Chapitre 4 Chapitre 4

Alexandre se laissa tomber sur une chaise avec un soupir.

- Ils nous ont annoncé aujourd'hui que le contrat se termine plus tôt que prévu. Ils n'ont plus besoin de renfort.

Un silence pesant s'installa dans la pièce. Sofia posa doucement sa main sur celle d'Alexandre.

- On trouvera une autre solution.

- Mais jusqu'à quand, Sofia ? lâcha-t-il, frustré. J'en peux plus de me battre juste pour garder la tête hors de l'eau.

Il se massa les tempes, épuisé. Il détestait ce sentiment d'impuissance, cette sensation de ne jamais avancer, peu importe les efforts fournis.

Sofia le regarda un moment en silence, puis se leva. Elle sortit deux tasses, prépara du thé, et revint s'asseoir en face de lui.

- Écoute, je sais que tu es fatigué, dit-elle calmement. Moi aussi, parfois, je suis à bout. Mais regarde tout ce qu'on a déjà surmonté. Tu as trouvé ce boulot quand personne ne croyait en toi. On a payé le loyer, on a mis de la nourriture sur la table. Ce n'est peut-être pas grand-chose, mais c'est une victoire.

Les mots de Sofia, aussi simples soient-ils, avaient un effet apaisant sur Alexandre. Il leva les yeux vers elle, cherchant un peu d'espoir dans son regard.

- Et si ça ne suffisait jamais ? demanda-t-il à voix basse.

Sofia lui sourit doucement.

- Alors, on continuera. Ensemble.

Alexandre inspira profondément, comme si ce moment de tendresse lui redonnait un peu de force. Il savait qu'il avait une chance inestimable de l'avoir à ses côtés.

Dans les semaines qui suivirent, leur situation financière se fit de plus en plus difficile. Le contrat d'Alexandre ayant pris fin, ils durent faire face à de nouveaux défis. Parfois, il n'y avait que quelques pièces dans leur portefeuille, et ils devaient choisir entre acheter du pain ou payer une facture en retard. Mais Sofia refusait de se laisser abattre.

Elle trouvait toujours des moyens de faire en sorte que la situation paraisse moins insupportable. Un soir, alors qu'il n'y avait presque rien à manger, elle transforma les restes du frigo en un repas modeste mais délicieux. Ils dînèrent à la lueur des bougies, riant ensemble comme si rien d'autre n'avait d'importance.

- C'est comme un dîner romantique, plaisanta-t-elle.

- Je te promets que je t'emmènerai dans un vrai restaurant quand tout ira mieux, répondit Alexandre avec un sourire.

- Je sais, dit-elle en déposant un léger baiser sur sa joue. Mais pour moi, ce moment est déjà parfait.

Ces instants de complicité étaient leur force. Ils savaient que tant qu'ils étaient ensemble, ils pouvaient supporter n'importe quelle épreuve.

Un jour, alors qu'Alexandre déambulait dans la ville à la recherche d'un nouveau travail, il tomba par hasard sur une petite entreprise de maintenance à la recherche de techniciens. Sans perdre une seconde, il entra et se présenta. Le propriétaire, un homme d'âge mûr avec un air bienveillant, lui donna une chance.

- Je n'ai pas beaucoup à offrir, lui dit-il honnêtement. Mais si tu travailles dur, je pourrais peut-être te garder à long terme.

Ce travail, bien que modeste, fut une bouffée d'oxygène pour le couple. Alexandre retrouvait peu à peu confiance en lui. À mesure que les jours passaient, il apprenait de nouvelles compétences, et son patron lui confiait de plus en plus de responsabilités. Chaque soir, il rentrait à la maison, fatigué mais fier, retrouvant Sofia avec le sourire.

De son côté, Sofia avait aussi réussi à obtenir quelques heures supplémentaires à la boulangerie. Malgré la fatigue, elle ne se plaignait jamais. Elle savait que chaque effort qu'ils faisaient rapprochait leur rêve d'une vie meilleure.

Un soir, alors qu'ils étaient assis sur le canapé, blottis l'un contre l'autre, Alexandre murmura :

- Merci de ne jamais avoir lâché, Sofia.

- Merci à toi de toujours essayer, répondit-elle tendrement.

Ils restèrent ainsi, en silence, savourant la tranquillité de l'instant. Ils savaient que la route serait encore longue et parsemée d'embûches, mais ils n'avaient plus peur. Ensemble, ils étaient prêts à affronter tous les obstacles qui se dresseraient sur leur chemin.

Chaque jour était une nouvelle bataille, mais ils avaient appris à trouver du bonheur dans les petites choses : un sourire échangé, un repas partagé, une simple promenade main dans la main. Leur amour, forgé dans l'adversité, était plus fort que jamais.

Et tandis qu'ils regardaient l'avenir avec confiance, une certitude demeurait : tant qu'ils se soutiendraient mutuellement, rien ne pourrait les briser.

Le vent d'hiver soufflait encore dehors, mais à l'intérieur de leur petit appartement, Alexandre et Sofia étaient blottis l'un contre l'autre sur le canapé, une couverture autour d'eux. Les mois passés avaient été éprouvants, mais ce soir-là, ils avaient réussi à se ménager une petite bulle de calme. Le dîner était frugal, mais ils ne s'en souciaient plus vraiment. Ce qu'ils avaient appris à travers toutes ces épreuves, c'était que la véritable richesse résidait dans leur amour et leur soutien mutuel.

Alexandre tourna la tête vers Sofia, le regard empli de tendresse.

- Un jour, tout ça sera derrière nous, tu verras. Je te le promets, Sofia. On sortira de cette galère.

Elle leva les yeux vers lui, le fixant avec une intensité douce.

- Je le sais, Alexandre, répondit-elle. Parce qu'on est ensemble, et c'est tout ce qui compte.

Il hocha la tête, mais quelque chose au fond de lui bouillonnait. Il ne voulait pas seulement survivre. Il voulait qu'ils puissent vivre, vraiment. Pas juste se contenter de joindre les deux bouts ou de courir après les factures. Il voulait construire quelque chose de durable avec elle, une vie à la hauteur de leurs rêves.

Il se redressa un peu sur le canapé, allumant une petite lueur d'excitation dans son regard.

- J'ai réfléchi, Sofia. On devrait faire plus que juste tenir le coup. On devrait rêver plus grand.

- Comment ça ? demanda-t-elle, intriguée.

- Je veux qu'on fasse des projets, de vrais projets. Je ne veux plus seulement espérer que demain sera meilleur. Je veux qu'on construise cet avenir, avec nos propres mains.

Sofia sourit, touchée par l'intensité de ses paroles. Elle aimait cette détermination chez lui, ce feu qui continuait de brûler malgré toutes les épreuves qu'ils avaient traversées.

- D'accord, dit-elle doucement. On fait ça. On rêve grand.

Ils passèrent le reste de la soirée à discuter, à élaborer des plans, à imaginer ce qu'ils pouvaient faire pour améliorer leur situation. Ils prenaient des notes sur un carnet usé, griffonnant des idées à la volée, s'arrêtant parfois pour rire ou s'encourager mutuellement.

Alexandre avait toujours eu un don manuel, et ils se demandèrent s'il ne pourrait pas créer sa propre entreprise de réparation et de maintenance.

- Imagine, lança-t-il avec enthousiasme. Une entreprise à notre nom. Je pourrais commencer petit, en travaillant avec quelques clients ici et là. Et si ça marche, on pourrait même embaucher d'autres personnes.

Sofia hocha la tête, emballée par l'idée.

- Ce serait parfait. Et moi, je pourrais gérer l'administration et les finances, ajouta-t-elle. Je suis sûre que je pourrais apprendre rapidement.

Ils se mirent à échafauder des scénarios, à parler de formation, de marketing, de gestion des clients. Sofia lui proposa de créer un site web pour promouvoir ses services, et Alexandre lui promit de suivre des cours en ligne pour améliorer ses compétences.

- Ce sera dur au début, réalisa-t-elle à voix haute. Il faudra investir du temps et de l'énergie.

- Mais on y arrivera, répliqua-t-il avec une détermination farouche. On a traversé pire. On peut le faire.

Cette discussion donna naissance à une énergie nouvelle. Ils avaient enfin un projet concret à poursuivre, une raison de se lever chaque matin avec l'espoir d'un avenir meilleur. Ils ne se contenteraient plus de survivre : ils allaient prendre en main leur destin.