Chapitre 4 04

05.

-Didier !

-oui madame

-où est ma mère ?

-dans le séjour madame

-elle n'est pas encore sortie alors

-non madame

-très bien je vais descendre la voir vous pouvez disposer

-bien madame

Il sorti du salon et me laissa seule, je me levais donc et allait rejoindre ma mère dans le séjour, ça faisait deux jours maintenant qu'on ne c'était pas vu elle avait juste disparu et n'était rentrée que deux jours plus tard, quand j'arrivais dans le séjour je la trouvais assise les jambes posées sur un siège en cuir avec ses ongles bien manucurées et un verre de vin en main, Berthe toujours aussi debout elle ne veut pas vieillir oh, j'avançais vers elle et prit place à côté

Elle était au téléphone quand elle s'aperçu que j'étais là, elle s'excusa brièvement auprès de son interlocuteur et raccrocha pour rapporter son attention sur moi

-ça va ma chérie ?

-bonjour maman dis-je alors l'air contrariée

-que se passe-t-il ?

-tu s disparu depuis deux jours

-je sais oui j'avais des choses à faire

-humm et tu ne me préviens même pas que tu seras absente un moment franchement

-mais Pipa est-ce que je dois te raconter tous mes faits et gestes ?

-non mais j'aimerai bien savoir où tu vas pour éviter de m'inquiéter quand tu disparais c'est l moindre des choses quand même

-ah ! s'écria-t-elle, toi et ta jalousie là oh ! tu refuses même de partager ta mère hein

-non tu peux faire ce que tu veux, mais dis-moi au moins où tu vas quand tu sais y aller pour longtemps

-très bien, et sinon tu as bien dormi ?

-oui ça va, tu étais où ?

-chez mon nouveau donneur de fonds

-maman ! m'écriais-je, tu fais comment pour attirer autant de mecs friqués ? et il déverse tout sur toi cadeau comme ça ?

-j'ai travaillé dur dans ma vie pour vous mettre au sommet et j'ai déboursé énormément pour cette famille d'ingrats qui n'arrêtent pas de me demander plus d'argent comme si j'étais leur banque, alors si un homme veut déverser son fric dans ma poche je ne réfléchis pas je prends!

-franchement je te tire mon chapeau

-tu devrais penser à te trouver un homme influent aussi tu prends de l'âge

-maman je n'en ai pas besoin je suis bien comme je suis

-mais ta sœur est déjà mariée pourquoi pas toi ?

-tu es déjà assez riche comme ça pour vouloir t'enrichir avec l'argent du mari que j'aurai lui lançais-je d'un ton piquant

-je t'ai dit que j'avais besoin de son argent ? m'assena-t-elle, je te demande de te marier pour en avoir plus c'est tout

-je vais y réfléchir

-tu devrais, les hommes riches et près à être croquer, courent plein les rues de Libreville, tu n'as qu'à faire ton choix

-j'ai compris lui dis-je pour couper court à la conversation, je n'en pouvais plus de ça, on peut changer de sujet ? lui demandais-je alors

-c'est toi qui voit répondit-elle en avalant une gorgée de sa coupe de vin

Je pris donc mon assiette d'avocat et crevette, avec un verre de jus et revins m'asseoir en face d'elle, quelque chose me dérangeait dans cette histoire, pourquoi Méghan attendait-elle pour avoir des enfants ? me cachait-elle quelque chose ?

Je rapportais mon regard sur ma mère et lui fit face pour qu'elle me réponde sincèrement

-dis-moi commençais-je alors, pourquoi Meg n'a toujours pas d'enfant ?

-quoi ? s'écria-t-elle en repoussant son verre

-pourquoi Meg n'a pas d'enfant ?

-comment ça elle n'a pas d'enfant ? elle va en avoir ! je pense même qu'elle est enceinte

-mais bon sang maman tu rigoles j'espère ? tu vis avec elle ici depuis dix ans et tu ne t'es même pas rendu compte qu'elle n'a pas encore d'enfant ?

-je ne suis pas pressée d'être grand-mère alors franchement je ne lui ai pas demandé pourquoi elle n'a toujours rien

-tu devrais pourtant, je pense sincèrement qu'elle a un problème

-tu nous n'auras qu'à le lui demander toi-même

-j'y compte bien lui assurais-je, je vais passer la journée avec elle aujourd'hui

Je pris alors ma fourchette et commença à manger mon plat, j'espère vraiment qu'elle va me dire ce qui se passe aujourd'hui, je sens vraiment qu'il y a des choses qu'elle ne me dit pas...

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(Dans la tête de Méghan)

Je rangeais mes affaires et déposais mon sac sur la table de nuit car j'avais un rendez-vous très important, après ma crise de la nuit dernière j'avais décidé de me remotiver pour voir ce qu'il y avait à faire, Liam n'était pas d'avis car bien sûr il ne me mettait aucune pression et me répétait sans cesse qu'importe le temps il serai là mais moi je ne pensais pas comme lui car à la différence de lui j'étais celle qui subissais cette oppression quotidienne qui me pourrissait la vie, il avait beau me rassurer j'étais la seule à savoir vraiment ce que c'est de passer dans les rues en voyant des femmes au ventre gros et croiser des amis qui te lancent au visage qu'elles ont trois gosses et que ton horloge tourne alors personne n'allait me dire que j'en faisait trop j'étais la seule à savoir combien ça fait mal, d'être femme et de ne pas porter en soi la vie

Je rabattais mes cheveux et les accrochais à une barrette pour ne pas qu'ils pondent sur mon visage, je portais ensuite mes ballerines et sortais enfin de la maison, en effet j'étais simple aujourd'hui, vêtue d'un jean et une chemisette sobre et confortable, j'avais harmonisé le tout d'une paire de ballerine couleur beige, mes verres de soleil sur la tête j'étais prête comme une femme qui s'en va en guerre et ma guerre à moi elle était celle de la vie, une vie nouvelle

Je démarrais la voiture et c'était parti, sur le chemin de la route je priais dans mon cœur, accompagnée des mélodies religieuses qui raisonnaient dans la voiture, j'étais persuadée que Dieu entendrait mes prières même si le temps semblait long, j'en était persuadée, quand j'arrivais enfin à l'hôpital je me garais dans un coin et avançais vers l'entrée, où je saluais la dame à la réception qui me fit signe d'attendre un moment avant que le docteur ne me reçoive, vingt minutes plus tard Liam arriva enfin, je l'avais prévenu qu'il était important qu'il soit là et qu'il devait donc prendre une permission pour s'absenter à son travail aujourd'hui en après-midi, grande fut ma joie quand je le vis avancer dans le hall d'entrée, quand il me vit il se précipita de me rejoindre avec un sourire réconfortant, ce sourire familier qui m'apaisait tant

-j'ai vingt minutes de retard dit-il en m'embrasant tendrement

-je sais mais je suis ravie que tu aies pu te libérer

-si je ne le faisais pas tu m'aurais sûrement tué

Je lui souris tendrement à cette remarque, ah mon chéri, toujours emprunt à diffuser la bonne humeur avec ses blagues

-je ne t'aurai peut-être pas tué mais tu en aurais eu pour ton compte

-je sais dit-il en ajustant ma barrette, alors dis-moi tu as peur ?

-énormément, je redoute ce qu'il va nous dire

-c'est parce que tu te mets cette pression Meg si seulement tu pouvais juste positiver et laisser le temps faire effet

-j'ai assez laissé le temps et tu ne vas pas me dire le contraire, je suis restée très patiente mais comprends-moi ce n'est pas facile du tout

-je sais ma chérie et je te comprends parfaitement, espérons juste que tu n'en sortes pas déçue

-j'ai prié pour que ce ne soit pas le cas

-alors on croise les doigts dit-il en serrant ma main très fort comme pour me dire qu'il me soutenait dans ma démarche, de toute façon j'ai toujours été là et ça ne changera pas, de plus c'est notre combat à tous les deux alors on va le faire si ton cœur te dit que c'est la meilleure des choses à faire

-merci mon chéri j'en ai vraiment besoin

-monsieur ? madame ?

-oui ? on se tournait pour répondre à la réceptionniste

-le docteur est prêt à vous recevoir vous pouvez y aller

-merci lui dis-je en me levant

Je regardais ensuite Liam et lui sourit tendrement

-on y va ? me dit-il comme s'il savait que c'est ces mots que j'attendais

-on y va répondis-je

On entrait donc dans le bureau du docteur qui nous suivait depuis près de trois ans maintenant, un homme très aimable

-Mr et Mme Bousséngué Bonjour !

-Bonjour docteur

-je suis heureux de vous revoir, ça fait un moment que vous avez disparu

-ah docteur, nous sommes absorbés par pas mal d'occupation en ce moment

-je comprends, mais asseyez-vous les enfants je suis ravi de vous revoir, alors que me vaut l'honneur de vous revoir ici ?

Je regardais Liam qui me rassura de son regard, je reportais ensuite mon regard sur le docteur, inspirais un bon coup et me lançais

-en fait docteur nous sommes là pour notre situation que vous connaissez déjà

-je vous écoute Madame

-je voudrais savoir s'il n'y a pas possibilité de faire une insémination

-ah je vois, eh bien madame je ne sais pas mais vous êtes sûre de vouloir faire ça ?

-oui docteur, nous avons fait tous les examens et nous n'avons pas de problème alors j'ai décidé de le faire

-et Monsieur il en pense quoi ? dit-il en regardant Liam

-eh bien ce que ma femme veut je le fais, je ne peux que la soutenir car il s'agit de notre avenir

-très bien, dans ce cas, je vais vous envoyer faire quelques tests et nous prendrons rendez-vous pour un premier essai, s'il échoue ne vous découragez pas on pourra réessayer

-je ne veux pas que ça échoue docteur j'ai prié pour que ce soit une réussite

-très bien, suivez-moi alors

Il nous emmena dans une salle ou il nous fit faire des examens, ensuite il nous mit dans les conditions pour procéder à l'insémination, il me recommanda ensuite de restée couchée le plus longtemps possible les trois jours à venir afin de favoriser la fécondation, j'allais suivre tous ses conseils à la lettre, j'avais confiance si par voie normale je n'arrivais pas à être enceinte, avec la prière comme appuie j'allais m'en remettre à la science aussi

Tout se passa bien et enfin on pouvait rentrer chez nous, je me souvins ensuite que Pipa devait arriver à la maison, je lui fis donc un message de l'adresse et lui fit signe que j'étais en déplacement mais je l'appellerai une fois à la maison pour qu'elle vienne, j'avais laissé la ménagère à la maison pour qu'elle nettoie vite fait, j'étais donc sereine...

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On passa tout de même au restaurant acheter de quoi manger car je n'avais pas cuisiné aujourd'hui avec toute cette émotion de la journée il fallait vraiment que je décompresse, Liam fut un amour en m'ôtant un poids des épaules, on entrait dans le restaurant où on commanda du poulet et des frites et on s'assit quelque part pour attendre

On aperçue plus tard un ami à lui qui entra avec sa femme, je n'avais pas fait attention à eux quand ils les interpela

-Obame ! cria-t-il

-oh Liam c'est toi ?

-mon ami ! tu traines aussi dans les restaurants hein ! lui dit-il en se levant pour le saluer

-ah comme tu peux le constater je suis en famille ce soir

Je levais mon regard pour me rendre compte que sa femme tenait un petit garçon d'environ un an dans ses bras

-ah c'est bien dit-il en saluant la dame qui nous salua aussi poliment

-mais tu es avec madame à ce que je vois

-oui nous avions faim on est donc passé commander un truc, Méghan tu te souviens de Obame n'est-ce pas ?

-bien sûre dis-je en souriant comment vas-tu ?

-je vais bien merci et toi ? toujours radieuse

-merci beaucoup

-mais vous êtes seuls ?

-je ne comprends pas ta question dis-je alors

-je veux dire, vous n'avez pas encore décidé d'agrandir la famille ? moi j'ai pris les devants hein c'est un bonheur les enfants

Je regardais Liam avec peine et me rassis face à cette même remarque qui revenait tout le temps, il senti mon malaise et décida de répondre à ma place pour limiter les dégâts

-non nous ne sommes pas pressés mais ce sera pour bientôt

-ah j'espère hein ! le temps passe tellement vite

-...

-bon ! je vous laisse, ce fut un plaisir de te revoir Méghan, Liam toi et moi on se croise de temps en temps donc on se dit à bientôt ? je vais faire manger ma petite famille

-à bientôt dit-il en le saluant et enfin il s'éloigna

Je restais silencieuse un moment et respirais un bon coup pour ne pas m'effondrer, je pris en suite mon sac et repoussa la chaise en arrière

-je t'attends dans la voiture dis-je en me levant avec peine

-Meg

-non ne dit rien s'il te plait c'est déjà assez dur comme ça

J'avançais vers la sortie et laissa Liam attendre la commande à l'intérieur, il me rejoignit quelques minutes plus tard avec les paquets qu'il mit à l'arrière, quand il prit place à mes côtés il me regarda longuement, mais je ne dis rien, je n'en pouvais plus de ces mêmes remarques à tout bout de champ, je ne sais pas si les gens font exprès mais franchement je trouve ça méchant de rappeler aux autres que le temps file, encore et toujours le temps ah Seigneur...

-Méghan commença-t-il je suis vraiment désolé pour mon ami, je sais qu'il n'aurait pas dû parler de la sorte

-démarre la voiture, chéri s'il te plait je suis fatiguée et j'ai faim

Il me regarda encore une fois avec peine et démarra...

Quand on arrivait à la maison, je descendis de la voiture et l'aida avec les paquets, je sonnais ensuite pour que la ménagère vienne ouvrir, elle venait nettoyer la maison une fois par semaine, le reste du temps je préférais le faire seule, je sonnais encore une fois mais personne ne vint ouvrir, Liam prit donc ses clés pour ouvrir la porte et me laissa passer devant et me suivi en refermant la porte, je déposais les affaires dans la cuisine et me dirigea dans le salon avec lui car il y avait la télé allumée

A peine arrivée ans le salon j'étais surprise par ce que je voyais

-Pipa ? dis-je surprise mais que fais-tu allongée dans mon salon ? et où est la ménagère ?

-bonsoir soeurette, très cher beau- frère, j'ai libéré la ménagère et ça fait une heure que je t'attends

-quoi ? Mais je t'avais dis que je te ferais signe quand je serais rentrée ! et pourquoi es-tu habillée comme ça ? tu n'as pas trouvé de tenue plus descente ?

Non mais franchement, elle a oublié que je suis mariée ou quoi ?

Elle s'amène ici habillée comme si elle allait voir son amant ? Ah non!