousse qui borde la route je vois un manguier dont les branches sont basses et chargées de fruits mûrs et juteux. Étant donné que depuis ce matin je n'ai pas mangé je me résous alirs à aller explorer cet arbre. Je constate qu'elle se trouve sur une petite pente. Je cueille les fruits qui sont à ma portée mais je remarque que les plus juteuses se trouvent plus haut. Je décide de grimper sur le manguier et cueille 3 de ces magnifiques fruits. En descendant je fais tomber la plus grosse que j'avais prévue d'offrir à ma mère à mon retour. Elle dévale la pente derrière le manguier et continue sa course jusqu'à un buisson touffus en bas. Je m'élance derrière le fruit pour le récupérer. Arrivée devant le buisson j'y plonge ma main et sans faire exprès je tombe à l'intérieur. Ce buisson est assez grand car il me recouvre entièrement. Je passe ma main à tâtons sur le sol à la recherche du fruits que je retrouve. Une fois fait je décide de me lever et de sortir mais une fois que je passe ma tête dehors je vois devant moi un fusil pointé sur moi à moins d'un mètre. Je me figé immédiatement sur place, le cœur battant à sortir de ma poitrine. Ne me dites pas qu'on m'a pris pour du gibier. Mère au secours ! J'entends un bruit provenant de l'arme, je ferme les yeux. Ça y est c'est la fin pour moi...