Je n'ai même pas la force de lui répondre, j'augmente la coulée de mes larmes... Et quand je me souviens que je ne l'ai pas encore vu j'essuie mes larmes... Peut-être ils m'ont juste fait une blague pour que j'arrête de mettre le travail en premier dans ma vie, peut-être mon papa est encore vivant... Je débranche sur le coup tout ce qui était connecté à moi avant de sortir de la chambre en courant... Je me dirige directement à la réception et harcèle la réceptionniste de me dire où se trouve mon père ce qu'elle fait d'un geste... J'arrive dans cette salle et voit un corp couvert de la tête aux pieds... Si ça se trouve c'est une autre personne là dedans... C'est tout doucement que je détale le drap... Je fond en larmes lorsque je suis frappée par l'évidence... C'est bien mon père couché comme un homme endormit... Je suis foutue, mon père adoré m'a laissé... Il a osé me faire ça à moi sa princesse.
Moi : non Ada tu ne peux pas partir comme ca, tu ne m'as même pas dit au-revoir, tu n'as pas le droit de m'abandonner... Je t'en supplie ouvre les yeux et dis moi que ce n'était qu'une blague, allé lève toi maintenant ! Hurle pour appaiser ma douleur.
Djibril entre et me présente ses condoléances, mais qu'est-ce que j'en ai à foudre moi de ses excuses, tout ce que je veux c'est qu'on me remette mon père... Je veux mon papa !
Le plus mal c'est de voir ma mère dans cet État, elle est plus fragile que moi, j'ai appris qu'elle avait chuté elle aussi après cette monstrueuse nouvelle et depuis son réveil elle n'a pas prononcé un seul mot, tout ce qui peut sortir de sa bouche ce sont les gémissements de ses pleures, j'essaie de la consoler mais moi aussi j'ai mal, je n'arrive toujours pas à croire que je ne verrai plus jamais mon Ada... Pourquoi le monde est-il si injuste ? J'avais besoin de lui dans ma vie, qu'il me voit me marier, qu'il devienne grand père, joue avec ses petits fils... Il n'avait pas l'âge de mourir... Maintenant qu'il n'est plus là qui me guidera désormais ? Qui me donnera des conseils pour ma vie future ? Dire qu'il savait si bien le faire...
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Deux mois déjà que mon père nous a quitté et cette même douleur que j'ai ressentit le premier jour ne s'est pas allégé, bien au contraire elle est devenu plus intense, rien que le fait de retourner à la maison, de sentir son parfum dans tous les recoins de la maison, de voir ses affaires... Tout cela est comme un cauchemars interminable... Moi j'ai pu atténuer mes pleures, c'est pour ma mère que la douleur est encore plus pesante... Elle n'a pas pu jouir de sa convalescence avec les organisations pour les funérailles de Ada... Heureusement Djibril était là, il nous a soutenu durant toute cette période et ses épaules étaient toujours disponible pour le repos de nos têtes, il a été un vrai ami pour moi et comme un fils pour ma mère et je l'en remercie infiniment car sans lui j'aurait craqué depuis...
Je suis assise au bord de mon lit, le parfum que j'avais prévu pour mes parents placé entre mes mains, son abscence me déstabilise, je n'ai aucune envie d'aller travailler mais il faut bien que je le fasse après deux semaines de congés, heureusement que mon patron est quelqu'un de magnanime, il m'a même accordé un mois de congé mais je ne peux plus rester à la maison, mon esprit est vide et ramène sans cesse mes pensées vers mon père, il faut que je fasse quelque chose pour oublier cette douleur.
J'arrive dans le salon ma mère n'y est pas, elle doit sûrement être dans sa chambre, je m'y rend et ouvre la porte tout doucement... Elle est profondément endormit, c'est ce qu'elle passe son temps à faire en associant ses pleures, elle ne touche même plus à la poêle et ses marmites ce qu'elle adorait faire avant, je suis obligé de commander la nourriture chaque soir pour la forcer à manger et à boire ses médicaments, c'est une vraie gamine... Je ne devrait pas la réveiller donc je referme la porte sans faire de bruit.
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Depuis que je suis assise à mon bureau je n'arrive à avoir aucune idée, Ada hante sans cesse mes pensées, à chaque fois une larme m'échappe et je l'essui direct, je ne veux pas que quelqu'un m'attrape entrain de pleurer, je n'aime pas montrer ma faiblesse... Ce que je craignait arrive, mon patron viens juste de me surprendre, je me lève en le voyant.
Lui : bonjour INAYA je t'avais donné un mois de congé que fais-tu ici ?
Moi : bonjour monsieur... je sais mais il fallait que je me change les idées pour faire passer ma douleur.
Lui : je suis vraiment désolée pour la perte de ton père je n'ai pas pu venir à son deuil car j'avais un voyage très important.
Moi : ne vous excusez pas, je vous comprends.
Lui : toutes mes condoléances.
Moi : merci !
Il ne dit plus rien et m'observe juste, je peux bien voir de la pitié dans ses yeux, je n'aime pas être vulnérable aux yeux des gens
Moi : euh... Vous voulez quelque chose ?
Lui : ah oui je suis venu récupérer les plans pour l'immeuble prêt de la plage.
Je fouille mes documents et lui remets les plans pour vite me débarrasser de lui, j'ai besoin d'être seule... Mais on dirait qu'ils ne veulent pas me laisser tranquille, quelques minute après que mon boss soit partir voilà que la porte s'ouvre à nouveau.
Djibril : on m'a dit que tu étais venu travailler, comment te sens tu ?
Ne pouvant plus me retenir j'éclate en Sanglot pour libérer la douleur qui était remonté jusqu'à mes yeux, Djibril vient tout de suite prendre ma tête entre ses bras, je me sens libre de pleurer devant lui, lui seul peut voir mes faiblesses et personne d'autre... J'ai pratiquement trempé toute sa chemise avec mes larmes, il me tend un mouchoir une fois que je suis calme.
Djibril : ça va aller !
Moi : tu ferais mieux de conjuguer ton verbe au conditionnel irréalisable, jamais ça ne pourra aller, sais-tu combien j'aimais cet homme ? Mon père était mon héros, je n'avais jamais envisagé une vie sans lui, bien que mon job me prenait tout mon temps, le court instant que je pouvais passer avec lui était précieux, il me manque tellement.
Djibril : toi au moins tu as eu la chance de connaitre ton père avant de le perdre à l'âge de 24 ans, moi le mien je ne l'ai jamais connu, je ne sais même pas s'il est encore vivant ou mort, ma mère n'a jamais voulu me parler de lui sûrement parce qu'il l'a fait du mal, j'ai grandi avec et uniquement avec l'amour de ma mère et j'ai en moi un vide qui représente l'amour que mon père aurait pu me donner... Si je te dis tout ça c'est pour que tu te réjouisse d'avoir pu profiter de l'amour de ton père de son attention avant qu'il ne parte... Pleurer sans cesse ne vas pas arranger les choses, ton père où il est présentement ne doit pas reposer en paix à cause de tes pleures, il n'aurait pas voulu que tu te morfonde ainsi après son départ, il savait que tu étais forte, que tu allais surmonter tout ça... Cette fille qui est entrain de pleurer là je ne la reconnais pas, ce n'est pas la INAYA forte et courageuse que je connais, celle que je connais aurait déjà surpassé cette étape et se serait remit au travail... Tu es forte INA tu n'as pas autant de larmes dans tes réserves alors reprends toi... Je compte sur toi ! Dit-il avant de disparaître
Je ne savais pas qu'il était comme ça, que ce genres de mots pouvaient sortir de sa bouches, d'habitude il passe son temps à me faire des blagues et se moquer, j'imagine que c'est comme ça qu'il parvient à mettre ces nombreuses filles dans sont lit, mais pourquoi il me montre rarement cette facette de lui ? J'ai sentit de l'émotion dans sa voix et ça m'a touché... Il a absolument raison, deux mois déjà sont passées, c'était suffisant pour effacer cette douleur, maintenant il faut que je reprenne sur moi que je travaille dur et que je devienne la meilleure architecte du Mali et pourquoi pas du monde !? Je veux que Ada soit fier de moi depuis là haut, oui je ne peux pas en douter mon père est bien au paradis car il a toujours été juste dans sa vie, je devrais donc arrêter de pleurer et essayer d'être son exemple, en travaillant dur et en fondant une famille parfaite comme il l'a fait... J'ouvre mon ordinateur et me concentre...
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17h30 je devrais rentrer maintenant, ma mère est toute seule à la maison donc je ne peux plus rentrer aux heures tardives comme au paravent...
J'ouvre la chambre de ma mère et elle est toujours endormit... Bizarre ! Le matin elle était dans cette même position... Je m'en vais la tapoter tout doucement mais elle ne se réveille pas, je la secoue mais elle ne réagit pas... Mais pourquoi ? Je lui asperge de l'eau dessus aucun changement, je fais tout mon possible mais rien du tout, d'un coup j'ai le coeur qui bat, non je ne peux pas la perdre elle aussi, Je ne réfléchis pas à deux fois avant d'appeler Djibril pour le prévenir de l'état de ma mère, je me demande bien pourquoi c'est lui que j'ai appelé, sûrement parce-que c'est mon seul ami, il ne tarde pas avant d'arriver... Il vérifie son pouls.
Djibril : elle respire bien mais il faut qu'on l'amène à l'hôpital.
Pendant qu'il porte ma mère pour l'amener dans la voiture moi je prends mon sac et les rejoint... Un temps deux mouvements nous sommes à l'hôpital on l'amène directement et moi je suis toute tremblante.
Moi : s'il lui arrive quelque chose ce sera de ma faute ! Me-blâme je, je n'aurais jamais du la laisser seule.
Djibril : ne dis pas ça, comment tu aurais pu imaginer qu'il allait lui arriver quelque chose.
Moi : elle est si fragile j'ai peur pour elle.
Djibril : garde ton calme elle a dut juste s'évanouir tu t'inquiète pour rien.
Malgré tout ce qu'il peut dire je ne suis pas tranquille, elle a toujours été très fragile j'ai très peur pour elle...
Moi : docteur comment va ma mère ? Le harcèle-je en le voyant venir.
Le docteur : restez calme madame votre mère est hors de danger, elle s'est juste évanouie mais elle vient de se réveiller et se porte bien, néanmoins vous devez vous occuper d'elle, elle a l'air très fragile et nécessite une surveillance permanente.
Moi : merci docteur, puis-je la voir ?
Le docteur : naturellement ! Allez-y...
Je ne peux pas m'empêcher de la prendre dans mes bras en la voyant, elle a l'air si pâle.
Moi : tu m'as vraiment fait peur maman pourquoi tu fais ça ?
Djibril : madame CISSÉ vous devez être forte pour votre fille, vous ne pouvez pas l'abandonner elle a besoin de vous.
Maman : je suis désolée mon coeur je me suis fais du mal en oubliant que je te faisais du mal à toi aussi ! Dit-elle en posant sa main sur ma joue
Moi : je te pardonne tout mais promets moi de prendre soin de toi désormais je vais rester avec toi jusqu'à ce que tu sois complètement rétablit.
Maman : tu n'as pas besoin de faire ça, et ton travail ?
Moi : tu es ma priorité maman nous ne sommes plus que deux on doit rester soudées comme deux soeurs.
Elle me prend juste dans ses bras...
Une semaine après, je ne suis plus allé au boulot, j'ai passé toute cette semaine à m'occuper de ma mère sans toucher ni à mon téléphone ni à mon ordinateur pour travailler, elle avait besoin de ça et depuis que je m'occupe d'elle sa santé s'est amélioré au point où elle a recommencé à faire la cuisine. Nous sommes concentrées à regarder un film lorsque la sonnette retentit dans la maison, je me lève pour aller ouvrir.
Moi : monsieur ? Vous ici ? Dis-je surprise
Lui : bonjour INAYA désolée de ne pas t'avoir prévenu mais DJIBRIL m'avait informé pour ta mère donc je suis venu voir si elle allait mieux dès l'instant où j'ai trouvé du temps, tiens je lui ait apporté ces fleures ! Dit-il en me tendant des orchidées comme s'il savait ce qu'elle aime
Moi : oh Merci c'est exactement ce qu'elle aime ! Dis-je en le débarrassant
Lui : ah quelle coïncidence ! je les ai juste prises d'un coup de tête.
Moi : mais je vous en prie entrez donc.
Maman : qui est-ce ?
Moi : maman c'est mon patron M. OUSMANE DIALLO, je vous Présente ma mère AÏSSATA CISSÉ.
Mr. Ousmane : c'est un plaisir de vous rencontrer pour la première fois ! Dit-il en déposant un baiser sur sa main, votre fille m'a tant parlé de vous et votre mari, mes sincères condoléances.
Maman : je vous remercie, asseyez-vous je vous en prie je vous apporte quelque chose ?
Mr. Ousmane : non ne vous gênez pas.
Moi : c'est quand-même la première fois que vous venez ici, laissez-moi vous apporter quelque chose à boire monsieur.
Mr. Ousmane : si vous insistez juste un verre d'eau me suffira.
Je les laisse tous les deux seuls et reviens les trouver entrain de rire, Waouh !
Moi : alors qu'est ce qui vous fait rire autant ?
Maman : INAYA tu ne m'avais pas dis que ton patron était aussi drôle je ne peux pas m'empêcher de rire à ses blagues.
Ah bon !? Je ne l'avais pas remarqué, ou alors c'est moi qui suis indifférente à ses blagues que je n'ai d'ailleurs jamais compris, Mais c'est une bonne chose qu'il puisse faire rire ma mère autant, je peux dire que c'est la première fois que je la voit aussi joviale après la mort de papa, ils s'entendaient si bien qu'ils ont échangés leurs numéros, même à son départ ma mère n'arrêtait pas de parler de lui avec une telle admiration, il avait laissé son cachet et quand je le dis je le pense vraiment...
Désormais ma mère passait son temps au téléphone, quelque chose qu'elle n'utilisait jamais avant... Ils passaient leur temps à papoter, soit par appel où alors pas messages, je pouvait parfois entendre les éclats de rire de ma mère depuis sa chambre, à croire que ses blagues avaient un vrai effet sur elle, elle ne me gérait même plus, moi qui avait pris congé pour elle... cela a duré plus d'un mois, j'ai constaté qu'elle avait complètement guérit donc ça ne servait plus à rien de continuer à rester à la maison.
Maman : tu sors ? Tu ne m'a pas prévenu que tu partais.
Moi : oui je retourne travailler mais comment j'allais te prévenir alors que tu ne vis même plus dans cette maison.
Maman : de quoi tu parles ?
Moi : de toi et ton téléphone, il y'a plus que vous deux ici on dirait que tu as oublié ta fille.
Maman : ne me dis pas que tu es jalouse .
Moi : au contraire maman je suis heureuse de revoir ce sourire sur tes lèvres, ça me plait beaucoup et maintenant que tu as complètement guéris je retourne à mon boulot, passe une bonne journée maman.
Je laisse une marque de mon rouge à lèvres sur sa joue avant de partir... Il y'a pas qu'elle qui est obsédée par son téléphone, au bureau c'est la même chose avec mon boss, je lui parle de mon projet et lui il est ailleurs... Humm ! Cette histoire risque aller loin.
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Au retour je ne trouve pas ma mère dans le salon, ni dans sa. Chambre, encore moins dans la cuisine, elle n'est nulle part dans la maison, elle a du aller faire des courses, moi qui suis rentré tôt pour son délicieux repas je constate qu'il y'a rien à manger, bon je vais devoir supporter jusqu'à son retour...
19h, 20, 21, elle n'est toujours pas là, c'est bizarre, de plus son téléphone ne passe pas, d'un coup je repense à l'accident et mon coeur se met à battre... Non je dois me calmer et chasser cette pensée de ma tête, je m'en vais en cuisine et bricole quelque chose à manger pour faire passer le temps... 22h elle n'est toujours pas de retour, je ne sais pas quoi faire je ne peux pas appeler la police donc je m'asseoit sur le fauteuil du salon pour l'attende en espérant qu'elle revienne vite...
À suivre