Dans ma situation, je n'ai pas le temps d'avoir honte, l'heure est de sauver mon père alors peu importe le reste. Ravaler ma fierté pour ces quelques instants ne me fera pas de mal.
-Mademoiselle SANGO ! Appela la voix de la secrétaire
Elle m'indiqua la porte du bureau de Léo dans lequel je m'introduis en lui lançant un bref merci. Elle me regardait de haut et m'a fait toute une histoire tout à l'heure sur une prise de rendez-vous avant de prendre la peine de m'annoncer à son directeur qui avait surement oublié de là prévenir de mon arrivée. De toute façon je m'en fou, je ne suis pas là pour
m'occuper de ses crises de femme mal aimée la nuit.
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Je n'ai jamais pris la peine de regarder
attentivement cet homme, je suis là dans ce bureau devant lui et je me rends compte à quel point il est bien bâti. Si je n'étais pas autant préoccupée par l'état de mon père, je serais restée planté là bêtement à l'admirer dans sa veste surement fait sur mesure, ses lunettes qui lui donnent un air vraiment charmant... Il doit avoir à peine 30ans. Bref, oublions, le temps n'est pas de se faire une télénovela(Feuilleton).
-Naomi, quelle surprise de te voir ici ! J'avoue que j'étais plus que surpris de ton appel tout à l'heure. Prends place s'il t plaît ! me dit-il tout en me lançant un de ces regards !
-Merci Léo
-J'ignorais que tu connaissais même mon prénom! Quelle bonne surprise !
Sa remarque eu l'effet de provoquer en moi une grande gêne. J'avoue que j'ai vraiment malmené cet homme. Une voix dans ma tête me dit de faire demi tour mais l'image de mon père agonisant sur ce lit d'hôpital me donna le courage d'aller jusqu'au bout de ce pour quoi j'étais venu dans ce bureau.
-N'exagère pas ! Je réussi à dire d'une voix à peine perceptible
- Que puis-je t'offrir à boire ?
-Rien, merci !
-Ok, alors que me vaut l'honneur de ta présence ici ?
-Léo... (Hummm c'est si difficile de demander de l'aide)
-Ne sois pas timide, parles Nao !
-Euuh s'il te plaît, voilà. J'ai un grave problème et j'ai besoin de ton aide !
Hummm, la belle et rebelle Naomi qui a besoin de mon aide aujourd'hui après avoir passé tout ce temps à m'ignorer et même humilié parfois. Je sens que mon heure a sonné, il est temps que j'ai de cette petite ce qu'elle m'a toujours refusé de son propre gré. J'ai tellement rêvé d'elle, je voulais faire d'elle ma copine mais jamais elle n'a voulu de moi. Aujourd'hui là voilà venant se jeter dans la gueule du loup que je suis et je ne compte pas là rater, je vais que bien là dévorer. Pensa Léo
-Tu m'écoutes ? Renchérit Naomi
-Oui, excuses moi ma belle. Tu disais que tu avais besoin de mon aide, que puis-je concrètement faire pour toi Nao ? Tes désirs seront des ordres.
-En fait c'est une question d'argent, j'aurais besoin de 150 milles d'urgence, je ne te demande pas de me donner toute cette somme, aides moi s'il te plaît avec ce que tu peux.
Elle n'arrive même pas à soutenir mon regard, je sens qu'elle a dû y repenser de milliers de fois avant de se présenter ici. Peu importe, l'argent n'est vraiment pas un problème, je vais les lui donner mais je poserai mes conditions. Cette fois ma belle tu ne m'échapperas pas.
-Naomi ! Reprit Léo. Ne sois pas aussi timide, ne t'inquiètes pas, je vais t'aider !
-Vraiment ?
-Bien sûr ma belle, tu sais à quel point tu m'es précieuse.
Il ouvrit un tiroir du côté droit de son bureau et sortit une liasse de billets. Je détournai mon regard perturbée par la présence de tant d'argent. Jamais je n'en ai tenu autant de toute ma vie. J'avoue que j'ai donné cette somme par hasard, je me disais qu'ainsi, il pouvait peut être me trouver 50milles francs quand même. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il accepte me donner tout cet argent. Eh merci Seigneur ! Vraiment merci.
-Tiens Naomi, voici 200milles, je crois que ça t'aidera pour régler ton problème.
Tendant la main pour prendre l'argent, je fus surpris quand il là ramena en arrière et poursuivi en me disant !
-Tu es une grande fille et tu sais que j'ai toujours voulu de toi.
Voilà, je savais qu'il en viendrait là me dis je intérieurement !
-Je te donne cet argent mais en contrepartie, je veux que tu me donne ce que j'ai toujours désiré. Et joignant le geste à la parole, il s'approcha de moi et caressa ma joue !
-Comment ça Léo, que veux tu que je te donne ?
-Ne joues pas à la naïve Naomi, tu sais bien de quoi je parle, une nuit avec toi, rien qu'une nuit !
Mon Dieu, là au moins c'était directe, directe et perçant tel un couteau dans mon cœur. Moi Naomi, me voilà dans cette situation bien plus qu'embarrassante et ce par la faute de qui ? La mienne, ma propre faute et celle de personne d'autre. Pourquoi les hommes doivent-ils se sentir obligés de toujours vouloir profiter des femmes parce qu'elles leur demandent de l'aide ?
Je veux bien me lever de ce siège et sortir de ce bureau en courant non sans avoir d'abord donné une bonne gifle à Léo mais j'avoue que je devais m'y attendre, il m'a toujours désiré et je viens moi-même me jeter dans ses filets.
Que faire bon sang ?
Partir et regarder mon père mourir ou céder et le sauver ?! Qu'en est –il de mes principes, de ma dignité, de mes valeurs ?! Arrêts Naomi, me dit la voix dans ma tête. Qu'est ce que tes valeurs et ta dignité ont pu faire quand ta mère a dû aller vendre ses pagnes ? Quand dans cette clinique cette infirmière lui criait dessus ? Tu ne vas quand même pas laisser ton père mourir au nom de ta dignité!
As-tu pensé à ce que ta mère ressentirait ? Et toi-même d'ailleurs, pourras tu supporter ce chagrin ? Et puis Léo est un bel homme, pas un vieux sale et dégoûtant !
Je respire à fond, regarde Léo et cet argent qu'il tient entre ses mains dont j'ai énormément besoin et dit :
-D'accord, j'accepte.
-Ok, prends cet argent et vas régler ton problème, je t'appelle demain soir pour qu'on se voit.
-...............
-A plus tard ma belle
-Merci Léo.
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Après être sortit de ce lieu, je pris un zémidjan (taxi moto) vite fait pour rejoindre ma mère à l'hôpital. J'arrivai de justesse car elle avait déjà emballé les affaires amenées à l'hôpital et s'apprêtait à aller chercher un taxi pour rentrer à la maison avec mon père. Les vingt milles francs n'avaient pu faire grand-chose et on lui avait intimé l'ordre de quitter les lieux.
Je couru verser 100 milles francs à la caisse pour qu'on puisse commencer les soins proprement dits. Je remis 50milles à maman pour qu'elle gère le reste et gardai les 50milles restants avec moi au cas où...
Ma mère m'assailli de question pour connaître l'origine de cet argent et je dû lui dire qu'une partie venait de mes aides de l'université et l'autre partie de notre association fictive créée dans ma tête à l'université. Elle remercia le ciel pour lui avoir accordé la grâce de sauver son
mari.
Si seulement tu savais le prix que j'aurai à payer maman !
Comme quoi l'argent fait des miracles, voilà les mêmes infirmières qui nous criaient dessus tantôt qui s'activent à s'occuper de mon père. Tant mieux, j'emmerde celui qui dit que l'argent ne fait pas le bonheur ! Mais à quel prix vais-je payer ces deux cent milles ?!
Malgré moi j'appréhende cet instant qui ne tardera pas à arriver, demain je devrais me donner à Léo, je l'imagine déjà m'amenant dans un de ces motels pourris et m'intimant l'ordre de me débarrasser de mes vêtements pour assouvir son désir. Merde, il faut que j'arrête d'y penser. Papa est sorti d'affaire maintenant, c'est l'essentiel.
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Naomi
Il est 17 heures et Léo ne m'a pas encore fait signe, peut être aurait-il renoncé à prendre sa contrepartie du marché ? Je n'en serais plus qu'heureuse, ça me fend le cœur de devoir me donner à lui de cette manière.
Couchée dans notre vieux canapé, la sonnerie de mon téléphone me tira de mes pensées. Tiens, c'est lui, il n'abandonne pas ! Je pouvais bien rêver. Bon, décroches maintenant Naomi !
-Allô
-Salut ma belle, comment tu vas ?
-ça peut aller. Pfff suis-je obligée de lui demander comment il allait lui ?
-Ok, j'espère que tu as pu régler ton problème ?
-Oui, ça va. Merci
-Au fait, s'il te plaît indiques moi chez toi, je viendrai te chercher dans une heure.
-Non, je préfère qu'on se retrouve quelque part en ville
-Ok, mais quand même tu es dans quel quartier ?
-Djidjolé
-Ok, pour faire court, retrouves moi dans la station Total d'atikoumé dans une heure
-D'accord
-A toute ma belle !
Je raccroche et lance mon téléphone avec rage dans le canapé. Pauvre téléphone, il n'en était pour rien lui ! Bon, je vais me préparer pour mon exécution. J'ai prévu de porter n jean et un T-shirt ! Ce n'est pas non plus un rendez-vous galant pour que je lui fasse le plaisir de me mettre sur mon 31. Il veut mon corps, tant mieux, il va l'avoir et on oublie le reste.
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J'arrivai dans la station TOTAL exactement une heure trente après son appel et je vis sa voiture garée sur un côté. Je m'approchai et cognai à la vitre et il s'empressa de me déverrouiller la portière. Je pénétrai dans sa voiture où régnait une fraîcheur incroyable, résultat de la forte climatisation. Cela me fit du bien car je m'étais tapée la marche de la maison et j'étais un peu en sueur. Je m'en fiche de toute façon.
-Bonsoir Nao! Me dit –il d'une voix qui se veut être douce, en fait elle est douce je l'avoue !
-Bonsoir ! Dis-je avec empressement.
J'avais bien envie de lui demander où nous
allions quand il prit le chemin du centre ville mais je me suis résolu à me taire. Après tout j'étais son butin de guerre ce soir, il allait
m'emmener où bon lui semblait.
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Je fus étonnée de le voir garée devant une boutique de prêt à porter pour dames. Peut être avait-il une course à faire ? Tant mieux, qu'il fasse vite et qu'on en finisse. Ma surprise augmenta quand il me demanda de venir avec lui à l'intérieur et elle était à son paroxysme quand il choisit une très jolie robe rouge qu'il me tint pour essayage.
-Pourquoi une robe ? Tu me trouves mal habillée c'est ça ? En fait oui j'étais mal habillée mais pour aller se faire b***** dans un motel pourri, a-t-on besoin de revêtir son habit du dimanche ?!
-Tout doux Nao, désolé si je ne t'ai rien dit mais je veux que tu m'accompagnes dîner quelque part et désolé d'être franc mais pour l'endroit où nous allons, ton habillement de ce jour n'y cadre pas.
Toute honteuse de m'être ainsi négligée juste pour le mettre mal à l'aise lui, je pris la robe que j'allai essayer dans la cabine prévue à cet effet. Elle m'allait comme un gant, il a du goût quand même ce Léo.
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Maintenant place à son regard admiratif une fois que je sorti de la cabine.
-Tu es très belle Nao
-Euuh merci.
Il m'avait également choisi des chaussures de la même couleur que la robe que je mis par la suite. La responsable du magasin me fit une retouche de mon maquillage avec ses propres effets. Côté coiffure, j'avais un chignon et c'était parfait. Je m'admirai dans le grand miroir de la boutique, oui j'étais vraiment belle dans cette robe.
Léo paya la facture et nous avons remonté le cap vers Agoè (un quartier loin du centre ville).
Nous nous sommes rendus dans une maison où au lieu de l'ambiance de fête à laquelle je m'attendais, il y régnait plus tôt un calme absolu. Je n'étais pas au bout de mes surprises quand une fois à l'intérieur, une table pour deux était dressée avec champagne, chandelles... Bref le tableau pour un dîner d'amoureux.
A quoi jouait-il ? Quoi qu'il en soit, je me réserve toujours de lui poser des questions. Vivement qu'on en finisse. Sa voix aussi grave et douce m'invita à prendre place sur la chaise qu'il prit soin de me tirer.
-Je voulais que cet instant soit spécial, j'espère que tu ne m'en veux pas !
-............................
-Je te sers ? Retirant le champagne du seau de glace dans lequel il était trempé
-Oui, merci !
Je suis troublée mais je le cachais tant bien que mal. Pourquoi faire tout ce manège !
Le dîner se déroula dans un silence bercé par la musique douce qui égaillait la pièce. Des anciens slows anglais, mes préférés. Coïncidence ou avait-il mené des enquêtes sur mes goûts ? De toute façon je ne vais pas laisser paraitre que ça me plaisait.
Une fois le repas terminé, nous étions toujours à table à siroter le reste du champagne. Léo me lançait des regards que je feignais ne pas voir. Ce qui m'agaçait au plus haut point est cette manière qu'il a de sourire, putain qu'il est beau et séduisant quand il sourit comme ça !
-On danse ?
Hummm, il ne manquait que ça, suis-je obligée d'accepter ? Le son ''If Walls could Talk'' de Céline Dion retentissait à présent. Remarquant que je ne répondais pas, il enchaîna.
-Naomi, s'il te plaît, accordes moi cette danse !
Sans dire un mot, je lui tendis la main et nous avancions au milieu de la pièce où il me prit dans ses bras, me serrant à se fusionner à moi.
Si ce n'était pas la climatisation, j'aurais déjà appelé les pompiers, tellement mon corps était en feu.