Aujourd'hui se joue ma destinée. Mon avenir dépend, de comment je ménerais le jeu avec le conseil. Si c'est moi qui perd, c'est elle qui gagne. Et si moi je gagne, elle est sûre de périr. Voilà pourquoi la bataille sera rude, et sans merci. Je la tuerait sans aucune hésitation. Et elle le fera, après m'avoir exilé et s'être assuré de ne pas entachée le trône, une fois subtilisé.
Père est mis en terre dans le caveau des Delacus près du tombeau de mère.
Sei, Nio, Maein et Oung, font descendre son corps, enroulé dans la soie blanche, vers sa dernière demeure. Les quatres chevaliers royaux affichent une mine solennelle. Ces hommes rendent un dernier hommage à celui qu'ils ont servi durant la moitié de leur vie. L'autre moitié sera désormais consacrée à ce que eux veulent faire. Ils sont libres désormais. Et pourtant, c'est bien de la tristesse que je distingue dans leur regard. Regrettent-ils leur roi, ou leurs places au palais ? Quoiqu'il en soit père a rejoint le caveau de la famille royale, pour toujours.
Ce n'est pas réellement un caveau, puisqu'il est en plein air. Cependant chacun l'appel ainsi. La beauté du pouvoir, réside dans le fait que même mort, on garde son ascendant sur le petit peuple.
Selon toute logique le caveau de notre famille aurait dû être situé dans les douves du château à quelques lieux du palais.
Mais père l'a lui même dit, nous somme féroce. Et même nos spectres ne peuvent être contenu.
Une légende raconte que le fondateur du royaume, Taraquin premier du nom, assassiné dans son sommeil par son fils aîné, est rêvenu d'entre les morts pour se venger de celui-ci. Il se serait acharné à détruire le château. Dont les fondations commencèrent à se désagréger peu de temps après l'intronisation de Taraquin deuxième du nom. Le parricide finit par devenir fou et se jeta dans le fleuve Vepre qui jouxte le château. Il fut inhumé dans le caveau des Delacus de l'époque.
Mais les deux souverains n'ont eu de cesse de détériorer le château. A tel point que Sardin le sage second fils du roi Taraquin fit construire un palais non loin du château. C'est seulement sur les conseils de l'un de ses savants, qu'il décida de déplacé le tombeau. Le savant en question après avoir minutieusement examiné le mal qui rongeait les fondations du château. N'a trouvé aucune explication scientifique. Il a alors conclu à l'action de force hors de sa portée cognitive. Autrement dit des forces surnaturels. le caveau familial fut donc placé à l'entrée de la ville. Là où aucune bâtisse ne serait jamais édifié de peur de la voir s'écrouler.
Contre toute attente les esprits du père et du fils s'appaisérerent. Comme ayant trouver la paix une fois leur corps inhumé à l'entrée de la ville. Ici, côtoyant la mer d'Éos à l'Ouest et l'isthme de Vanae, qui relie Vactée à Olaria, au nord ils trouvèrent sans doute la paix. Sardin compris alors que toutes les légendes racontaient sur son père comme quoi les Delacus serait à moitié des dieux n'en était peut être pas. Il décida de faire appel aux nymphes astrale. Pour trouver le moyen de faire du cimetière un lieu privilégié. Car la demeure éternel d'un souverain ne peut être comparable à celle de ceux qu'il a gouverné. En échange de leur service les nymphes n'ont demandé qu'une chose à la famille royale. Chose à laquelle le roi opina volontier; ainsi il épousa Serena la première des nymphes astrale à être devenue reine. Depuis pour légitimer leur pouvoir tous les souverains de Vactée ont épousé une nymphe astrale condition sin equa non pour devenir roi de Vactée. Du moins cette histoire est la version héroïque, celle raconter au petit peuple pour lui donner l'impression qu'il se doit d'obéir, la vrai histoire est une tout autre vérité...
Quoi qu'il en soit, les nymphes ont fait du bon travail. Le caveau de notre dynastie est découvert et entouré de quatre grands chênes blancs. Qui donne un tel air de majesté au lieu, qu'on a l'impression d'être insignifiant à côté. Entre chaque chênes des barrières de fleurs et de ronces ont été ériger pour donner l'illusion d'un mur. Le toît du caveau n'est autre que le ciel lui même. Ainsi les esprits belliqueux de nos ancêtres sont canalisés par le charme apposé par les prêtresses de Vepre contenu dans les ronces et les roses. Je suis certaine d'une chose notre famille n'aurais pas pu être plus inspiré.
Le fait de devoir traverser toute la ville pour inhumer le souverain donne l'impression au peuple de faire parti du jeu. Alors même qu'il ne sont que les spectateurs passifs de leurs destinées. Ils ressentent une communion avec le souverain et compatissent avec ses héritiers. Sans savoir qu'ils sont les plus à plaindre, les Vactéens sont si naïfs. Leur crédulité est à l'image de leur espérance de vie, infinie et infructueuse.
A l'image des habitants endeuillés, le paysage est également très calme. La nature est le seul maître en ces lieux, une nature sauvage et rebelle, réfractaire à tout changement extérieur. Les roses qui poussent le long des barrières de ronces n'ont rien à voir avec celles des jardins du palais. Celles-ci sont l'hostilité même. On a l'impression que même leurs pétales sont des épines. Rouges, autant que le sang. On raconte que leur couleur vient de la passion dévorante qui habite tous les Delacus.
Mère n'a pas sa place dans cet antre du tourment. Suivant la tradition elle aurait dû être inhumé au temple de Vepre là où toutes les nymphes astrale doivent être enterrées. Mais père voulait la garder à ses côtés même après la mort. Son égoïsme n'avait d'égal que sa lâchèté. Aujourd'hui devant sa tombe je ne ressens toujours que de la haine à son égard.
Cela fait des heures que je fixe sa tombe mais aucuns sentiments autre que la haine ou le dégoût ne m'envahissent. Il avait raison finalement. Je suis devenu un monstre froid, autant que le pire des hivers.
Est-ce que je le regrette ?
Pas le moins du monde. Le regrtterais-je un jour? Je l'ignore tout à fais. Car tout ce qui compte c'est le présent. On dit qu'à ne pas pardonner, on fini par vivre dans un éternel présent. Peut-être, oui peut-être que mon présent sera éternel. Mais j'arriverai à atteindre mes desseins.
C'est tout ce qui compte.
Après que père ait été mis en terre. Une des dames de compagnies de ma belle-mère me remit un message de sa part. Dans ce message elle me priait de la rejoindre après la cérémonie, pour que l'on retourne ensemble au palais. Je ne pris même la peine de me tourner vers elle. Sa présence juste derrière moi, n'a cessé de me provoquer des hauts le coeur. Elle n'a eu de cesse de pleurer et de gémir, pendant toute la cérémonie. Et pourtant le tombeau de père n'est même pas encore refermé, qu'elle s'empresse déjà de tourner les talons pour rejoindre le confort qu'elle a usurpé.
Alors non je ne lui faciliterait pas les choses.
...
Cela fait quatre heures que la cérémonie a prie fin. Et je ne l'ai toujours pas rejoint. Je suis certaine qu'elle s'y attendait. Par contre elle ne s'attend pas à ce que moi j'ai prévu. Il est cinq heures du soir père est mort il y a douze heures, le temps du conseil est donc venu.
Il ne reste plus que moi à la porte de la ville. A Vactée la mort n'a pas sa place. Les cérémonies funéraires ne dure jamais bien longtemps. Les défunts sont vite oubliés au profit d'une vie rythmée par les luttes. Pour le pouvoir, pour les richesses, pour l'honneur, la magie ou même pour l'amour; les vivants trouvent toujours un prétexte pour lutter. Notre vie est si mouvementée et pourtant si statique. Peu de mort, peu de naissance mais nous trouvons tout de même le moyen de dénéguer ces deux instants primordiaux de l'existence: la vie et l'absence de vie.
- Votre altesse, me héla une voix cristalline derrière moi.
C'était Saphira ma plus ancienne dame de compagnie, mon ombre. Ses longues boucles blondes étaient ramenées en un chignon haut, très sobre comme le mien. Nos robes immaculées et nos coiffures très simples, constituant un hommage pour le défunt. Pourtant, les joues rougies de mon ombre, ainsi que l'éclat ambré dans ses yeux bleus n'avaient rien de sobre. En cet instant plus que quiconque elle était la vie même.
- Le conseil réclame votre présence, m'annonce-t-elle. Le temps est venu.
C'est donc pour ça que ses joues étaient rouges. Elle avait couru depuis le palais pour venir me retrouver. Pour n'importe qui d'autre cela serait impossible. Mais Saphira était doté d'une résistance hors du commun et courir était une de ses passions.
- Je sais, répondis-je en me dirigeant vers le palais.
- Majesté je vous prie de bien vouloir prendre la calèche. Je l'ai moi-même fais mander pour vous, dit-Saphira tout en me suivant.
Sans l'écouter je continuais de marcher cela me prendrait cinq heures au minimum pour rejoindre le palais à pied. D'ici là, le soleil se serait couché, j'aurai alors toute la latitude pour invoquer Lanaluna, si besoin.
- Sauf votre respect ma dame, sa majesté la reine, vous attends également, dit-elle avec plus de sous-entendu qu'il ne lui était permis.
- Et toi, repliquai-je, pourquoi n'as-tu pas pris la calèche ?
Saphira s'immobilisa, comme prise en faute. Elle leva la tête pour observer le ciel. Les reflets du soleil caressait ses longs cils blonds. Qui éffleuraient ses pommettes saillantes, à chaque fois que ses paupières fléchissaient face au soleil. Je savais pertinemment pourquoi elle n'avait pas pris de véhicule. Je savais également, pourquoi l'éclat dans ses yeux brillaient avec tant d'ardeur. Tout comme moi, elle était impatiente...
- J'avais besoin de courir, souffla-t-elle.
Quelques fois son regard se perdait, comme maintenant, dans la contemplation. Dans ces moments elle me paraissait plus libre. Saphira, à bien des égards, me rappelait ma mère. Leur douceur, leur besoin d'évasion et cet éclat de pureté dans leur regard me le rappellait chaque jour. Mais heureusement, mon ombre fidèle est bien moins fragile et naïve, que ne l'était ma mère.
La preuve étant qu'elle ne tarda pas à voir clair dans mon jeu. Et à avancer que mon besoin subite de marche, était surtout dû à mon envie de faire attendre le conseil.
Et c'est elle qui disait cela! Celle qui avait parcouru une telle distance en courant, au lieu de simplement venir en calèche. Me somme de ne pas faire attendre le conseil.
Étant mon ombre, elle devrait savoir que je ne cédait jamais, devant personne. Elle continue pourtant de me suivre avec la ferme intention de me mener vers la calèche, posté un peu plus loin devant nous. Dans son esprit, il est essentiel que je reste diplomate avec les membres du grand conseil astrale. Moi, je vois les choses autrement. Mon pouvoir ne peut reposer, sur les bases de négociations interminables. Cela ne suffira pas. Quoiqu'en pense mes alliés.
Le secret du pouvoir n'est pas dans la loyauté des alliés. Mais plutôt dans leur dépendance, plus ils sont dépendant de nous, moins il y a de risques qu'ils nous trahissent. En l'occurrence la vie de Saphira est lié à la mienne par un serment d'allégeance. Que les nymphes des bois ont fait aux nymphes astrales. Il y a de ça des millénaires. Tout comme sa mère était liée à la mienne, elle est liée à moi. Par une magie ancestrale qui nous dépasse tous. Nées le même jour, la même heure, sa vie est comme agraphée à la mienne. Si je meurs, elle meurt. Si je pleure, elle pleure. Mais là réciproque n'est pas valable. Pour cette raison j'ai toute confiance en elle. Néanmoins le plus intéressant est le fait qu'elle soit également la fille du général en chef de l'armée royale. Ce qui m'assure le soutien de celle-ci. Cependant même à elle je n'ai pas révèlé mon plan. Et mes autres alliés en savent juste assez pour m'être utile. Le plan que je murri depuis mes six ans a enfin l'occasion de se concrétiser et je n'hesiterais pas. Aucune négociation n'est possible.
- Vous avez un autre plan, lança Saphira.
Ce n'était pas une question mais une affirmation. Elle savait bien que j'avais toujours un plan, peu importe la situation.
le reste du trajet se fit dans le silence car ni l'une ni l'autre n'avions besoin de parler pour nous comprendre.
Il n'était que vingt et une heures lorsque nous sommes arrivés au palais. Nous avions mis moins de temps que je ne le pensais. Pourtant à peine y avais-je mis les pieds, que les hommes d'Irma m'interceptèrent, pour m'escorter dans les appartements de père. Où siégeait le conseil. Je vis à leurs sourires condescendant, et plein d'une sorte de pitié que les dés étaient jetés.
- Vous pouvez me laissez ici messieurs. Je ne m'enfuirai pas soyez tranquille, dis-je d'un air des plus ingénue, une fois à deux mètre de la salle de conférence privée de père.
- Mais certainement ma dame, lança le plus grand des deux hommes.
Leurs épées surmontées d'une gueule reptile ailés, ainsi que les armoiries de la famille Zoncoski, montraient qu'ils etaient tous deux des chevaliers de la légion de cristal. L'une des divisions armées, les plus redoutées et secrètes d'Olaria. Elle n'était donc pas assez sotte pour me sous-estimé. Dommage ! Les deux hommes se décidèrent enfin à s'éloigner de moi. Leur mission était sans doute de s'assurer, que j'aille bien au conseil, une fois dans le palais.
Malgré mon impassibilité apparente, mon coeur battait un peu plus fort, à chaque fois que je m'approchais de la grande porte marron derrière laquelle se jouait mon destin. Néanmoins une fois que je fut à sa hauteur, je n'hésitais pas et l'ouvrit sans prévenir. Une souveraine ne frappais jamais à la porte.
À mon entrée tous se mirent debout, pour me saluer d'une révérence.
- Votre altesse, m'interpella Neram en m'invitant à prendre place à sa droite. Soit au bout de la table.
À l'autre extrémité de la table Irma me scruta comme si elle me voyais pour la première fois. Il fallait avouer qu'en neuf ans ce n'etait que notre quatrième rencontre. Comme je n'avais jamais pu assisté aux bals. Nous ne nous sommes vu qu'à l'occasion de son mariage avec mon père, et des baptêmes de ses deux enfants. J'ai beaucoup changé depuis. Si mon miroir ne suffisait pas à le confirmer, il me suffisait de croiser son regard à la fois jaloux et admiratif. Bien! J'en étais ravie. Elle comprendrait vite, qu'il n'y a pas qu'en apparence que je lui était supérieure.
Il n'y a pas que moi qui ait changé d'ailleurs. Les appartements de père également ne sont plus comme dans mes souvenirs. Bien que je n'y ai pas mis les pieds depuis la mort de mère je me rappelle de sa lumière d'antan.
Aujourd'hui le blanc sobre des murs a laissé place à un doré étrangement sombre cassé par le rouge des meubles et des rideaux, tous baissés. L'extravagance et le mauvais goût de la décoration ne laisse pas de doute à l'origine de la décoratrice. Irma a sûrement fait appel à ses serviteurs pour ce massacre. Peu importe les dégâts, j'aurais vite fait de tout remplacer une fois sur le trône
- Veuillez excuser mon retard je n'ai pas vu le temps passé, dis-je à l'adresse de Neram.
Selon Georges c'etait lui le plus digne de confiance. Néanmoins à mon sens ces hommes étaient tous semblables à la décoration qui m'entouraient. Ils devraient être remplacés.
- Vous êtes toute excuser ma pauvre enfant. Le bouleversement qui a surgit dans nos vies n'a pu que vous dévastée tout comme moi j'en suis sûr ,dis-Irma d'un ton ne duppant qu'elle.
Elle m'aurait fait rire si je n'avais pas anticipé chacun de ses mots. Le corps de son fils n'est même pas encore chaud. Et pourtant cela se voit sur son visage émacié que sa tristesse est feinte. Je me retins de serrer le poing en pensant à Charles, sa mort soudaine était loin de désavantagé la famille Zoncoski. Il s'était toujours clairement opposé à eux. Et maintenant ils ont le champ libre pour faire de Flora leur pantin.
- Nous n'avons rien à vous excuser votre altesse. C'est à vous de nous faire attendre et c'est à nous d'attendre, même sans ce drame nous serions resté vous attendre aussi longtemps que nécessaire.
Le ton du viel homme se fit compatissant, mais je sentis en lui une couche substantielle de condescendance. Il me prenais pour une enfant. Ils me prenaient tous pour une enfant. Et bien soit, je serais la plus capricieuse des enfants.
- Je vous remercie Neram. Pardonnez mon ignorance, mais je ne sais quels sont exactement les tenants et les aboutissants de cette réunion,mentis-je en prenant place sur le fauteuil.
Encore une fois c'est Neram qui pris la parole. Le leader de cette petite rébellion c'était donc lui, autant pour Georges.
- Eh bien comme vous le savez sans doute majesté, commença-t-il, vous êtes l'héritière du trône de Vactée, seulement nos lois exigent que dans un tel cas de figure...
- Excusez moi, l'intterompis-je de quel cas de figure parlez-vous exactement du fait que je sois une femme, ou une nymphe astrale.
- Les deux votre majesté, les deux repondit-il soudain gêné
J'étais presque compatissante. Il avait certainement cru que ce moment entre trahison et bassesse serait plus simple. Mais rien n'est simple avec moi. Et tout ces hommes autour de moi, attifés comme des princes vont le découvrir à leurs dépends.
- Allons vous m'avez connu enfant, et savez que même à cette époque je n'en était pas une alors parlons donc sans embage ,voulez-vous.
Si j'ai bien compris nous somme ici tous les six réunis pour organiser mon mariage avec le duc de Gefurd,c'est bien de cela qu'il est question messieurs? les interrogeais-je en excluant volontairement Irma.
- Oui c'est cela votre grâce, me répondit Taurus l'ancien premier ministre de mon père.
Un silence gêné se fit dans la salle, l'atmosphère condescendante du début laissa place à une incompréhension généralisée. Les conseillers s'interrogerent du regard pour savoir qui allait continuer la conversation, désormais conscient du fait que je n'étais pas aussi manipulable qu'ils le croyaient. Sans surprise ce fut Neram qui se reprit en main le plus rapidement.
- Comme vous le savez déjà continua-t-il, pris dans un cauchemar dont je savait être à l'origine, dans l'éventualité de votre accession au trône vous deviez épouser Marcellius Damian François DuLac troisième du nom. Le fieul de votre très regretté père mais étant donné sa disparition et l'urgence de votre intronisation il vous faut épouser le duc de Gefurd.
- Et où est le problème? demandais-je.
Dois-je messieurs vous rappeler que François n'a pas disparu, il a fuit pour épouser une autre femme. Alors pourquoi vous tourmentez-vous avec toutes ces hésitations ? Alors que vous même l'avez dis le temps presse.
-Princesse ce n'est pas si simple, intervint Policus le ministre des finances, connaissez-vous seulement le duc de Gefurd ?
Je souris au quarantenaire à la mine paternaliste, avec autant de condescendance que Neram m'avait accueillie. Lui comme tout ceux présents ici s'attendaient sûrement à ce que sursaute rien qu'en entendant parler de cette personne. Mais. J'en savais déjà bien plus que nécessaire sur le duc Gefurd.
- Il a 60 ans. Il est gros, gras, laid il sent le porc. Il est riche puissant et d'une origine douteuse. De plus il n'a aucune éducation et a eu quatre femmes qui ont toutes disparues dans des circonstances étranges. oh, et il n'a pas d'enfant raison pour laquelle ce sera lui que j'epouserais et non un de ses héritiers car tous ses neveux ont disparu dans d'étrange circonstances. Y a t-il autre chose à savoir Policus? demandais-je,après avoir fini mon énumération.
- Non majesté vous avez parfaitement résumé la situation, me répondit-il le teint blême, et des perles de sueurs sur le front.
L'amusement que me procuraient leur regard incrédule aurait presque pu effacer mon agacement. Si je n'étais pas censé jouer les sottes encore un petit instant. Ils n'avaient en fait aucune idée de qui j'était réellement. Georges avait bien oeuvrée afin de me faire passer pour une simple d'esprit auprès de ces messieurs. Les coups porter n'en serait que plus délectables.
- Bien dans ce cas si vous le voulez bien j'aimerais éclaircir deux ou trois points avec vous. Repris-je
Ce n'était pas parcequ'ils me prenaient pour une sotte que je devais le rester. Il était temps de briser la coquille.
- Nous sommes à votre disposition majesté, me répondit Matarof pressé de se faire remarquer.
- Et bien dans ce cas commençons avec vous, n'étiez vous pas l'intendant de mère avant qu'elle ne vous recommande au roi comme conseiller.
Et vous,enchainais-je en me tournant vers Lester qui sursauta tant sa surprise de se voir appostrophé était grande, n'êtes-vous pas le plus redevable à mère elle qui vous a épargné une vie d'esclave pour vous offrir celle d'un éminant notable.
- Si, votre majesté et j'en serais éternellement reconnaissant à votre famille, répondit-il, encore sous le choc
- Quant à vous Neram et vous Taurus père et mère n'ont-ils pas était des plus clément et charitable lorsque, ayant découvert vos manigances pour empêcher leur union ils vous ont pardonnés.
- Si votre majesté, repondirent-ils à l'unisson.
- Bien alors dites moi pourquoi cette trahison messires?
Les teints se firent plus livides et expression décontenancées laissèrent place à une peur viscérale. Je le sentais et j'en nourrissait mon aplomb soudain revigoré.
- Votre majesté, commença Neram, il doit y avoir une erreur. L'on vous a sûrement induite en erreur aucun de nous ici n'oserait porter atteinte à votre magnificence...
- Ma magnificence ,dis-je en souriant, vous dites vrai. Il y a bien une erreur mais elle vient de vous, non de moi. Laissez moi vous expliquez, ordonnais-je en levant ma main pour lui signifier de se taire.
- Tous ici présent avez fais une énorme erreur; celle de me considérer comme une enfant. Je vous comprends. Cela était prévisible. Tous ici présent m'avez vu enfant. Vous avez contemplé l'éclat de la pureté de mes premières années. Et j'ai toujours su faire voir aux autres ce qu'ils voulaient voir.
l'innocence, la pureté mais surtout la naïveté, votre erreur est là. Je ne suis guére vos héritiers élevé bien à l'abri en dehors des murs du palais. Où grouillent complots et tentatives de meurtres tandis que vos enfants ne savent rien des revers de la quête du pouvoir, moi j'en respire les relents fétide depuis ma naissance; laissez-moi vous dire messieurs qu'à l'échelle de ce palais quinze années valent toute une vie en dehors, ici le temps est perverti et aucune forme d'innocence n'est toléré. Votre erreur messieurs se situe dans le fait qu'aucun de vous n'a pris en compte ce qu'était grandir dans ce palais. Avoir sans cesse la certitude qu'un danger imminent plane au dessus de votre tête et devoir faire face à ce danger tout en restant digne, savoir que l'assassin de celle qui vous a mise au monde partage la couche de votre père rien n'est pire que cela...
- Je comprends votre peine mais là vous délirer vous devez avoir de la fièvre, intervint ma maratre encore bouleversé par mon indifférence à son égard.
Indifférence qui ne changea pas. Je ne lui répondit pas. Pour lui dire quoi d'ailleurs.
Que j'étais habitée par une fièvre incontrôlable. Celle de la vengeance depuis déjà neuf ans, neuf longues années à songer au moment où je pourrais enfin les punir tous autant qu'ils étaient. Ces traîtres dont la félonnie a coûté la vie à mère.
Je pourrais lui crier "Et aujourd'hui vous prétendez m'être fidèle est-ce cela la fidélité me présenter l'union qui garantira mon accession au trône comme une chose des plus abjects vous pensiez sans doute que j'étais assez bête pour être rebutés par ce vieux crotin de duc. Ou alors assez jeune pour tomber dans les filets de ce que nous aimons à appeler l'amour ,pour atténuer les brimades dont sont victimes nos sujets."
Mais je ne le fis pas. Je me contentais d'écouter les récriations indignés des conseillers. Et les paroles toujours modératrices de Neram.
- Votre majesté, dit-il posément, tous ici présent cherchons ce qu'il y'a de mieux pour le royaume ainsi que pour vous.
- J'en déduit donc que si je n'épouse pas le prince d'Olaria que vous avez convié, à la demande j'en suis sûr de sa tante cette chère Irma ,vous ferai en sorte de m'enlever mon bien, lançais-je aussi calmement que mon interlocuteur.
- Non il ne s'agit guère de cela majesté, répondit Taurus avec empressement.
- Alors de quoi s'agit-il donc ? Eclairez-moi, ordonnais-je.
- Eh bien vous n'êtes pas sans savoir que jamais encore une nymphe n'avait régner, or vous êtes une nymphe astrale. Et en tant que telle le grimoire et la courronne de la famille royale ne peuvent vous être octroyés lors du couronnement. Car une nymphe astrale ne peut sans bouleverser l'équilibre de l'univers y avoir accès. Grâce au pacte conclut avec les nymphes astrales nous sommes à l'abri du néant dévastateur qui s'est déjà emparé de bien trop de monde. Nous ne pouvons risquez de mécontenter les célestes en initiant l'une des leurs au contrôle du mana.
- Interressant vraiment, lançais-je avec un sourire en coin.
C'est très instructif. Seulement voilà il y'a un minuscule petit détail que vous ignorez. je pratique déjà la magie, dis-je en appuyant sur les dernières syllabes.
La stupeur s'empara alors de mes interlocuteurs qui encore une fois s'interrogèrent du regard.
- Ce n'est pas possible, dit enfin Neram en quittant brusquement sa chaise.Vous êtes une nymphe. L'existence de dame Saphira le prouve,ajouta-t-il tant pour lui même que pour nous.
- C'est pourtant vrai. La magie s'est imposée à moi comme une évidence, un second souffle une seconde nature depuis toujours, avouais-je.
- Cela ne peut être vrai! lança Matarof en se levant à son tour suivit de Taurus et Lester.
- Me traiteriez vous de menteuse?
- Non mais vous manquez d'expérience. Et en tant que nymphe votre connexion avec la déesse Naaria a pu vous induire en erreurs, lança Lester.
Ce fut alors à mon tour de me mettre debout.
- Bien, alors dites moi messieurs si ceci est une erreur, dis-je tout en enlevant mon châle pour découvrir deux grandes membranes couvertes de plumes couleurs neiges.
Mes ailes étaient devenues plus grandes et aussi plus blanches depuis la mort de père. Sur Vactée tous le monde en été pourvus excepté les nymphes astrales. Etant donné que mon lien avec Naaria s'était formé à ma naissance je devrais en être dépourvu. Comme toutes celles qui ont fait le voeu de servir la déesse. Mais j'étais différente et cela même Lanaluna l'avait compris. J'étais une enfant de Naaria mais l'univers m'avait fait un cadeau, celui de deux magnifiques ailes immaculées.
- Miséricorde! C'est impossible aucun hybride n'a jamais vu le jour. Le sang des nymphes astrale n'a jamais connu d'alteration et il n'y a nul doute que vous soyez une nymphe il suffit de vous regarder, dit Lester en me fixant.
- Eh bien navré de vous décevoir mais je suis bien une hybride. Comme Saphira et mère je suis reliée à Naaria, mais je suis aussi liée à Lanaluna comme tout ceux de la famille royale. Enfin tous sauf Florana soufflais-je en me tournant vers Irma.
La déesse Naaria avait créé les nymphes pour servir de protectrices à la nature. Pour éviter qu'elles ne tombent dans les mêmes travers que les hommes qui peuplaient déjà Galatée, elle les a privée de la capacité d'utiliser le mana. Les enfants des nymphes naissaient soit mortels, soit Nymphe. Dans la famille Delacus, il n'y a eu que très peu de nymphe, à cause de notre lien très fort avec Lanaluna. Qui elle lie les mortels au mana. Et parmi eux les vactéens sont les seules dont le mana se matérialise par des ailes et une longévité sans égale. Et parmi ces mortels et ces nymphes je suis l'unique à posséder des ailes immaculées.
- Vous êtes un monstre! s'écria la veuve de père en s'enfuiyant de son fauteuil. Vous êtes le monstre de la prophétie, gardes! Arrêtez-la et mener la sous bonne garde elle et ses domestiques au Château Taraquin, dit-elle toute fière de trouver le prétexte parfait pour m'enfermer.
Je me tournais vers l'assemblée masculine. Les bras ballants, les trois hommes qui s'étaient levés étaient toujours aussi ahuris. Neram quant à lui ne bougea pas d'un pouce lorsque les gardes arrivèrent pour m'emmener.
- Messieurs allez-vous la laissez faire, dis-je d'un ton détaché.
Les cinq hommes me regardérent tous d'un air navré et lâche.
- Bien !fis-je, avec un sourir en coin. Cela aurait dû me surprendre mais ce n'est guère le cas.
- N'ayez donc pas cet air pitoyable Neram, lançais-je. A votre place je m'inquieterais pour ma propre tête. Moi je compte bien garder la mienne sur mes épaules encore un moment. Messieurs, je vous dis à bientôt. Quant à vous traîtresse, dis-je en me tournant vers Irma, mesurer chacun de vos pas car à la moindre maladresse je me ferai une joie de faire couper votre horrible tête. Gardes allons-y; conclus-je en quittant la pièce laissant ma marâtre savourer une victoire imaginaire, et les cinq membres du conseil royale rongés par l'appréhension.