Les Regrets du Milliardaire
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Chapitre 2 Chapitre 2

Aurélia se tenait dans le grand hall de la maison familiale, l'air froid de la pièce la frappant comme une gifle. Chaque détail de la pièce lui semblait irriter ses sens. Les portraits de ses ancêtres accrochés aux murs, les meubles antiques, le parquet parfaitement poli... Tout ce qui avait toujours été un symbole de réussite, de grandeur, de respectabilité. Mais aujourd'hui, tout cela ne signifiait plus rien. Chaque coin de cette maison était devenu un rappel douloureux de ce qu'elle avait perdu.

Elle serra les poings, essayant de contenir l'ouragan de rage et de tristesse qui dévastait son cœur. Après la conversation avec Leonard, elle avait pris la décision de confronter son père. Il n'y avait pas d'autre choix. Elle ne pouvait plus rester dans l'ombre, à attendre qu'il prenne une décision pour elle. Elle devait savoir où elle en était, d'autant plus maintenant que sa situation était devenue... compliquée. Le rejet de Leonard ne faisait que s'ajouter à l'incompréhension et à la déception qu'elle avait eues en voyant son père réagir ainsi. Mais ce matin-là, c'était une autre épreuve qui l'attendait.

Elle monta les escaliers, s'arrêtant un instant devant la porte du bureau de son père. L'air lourd de l'odeur du bois, le parfum de l'ambition qui avait imprégné cet endroit, tout cela la rendait malade. Elle frappa doucement, mais suffisamment fort pour qu'il l'entende. La voix de son père, profonde et autoritaire, résonna de l'autre côté de la porte.

« Entre, Aurélia. »

Elle prit une inspiration et tourna la poignée. Le bureau de son père était un lieu imposant, grand, froid. Il était assis derrière son immense bureau, les mains jointes, le regard fixe. Lorsqu'il la vit entrer, il ne se leva même pas. Il ne la regarda même pas immédiatement. Il attendait sans doute qu'elle parle en premier, qu'elle se justifie. Mais elle ne pouvait plus se taire. Elle s'avança, chaque pas lourd de ce qu'elle portait en elle, et se plaça devant lui.

« Papa... » Sa voix tremblait, mais elle n'allait pas flancher. « Je t'ai parlé hier de ma grossesse. Tu as dû entendre ce que j'ai dit. Leonard me renie. Et maintenant... »

Elle s'interrompit un instant, tentant de rassembler ses pensées, de ne pas craquer en face de lui. Elle avait besoin de réponses, de comprendre comment il réagirait. Mais il la coupa avant qu'elle n'ait pu finir.

« Tu n'as pas réfléchi, Aurélia. C'est une catastrophe. Tu as agi sur un coup de tête. Avec lui. » Il leva les yeux sur elle, son regard empli d'une colère froide. « Tu sais ce que cet homme représente. Tu as mis en péril l'avenir de cette famille, et tu veux que je me réjouisse de cette nouvelle ? »

Aurélia sentit ses yeux se remplir de larmes qu'elle n'arrivait pas à retenir. Le rejet était brutal, plus que ce qu'elle avait imaginé. Elle avait toujours cru qu'il l'aimait, qu'il serait là pour elle, mais elle était naïve. Elle avait cru que son père, ce pilier de son existence, aurait été capable de la soutenir dans ce moment difficile. Mais non. Elle était seule.

« Papa, c'est un être humain, il a droit à une chance. Je suis enceinte, et ce n'est pas une erreur que je vais cacher. J'ai besoin de toi. »

Son père se leva enfin, son visage durci par des années d'autorité et de contrôle. Il se plaça devant elle, imposant, menaçant presque. « Non, Aurélia. Ce que tu fais est une erreur. Une erreur qui va ternir le nom de notre famille. Et je ne vais pas accepter que tu ruines tout ce que j'ai construit. »

Elle se recula d'un pas, choquée par la dureté de ses mots. « Tu me renies ? Après tout ce que j'ai fait pour toi, tout ce que j'ai sacrifié ? »

Il la regarda avec dédain, comme si elle ne méritait même pas sa pitié. « Tu as agi comme une adolescente impulsive, et maintenant tu veux qu'on te donne une médaille pour ça. Tu veux que je me réjouisse de cette honte ? Je suis désolé, mais tu vas devoir assumer seule. »

Elle ferma les yeux un instant, le choc de ses paroles l'envahissant. Elle avait cru que, même si son père n'approuvait pas la situation, il finirait par comprendre qu'il était de son devoir de la soutenir, de la protéger. Mais non. Il l'avait rejetée sans hésitation, la condamnant à une solitude plus grande encore. Elle sentit ses jambes fléchir sous le poids de la douleur, mais elle se redressa aussitôt. « Très bien. Si tu ne veux pas de moi, je n'ai pas besoin de ton approbation. »

Elle se tourna, prête à partir. Mais il la retint d'un geste sec. « Tu fais une grave erreur, Aurélia. Il n'est pas trop tard pour revenir sur ta décision. Tu peux éviter que tout cela ne devienne public. Mais si tu choisis d'assumer cette grossesse et cette situation, sache que tu n'es plus ma fille. Ce nom, tu l'as perdu. »

Elle s'arrêta, mais ne se retourna pas. Elle ne pouvait plus supporter de l'entendre. Le rejet était bien plus cruel qu'elle ne l'avait imaginé. Elle s'éteignait sous ses mots. Mais elle savait une chose : elle ne reviendrait pas en arrière. Elle ne reviendrait pas dans ce monde qui la rejetait déjà.

En sortant du bureau, les larmes qu'elle avait retenues jusque-là commencèrent à couler librement. Elle se précipita dans le jardin, là où elle savait que personne ne pourrait la voir. C'était là, parmi les fleurs qu'elle avait plantées elle-même dans son enfance, qu'elle laissa sa douleur l'envahir. Elle avait perdu son père. Elle avait perdu son monde. Elle n'avait plus de place ici.

Elle se sentait brisée, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas rester là, dans cet endroit, sous ce toit, dans cette cage dorée. Elle était prête à tout quitter pour fuir cette honte, ce rejet, cette vie qui ne voulait plus d'elle. Elle devait partir. Mais une voix douce la fit sursauter.

« C'est mon erreur aussi... »

Elle se tourna précipitamment, et vit sa mère, qui se tenait derrière elle, les mains jointes, une lueur de tristesse dans les yeux. Sa mère, toujours douce, toujours compréhensive, mais qui semblait impuissante face à la violence de son mari. Elle s'approcha d'Aurélia, son visage marqué par la détresse.

« Je suis désolée, ma chérie. Je t'aime, tu le sais, mais ton père... Il est inflexible. Je ne peux rien faire contre lui. »

Auréla serra les dents. « Ne t'excuse pas, maman. Tu n'es pas responsable. C'est lui. C'est lui qui m'a rejetée. Je n'ai plus rien ici. »

Sa mère s'approcha d'elle, la prenant dans ses bras, et Aurélia se laissa aller à sa douceur, à son amour. « Je vais t'aider, je vais tout faire pour t'aider. Mais tu dois savoir que je ne peux pas défier ton père. »

Elle se recula, un léger sourire triste aux lèvres. « Je n'ai besoin de personne, maman. Je n'ai plus de famille, il est temps que je m'en aille. »

Sa mère tenta de la retenir, mais Aurélia se dégagea, déterminée. « Tu ne peux rien faire. Je dois partir. Je dois quitter cette maison et tout ce qu'elle représente. »

Sans un mot de plus, elle se tourna, s'éloignant vers la porte, prête à prendre la décision la plus difficile de sa vie. Ce n'était pas un au revoir, c'était une fuite. Mais c'était ce qu'elle devait faire pour ne pas se perdre davantage. Elle ne voulait plus être une ombre, un reflet de ce qu'elle avait été. Elle voulait être libre, enfin. Libérée du poids de la famille, du regard de son père, de la douleur d'un rejet qu'elle n'avait pas mérité.

Elle s'éloigna dans la nuit, sans se retourner.

            
            

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