Chapitre 5 Défi

... ... ..... Le point de vue de Vera Red ... ....

J'ai détesté l'idée d'avoir un compagnon depuis le jour où j'ai vu mon père lever la main sur ma mère.

Et ma mère ne faisait rien en retour.

La façon dont il a revendiqué son droit sur elle, sans se soucier de savoir si elle était prête ou non.

Pensant qu'elle était à lui pour en faire ce qu'il voulait, sans que personne ne le questionne.

Et depuis tant d'années, cette conviction n'a fait que se renforcer.

Les Alpha sont tous pareils sans le pire.

Et cette raison était suffisante pour les mépriser.

« Apprends au moins à connaître ton compagnon d'abord. »

Mon loup a parlé et j'ai levé les yeux vers l'homme qui était mon supposé compagnon.

L'Alpha des loups que j'ai abattus hier.

Ses yeux gris étaient froids et sans émotion. Un visage magnifiquement sculpté par la déesse de la lune.

Ces cheveux noirs étaient gélifiés à la perfection et une chemise décontractée mettait en valeur son front musclé.

J'ai senti une chaleur soudaine monter en moi et j'ai serré le poing.

La merde a commencé.

La merde que tout le monde appelle le « lien entre compagnons ».

« Bonjour compagne. »

Sa voix m'a donné des frissons dans le dos. Sa voix lourde se répercutait dans mon cœur.

Il s'est rapproché et son eau de Cologne m'a fait retenir ma respiration.

Ça pourrait perturber mes sens encore plus, je ne pouvais pas me le permettre.

La prise de Rosie sur ma chemise s'est resserrée et j'ai réalisé dans quelle situation nous étions.

Il était là pour avoir ce territoire, et il était hors de question que je le lui laisse.

Je m'en fichais qu'il est mon compagnon ou pas.

« Laisse-nous, Rosie », ai-je dit en bougeant ma tête sur le côté.

Elle était réticente, ses yeux se déplaçant entre l'Alpha et moi.

« Mais... »

« Laisse-nous », ai-je dit de ma voix froide, ne laissant aucune place à la négociation.

Elle a dégluti et son emprise sur ma chemise s'est relâchée.

En hochant la tête, elle nous a laissés seuls.

Certaine que nous étions seuls, j'ai donné un coup de pied à la porte pour la fermer et j'ai mis mes mains dans les poches de ma veste en cuir.

Appuyant mon dos contre le mur, je le regardais en retour.

Pour découvrir qu'ils me regardaient aussi.

Ses yeux me regardaient de haut en bas.

Je suis habillée comme ça, mais en noir, ma couleur préférée.

Un jean noir, une chemise noire et une veste en cuir noir par-dessus.

Mes bottes de combat y sont ajoutées.

Son regard est resté un peu plus longtemps sur mon cou et ses yeux se sont assombris.

Était-ce le désir ou la colère, je ne le savais pas.

La dernière était préférable de toute façon.

Avant que je puisse parler, il s'approchait déjà de moi.

Sa mâchoire se durcissait alors qu'il retenait mon regard.

« Nom et meute ? », a-t-il demandé et je m'en suis moquée. Pensait-il vraiment qu'il allait demander et que j'allais répondre ?

Il voulait ce territoire, pas moi.

Il n'avait rien à m'offrir.

Et je ne lui devais absolument aucune réponse.

Je me suis dirigée vers le siège de l'Alpha dans le bureau.

J'ai posé mes pieds sur la table, et je l'ai regardé avec ennui.

« Mon nom ne te regarde pas. Ma meute est celle dans laquelle tu te trouves en ce moment et quant au marché que tu es venu proposer ? », ai-je dit en redressant mon dos et en le regardant fixement.

« J'ai peur de ne pas être d'accord avec ça. »

Sa mâchoire s'est contractée davantage.

Son aura est devenue plus mortelle.

Il n'a rien dit, il n'a même pas discuté avec moi.

Son silence m'a rendue mal à l'aise.

N'était-il pas offensé ? Les Alpha ne prenaient jamais à la légère le manque de respect, alors pourquoi était-il si silencieux.

« Voici la porte. Tu peux partir, Alpha Logan. J'ai un travail important à faire. »

Sur ce, j'ai sorti quelques papiers et commencé à les lire.

J'essayais de l'ignorer alors que ma louve me criait de le regarder, d'admirer son compagnon.

Il n'a pas bougé, quelques minutes se sont écoulées en silence.

Mais rien.

Cependant, ce regard brûlant était toujours là.

Il continuait à me regarder fixement alors que je l'ignorais.

Ce qui a fait monter cette brûlure en moi à nouveau.

Son regard me dérangeait. Il m'exaspérait même.

Cet homme pourrait-il arrêter de me fixer ? Cela faisait 10 minutes maintenant !

« Fixer est impoli, Alpha Logan. Et je pense que nos affaires se sont terminées ici », ai-je dit, en levant un sourcil vers lui. Mon stylo a cessé de bouger pendant que je lui parlais.

« Ça ne l'est pas quand je fixe ce qui m'appartient. »

Ses mots ont fait bouillonner quelque chose dans mon estomac et j'ai senti soudainement une chaleur entre mes jambes.

Putain ! Quelle était cette sensation ?

« Et en ce qui concerne mes affaires avec toi ? »

Il a fait un pas de plus pour s'approcher de moi.

Je n'ai pas baissé mes jambes, ne le laissant pas penser que je suis troublée par son rapprochement.

Ses yeux se sont déplacés sur mes pieds posés sur la table, ensuite sur mon visage.

Un sourire en coin se dessinait sur ses lèvres alors qu'il se rapprochait encore plus pour s'arrêter à côté de mon siège.

Avant que j'aie pu lui demander d'arrêter, il a soudainement saisi mes chevilles dans sa forte poigne et les a coincées.

M'empêchant de bouger.

J'ai bougé les mains pour l'éloigner, mais le siège tournant a perdu son équilibre et je suis retombée sur l'appui-tête.

Il en a profité pour me coincer les mains au-dessus de la tête avec sa deuxième main.

Putain de merde ! Il était sacrément fort.

Je me tortillais pour faire bouger le siège. Il me regardait froidement, le sourire n'étant plus sur ses lèvres.

« Selon moi, rien est fini. »

Ma colère montait en flèche et je le fixais avec fureur.

Mais il n'avait pas l'air perturbé.

« Qu'est-ce que tu veux dire, bâtard ? », ai-je demandé et il s'est penché plus près pour me murmurer à l'oreille.

Cette sensation de picotement était de retour quand son souffle a touché mon cou.

« On sait tous les deux ce que je veux dire, ma compagne. Les papillonnements dans ton estomac et le malaise entre tes jambes ne sont que le début. »

Je suis figée alors que les picotements en moi explosaient à nouveau cette fois. J'ai fermé les yeux et respiré bruyamment.

C'était mauvais ! Que diable se passait-il ?

Et puis, alors que je m'efforçais de faire face à ces nouveaux sentiments, j'ai senti quelque chose de doux toucher ma joue et j'ai ouvert les yeux en état de choc.

Est-ce qu'il... Est-ce qu'il venait de m'embrasser ?

Son visage souriant est apparu devant mes yeux alors qu'il abandonnait complètement mes poignets et mes jambes.

Il s'est éloigné de moi, donnant l'impression qu'un seau d'eau était jeté sur mon corps brûlant.

Je regardais son dos large en état de choc, ne pouvant pas croire ce qui s'est passé, mais lui, il a tiré un siège et s'est assis.

« Je viens ici pour régler des affaires, ma compagne. Ce n'est pas grave si tu n'es pas d'accord. Mais... »

Il a soupiré avant de continuer.

« Laisse-moi te prévenir. Tu seras mise au défi. Pas seulement une ou deux fois, mais une centaine de fois au moins et il est hors de question que les Alpha soient gentils avec toi juste parce que tu es une femme. »

« Ils feront tout ce qu'il faut pour obtenir ce territoire. »

Je me suis redressé, sortant de mon état de choc.

En avalant la salive coincée dans ma gorge, je le regardais fixement.

« Je suis au courant de leur plan, Alpha. Je savais dans quoi je m'engageais avant de prendre cette place. »

Il a hoché la tête en se levant.

« Comme tu sembles tout connaître déjà. Je ne vais pas t'expliquer davantage.

Toutes mes félicitations pour être le nouvel Alpha et mes excuses pour l'attaque de tout à l'heure. »

Il partait ?

Si facilement ?

Je pensais qu'il allait essayer de me convaincre ou même me forcer à accepter.

Avant de se retourner pour partir, il m'a regardée pour une dernière fois.

« Et si tu as besoin d'aide. Tu sais où me trouver. Les portes de mon territoire ne sont pas ouvertes aux étrangers, mais pour toi ? Elles seront toujours grandes ouvertes. Tiens bien ça au cœur ! »

Était-il inquiet de moi ?

De l'aide ? Je mourrais avant de lui demander de l'aide.

Je pouvais pleinement m'occuper de tout, je n'avais pas besoin de lui.

« Et Vera. Ne ferme pas la porte de ta chambre cette nuit. Je vais passer te voir. »

Comment connaissait-il mon nom ? Mes yeux se sont posés sur la feuille de papier qu'il tenait entre ses mains et sur laquelle figurait ma signature, et j'ai juré dans ma tête.

Il affichait un sourire de victoire.

C'était quoi ce bordel !

Ce type serait-il fou ?

Et qu'est-ce qu'il voulait dire par garder mes portes ouvertes !

Avant que je puisse ouvrir la bouche pour répliquer, il était déjà parti.

Me laissant dans un état de choc.

Mais qui était cet homme ? Et qu'est-ce qu'il me faisait !