Chapitre 4 No.4

POV Peyton.

Je ferme les yeux et j'attends, je suis enfin prête à quitter ce monde, à rejoindre celui qui a toujours été tout pour moi, je sombre peu à peu dans le noir. Soudain, j'entends du bruit, une voix qui hurle au loin.

" Lâchez-la ! "

L'étreinte de mon assaillant se desserre. Non ! Je ne veux pas me battre ! Je ne t'ai rien demandé alors pourquoi est-ce que tu interviens ? J'ouvre les yeux et mon agresseur me laisse tomber. J'atterris au sol sur mes fesses et je me tiens le cou en toussant fortement, mes poumons se remplissent à nouveau d'air. Je lève les yeux et je vois un homme qui accourt vers nous, il a l'air en colère. Très en colère même.

" Vous faites dans le viol maintenant les gars ? "

Celui qui accompagnait mon agresseur se tourne et regarde en direction de l'homme.

" Qu'est-ce que tu fous ici Shadow ? Ceci est notre secteur ! "

" J'allais m'acheter une bouteille quand... "

Il s'arrête de parler et hausse un sourcil.

" Et puis merde ! Pourquoi est-ce que je me tue à vous donner toutes ces explications ? Laissez-la partir. "

" Eh bien tu vois c'est non. Cette petite chatte nous plaît beaucoup et on compte bien s'amuser avec elle. Alors barre-toi ! " Dit-il avec un sourire sadique.

" Je me serais barrer si seulement elle était consentante, mais vu comment ton idiot de pote l'a plaqué sur le mur, je doute fort que vous lui avez laisser le choix. "

" Tu sembles ne pas comprendre un truc Shadow, personne ne te demande ta permission, tu es sur notre territoire et par conséquent, tu dois te plier. "

Le type qui s'appelait Shadow éclata de rire, puis il posa le paquet qu'il tenait par terre.

" Toi tu sembles oublier avec qui est-ce que tu parles. Je suis l'un des fils du diable, je peux aller où bon me semble. "

L'un des fils du diable ? Non mais c'est quoi ces conneries ? Avec quels sortes de crétins je me retrouve là ?

" Oui mais tu es bien loin de chez toi et ici, c'est nous qui faisons loi, alors ..."

Sans même attendre que l'un d'un gars qui parlait finisse, mon mystérieux sauveur lui donna un coup de poing en plein nez et celui-ci se courba de douleur, le nez en sang. Le plus costaud se jeta ensuite sur lui et lui donna un coup dans le ventre, coup que celui-ci esquiva le plus facilement possible et le frappa entre les jambes, il rejoignit son ami par terre en se tenant les couilles de douleur. Celui qu'on prénomme Shadow s'approche ensuite de moi, il pose gentiment sa main sur mon épaule et me relève la tête de son autre main.

" Tu vas bien ? "

Je rencontre son regard d'un vert éclatant, même à travers le noir, j'arrive à capter leur couleur si particulière. Il est beau, pas le genre de beauté à vous couper le souffle, mais une beauté plutôt classique. On dirait un ange, on a du mal à croire que c'est lui qui vient à lui seul de faire se plier de douleur ces deux hommes, il porte à sa main gauche une chevalière en argent et je peux même voir un tatouage. Face à moi, ses traits se radoucissent et sa condescendance me met hors de moi, alors je le repousse violemment.

" Je ne vous ai rien demandé ! "

Je me relève et je commence à marcher précipitamment.

" Tu plaisantes n'est-ce pas ? Si je n'avais pas été là ces hommes t'auraient violée et peut-être même qu'ils auraient pu te tuer ! "

" Vous croyez que je ne le sais pas ? Qui vous dit que je ne le voulais pas ? "

" Tu plaisantes n'est-ce pas ? "

Avant que je n'ai le temps de l'avertir, le type à qui il avait cassé le nez lui tira une balle dans le dos. Le coup de feu résonna tellement fort déclenchant et moi une peur qui me paralysa sur place. Je le vis poser sa main sur son ventre et celle-ci se remplit de sang. Il leva la tête vers moi avec un rictus de douleur et me dit.

" Cours ! "

Cours ! C'était exactement la même chose que m'avait dite Eddy, cours et ne te retourne pas, alors c'est de que j'avais fait. Et c'est que je ferais encore aujourd'hui parce que cet homme me l'a demandé. Je me mets à courir, le plus vite possible, j'entends des coups de feu derrière moi, mais fort heureusement, aucun d'eux ne me touche. Je prends toutefois la peine de regarder une dernière fois derrière moi et je le vois tomber sous les coups de mes deux agresseurs. Mon regard se voile de chagrin, car c'est de ma faute, j'aurais dû partir quand il m'a aidé. J'aurais dû...

Je me mets à frapper à toutes les portes comme une furie, de peur qu'ils ne me rattrapent et s'attaquent à moi. Il suffit d'une seule balle.

" Au secours ! Aidez-moi par pitié ! "

Au bout de cinq minutes, une porte finit par s'ouvrir et un couple d'un certain âge me laisse entrer chez eux, je leur raconte tout et ils prennent immédiatement le téléphone pour appeler la police.

***

Je regarde à travers la fenêtre sans vraiment voir, Brooke parle sans que je n'entende réellement ce qu'elle dit.

" Peyton tu m'écoutes ? "

Je détourne les yeux des passants que je regardais marcher et je me tourne vers Brooke.

" Je te disais donc qu'il va falloir te trouver une autre... "

" C'est aujourd'hui qu'on l'enterre n'est-ce pas ? "

Elle pousse un soupir et vient s'asseoir près de moi.

" Tu ne dois pas penser à ça en ce moment, ce qui doit te préoccuper, c'est ton déménagement. "

" Je veux y aller ! "

" Non mais as-tu entendu un seul traître mot de ce que je venais de te dire ? Tu t'es déjà assez exposée comme ça avec cette histoire ! Je ferai ce que je peux pour que tu ne comparaisses pas à ce procès. "

Je me lève et je vais de l'autre côté de la pièce pour prendre un pull à capuche noir. Ce n'est pas comme si je lui demandais la permission, je tenais juste à ce qu'elle sache où je serais. Sans attendre sa permission, je dévale les escaliers pour sortir.

" Fais attention à toi, je t'en prie. "

Je ne réponds pas et referme la porte derrière moi. Je tire sur les cordes de mon pull à capuche et je sors, il fait froid, comme si même la météo ne semblait pas être d'accord avec ce qui se passait aujourd'hui. Brooke m'a dit que son corps n'a pas été retrouvé, mais je doute fort qu'il ait survécu après tout de qui s'est passé. Non c'est impossible. Je repars d'abord à l'endroit où c'est arrivé, il a déjà été nettoyé comme si rien de tout ça n'était jamais arrivé. Pourtant, je me souviens bien évidemment de tout ce sang qui était par terre, je me souviens du bruit du pistolet et des coups de pieds qu'on lui a donné. La police a arrêté les deux suspects et je vais devoir aller témoigner au procès. C'est sans doute pour cette raison que Brooke semble aussi inquiète. Témoigner reviendrait à me mettre en danger, mettre en péril tout ce pourquoi on a travaillé toutes ces années. Je pousse un soupir et je me tourne pour rebrousser chemin, lorsque mon regard est attiré par quelque chose de brillant, dans un coin près des poubelles. Je marche jusque là-baser je ramasse la chevalière en argent avec des gravures sur le dessus : VP BS.

Je me rappelle l'avoir vu sur le doigt de mon sauveur, je la mets dans ma poche et je vais au cimetière. L'abondance de moto garée là me laisse perplexe, je n'ai jamais vu autant de moto garées à un même endroit, et tout ça pourquoi au juste ? C'est vrai qu'il faut pas être devin en voyant ses tatouages on comprenait bien qu'il faisait partie d'un gang, mais jamais je n'aurais imaginé que leur gang était aussi important, puis ses mots me revinrent en mémoire.

" Je suis le fils du diable. "

Si lui était le fils, alors je me demande bien qui est le diable. Je marche et je me cache derrière les arbres du cimetière, je regarde le monde autour de la tombe. De nombreux hommes et femmes tous habillés de noir. Au milieu d'eux, se trouve un autre homme, rien we sa présence éclipse la présence de tous les autres. Il regarde la tombe avec un regard vide, parfois pesant, comme s'il ne savait pas réellement ce qu'il faisait là. Il enfile des lunettes de soleil et porte un manteau au-dessus de sa veste. Un autre homme s'approche de lui et pose sa main sur son épaule, il la retire d'un geste sec. Ils ont l'air tous tellement tristes, ce qui accentue encore ce sentiment de culpabilité qui me ronge. Je baisse la tête et je regarde mes chaussures, comme si cela pouvait tout faire disparaître. Une fois la cérémonie terminée, je reste plantée là jusqu'à ce qu'il finissent tous par s'éloigner. Une fois que je suis certaine qu'ils sont tous partis, je me dirige vers la tombe et je m'y accroupis. Les larmes se mettent à couler sans que je ne puisse les retenir.

" Je suis désolée, je suis tellement désolée. "

Je m'essuie le visage et je me donne quelques secondes pour faire entrer l'air dans mes poumons.

" Je n'ai jamais voulu que tout ça arrive, j'étais prête à mourir moi, je... "

Je me redresse et je redresse et je sors sa chevalière que j'ai encore dans ma poche.

" Je ne vous ai jamais rien demandé, si vous vous étiez occupé de vos affaires, c'est moi qui serais ici et pas vous. " Dis-je en pointant sa tombe du doigt.

Je tourne sa chevalière dans mes doigts et lorsque je m'apprête à la poser sur la tombe, j'entends un cliquetis d'armes derrière moi et je me fige un instant en retenant ma respiration.

" Qui es-tu ? "

Bordel cette voix ! Elle me terrifie encore plus que le fait d'avoir une arme braquée sur ma tête. On dirait la voix d'un monstre, un monstre sortit d'outre-tombe voilà.

" Écoute mec, ne m'oblige pas à me répéter, parle sinon je te descends ! "

Mec ? Il pense que je suis un homme ? Bon d'accord, c'est vrai que ce pull en capuche ne me met pas en valeur, mais de là à me confondre à un garçon ? En même temps, c'est très bien ainsi, au moins il ne sait pas qui je suis et ne s'attend donc pas à ce qui va se passer. Je ferme les yeux et je compte jusqu'à trois. Je repense à mes cours d'autodéfense et je me tourne pour lui donner un coup avec la paume de ma main. Coup que bien évidemment il évite, il m'attire à lui faisant tomber ainsi la capuche. Mes longs cheveux blonds se répandent alors sur mes épaules. Il plisse les yeux et semble surpris de voir que je suis une fille et moi je peux enfin apercevoir ses yeux dénués de toute émotion. Je profite de ce moment de surprise pour lui donner un coup dans les parties intimes et je me mets à courir aussi vite que je peux, faisant tomber la bague que j'avais dans la main. Je cours et je m'engouffre dans le premier taxi que je trouve.