Chapitre 4 L'histoire raconter par Ayden

- Que fait tu ici alors Ayden ?

- Fais-tu dans la charité maintenant ? Ou bien la peur que je romps le pacte t'effraie-t-elle ?

Je le toise un long moment avant de réagir et lui répondre.

- Tu n'étais même pas encore né que je tuais plus d'un quart de ton espèce.

William est jeune et imprudent. Je me rapproche d'un centimètre en sa direction.

- Tu n'as pas connu la grande bataille qui nous a opposés. Mais par contre je t'ai vu grandir en toute sérénité auprès des tiens uniquement grâce au traité que nous avons signé avec tes ancêtres.

Je me laisse une seconde de répit avant de reprendre :

- Alors oui, le pacte est important. Mais pas que pour moi, pour toutes les lignées.

On reste là un certain moment à se regarder aucun de nous ne détourne le regard. Moi par ego et réputation lui par fierté. Même si au plus profond de lui, il sait que j'ai raison il ne l'avouera jamais.

- C'est vrai, tu as raison.

Mon regard ténébreux ce change en étonnement. Il se détourne de moi, regardant à nouveau le paysage devant lui.

- Maintenant que la paix règne il y a aucune raison de changer cela.

Je ne réponds pas. Je n'ai rien à répondre a cela ;

On se toise un long moment. Son rythme cardiaque est toujours lent et irrégulier. C'est signe qu'il souffre.

- Et tu prêt ?

Ma question est bienveillante. Nos idées peuvent être opposées et nous ne sommes pas tenus d'être toujours en accord. Mais devenir Roi peut être effrayant.

- Non, me murmure-t-il, mais ai-je le choix ?

J'ignore ce que je devrais lui dire. Mon humanité ne fait pas dans le réconfort, je ne suis pas doué pour encourager les gens. Mais ce soir, j'ai pris la décision de l'accompagner en souvenir du bon vieux temps, avant qu'il ne transite enfin et que le passé soit loin derrière nous.

Quand enfin la lune nous apparaît comme un disque lumineux dans le ciel. Les hurlements en face de nous me donnent des frissons. J'avance de quelques pas, laissant William à l'arrière dans une totale intimité.

C'est avec un lien indescriptible que je ressens en même temps que lui la douleur de la transition. Quand ce fut enfin fini, on se dirige les deux vers le reste de la meute.

La nouvelle lune signifie nouvelle meute. Un alpha meurt, un autre prend la place, c'est ainsi.

J'ai assisté à la transition de George, son grand-père.

Je me dois d'assister à celui de son petit-fils William.

On se positionne en hauteur ; force de pouvoir.

L'alpha se place devant moi, dominant par sa fourrure sombre. Son hurlement poussé, résonne un long moment dans la vallée.

Le son se fracasse sur les falaises et retentit au loin.

Son rugissement est puissant, on y ressent toute sa domination.

À ses côtés, je vis la meute se mettre à genoux face à leur Alpha. Marquant un respect sans fin à leurs nouveaux Rois.

La scène est intense. Le monde surnaturel sait qu'un nouvel alpha est arrivé avec une nouvelle meute. Lorsque le loup se tourne vers moi, ses yeux, tachetés d'or, m'avertirent qu'il n'est qu'un alpha de meute. Enfin, William retrouve son apparence d'humain.

Personne ne parle, nous n'avons rien à nous dire.

- Tu seras un excellent Roi, même sans.

J'ai parlé doucement, toujours en retrait.

- Merci mon ami.

Il se retourne face à moi, puis me tend la main en signe de confiance. Une poignée de main que j'accepte volontiers de serrer.