Ce qui nous sépare
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Chapitre 2 II

Quand quelqu'un tombe amoureux de vous, vraiment amoureux, c'est une magie.

Simone de Beauvoir

Léa et Iris étaient meilleures amies, mais elles ne se fréquentaient pas en cours. Ça ne se voit jamais ; la reine du lycée et l'inconnue incomprise qui explosent de rire ensemble à la cantine. Alors, elles s'appelaient le matin pour se réveiller l'une avec l'autre et se retrouvaient, à quelques rues du lycée, pour rentrer chez elles ensemble. C'était un rituel, Iris allait dormir chez Léa tous les vendredis soir. Ce n'était pas Dan qui refuserait, il ne se rendait même sûrement pas compte que sa fille n'était pas chez lui.

Le vendredi était le jour de la semaine préféré des filles. Elles pouvaient être elles-mêmes, sans gêne, sans honte. Léa lisait ce qu'Iris avait écrit durant la semaine, Iris lui amenait des posters de chevaux qu'elle avait réussi à voler dans la maison de la presse à côté de chez elle. Ensuite, elles s'allongeaient l'une à côté de l'autre et rêvaient de leur avenir. Elles avaient hâte de quitter le nid familial et de s'envoler ailleurs, toutes les deux pour enfin vivre pleinement ce qu'elles étaient vraiment.

***

C'était lors d'une de leur soirée pyjama habituelle, un an auparavant, qu'Iris avait embrassé pour la première fois Léa. Elle avait senti l'attirance et l'amour naître en elle, et avait eu le courage d'agir en conséquence. Il faut avouer qu'elle n'aurait guère pensé que se puisse être réciproque, mais la seule façon de le savoir était de se lancer. Elle aimait Léa pour ce qu'elle était réellement, mais elle aimait également ce qu'elle était à ses côtés. Léa avait marqué une courte pause après ce baiser, comme un bug système. Ce laps de temps parut une éternité aux yeux d'Iris, mais Léa saisit en retour le visage de celle qu'elle aimait, sans n'avoir jamais osé se l'avouer, puis l'embrassa. Ce baiser eut un goût de soulagement et de bonheur. Leurs lèvres se frôlaient timidement. Elles pouvaient sentir le cœur de l'autre battre à toute vitesse. Leurs respirations étaient frêles. Ce baiser était aussi important pour l'une comme pour l'autre. C'était le premier baiser d'Iris. C'était le premier baiser avec des sentiments de Léa. Plus la chaleur les submergeait, plus l'instant devenait sensuel. Léa avait glissé sa main dans la nuque d'Iris, qui, quant à elle, avait déposé la sienne sur le haut de la cuisse de sa nouvelle petite amie. Ce geste provoqua une submersion de désir chez la jolie blonde, et elle ne manqua pas de le faire ressentir à Iris. Le baiser devenait de plus en plus intense, leurs langues s'entremêlaient. Plus le baiser durait, plus leur appétit mutuel était à leur paroxysme. Elle aurait pu mourir d'envie l'une de l'autre depuis des mois, mais ce langoureux baiser venait de tout révéler. C'était vrai, c'était fort, c'était naturel. Elle et elle, étaient faites l'une pour l'autre. Soudain, Léa eut un recul. Iris venait de passer la main sous son t-shirt. Elle s'apprêtait à la retirer, pensant avoir choqué sa jolie blonde, lorsqu'elle lui saisit la main et se la posa sur sa poitrine. Iris sentit qu'il se passait quelque chose en elle, quelque chose dont elle n'était pas maître. Elle saisit en retour la main de Léa pour la glisser dans son pantalon, sous son tanga. Elles se regardèrent puis se mirent à sourire, de façon plus que complice. Léa avait compris à quel point Iris la désirait. C'est alors qu'elle avait commencé à lui faire l'amour. C'était simple et légèrement maladroit, mais c'était bon, pour l'une comme pour l'autre. C'est après ce long moment de plaisir et de tendresse qu'elles s'endormirent, toutes deux heureuses de leur rapprochement, mais également stressées que les parents de Léa puissent les avoir entendues.

***

C'était censé être un vendredi soir normal, un vendredi soir comme tous les autres où nos deux amoureuses se retrouvaient après une semaine, éloignées l'une de l'autre, mais ce soir-là, rien ne se passa comme prévu. Tout bascula. La chambre de Léa était la seule pièce du troisième étage, alors quand son père montait les escaliers pour venir voir les filles, elles l'entendaient monter, mais ce soir-là, Iris était venue avec une déclaration d'amour écrite spécialement pour Léa. Ce texte l'avait particulièrement émue. Leur bonheur était si puissant qu'elles n'entendirent pas les bruits de pas. Fred ouvrit la porte, et trouva Léa allongée sur Iris, l'embrassant avec fougue. Elles n'avaient pas eu le temps de rabattre les couettes sur leurs corps dénudés et Fred avait pu remarquer deux des doigts d'Iris en Léa.

                         

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