De l'Enfer au Jasmin
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Chapitre 3

Pendant qu'Adrien mettait en scène sa fureur, appelant ses contacts, hurlant des menaces, je suis restée silencieuse.

Mon esprit était clair, froid comme la glace.

Quand il a enfin quitté la cabine pour "organiser les recherches", j'ai agi.

Son téléphone. Il l'avait laissé sur la table de chevet.

Le mot de passe. Facile. L'anniversaire de Chloé. Je l'avais entendu le murmurer une fois dans son sommeil.

2407.

L'écran s'est déverrouillé.

J'ai ouvert ses messages. Des années de conversations avec Chloé. Des "je t'aime" passionnés, des promesses, des plans.

Des transferts d'argent. Des millions.

Puis, les photos. Chloé portant des bijoux qu'Adrien m'avait offerts "en double". Chloé dans des appartements luxueux à New York, Londres, Tokyo, achetés à son nom.

Chaque cadeau que j'avais reçu n'était qu'un accessoire, une copie, une insulte.

J'ai continué à chercher. Et j'ai trouvé.

Un dossier crypté. Nom de code : "Jardin d'Hiver".

Le mot de passe, encore plus simple. "Chloé".

À l'intérieur, l'horreur.

La vidéo complète de mon agression, cinq ans plus tôt. Non coupée. Brutale. Chaque seconde de mon humiliation.

Et à côté, un enregistrement audio. La voix d'Adrien, claire et nette, planifiant ma fausse couche avec le faux médecin.

« Assurez-vous que ce soit crédible. Elle doit croire qu'elle ne pourra plus jamais être mère. C'est la seule façon de la briser complètement. »

J'ai tout transféré sur une clé USB cachée dans ma trousse de toilette. J'ai rédigé un accord de divorce, je l'ai signé. J'ai scanné le document.

J'ai préparé un email. Destinataire : Adrien de Vasseur. En pièce jointe : l'accord de divorce, des captures d'écran des messages, les relevés bancaires, des photos, et un extrait de la vidéo.

J'ai programmé l'envoi pour minuit.

Puis, j'ai envoyé un seul message à mon amie d'université, Hélène, une journaliste à Marseille.

« Plan B. Ce soir. »

La réponse a été instantanée.

« Je suis là. »

Je me suis levée. J'ai enfilé une robe simple. J'ai regardé mon reflet dans le miroir. Le visage d'une femme qui n'avait plus rien à perdre.

La partie pouvait commencer.

            
            

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