Chapitre 9 Pensées maudites

«Je n'aime pas ce type !» déclara Adelaide lorsqu'ils entrèrent dans la maison. Elle n'avait cessé de le dire tout le chemin du retour, mentionnant également que son sixième sens lui disait de se tenir à distance de ce gars-là. «Il est tellement narcissique et sadique. Je parie qu'il a payé pour ton traitement juste pour ne pas être poursuivi dès le début de sa carrière. Sinon, il t'aurait laissée en plan au milieu de la rue.»

Aurora ne prêta pas attention à ce qu'elle disait. Elle sortit l'appareil photo de son sac et se dirigea vers la chambre noire. Elle voulait développer les photos qu'elle avait prises de Tristan.

Quand elle était dans le taxi, Aurora se souvint des yeux de Tristan et ensuite des yeux sur la photo qu'elle avait prise lors du festival du collège.

«Aurora ? Que fais-tu ?» Adelaide entra dans la pièce, mais son téléphone sonna, la faisant reculer pour répondre à l'appel.

Des minutes passèrent, et Adelaide dut se rendre au restaurant. Son patron avait besoin de ses compétences culinaires incroyables car un avocat très important était là ce soir-là. Adelaide n'a bien sûr pas refusé, car elle gagnerait de l'argent supplémentaire en travaillant tard.

Après que les photos aient enfin séché, Aurora les décrocha du mur, s'assit sur une chaise, et observa toutes ces images. Pour chaque image qu'elle voyait, elle la lançait sur la table, mais une seule restait dans sa main-la dernière photographie qu'elle avait prise de Tristan quand il avait réalisé qu'il était observé par elle et avait regardé directement dans l'objectif de l'appareil photo.

Aurora prit la photo de l'autre jour, celle avec la personne à l'intérieur de la voiture qui la regardait. Elle regarda les deux photos dans ses mains.

Ce regard est inimitable ! Est-ce que Tristan me regardait vraiment ?! ― pensa la fille.

***

Tristan passa la semaine à suivre Aurora. Il commence à observer sa routine quotidienne. Le matin, elle prend son café chez Starbucks, travaille à Emotion l'après-midi et assiste à l'université le soir.

Après qu'Aurora a commencé à soupçonner que Tristan la surveillait, elle fait plus attention lorsqu'elle est dans la rue. De son côté, il remarque que la fille est attentive et prend grand soin de ne pas se faire prendre en flagrant délit.

Même lui n'était pas sûr de pourquoi il l'observait autant et recherchait des informations sur sa vie. Il continuait à creuser plus profondément comme s'il était accro à elle, comme dans un labyrinthe sans fin.

Un après-midi, il la vit entrer dans l'entreprise où elle travaillait, lisant le nom "Emotion" écrit à l'entrée. Il prévoyait de demander à son ami de faire des recherches sur l'entreprise.

Tristan démarra la voiture et se dirigea vers sa propre entreprise. Cela faisait un moment qu'il n'y était pas apparu, mais il n'avait pas besoin de passer toute la journée à l'intérieur de cet endroit. Les choses se déroulaient si bien qu'il gagnait de l'argent sans effort, et s'il y avait des problèmes, il laisserait quelqu'un d'autre s'en occuper.

Il pensa à arrêter de suivre la fille pour aujourd'hui ; sa vie était tellement monotone qu'il s'ennuyait déjà.

Après avoir garé sa voiture, il entra dans son entreprise et se dirigea vers l'ascenseur, recevant des regards et des sourires de femmes. Arrivé au dernier étage, il se dirigea vers la dernière porte, celle de son bureau.

« Bon après-midi, Tristan », Geneviève, sa secrétaire, lui lança un regard séducteur. « M. Parker vous attend dans le bureau. »

« Je t'ai déjà dit que je n'aime pas qu'on entre dans mon bureau sans permission », répondit Tristan.

« J'ai essayé de l'arrêter, mais... » elle s'interrompit alors que Tristan continuait de marcher, l'ignorant.

Il entra dans son bureau, voyant l'homme assis dans sa chaise, les pieds sur le bureau, en train de lire des papiers.

« Tu crois faire quoi ? » questionna Tristan.

« T'aider à mettre plus d'argent dans ta poche ! » Xavier, celui aux grandes oreilles, lança les papiers sur le bureau. « J'ai examiné tous ces contrats, et si tu les signes, l'entreprise fera un énorme profit. »

« Je m'occuperai de ça plus tard. Sors de ma chaise et retire tes pieds du bureau. »

Xavier roula des yeux mais fit ce que son ami demandait. Tristan s'assit dans sa chaise, et Xavier prit la chaise en face de lui.

« Je déteste te le dire, mais tu dois signer tous ces contrats aujourd'hui, et tu dois examiner le bilan de ce mois-ci », dit Xavier.

Tristan soupira fatigué, réalisant qu'il avait beaucoup à faire.

« Et ne te plains pas. Tu as été absent ces derniers jours. Qu'as-tu foutu ? »

« Je veux que tu fasses des recherches sur une entreprise appelée Emotion », Tristan ignora la question de son ami, provoquant une grimace sur le visage de Xavier mais il fit ce qu'on lui demandait.

Tristan commença à lire et à signer les contrats. Parfois, Aurora traînait dans son esprit. Pendant ce temps, Xavier cherchait sur sa tablette des informations sur l'entreprise qui intéressait son ami. Lorsqu'il découvrit qu'il s'agissait d'une entreprise de mode, il trouva l'intérêt de Tristan étrange. Il pensait que cela pourrait être une entreprise qui pourrait rapporter plus d'argent aux affaires des Callahan, mais cela n'avait pas de sens.

Après avoir approfondi ses recherches, Xavier se souvint qu'il avait entendu parler de cette entreprise auparavant et que sa sœur y travaillait.

« Et alors ? » La question de Tristan ramena Xavier à la réalité. « Tu as découvert des choses sur cette entreprise ? »

« C'est une entreprise de mode qui a commencé ses activités il y a sept ans au Canada. Après un an, ils se sont étendus à certaines villes des États-Unis, comme Los Angeles. En environ trois ans, ils ont fait des affaires dans tout le pays, y compris à New York... » Il marmonna pour lui-même pour continuer à lire jusqu'à ce qu'il entende quelque chose d'intéressant. « Je ne sais pas si cela t'intéresse, mais il y a une fête de cette entreprise pour célébrer l'arrivée du propriétaire qui gérait tout au Canada. »

Tristan pensait qu'Aurora serait à cette célébration. Après tout, elle y travaillait, et elle ne manquerait pas une occasion de s'amuser ou de profiter de plats et de boissons coûteux gratuitement.

Il voulait la revoir, il en avait besoin. Il voulait s'approcher pour ressentir davantage, pour aller encore plus loin.

« Je dois aller à cette fête », déclara Tristan.

« Pourquoi ? » Xavier n'attendit même pas que son ami réponde et dit, « Je le sais déjà, ce ne sont pas mes affaires. »

« Exactement. »

« D'accord », Xavier haussa les épaules, se levant de la chaise avec un sourire enfantin sur les lèvres, ce qui surprit Tristan. « Amuse-toi à essayer de trouver un moyen d'y aller pendant que je serai à l'intérieur de la fête en sirotant du champagne et en riant de toi parce que tu n'auras pas pu passer les gardes de sécurité. »

Quoi ? Comment Dumbo a-t-il réussi à obtenir un laissez-passer pour la fête ?! pensa Tristan.

L'expression confuse de Tristan fit rire intérieurement Xavier.

« Ma sœur y travaille. Elle est récemment devenue la secrétaire du propriétaire et m'a invité à cette célébration. Je n'avais même pas envie d'y aller, mais maintenant que je sais que ça t'intéresse, j'irai juste pour te narguer. »

« Je viens avec toi », déclara Tristan de manière décisive, revenant à la signature des contrats. Xavier gonfla ses joues ; parfois, il n'aimait pas que Tristan obtienne toujours ce qu'il voulait.

« Comment peux-tu en être sûr ? »

« Parce que si tu me prends, j'augmenterai ton salaire. »

« D'accord ! » il parla avec enthousiasme mais fit une pause pour réfléchir. « Mais... je suis l'invité de Seraphina, il n'y a pas de tel invité du côté des invités. »

« Maintenant, il y en a un. »

Tristan se souvint de quand il avait rencontré Aurora dans cette boîte de nuit, quand elle avait dit qu'elle n'était pas intéressée par lui. Pour une raison quelconque, cela l'avait frustré.

Il ne pouvait pas la décrire. Elle était différente. Elle était tellement... Elle.

Elle était belle, et c'est pourquoi il avait peur. C'était un piège profond. Elle riait de lui d'une manière inexplicable. Même avec des paroles froides, elle ne le repoussait pas et ne perdait pas sa posture courageuse et sauvage.

« Qu'as-tu fait ? » Cette question résonnait dans l'esprit de Tristan plusieurs fois.