Elle s'assit sur le lit un instant, puis prit son petit téléphone, essayant de joindre Victor mais en vain. Elle commençait à s'inquiéter pour lui. Ne sachant que faire, elle se leva et sortit de la chambre. Le couloir était éclairé par de petites veilleuses bleue. Tout le décor de cette maison semblait assez parfait aux yeux de Laurena, assez parfait pour qu'on parle de petit palais.. Elle admirait chaque coin et recoin de la demeure. Passant par la chambre de sa sœur, elle s'assura que cette dernière se reposait bien puis continua sa petite balade dans la maison. À cette heure de la nuit, tout le monde devrait être en train de dormir, pensa-t-elle. Elle atterrit dans le séjour, très spacieuse. À ses yeux, c'était juste magnifique. Elle s'arrêta devant une peinture accrochée dans un coin. Laurena adorait le dessin. Tout en contemplant cette caricature au mur, elle se rappela de ses dessins d'enfant, où elle peignait sa petite sœur, souvent sa mère ou tout autre chose qui lui traversait l'esprit. Elle se demanda à qui ressemblait ce portrait de femme accroché au mur. C'est peut être sa femme, pensa-t-elle.
- C'est ma mère.
Laurena sursauta. Elle se retourna et vit Edouardo descendre les marches de l'escalier.
- Oh. Je... Euh, désolée. Je n'arrivais pas à dormir alors j'ai voulu prendre un peu d'air et j'ai vu le portrait, se justifia-t-elle en lançant un coup d'œil à la photographie.
Edouardo s'arrêta en face d'elle. Il était dans son pyjama. Pour la Première fois depuis leurs rencontres, Laurena se décida enfin à mieux contempler l'homme qui se trouvait maintenant en face d'elle. Elle constata un visage bien façonné. Un visage maquillé avec un sourire, ces genres de sourires qui cachent derrière les visages, des cicatrices imparfaites. Elle remarqua tout simplement sa beauté. Oui il était bien beau, cheveux noir crépus, les épaules bien larges. Enfin, tout ce qu'il fallait pour faire tomber une femme. Laurena pensa qu'il avait déjà eu assez de femme dans son lit. Mais elle eut l'impression, en le regardant, qu'il n'avait nullement l'air aussi coupable qu'on pourrait s'imaginer d'un homme de son acabit. Mais de quoi je me mêle, moi ?
- Vous n'avez pas à vous excuser. Vous pouvez librement circuler dans n'importe quel recoin de cette maison.
- Si vous le dîtes. Néanmoins, ce n'est pas chez moi ici, et je ne peux pas dire que j'y suis à l'aise.
- Oui je comprends mais vous pouvez rester jusqu'à ce que votre situation s'améliore. En disant cette phrase, Edouardo vit le visage de Laurena s'obscurcir et remplit de tristesse. Mais en quelques secondes, elle se ressaisit, récupérant son visage grave et sévère.
- Vous ne m'avez toujours pas encore dit pourquoi vous étiez venu chez moi, ni comment vous aviez su mon nom et mon adresse.
- Euh, je voulais discuter avec vous. Du moins, vous faire une proposition. Laurena fut étonnée. Une proposition ? Que pourrait bien lui proposer ce milliardaire égoïste ?
- Une proposition ? Parlons-en alors.
- Euh, je crois que cela peut attendre demain.
- Eh ben ! rien ne prouve que vous me verrai chez vous demain. Je suis très imprévisible et je n'ai nullement confiance aux petits milliardaires de votre genre alors...
- Êtes-vous aussi agressive avec tout le monde ?
- Cela fait partie de mes armes de défense. Maintenant, allons à l'essentiel. Je vous écoute.
- Bien, dit-il en lui montrant le fauteuil de la main, l'invitant ainsi à prendre place. Laurena posa ses fesses sur le fauteuil qu'elle trouva aussi moelleux et souple que le lit.
- Voilà, euh. J'ai découvert que votre père était à deux doigts de la mort. En ce moment même il est à l'hôpital, luttant pour sa vie.
Dès qu'il entama son discours, des larmes commencèrent à ruisseler sur les joues de Laurena qu'elle s'empressa de nettoyer. Elle paraissait forte mais au fond elle était si fragile.
- Épargnez-moi tous ces détails et dites-moi où voulez-vous en venir. Edouardo pouvait ressentir sa douleur et son amertume comme s'il vivait la même chose en ce moment, mais la vérité est qu'il l'avait réellement vécu par le passé. Et c'est peut-être pour ça que cette jeune femme l'intéressait tant.
- Je vous propose de payer tous les frais, tous ce qui sera nécessaire pour que votre père recouvre totalement sa santé. Je supporterai également les frais d'études de votre petite sœur. Elle a son bac, il faut qu'elle poursuive ses études pour construire son avenir.
- Et pourquoi feriez-vous une telle chose pour une parfaite inconnue ? Où se trouve le piège ? Une chose que je dois donner en échange ?
Edouardo recouvrit son air habituel. Un visage grave et féroce, remplit de violence, son caractère chaud.
- Je vois que vous êtes bien plus intelligente que ce que je pensais. Effectivement, oui, je veux une chose en échange.
Le cœur de Laurena se serra. Elle craignait ce que cet homme pouvait lui demander en échange.
- Que voulez-vous ? demanda-t-elle, le cœur palpitant.
- Que vous m'épousiez. Laurena bondit automatiquement sur ses pieds en écarquillant les yeux.
- Non, mais ça ne va pas, la tête ? Comment osez-vous me demander une chose pareille alors que vous pouviez vous procurer toutes les pétasses que vous voulez avec votre fortune ? Moi, on ne m'achète pas. Est-ce clair ?
- Je ne vous achète pas. Je vous fais une proposition qui impact énormément ma carrière. Il me faut une épouse le plutôt possible afin de pouvoir taire les rumeurs. Ce mariage ne durera que deux ans et rassurez-vous, je ne vous toucherai pas.
- Qu'est-ce que j'en sais, moi. Êtes-vous impuissant ? Edouardo sentit la colère monter bruyamment en lui. Sans même se contrôler, il agrippa Laurena d'une main ferme et la plaqua contre son torse dur. Elle sentit l'air lui manquer.
- Voulez-vous le vérifier tout de suite ? demanda-t-il d'une voix rauque et virile.
- Lâchez-moi immédiatement, vous me faîtes mal.
Edouardo desserra son étreinte et sans même prendre le temps de reprendre son souffle, Laurena lui lança une claque à la figure.
- Je vous interdis de me toucher. J'ai un petit ami et il est le seul à pouvoir le faire.
- Eh ben, laissez-moi vous dire que ce petit ami ne fera plus partie de votre vie d'ici peu.
- Qu'en savez-vous ? Je vous conseille tout de suite d'aller voir ailleurs avec votre stupide proposition.
- Votre père a donc si peu d'importance à vos yeux ? Et moi qui aurais aimé connaître mon père.
Laurena sentit comme un couteau lui planquer en plein cœur. Elle ne dit mot et se retourna, prenant le chemin vers la chambre qui lui avait été donné.
- Réfléchissez bien, mademoiselle GARBA, cria Edouardo dans son dos.
- Très tôt demain, on ne sera plus là, répondit-elle en s'éloignant.