Je vais à la cuisine me servir du haricot et un bâton de manioc. Je fais des acrobaties pour éviter la suie noire de la marmite et rentre au salon, où Anne-cy est en train d'observer la carte de visite de l'autre.
- Louise Fankam, qui est-ce ?
- Une ancienne pote de Mimi.
- Ta carte, que fait-elle dans ton sac ?
- Je l'ai prise dans son sac-Ă -main.
- Pourquoi ?
- C'est le genre d'amie qui s'accapare les copines des autres.
- Je comprends.
- Mais ce ne sera pas suspect ?
- Non, non.
- Qu'elle la verra encore oĂą ?
- C'est bien joué.
Je dépose le plat sur la table-basse en bois vieilli, prends la carte de visite et la déchire. Je m'assieds et savoure mon plat en pensant à l'après-midi de dingue que j'ai eue. J'ai pu faire des courses, aller me faire chouchouter afin d'être fin prête pour le rendez-vous de ce soir.
- La big, ta réunion c'est demain.
- Je sais.
- C'est toi qui recois.
- Prends 50 000 fcfa dans mon portefeuille, 80 000fcfa dans mon portefeuille, s'il te plait.
- Pourquoi 80 000 ?
- 50 000 pour la cotisation, 20 000 pour la nourriture à préparer et 10 000 , comme Ernestine nous prête sa maison.
- Je vois.
- Il faut toujours viser haut, toujours le sommet.
- Je tiens Ă rentrer dans certains milieux.
- Comment fais-tu pour avoir les 50 000 fcfa ?
- Mimi.
- Ta copine-lĂ , soit elle est maboule soit elle est trop naĂŻve ou gentille.
- Je m'en fous, du moment qu'elle assure ma réunion, ça va.
- Je comprends pourquoi tu tiens Ă la garder.
- Voilà ! Il faut être stratège dans la vie.
- Pousse-la aussi Ă investir et tu pourras continuer Ă manger.
- Jamais ! Si je fais ça, dès qu'elle aura un peu, elle va me prendre de haut et m'oublier.
- Es-tu certaine ?
- Ouiiiiiiiiiiii.
- Humm. Au fait, j'ai besoin de 5 000 fcfa pour mes bords.
- Pour faire quoi avec les bords ?
- Etudier.
- Mama, tu crois que je me vautre dans presque tous les lits de Yaoundé pour te donner mon argent ?
- ...
- Tu as des seins et des fesses comme moi, sers-t 'en !
- Isa, s'il te plait.
- Non. Tu sais déjà comment mettre des mini-jupes, mini-culottes et des talons, tu peux déjà te trouver un homme.
- Je veux continuer mes Ă©tudes.
- Ce ne sera pas avec mon argent, Anne-cy.
- L'argent que tu mets dans tes sacs et vĂŞtements, je demande seulement 5 000 fcfa.
- Non !
Sur ces entrefaites, rentre ma mère. Elle prends les sachets, s'assied et ouvre chaque sachet, émerveillée.
- Dis donc, tu changes déjà de niveau. Tu ne vas plus à Mokolo et te fournis déjà dans les magasins.
- Je te dis, maman.
- Qui va se laisser faire ? Isa, tu vas t'en sortir pas comme ta sœur qui ne jure que par l'école.
- Elle me demandait 5 000fcfa pour les bords, quand tu entrais.
- Ah bon ? Anne-cy, tu penses que ta sœur a 2 vagins ?
- Maman, je ne veux pas réussir avec mon corps. Réplique Anne-cy.
- Pardon, excuse nos vies, rétorque ma mère. Combien de fois, t'ai-je déjà demandé de brancher monsieur Libi, le mari de la voisine ? J'ai remarqué qu'il te désirait.
- Jamais, maman !
Anne-cy, quitte la pièce en maugréant. Ma mère et moi, échangeons un regard et éclatons de rire.
- Maman, donne-lui un peu de temps, s'il te plait.
- Tu supplies même quoi ? Quand la galère va bien la toucher, elle reviendra.
- Je te dis. Au fait, n'oublie pas de dire à Etienne que ta mère a besoin d'une Louboutin.
- C'est tĂ´t, maman.
- Isa, écoute-moi bien, ma fille. Quand tu as la chance d'attraper un gros poisson, plus c'est gros, plus ça passe.
- Ok.
- Au lit, ne sois pas chiche ou prude. Donne-moi tout ce qu'il te demande.
- Je vois.
- N'hésite pas à lui faire comprendre que tu n'as jamais fait ci ou ça, pour qu'il ait l'impression d'être le premier à tout t'apprendre.
- Huhum.
- Il faut savoir flatter l'Ă©go d'un homme.
- Ok.
- Quand vous serrez en train de faire l'amour, tu fais ce que je t'ai appris.
- Je ne comprends pas.
- Tu l'excites mais pas assez, pour qu'il jouisse.
- Huhum.
- Lorsqu'il est prêt à jouir, tu t'éloignes pour créer la dépendance.
- Euille maman, il pourra me tuer.
- Nooooon. C'est là qu'ils sont le plus vulnérables.
- Hein ?
- Ils peuvent jurer et te promettre tout ce que tu veux.
- C'est noté.
- Et s'il ne tient pas la promesse, ferme les pieds et ne donne plus rien.
- Ok.
- As-tu fait ce que je t'ai demandé ?
- Quoi, je ne comprends pas.
- Il fallait ajouter presser ta garniture dans la pate à gâteau au chocolat.
- Je l'ai fait.
- Il doit être le premier à manger ce gâteau. Je dis bien, le premier.
- Ok.
- Quand tu vas le lui donner, parle dans ton cœur et ajoute la potion que je t'ai remise.
- Le problème est qu'il ne mange pas de hors.
- Emmène-le à l'Hôtel Beau Séjour à Longkack, allez au restaurant de cet hôtel.
- Cela n'arrange rien.
- Tu fais confiance à ta mère ou pas ?
- Si.
- VoilĂ !
Elle choisit quelques vĂŞtements, file Ă sa chambre et reviens.
- Au fait, tu as des chaussures, brésiliennes et bijoux de valeur ?
- Oui, ceux de Mimi.
- Te demande-t-elle encore de les rendre ?
- Non.
- C'est bien. L'image que tu lui donneras, est importante.
- Ok.
- Plus tu t'habilleras cher, il cherchera à te surpasser pour te satisfaire. Ainsi, tu pourras surenchérir.
- Je vois.
- Ma fille, ne te vend jamais moins cher.
- Ok.
Je débarrasse, vais prendre une douche et m'en dors. Je dois être en forme pour la sortie de ce soir.
QUATRE HEURES PLUS TARD...
- C'est vrai que le cadre est magnifique, fait-il en regardant de tous les côtés.
- Oui, bébé.
- Une princesse comme toi, devrait avoir droit Ă ce traitement en tout temps.
- Merci bébé.
- As-tu l'habitude de venir ici ?
- Non, pourquoi ?
- Tu ne parais Ă©blouie par l'environnement.
- Le luxe ne me dit rien. C'est l'humain qui m'intéresse.
Il me regarde, pose sa main sur la mienne et sourit.
- J'ai hâte de te serrer contre moi.
- Moi aussi. La dernière fois, tu m'as paru fatigué.
- J'Ă©tais convalescent.
- Je vois. Je vais prendre soin de toi, comme il faut.
Il lève la main, une serveuse arrive. Elle donne les menus et prend nos commande. Elle revient moins d'une minute plus tard avec des tranches de gâteau au chocolat et des flutes pleines.
- Cadeau de la maison, explique-t-elle.
- Merci, fait-il en souriant.
- Vous méritez vos étoiles. Dis-je en la regardant.
- Merci, madame.
Il prend une tranche de gâteau et l'approche de mes lèvres, je repousse gentiment sa main.
- J'ai horreur du chocolat.
- Pour me faire plaisir, bébé, insiste-t-il.
- Désolée, mon cœur.
- Dommage ; il parait déçu.
- Je me rattraperais lĂ -haut.
- Ok.
Il avale la tranche de gâteau, ainsi que deux autres et nous portons un toast.
- A l'amour !
UNE DEMI-HEURE PLUS TARD...
Il s'appuie sur le lavabo et ferme les yeux, pendant que j'asticote son manche. Moins de deux minutes plus tard, je le sens venir et le retire de ma bouche pour le mettre entre mes seins pour une branlette espagnole.
- Oui, chérie. Vas-y, tu me fais du bien.
- Et quand je fais ça ?
Je me lève, me retourne et frotte mon derrière sur son phallus en érection et veiné.
- J'ai envie de te prendre, chérie.
- Moi aussi, j'ai envie mais mon esprit n'est pas calme.
- Pourquoi ?
- Le bailleur a promis nous foutre Ă la porte, si on ne paie pas le loyer.
- C'est combien, ton affaire ? Demande-t-il les yeux éjectés de sang.
- 100 000fcfa.
- Si ce n'est que ça, je vais payer chaque mois.
- L'eau et le courant ?
- Aussi.
- Mais,
- Tu auras une allocation de 200 000fcfa par mois pour vivre avec ta famille.
- Merci bébé.
Je l'embrasse, il se laisse faire et en profite pour me soulever, se retourner et me faire asseoir sur le lavabo, pour défoncer à coups de boutoir. Je pose le doigt entre ses bourses et appuie doucement pour retenir le jet qui arrive. Il a beau se démener, n'arrive pas à jouir. Je termine ave la bouche et avale tout en le regardant dans les yeux.
- Merci bébé, murmure-t-il en m'aidant à me relever.
Nous prenons une douche, rejoignons la chambre pour un sommeil mérité.
UN QUART D'HEURE PLUS TARD...
Alors qu'il est endormi, je verse l'équivalent d'une pilule bleue dans la bouteille de vin, remue, puis fais le nécessaire pour assurer mon avenir. Je me recouche et suis réveillée quelques minutes plus tard par le renflement, la protubérance de mon homme.
- DĂ©jĂ ? Murmurais-je en me retournant.
- J'ai envie de toi. Je ne sais pas ce que tu m'as fait. Je connais une deuxième jeunesse avec toi.
- Où étais-tu depuis, chéri ?
- Je suis maintenant lĂ .
Je me retourne, il me prend en levrette. Je mords le drap et creuse le dos, à chaque coup de semonce. Durant 20 minutes, il me pilonne, non-stop. Nous essayons plusieurs positions. J'en profite pour le prendre en bouche, lui montrer de quoi, je suis capable. Lorsqu'il parvient enfin à jouir. Il enlève le préservatif, l'attache et le jette sur le sol, près du lit. Je me couche près de lui et le masse, pour l'inciter à dormir. Moins de deux minutes plus tard, il ronfle comme un tunnel sous la manche. Je descends du lit, remplace le préservatif sur le sol par un autre et le rejoins dans le lit.
DEUX HEURES PLUS TARD...
- As-tu apporté le nécessaire ?
- Oui, Abdou.
- Donne !
Je lui tends le paquet qu'il vide dans une calebasse, ajoute une mixture noire et fait des imprécations. Il s'arrête et me regarde. Sans un mot, je lui tends une photo qu'il jette dans la calebasse, une fumée noire s'y échappe. Ma mère serre ma main et sourit.
- Ca y est !
- Ce n'est pas fini, fais-je en me redressant.
- Je ne comprends pas.
- ...
[ETIENNE]
Je me sens merveilleusement bien. En sifflotant, je gare dans ma concession, descends, fais signe au gardien et rentre dans le salon où mon épouse, est comme toujours, en train de regarder la télévision. Elle lève à peine les yeux et change de chaine.
Même la vue de son caba fétiche, celui qui est usé que j'ai tout le temps envie de jeter, ne me fait rien. C'est dire qu'Isa a fait un bon travail. J'ai du mal à comprendre les femmes mariées. Qu'ont-elles à rester à la maison avec de gros cabas, des gros caleçons comme des bâches au lieu de privilégier des strings et nuisettes suggestives. C'est à cause d'elle que je la trompe. Je rentre à la maison, au lieu de sentir la rose, elle sent soit le vomis de mon dernier petit-fils soit la nourriture. Elle oublie que c'est véritable tue-l'amour.
- Je vais faire la table, dit-elle finalement.
- Non, j'ai déjà mangé.
- En 40 ans de mariage, c'est la première fois que tu refuses mon repas.
- J'ai mangé avec des amis.
- Etienne, que t'arrive-t-il ? J'ai remarqué que tu mettais plus de temps dans la salle bain et faisais attention à tes tenues.
- Il faut Ă©voluer.
- Cela fait 40 ans que je choisis tes tenues. Tu n'avais jamais fait de remarques, concernant mes choix et d'un coup...
- Je n'ai aucune envie de me disputer. Apporte ta nourriture, je mange et vais dormir.
- Humm.
Je vais prendre une douche, enfile bermuda et Marcel, puis la rejoins au salon. Du Ndomba de poisson, mon plat préféré, Dieu Merci. Qu'a-t-elle à me demander ?
- Comment a été ta journée ?
- Excellente. Et la tienne ?
- Ça peut aller, soupire-t-elle.
- Qu'y a-t-il ?
- J'ai des nœuds au dos.
Kieeee le code des quinquagénaires pour faire comprendre à leur homme, qu'elles ont envie. Elles vont même bientôt demander audience pour faire plaisir à leur mari. C'est quoi, tout ce protocole ?
- Je finis et je viens. Mets-toi Ă l'aise, j'arrive.
- Ok.
Je soupire. Isa m'a mis K.O mais je dois assurer le devoir conjugal pour ne pas attirer son attention. Je prends mon temps, débarrasse et fais la vaisselle en massant mon soldat qui a du mal à réagir. Je pense à Isa et ai une érection, de suite. Je file rapidement rejoindre mon épouse couchée en travers du lit, un filet sur la tête, le fameux filet qui fait 1 an sans toucher l'eau. Elle porte une nuisette, les fameuses nuisettes, couleur unie en satin des années 70. Je passe la main en dessous de la nuisette, soulève et reconnais un gros caleçon, celui des grand-mères. Je suis refroidie mais continue l'exploration, et rencontre des poils. Je ferme les yeux, m'exhorte au calme, pense au fessier d'Isa et la retourne doucement.
- Tu es lĂ , Etienne.
- Oui, chérie.
Je me penche, veux l'embrasser, elle tourne la tĂŞte.
- Tu ne t'es pas brossé les dents.
- Tu aurais pu mettre un string.
- Je n'ai plus l'âge, répond-elle.
Je la déshabille entièrement, fais l'impasse sur sa poitrine ultraplate et la pénètre...Elle est sèche. Je prends le lubrifiant et fais le travail pendant qu'elle est couchée et occupée à faire l'étoile. Je la pilonne durant 5 minutes, jouis et me retire. Pour elle, c'en est assez.
Je soupire...une vraie torture...Franchement, j'aurais pu m'en passer. Ce fut une dépense d'énergie en plus des pollution visuelle et sonore.