Chapitre 5 De retour

« Waouh. Tu as vraiment l'air fatiguée », a constaté Jerry alors que nous entrions dans notre loge. Je lui ai lancé un regard noir en posant mon sac sur le comptoir.

« Qu'est-ce que je suis censée faire ce soir? », ai-je demandé en me préparant. Jerry nous a tourné le dos pour ne pas nous voir nous apprêter.

« Une autre danse privée? », a-t-il dit avec hésitation, me faisant figer. Quoi? J'ai enfilé mon short et j'ai marché vers lui.

« Qu'est-ce que je t'ai dit à propos des danses privées? », lui ai-je demandé avec indignation et colère. « La nuit dernière était une exception! », me suis-je exclamée. Il m'a fait un sourire penaud.

« C'est le même homme qu'hier soir », a-t-il dit en souriant. Encore! Quoi? L'homme qui m'a fait rêvasser en classe était encore là? L'abruti froid et arrogant voulait que je danse pour lui? Oh! Ça a sûrement suscité mon intérêt. « Tu es en train de sourire », m'a fait remarquer Jerry. J'ai rapidement arrêté de sourire et je l'ai regardé fixement.

« Je ne souris pas », lui ai-je dit en faisant sortir ma langue pour me moquer de lui.

« Alors? Tu vas le faire? », a-t-il demandé.

« Ouais », ai-je répondu, en essayant de ne pas rencontrer ses yeux. Je pouvais lire un sourire en coin sur son visage.

« Cet homme a dû vraiment susciter ton intérêt », a fait remarquer Rose, ce qui a fait hocher la tête à Jerry.

« La ferme », ai-je marmonné en me dirigeant vers le miroir et en remarquant à quel point mes joues étaient rouges. Pourquoi voulait-il que je danse pour lui à nouveau? J'ai mis mon masque après m'être maquillée.

« Tu as encore quelques minutes, repose-toi un peu », m'a dit Rose en désignant le canapé en cuir noir qui se trouvait dans le coin de la pièce. J'ai acquiescé et j'ai rapidement couru vers lui, mon corps me suppliant de me reposer un peu. Dès que j'ai laissé mon corps tomber sur le canapé, un soupir a quitté ma bouche et mes yeux se sont fermés.

« J'ai vraiment envie de me mettre sous ma couverture et de dormir pendant des jours », ai-je murmuré. Lorsque j'ai senti que je commençais à dériver vers le pays des rêves, j'ai rapidement ouvert les yeux, en clignant plusieurs fois des yeux pour ne pas m'endormir.

« Tu rejoindras bientôt ton lit, ma chérie », a dit Rose avec un sourire rassurant lorsque Jerry l'a appelée car c'était son tour sur scène. J'étais contente de ne pas avoir à me présenter sur scène aujourd'hui.

« Vixen! Ton client est là », a annoncé Jerry. J'ai pris une grande inspiration et je me suis levée. « Même chambre », a-t-il dit. « Les caméras sont éteintes. »

« Je voudrais dormir », ai-je marmonné en le regardant fixement. Il a gloussé et m'a poussée vers la porte.

« Tu rejoindras ton lit dans moins d'une heure », a-t-il dit. Je me suis dirigée vers la chambre avec un air d'exaspération sur le visage. J'ai ouvert la porte, sans motivation et sans détermination pour faire plaisir à mon client. Mon client sexy. J'étais fatiguée et la seule chose qui me motiverait en ce moment serait de dormir. J'ai levé la tête et je l'ai vu assis sur le canapé, arborant un sourire en coin lorsqu'il m'a vue. Il portait un costume gris et une cravate noire. Ses cheveux en désordre étaient fixés avec du gel sur sa tête. Il était super sexy. Il était assis comme s'il était le propriétaire des lieux. Eh bien, avec le fric qu'il semblait avoir, il pouvait facilement s'acheter cet endroit.

« Serait-ce une surprise? », ai-je demandé, les sourcils levés, essayant de mettre en valeur la surprise. Il m'a fait un sourire et a hoché la tête.

« Je n'avais rien d'autre à faire », a-t-il répondu, la voix sombre et séduisante. J'ai croisé mes bras sur ma poitrine et me suis moquée.

« Eh bien, aujourd'hui est censé être mon jour de congé et j'ai dû venir parce que quelqu'un a demandé ma présence », lui ai-je dit en le regardant fixement. La musique douce a commencé à résonner et j'ai soufflé. Il s'est levé et a marché vers moi. Il est resté là, à me fixer comme si j'étais un objet en exposition.

« Ma chérie », a-t-il chuchoté dans mon oreille, provoquant la chair de poule sur ma peau. « Je n'ai pas demandé. J'ai exigé ta présence », a-t-il dit en s'éloignant pour évaluer ma réaction.

« Après ce qui s'est passé hier, je pensais que tu ne voudrais plus me voir », ai-je dit avec confiance.

« Après ce baiser, j'avais vraiment envie de te revoir », a-t-il raillé, me faisant paraître toute rouge.

« En fait, j'évoquais le fait que je t'ai traité de gay », ai-je répondu.

« Ou le fait que je t'ai traitée de pute? », a-t-il ajouté avec une lueur de malice dans les yeux. J'ai serré la mâchoire mais j'ai néanmoins maintenu ma position.

« Pourquoi voulais-tu que je sois là? », ai-je demandé en soupirant, en fermant les yeux quelques secondes. J'étais vraiment très fatiguée. Lorsque j'ai ouvert les yeux, j'ai vu le canapé rouge et c'était comme s'il m'appelait. « Ça te dérangerait que je m'assoie? », lui ai-je demandé.

« Non », a-t-il répondu. Je me suis dirigée vers le canapé et je me suis assise. J'ai soupiré de soulagement car j'avais l'impression que mes jambes ne me supporteraient plus. J'ai tourné mon attention vers le jeune homme qui a pris place sur le canapé en face de moi. « Tu sais, j'ai payé pour une danse privée, pas pour que tu t'assoies », a-t-il dit en me fixant. Je l'ai fixé en retour avec un sourire en coin.

« Tu as dit que je n'étais pas assez douée pour ça », ai-je fait remarquer et j'ai regardé son sourire en coin. « Je suis fatiguée », ai-je poursuivi.

« Assez douée ou pas, j'ai déjà payé pour une danse », a-t-il dit. J'ai pris une grande inspiration et j'ai voulu me lever mais il m'a fait signe d'arrêter.

« Tu veux que je danse ou non? », ai-je demandé, incrédule. Cet homme était déconcertant.

« Je constate que tu es épuisée », a-t-il lancé.

« Depuis quand ça t'intéresse? », ai-je raillé. « Pourquoi es-tu là? Après tout, à mon avis ce n'était pas agréable pour toi hier », lui ai-je dit en fronçant les sourcils.

« La danse n'était pas agréable. Mais le baiser n'était pas mal », a-t-il dit de façon monotone. Je l'ai regardé fixement, essayant de comprendre ce qu'il disait.

« Tu es ici parce que? », ai-je demandé en me rasseyant sur le canapé, comprenant lentement ce qu'il essayait de dire.

« J'ai envie que tu couches avec moi », a-t-il dit, non, a-t-il exigé plutôt. Mes yeux se sont écarquillés et lorsque j'ai enfin compris ce qu'il avait dit, j'ai explosé de rire.

« S'il te plaît, dis-moi que tu plaisantes », ai-je dit en priant silencieusement pour qu'il plaisante vraiment, mais il était assis en face de moi, me regardant sans aucune émotion. « Putain, tu es sérieux? », ai-je finalement explosé. « Je ne suis pas une prostituée », me suis-je exclamée et je m'apprêtais à le gifler, mais il s'est contenté d'enrouler sa main autour de mes poignets et de me tirer vers le bas, sur lui. Ma respiration était haletante alors qu'il enfouissait son visage dans le creux de mon cou et léchait doucement ma peau, me faisant gémir malgré moi.

« Tu vois? Ton corps réagit à mon toucher », a-t-il chuchoté. « Tu as l'air stressée et fatiguée et j'ai besoin de quelqu'un pour me faire passer à autre chose, c'est une situation gagnant-gagnant, chérie », a-t-il dit en s'éloignant et en me plaquant contre son visage. En serrant la mâchoire, j'ai essayé de libérer ma main, sans succès.

« Il y a une solution pour ça, trouvez une prostituée », ai-je craché et encore une fois, j'ai essayé de me libérer mais en vain. Il était trop fort, putain.

« Les prostituées ne me font pas bander », a-t-il dit sans ambages. « Je ne sais pas pourquoi, mais toi oui », a-t-il répondu simplement comme si cette conversation était ordinaire.

« Tu réalises à quel point c'est insensé? », ai-je demandé, en essayant de paraître calme alors que la seule chose que je voulais faire était de crier.

« Pas vraiment. Encore une fois, ce sera gagnant-gagnant », a-t-il répété. « Tu es stressée et tu as besoin d'argent alors que moi j'ai besoin d'une relation sexuelle », a-t-il ajouté.

« Pour oublier ton ex-copine? », ai-je demandé en le défiant. Il m'a lancé un regard noir et s'est incliné en avant pour que son front touche le mien.

« Exactement. J'ai juste besoin d'une salope qui me laissera libérer toutes ces frustrations », a-t-il dit en me fixant, droit dans les yeux.

« Et qu'est-ce qui te fait croire que je veux coucher avec toi pour de l'argent? », lui ai-je demandé, en essayant de me retenir d'exploser de colère.

« Tu l'as dit toi-même, tu es impuissante et tu détestes ce travail », a-t-il chuchoté en enfouissant à nouveau son visage dans le creux de mon cou et en suçant ma peau. J'étais toujours sur ses genoux, avec mes jambes de chaque côté de ses hanches. Je pouvais sentir sa queue grandir entre mes jambes. Je n'ai même rien fait et il bandait déjà. Il avait raison. Je détestais ce boulot. Mes yeux se sont fermés lorsqu'il a commencé à lécher, à grignoter, à sucer et à embrasser le point sensible de ma peau. Lorsqu'il a réalisé que j'étais trop perdue dans toutes les sensations que je ressentais, il a lentement lâché mes poignets et a attiré mon visage vers le sien. Il m'a fixée, droit dans les yeux, la convoitise troublant ses yeux gris.

Il a écrasé ses lèvres contre les miennes, me faisant gémir contre ses lèvres. Sans m'en rendre compte, j'ai commencé à bouger mes hanches sur son érection. Il a gémi contre mes lèvres et a tenu ma taille fermement. Il m'a mordillé les lèvres, me poussant à les écarter légèrement. Il en a profité pour glisser sa langue dans ma bouche. Merde. Il savait ce qu'il faisait. Je pouvais sentir sa main aller de ma taille à mon short. J'ai gémi quand je l'ai senti me caresser de l'extérieur de mon short. Il s'est retiré et a posé son front contre le mien.

« Et tu aimes aussi ça », a-t-il dit avec son habituel sourire en coin. Je respirais difficilement, essayant d'assimiler tout ce qui venait de se passer. Je me suis rapidement levée de ses genoux et je l'ai fixé.

« Tu me fais me sentir comme une pute », ai-je marmonné avant de prendre une profonde inspiration. Ses lèvres étaient comme de la drogue et en le fixant en ce moment, j'ai réalisé que je voulais l'embrasser à nouveau.

« Est-ce que tu couches avec d'autres gars? », a-t-il demandé en se levant. J'ai secoué la tête et je l'ai regardé fixement.

« Alors tu n'es pas une pute », a-t-il conclu.

« Tu es tellement déroutant », me suis-je exclamée en me dirigeant vers la porte. Il a attrapé mon poignet pour m'arrêter.

« Réfléchis-y. Une relation purement sexuelle. Pas de sentiments impliqués », a-t-il dit. « Cela nous fera du bien à tous les deux. J'ai besoin d'une réponse demain », a-t-il dit.

« Je vais y réfléchir », lui ai-je dit et cela a semblé le satisfaire puisqu'il a souri. Sur ce, je suis sortie de la pièce en soupirant. C'était vraiment très tentant. Ce n'est pas comme si j'étais vierge. J'ai perdu ma virginité quand j'avais seize ans. Je ne dirai pas que c'était une erreur, car j'aimais ce type et il m'aimait aussi. C'est juste qu'on ne s'aimait plus.

Devrais-je accepter ou non?