Chapitre 2 Injustice

Je marchais un dimanche soir près d'une rivière, pensant à tout, puis à rien. En effet, à mes rêves, mais surtout à ce que ma vie n'était pas.

Ah Seigneur, la parole recommande de Te confier nos soucis, ensuite de fermer les yeux sur eux et d'avancer. Montrer par nos actes que nous te faisons confiance. Le fait est que, je menais ce combat contre moi-même depuis bien longtemps déjà. Celui de ne plus autoriser l'anxiété à m'éloigner de Toi.

Je ne pouvais m'empêcher de chercher à tout contrôler, car j'avais peur. Peur que ce que l'ennemi répétait sans cesse se réalise vraiment.

C'est étrange. Étrange comme jusqu'à ce jour, j'étais capable de continuer à croire aux mensonges d'un serpent. Le même qui m'avait jadis berné dans le jardin d'Éden en me regardant droit dans les yeux.

Cet échec, cette déception ne faisait que se reproduire et semblait ambitionner de se faire jusqu'au retour du Christ. L'être aux cornes, qui a toutefois l'habilité de porter le plus beau vêtement aux yeux de la chair, convoitait de me désarçonner.

Assise près de la rivière non loin de chez moi, je réfléchissais sur ce qui était pour moi "des injustices de la vie." La manière dont cette dernière s'était acharnée sur mon cœur et n'avait pas été facile pour moi. Je finissais par souffler après chaque réflexion en demandant, " mais pour qui l'est-elle, dites-moi ? "

Les fortunés pleurent tout autant que les besogneux.

D'ailleurs, les riches sont regardés de haut. Oui, les pauvres se disent que les riches n'ont aucun problème. En tout cas, sûrement pas les mêmes que les leurs.

Et ils ont bien raison. Chaque être humain est unique. Personne ne pourra jamais avoir les mêmes que les autres. Néanmoins, on rencontre tous les mêmes peines. Parce que le bonheur et le malheur n'ont que faire de nos statuts sociaux. Ils sont comme le soleil et la lune, brillant sur tous sans impartialité, que l'on soit assis au bord d'un village ou d'une ville.

Les riches sont enviés comme s'ils avaient réellement de quoi faire jalouser notre esprit. Certains, comme nous, ne dorment pourtant point dans la nuit. Certes, pour des raisons qui diffèrent, mais la souffrance n'épargne ni celui qui mange sur un plateau en argent ni même celui qui mange sur le sol.

L'être humain hélas est en concurrence avec son prochain et ne sait apprécier ce que l'autre a. L'être humain déteste son prochain, ne visualisant pas une paix prochaine.

Par contre, comment en vouloir à ceux qui manquent de tant de choses tout comme moi ? L'orgueil des riches peut être si irritant.

Ils nous regardent, eux aussi, de haut.

Comment donc ne pas être tentée de les détester, de les envier, lorsqu'ils s'éloignent des principes moraux ? Lorsqu'ils traitent le pauvre avec mépris ! L'humilie devant l'être que ce dernier est censé protéger ?

Comment ?

Lorsqu'ils prennent nos femmes et nos enfants ? Nos époux et nos pères ?

Voici ainsi, on se déchire tous, parce que l'on écoute les ricanements énervants des esprits malins. Que j'aurais voulu avoir la force de ne pas observer trop longtemps les atrocités du monde.

Que j'aurais voulu avoir gardé mes yeux fixés sur le Christ, pour un simple but : continuer d'aimer chacun sans distinction de statut, faire de l'Éternel ma joie, et cela, même dans l'épreuve. Puis, ne pas avoir eu peur de la mort. Parce que j'aurais dû savoir, qu'elle est une ennemie, et notre ennemi a déjà été vaincu par Christ.

Ah, apôtre Paul, toi qui as su te contenter des moments les plus glorieux, mais aussi des absences, toi qui as bien connu les deux, aujourd'hui, je me dis, ton contentement fut une grâce.

            
            

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