Chapitre 7 Chapter 7

••• Le Point de Vue de Charlie •••

En sentant la chaleur familière de l'étreinte de mon père, mes larmes coulèrent brutalement de mes yeux comme un barrage qui vint de se rompre.

"Papa . " Je sanglotai.

"Là, là... Papa est là maintenant. Tout ira bien. Ton père ne permettra plus à personne de te rendre triste", me dit doucement mon père en me caressant le dos.

En entendant ses mots, je me sentis encore plus mal à l'aise. Je pensai qu'il me reprocherait de m'être opposée à lui, il y a trois ans, mais non, il était toujours le même papa qui me chérissait tant.

"Rentrons d'abord à la maison, petite Lya", dit-il en utilisant le surnom qu'il me donnait depuis que j'étais petite.

Je hochai la tête, toujours enveloppée par ses bras puissants, et il me conduisit vers sa voiture.

Soudainement, je me souvins que j'avais conduit jusqu'ici et je l'empêchai de me tirer jusqu'à sa voiture.

"Papa... J'ai conduit jusqu'ici." Je montrai d'un air embarrassé la vieille voiture noire qui se trouvait non loin de nous.

Il regarda la voiture que je pointais du doigt et il entra dans une colère noire. "Il a osé donner à ma fille ce tas de ferraille ?"

"Non, papa. Je suis celle qui l'a choisie. Je ne voulais pas qu'il pense que je n'étais avec lui que pour sa richesse", expliquai-je rapidement, mais je sentis alors que mes mots n'étaient pas justes. J'eus l'impression de défendre Eugène. Papa se fâcherait-il ?

Mon père me scruta de ses yeux noirs et me dit : "Il a perdu en laissant une princesse aussi précieuse que toi."

Je soupirai de soulagement et mon humeur s'améliora lorsque j'entendis les paroles de mon père. Pour lui, je serais toujours sa petite fille qui avait besoin de protection.

"Laisse cette camelote-là. Ce n'est pas fait pour toi", déclara-t-il en m'entraînant vers une Rolls-Royce noire sans me laisser le temps de dire non.

Non pas que je refuserais de m'asseoir dans une Rolls-Royce. Pour être honnête, la vie luxueuse me manquait un peu.

Assise dans la Rolls-Royce, je fermai les yeux et je savourai la sensation. Le siège en cuir souple, l'odeur du cuir de luxe et la façon dont la Rolls-Royce glissait sur la route suffirent à faire naître un sourire au coin de mes lèvres.

Nous arrivâmes à la Meute des Rôdeurs Murmurants et mon père me conduisit tout de suite à son bureau. Il prit place derrière son bureau tandis que je me mis en face de lui.

Il me regarda calmement, mais son regard calme me donna l'impression d'être un élève que l'on appelait dans le bureau du directeur parce qu'il avait fait quelque chose de mal.

Je baissai les yeux et je tripotai mes doigts, sans oser le regarder.

"Dis-moi ce que tu as vécu ces trois dernières années, ma Lya", dit-il d'une voix sans appel.

Je relevai la tête à ses mots. Je savais qu'il me poserait cette question, et je m'y attendais, mais j'hésitais encore à le lui dire le moment venu.

Il haussa un sourcil, et je sus que je n'avais pas d'autre choix que de lui dire. Je lui racontai tout ce qui se passa, depuis le moment où je fus réclamée et mariée à Eugène jusqu'à celui où je décidai de rompre le lien d'accouplement qui me liait à lui.

Je vis le visage de mon père s'assombrir à chaque mot que je prononçais, et au moment où je finissais, son visage devint si laid que mon cœur se mit à battre la chamade à cause de la peur.

Me reprocherait-il d'avoir à ce point fait preuve de stupidité ?

"Papa... Je suis..." Je fus sur le point de m'excuser, mais il me coupa la parole.

"Comment ont-ils osé te traiter comme ça ?" gronda-t-il, et je tressaillis. "Cet Alpha, sa maîtresse, sa sœur et sa meute. Je les détruirai tous !"

Voyant qu'il était furieux, je me levai rapidement, je contournai la table, je me plaçai derrière lui et je commençai à lui pétrir les épaules pour le calmer.

"Papa, je vais bien à présent. J'ai décidé de mettre fin à mon lien d'accouplement avec lui. Maintenant que je suis de retour, ils ne pourront plus rien me faire parce que tu me protègeras !" Je fus si heureuse qu'il ne me fit pas de reproches et qu'il continua à prendre mon parti.

Je sentis ensuite sa colère commencer à s'apaiser et son corps se détendre.

"Tu as raison", acquiesça-t-il. "Maintenant que tu es de retour, tu seras traitée comme il se doit, à savoir comme une princesse !"

Ses mots me firent sourire. "Oui, mon Papa est le meilleur !"

Il gloussa, se leva à son tour et me serra dans ses bras. "Je suis désolé que tu aies dû vivre toutes ces expériences horribles. Et je suis désolé de ne pas avoir été là pour toi", déclara-t-il d'une voix triste et d'un air coupable.

Le regarder ainsi me donna envie de pleurer à nouveau. "Papa, ce n'était pas ta faute. C'est moi qui ai stupidement choisi de l'épouser et qui suis restée avec lui alors qu'ils me maltraitaient."

Mon père haussa les épaules et me donna une pichenette sur le front. "Oui, tu as été stupide de vouloir être blessée à plusieurs reprises."

Je me frottai le front et je fis la moue.

Il sourit et me frotta la tête avec tendresse. "Mais à présent, tu as l'esprit clair. Je suis heureux que tu aies décidé de le quitter. Il ne te mérite pas. Et à partir de maintenant, ma petite Lya sera choyée et dorlotée. Papa ne laissera plus personne te faire du mal !"

Je le serrai fort dans mes bras avec un grand sourire et je le félicitai à nouveau. "Merci, mon Papa. Tu es le meilleur !"

Il gloussa et me serra dans ses bras. J'aimais tellement mon père. Maintenant, je me sentais vraiment stupide de l'avoir quitté, lui et la meute, pour Eugène, il y a trois ans.

"Lya", me dit papa d'un ton sérieux. Je le regardai et je vis que son expression était également sérieuse.

"Tu as besoin de l'aide de Papa pour prendre ta revanche ? Je peux faire la guerre entre notre meute et la sienne. Il ne pourrait pas gagner contre nous."

Même si j'étais reconnaissante à mon père de me chouchouter au point de vouloir éradiquer la Meute des Hurleurs Écarlates, je refusai quand même sa suggestion.

"Pas besoin, papa. Je ne souhaite plus rien avoir à faire avec lui. Laisse-le avec Léna. Après avoir rompu le lien d'accouplement demain, je le considérerai comme un étranger", déclarai-je fermement, mais il y avait une trace d'amertume et de tristesse dans mon cœur. Il semblait que dire les mots « rompre le lien d'accouplement » et penser à Eugène avec Léna pouvait encore m'affecter.

"C'est ma bonne fille. Oublie-le et traite-les comme des étrangers. Ne les laisse plus t'affecter", me dit mon père en souriant avec tendresse.

"Je le ferai. Ne te fais pas de souci, papa." Même si j'étais triste de quitter Eugène, je pris déjà la décision de l'oublier et d'aller de l'avant. Comme le dit papa, il ne me méritait pas.

"Papa, je dois retrouver Valentina maintenant. Mais je te promets que je me préparerai à prendre la tête de la meute à partir de ce jour-ci", lui dis-je en souriant.

Ses yeux se mirent à briller. Il souhaitait depuis toujours que je prenne la tête de la meute et que je devienne la première femelle Alpha depuis trois ans, mais je choisis de partir et d'être avec Eugène.

"Bien. N'oublie pas que ton père te soutiendra toujours, d'accord ? Si tu as des problèmes, tu n'as qu'à venir voir papa", dit-il d'un air satisfait.

"Je le ferai. Merci, Papa. Je te verrai plus tard." On se serra à nouveau dans les bras avant que je ne parte rejoindre Valentina.

Valentina m'attendait à l'extérieur de la résidence centrale de la meute. "Char !" Elle me fit un signe de la main en me voyant. Son visage et ses gestes innocents me firent immédiatement sourire.