Chapitre 5 Je veux que tu sois mon petit ami

« Qui est cet homme? Je suis venue ici plusieurs fois, mais je ne l'ai jamais vu avant. Il est si beau. » Robert se tenait à la table voisine de la leur et Jeanne le fixait avec des yeux affamés.

« Oh, je l'ai déjà rencontré », a répondu Mandy d'une petite voix.

« Quoi? Tu l'as rencontré? Quand? Comment cela s'est-il passé? Mandy, pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant? » Jeanne lui a presque crié dessus, en lui envoyant ses questions les unes après les autres.

« Chut! », a appuyé Mandy un doigt sur ses lèvres et a écarquillé les yeux d'un air prudent.

Mais il était trop tard. Elle avait essayé de se fondre dans le décor afin d'éviter l'homme qu'elle avait pratiquement violé, mais les exclamations de son amie avaient déjà attiré son attention.

L'homme a incliné la tête dans leur direction, et au moment où ses yeux sombres rencontraient ceux de la jeune femme, une sensation inconnue a résonné dans sa poitrine et a fait frissonner sa peau.

« Voilà, M. Robert. » Un serveur est arrivé juste à temps, portant un ordinateur portable et sauvant ainsi Mandy de ce regard froid et acéré.

Robert a pris l'ordinateur portable et l'a posé sur la table, puis a cliqué sur l'icône de la vidéo de surveillance. Celle-ci s'est ouvert sur un collage de plusieurs écrans, chacun correspondant à une vidéo installée un peu partout dans cet endroit. Il s'est concentré sur un écran particulier et a cliqué dessus avant de le remettre à la cliente. « Tenez, allez-y et vérifiez par vous-même. Nous discuterons de la question de la compensation lorsque vous aurez fini de regarder la vidéo. »

La curiosité des personnes présentes est piquée par ce qui venait de se passer. Ils se sont rapprochés, jusqu'à ce que tous les clients soient serrés autour de la petite table pour regarder la vidéo.

Une fois la séquence terminée, ils ont fixé tous la femme arrogante à l'unisson, l'incrédulité et le choc se lisant sur leurs visages. Ce qu'elle avait fait était clair comme le jour : elle avait soudainement tendu la main et renversé la bouteille au moment même où le serveur en versait le contenu. Sans les réflexes rapides du pauvre homme, la bouteille entière se serait vidée sur la table ou pire, se serait écrasée sur le sol. Heureusement que ses vêtements n'ont été tachés que par quelques gouttes du breuvage.

« Quelle salope comploteuse! »

« Je sais, hein? Comment a-t-elle pu reprocher au serveur quelque chose qui était entièrement de sa faute? »

« Dire que le serveur a eu l'amabilité de ne pas révéler ce qui s'est réellement passé, juste pour qu'elle ne perde pas la face. »

« De nos jours, c'est généralement le coupable qui intente le premier procès. »

La foule bruissait de réprimandes et de remarques méprisantes à l'égard de la femme, la faisant se sentir gênée et mortifiée.

Elle ne s'est pas attardée, elle a immédiatement ramassé son sac à main, s'est protégé le visage d'une main et a fui la scène. Sa panique était évidente lorsqu'elle s'est enfuie, toute trace de son arrogance antérieure ayant disparu.

« Eh bien, c'est chouette, n'est-ce pas? Il est plutôt doué pour résoudre les problèmes. Cela aurait pu dégénérer en un problème majeur, mais il a réussi à tout régler en quelques minutes. Et il est si beau, en plus! » À ce stade, Jeanne était déjà convaincue qu'elle était tombée complètement amoureuse de Robert. Il était attirant, brillant, et très performant. Il était exactement son type.

« Bon travail, beau gosse! Viens à notre table et mange un peu. Je t'invite. »

« Oui, et laissez-moi vous offrir un verre en signe d'admiration. »

Apparemment, Jeanne n'était pas la seule à être de cet avis, et les clientes plus audacieuses se sont empressées de lancer leurs offres, en faisant des clins d'œil et en souriant à l'homme. Elles supposaient toutes qu'il devait être quelqu'un de haut placé dans l'établissement, et voulaient saisir l'occasion de lui parler. Ells étaient loin de se douter qu'il était lui-même le président du Group Xu. Eh bien, si elles le savaient, leurs efforts pour l'attirer deviendraient certainement plus passionnés.

Avant que quiconque puisse lancer une autre invitation, Mandy s'est levée de son siège et s'est précipitée vers Robert. Elle a pris son bras et l'a serré contre sa poitrine, puis s'est adressée aux autres clientes. « Je suis désolée, tout le monde. J'ai bien peur qu'il ait déjà quelque chose à faire, et qu'il ne puisse pas accéder à vos demandes. »

« Oh, quel dommage. Mais ce n'est pas un problème. Si vous en avez assez d'elle, vous pouvez toujours m'appeler! Tenez, prenez ma carte de visite. » La plupart d'entre eux avaient présumé, ce qui était évident, qu'elle et Robert étaient en couple, et avaient secoué la tête pour vaquer à leurs occupations. Mais les plus tenaces ne l'auraient pas laissé partir si facilement, et dès qu'une des dames avait offert sa carte de visite, les autres avaient rapidement suivi.

« Oh s'il vous plaît », a murmuré Mandy dans son souffle. « Même s'il en avait assez de moi, il irait vers un autre homme de toute façon. Aucune de vous, les traînées, n'a la moindre chance. » Elle pensait être assez silencieuse avec ses marmonnements, mais l'homme à côté d'elle avait parfaitement entendu ses paroles.

« Un autre homme? », a-t-il répété, en penchant la tête vers elle avec son habituelle indifférence. Ses yeux, cependant, contenaient une part de surprise. Il a jeté un coup d'œil à son bras, étroitement serré contre son corps chaud, et un léger sourire s'est dessiné sur ses lèvres.

« Viens t'asseoir ici », a dit Mandy à la hâte en se raclant la gorge. Ses sens étaient devenus hyper conscients lorsqu'elle avait entendu sa voix grave, venue quelque part au-dessus d'elle. Elle avait des picotements sur la peau à nouveau, et elle ressentait une envie inexplicable de lâcher son bras. Ce ton ne lui plaisait pas vraiment. Mais une autre idée lui est venue à l'esprit : la perspective de ne pas avoir à se rendre régulièrement à des rendez-vous arrangés. C'est parti! Elle a décidé qu'elle allait prendre cet homme, le faire passer pour son petit ami et le faire parader devant sa tante.

Robert était plus que légèrement curieux de savoir ce que cette petite fille fougueuse était en train de faire, alors il l'a laissée le conduire à sa table.

Mandy, tout stressée, s'est installée à côté de Jeanne. Elle s'est raclé à nouveau la gorge.

« Eh bien, le truc, c'est que j'aimerais te demander une faveur... » Elle a fait une pause, essayant de rassembler le peu de courage qui lui reste pour dire son plan à voix haute. Heureusement, le serveur a choisi ce moment pour venir avec une tasse de café sur son plateau.

« Votre café, Monsieur », a-t-il souri en posant la boisson sur la table.

Si Mandy avait pensé que cette brève interruption l'encouragerait dans sa démarche, elle se trompait lourdement. Le peu de bravade qu'elle avait eu avait maintenant disparu, et sa bouche s'ouvrait et se fermait comme si elle essayait de dire quelque chose mais qu'elle s'est arrêtée au dernier moment.

Pendant ce temps, Robert ne ressentait pas le besoin de la presser et de l'amadouer. Il a pris sa tasse avec désinvolture et a pris une gorgée. Chacun de ses gestes respirait l'élégance et la noblesse, et tous ceux qui auraient pu lui jeter un coup d'œil auraient fini par le fixer.

« Dis-lui simplement ce dont tu as besoin », a dit Jeanne. « Ce n'est pas ton genre d'hésiter. » D'habitude, elle n'était pas aussi effrontée, et elle savait très bien que tout cela ne la regardait pas, mais elle n'a pas pu s'en empêcher. Elle était bien trop impatiente d'entendre ce que Mandy pouvait attendre de cet homme charmant.

Ses paroles ne l'aidaient pas du tout, elles avaient même l'effet inverse. Mandy était maintenant à bout de nerfs et son esprit était vide. Seul le concept principal de son objectif restait dans son cerveau, et elle l'a simplement lâché sans autre cérémonie. « Je veux que tu sois mon petit ami. »

Clank!

Jeanne dévisageait son amie et oubliait les couverts qu'elle venait de faire tomber. Mon Dieu, quand cette fille est-elle devenue si audacieuse? Une femme qui se respectait devrait-elle vraiment demander à un homme de sortir avec elle aussi directement en public?

L'homme en question s'est arrêté un instant, sa main tenant sa tasse de café en l'air. Sa première réaction n'a pas été aussi radicale que celle de Jeanne, mais son visage est devenu plus foncé et plus sombre. « Hmm? », a été tout ce qu'il a dit, d'une voix calme mais autoritaire.