Je parcourus un regard dans la salle espérant voir mon père mais il n'était pas là. Je décidai donc de prendre mon déjeuner.
- Charlotte ! Charlotte, appelai-je.
La jeune servante se présenta quelques instants après.
- Oui mademoiselle.
- Amène-moi du pain grillé, ordonnai-je.
Elle s'éclipsa et revint quelques instants après avec le pain grillé. Je vis mon père entrer dans le séjour au même moment. Il prit siège au bord de la table et fut servi.
- Bonjour papa, saluai-je en décortiquant mon pain.
- Es-tu toujours fâchée contre moi ?
- Pourquoi le serais-je ? rétorquai-je.
- Emilie, ma chérie, je suis désolé pour hier soir mais tu sais bien que...
- Tu as raison, l'interrompis-je. Si tu permets, je voudrais bien prendre mon petit déjeuner en paix.
Il me dévisagea un moment et attaqua son repas. A chaque repas, on avait l'habitude de papoter au tour de la table mais aujourd'hui, l'atmosphère était un peu tendue.
- Ces gorilles, qui sont-ils ? questionnai-je soudainement.
- Je pensais que tu voulais prendre ton petit déjeuner en paix.
- C'est vrai mais quand je repense à ce qui s'est passé hier soir et à tous ces gens bizarres et mystérieux qui viennent dernièrement te rendre visite, je me pose des tas de questions.
- Tu te fais des films ma chérie. Ces deux hommes travaillent pour moi, il n'y a rien de mal à cela, non ?
- Non, pas du tout. Mais je sais que tu me caches des choses papa. Pourquoi tu ne me parles jamais de tes affaires.
- Emilie, murmura-t-il avec lassitude.
- Ok c'est comme tu veux, je n'insisterai plus, mais j'espère de tout cœur que je ne serai pas déçue par l'unique personne que j'ai et que j'adore profondément.
- Tu n'as pas à t'inquiéter mon ange. Ton avenir est tout tracé alors contente toi de boxer dur afin de vite décrocher ton diplôme.
- D'accord, acquiesçai-je.
- Bon, il faut que j'y aille, lança mon père en se levant.
Il me déposa un bisou sur le front avant de s'en aller.
- Je t'aime mon trésor.
- Je t'aime aussi papa.
- Ton nouveau garde du corps sera là avant ce soir. Avec Nil, ils t'accompagneront au gala d'exposition, dit-il en franchissant le pas de la porte.
J'émis un long soupir avant de quitter la table à mon tour. Je me souvins que Trevor, un bon ami à moi, m'avait invité à passer la matinée avec quelques amis mais en y pensant, je n'avais pas la tête à m'amuser de si bonne heure.
Peut être, devrais-je plutôt penser à quoi porter pour le gala de ce soir ? mais bien sûr, il faudrait que j'aille faire les boutiques.
Je téléphonai rapidement à Sarah, l'informant que je passerai chez elle afin qu'on aille s'acheter de nouveaux fringues. Et c'est ce que nous fîmes.
De magasin en magasin, nous passâmes toute la matinée à faire des courses et je revins à la maison au début de l'après-midi. Evidemment, mon cher garde du corps Nil, ne pouvait manquer à son devoir.
- Charlotte, prépare de la soupe pour ce soir, ordonnai-je en pénétrant dans la cuisine.
J'en prendrai avant de m'en aller. Pour l'instant, que personne ne me dérange, j'irai me reposer dans ma chambre.
Sans plus tarder, je pénétrai dans mon petit appartement personnel et fis ma sieste. Quand j'ouvris à nouveau les yeux, le soleil s'était déjà caché derrière les nuages.
J'allumai l'écran de mon téléphone : dix-neuf heures trente. Puis je vis trois appels manquées de Sarah. Oh merde, la soirée d'exposition allait débuter à vingt heures.
Précipitamment, je m'arrachai de mon lit, pris rapidement un bain et me vêtit de la plus belle robe que j'avais achetée. Une mini robe sexy qui dévoilait mes formes angéliques.
Je me contemplai à travers le miroir en face. J'étais parfaite pour cette soirée, enfin presque. Il me manquait encore une coupe de cheveux appropriée et un peu de maquillage. Pour cela, j'aurais besoin de l'aide d'une précieuse personne qui a toujours bien su me coiffer, Madeline.
Madeline est la nounou que mon père avait engagée pour moi après l'abandon de ma mère. Elle s'est bien occupée de moi jusqu'à présent et représentait ma figure maternelle.
Du coup, je décrochai le téléphone fixe se trouvant sur ma table de nuit puis je demandai à Charlotte d'informer Madeline que j'avais besoin d'elle.
L'avantage quand on est riche comme mon père ou quand on possède une si grande maison, c'est qu'on a pas toujours besoin de se fatiguer à crier le nom des employés, un simple appel avec ce téléphone fixe résolvait le problème.
- Mon petit cœur doré, lança Madeline en pénétrant dans ma chambre.
- Madeline, merci de venir à mon secours. Je dois être parfaite ce soir mais je n'arrive pas à dresser mes cheveux et je n'ai plus beaucoup de temps.
- Assieds-toi, je vais te faire une belle coupe, assura-t-elle en me faisant asseoir devant le miroir.
- Alors, comment te sens-tu dorénavant ? As-tu consulté le médecin ?
- Oui je l'ai fait. Ne t'inquiètes pas pour moi petit cœur doré.
- J'ai raison de m'inquiéter Madeline, tu es comme une mère pour moi et ma nounou préférée alors tu as intérêt à prendre soin de toi.
- Je le ferai ma chérie. Au fait, j'ai appris l'incident survenu avec Brad. J'aurais aimé te tenir compagnie ce soir là, mais hélas.
- Ce n'est rien Madeline, je ne suis plus une petite fille alors j'arrive bien à m'en sortir, dis-je avec sérénité.
- Je n'en doute pas. Voilà, tu es prête pour ce gala, lança-t-elle.
Je me contemplai dans le miroir, le cœur ravi et excitée à l'idée de m'amuser et d'éliminer tout le stress cumulé depuis le jour précédent.
- Merci beaucoup Madeline. Bon il faut que j'y aille, à plus, dis-je en déposant un bisou sur sa joue avant de m'éclipser.
Je descendis dans le séjour et vis que Charlotte avait préparé la soupe que je lui avais ordonnée.
La table à manger était bien disposée et n'attendait que moi. Dommage que je ne puisse plus goûter à ce repas, autrement, je risquais de me faire arracher la tête par Sarah pour retard excessif.
J'émis un sourire en coin avant de sortir de la maison. La Mercedes se trouvait déjà dans la cour et je vis Nil, se tenant debout juste à côté d'elle.
Il semblait être au téléphone. Je me rapprochai et m'apprêtais à pénétrer dans le véhicule quand une main me devança subitement pour m'ouvrir la portière. Je levai les yeux et vis un homme élancé et costaud, le visage assez dur.
- Excusez-moi mais qui êtes-vous ? questionnai-je
- Lionel, votre nouveau garde du corps mademoiselle, répondit-il.
- Ah je vois. Enchantée, dis-je en entrant dans le véhicule.
Pour un garde du corps, il inspirait un peu trop le danger à mon goût. Comparativement à Brad, ce Lionel était plutôt un gorille. Mais peu importe, qu'il se contente juste d'obéir aux ordres de mon cher papounet.
Quelques instants après, Nil nous rejoignîmes et le véhicule quitta la demeure sans plus tarder. Comme prévu, nous fîmes un saut chez Sarah pour la prendre et on se rendit à cette fameuse soirée d'exposition.
L'air était chargé de murmures élégants et de rires discrets lorsque nous fîmes notre entrée dans la galerie d'art. Les murs étaient ornés de tableaux éclatants de couleurs, chaque œuvre racontant une histoire unique.
- Waouh, ces tableaux sont magnifiques, affirma Sarah.
Des chandeliers en cristal projetaient une lumière douce, créant une atmosphère à la fois raffinée et mystérieuse. Je parcourus la pièce avec une admiration palpable tandis que les regards se tournèrent vers moi.
J'entendis au passage quelques murmures : « C'est Emilie MORETTI alias l'allumeuse, la fille unique de Paul MORETTI ».
D'autres par contre, se contentait de qualifier ma beauté radieuse. Je me sentis un peu trop fière et je remontai hardiment ma tête pour relever mon égo de femme convoitée tel un trophée.
Même si je n'étais pas un trophée, il est clair que je ne pourrai appartenir qu'à un seul homme et malheureusement pour tous mes prétendants et admirateurs, aucun d'entre eux n'a encore pu briser mon égo et encore moins, gagner mon cœur.
Mais à quoi bon me mettre la pression ? je n'ai que vingt ans et il me reste encore tellement de choses à vivre et à découvrir.
Voilà l'une des raisons pour lesquelles, je trouve du plaisir à provoquer ces petits fils de riches qui se croient importants.
Jusqu'à présent, aucun d'entre eux n'a su me résister et je pouvais les utiliser à ma guise sans jamais rien offrir en retour.
J'émis un léger sourire en songeant à tout cela puis me retournant, mon regard croisa celui d'un homme positionné dans un coin au fond de la salle.
Il semblait m'observer depuis un moment. Son regard était froid et profond, il me lança un sourire faux avant de disparaître derrière le rideau dans son dos. Une vague de chaleur m'envahit et je sentis ma respiration s'accélérer.
Cela n'avait rien à voir avec un coup de foudre, non. Il s'agissait plutôt d'une intrigue, d'un sentiment de frustration et de peur. Pour la première fois de ma vie, en une fraction de secondes, je me sentis comme en danger.
- Em, ça va ?
La voix de Sarah me réveilla de ma stupeur tandis que mes yeux étaient toujours rivés sur ce rideau au fond de la pièce.
- Euh, oui Sarah, je vais bien, bredouillai-je en me dirigeant vers l'endroit où se trouvait le mystérieux personnage quelques instants plus tôt.
- Où vas-tu ? questionna Sarah.
- Nulle part, j'arrive, répondis-je en m'éloignant.
Je m'arrêtai au niveau du rideau puis prenant une profonde inspiration, je me glissai derrière le voile.
Je m'attendais à voir une salle plus grande avec d'autres tableaux impressionnants mais ce que je vis à la place, c'était une petite porte fermée.
Où pourrait mener cette porte et pourquoi était-elle cachée derrière un rideau ? cet homme mystérieux, se trouvait-il derrière la porte et pourquoi ?
Non Emilie, tout ceci ne te concerne pas, me répétai-je. Je devrais retourner mes talons et rejoindre immédiatement Sarah et les autres invités mais quelque chose me retenait et m'encourageait à creuser un peu plus.
Creuser là où je ne devrais sûrement pas, la curiosité est un vilain défaut. Je fixai le poignet de la porte et me décidai à l'ouvrir.
À suivre ️...
Question ❓ : Selon vous, qu'y a-t-il derrière la porte?