Avec un soupir discret, Béthanie Harper regardait les lumières scintillantes de la ville depuis la vaste fenêtre, perdue dans ses pensées.
À ce moment-là, son téléphone vibra, l'écran s'illuminant avec le message de son ex-petit ami, julien Wells. « Arrête de faire des histoires. Reviens ici.
» Son visage resta impassible, reflété dans la vitre, tandis qu'elle tapait rapidement sa réponse. « Lâche-moi !
» Elle venait de l'envoyer quand elle entendit la porte de la salle de bain s'ouvrir.
Se retournant, elle vit un homme émerger.
Il était grand et vêtu uniquement d'une serviette nouée bas autour de ses hanches.
Sa coupe militaire et son torse musclé étaient pleinement exposés, des gouttes d'eau dévalant de sa mâchoire forte, ajoutant un charme robuste.
Avec un sourire en coin et un rapide coup d'œil dans sa direction, il remarqua : « Je ne m'amuse pas avec les femmes de mes amis.
» Béthanie s'approcha, un sourire audacieux sur ses lèvres. « Et pourtant, tu m'as laissée entrer », répliqua-t-elle.
Le regard de Léland Swanson, calme et intense, glissa vers le bas, s'arrêtant sur l'aperçu séduisant de son décolleté exposé par l'encolure de sa robe.
Il resta silencieux, mais Béthanie était convaincue qu'au fond, les hommes étaient fondamentalement semblables-peu pouvaient résister au charme d'une belle femme s'approchant d'eux de son propre gré.
De plus, la réputation de Léland en tant que séducteur était pratiquement légendaire.
D'un geste audacieux, Béthanie le tira vers elle, mettant cartes sur table. « Tu ne peux pas me dire que tu ignorais que julien était fiancé depuis des années pendant que je jouais la dupe tout ce temps ?
» Léland se contenta de rire doucement, son silence étant une admission tacite.
Béthanie avait consacré cinq ans à julien, pour découvrir qu'il avait été fiancé tout ce temps, la propulsant de manière inattendue dans le rôle de la femme trompée.
Bien qu'il ne soit pas le confident le plus proche de julien, Léland était au courant des rouages internes et des secrets de leur groupe, et il était probable que les autres l'étaient aussi.
Pourtant, elle était là, la petite amie de julien, la dernière à savoir qui était véritablement son partenaire !
Animée d'une vague de détermination, Béthanie se hissa sur la pointe des pieds et pressa ses lèvres contre les siennes, ses tentatives novices de passion visant à éveiller son désir.
L'effet fut immédiat, son souffle se suspendant et s'accélérant.
Avec un éclat de tonnerre, Béthanie sursauta, ses doigts s'accrochant aux bras de Léland, surprise.
Alors que de grosses gouttes de pluie martelaient la fenêtre, un éclair soudain illumina la pièce, projetant des ombres dramatiques sur leurs silhouettes entrelacées.
Quand la lumière du matin se glissa, la tempête s'était déjà calmée.
Une fois leur étreinte terminée, Léland s'éclipsa vers la douche, ne montrant aucun signe de vouloir s'attarder.
Pour Béthanie, il n'était rien de plus qu'une passade. Elle savait bien que de telles connexions éphémères étaient typiques chez les adultes.
Elle s'habilla rapidement et quitta la pièce sans bruit.
Alors qu'elle s'apprêtait à entrer dans l'ascenseur, son téléphone vibra avec un appel vidéo.
C'était son jeune frère, Shawn Harper. Elle remit immédiatement ses cheveux en ordre pour paraître présentable et répondit à l'appel avec entrain. « Salut, Shawn !
» La scène sur son écran était alarmante. Shawn était immobilisé par plusieurs hommes costauds, sa voix étouffée par un bâillon, tandis qu'un bras était brutalement attaché à une chaise. Un homme tatoué menaçait de frapper le bras de Shawn avec une lourde matraque, aboyant : « Le temps est écoulé, Béthanie. Règle ta dette, ou le gamin perd son bras.
» La voix de Béthanie se brisa de peur. « Non, s'il vous plaît ! Je vous donnerai l'argent-ne lui faites pas de mal !
» « D'accord, tu as trente minutes pour livrer », rétorqua l'homme, inflexible. « Si tu joues à des jeux, tu récupéreras son corps à la place.
» La ligne se coupa.
Le teint de Béthanie se vida de toute couleur alors que l'angoisse la submergeait. Un plan se forma dans son esprit. Elle se précipita vers la chambre en criant, « Léland !
» Juste au moment où elle atteignait la porte, Léland sortit, une cigarette pendue à ses lèvres, son allure froide et détachée.
Ses yeux, aigus et glacés, glissèrent vers elle, cachant toute trace de ses pensées.
Béthanie repensa aux rumeurs qu'elle avait entendues à son sujet. Il était l'héritier unique de l'immense empire Swanson, réputé pour sa rébellion et son égocentrisme.
Un homme comme lui pouvait se permettre de garder le reste du monde à distance.
Elle prit une inspiration et osa demander, « Pourrais-tu me prêter un peu d'argent ?
» « Je ne pense pas que nous soyons assez proches pour ce genre de demande, à moins que tu n'envisages de... » Les mots de Léland furent interrompus par l'urgence de Béthanie. « Deux cent mille, et nous oublions que la nuit dernière a eu lieu », déclara-t-elle, sa voix teintée de désespoir.
Pour Béthanie, à l'ombre de l'épreuve de Shawn, fierté et dignité n'avaient aucune valeur.
Léland resta silencieux, observant la couleur disparaître de son visage.
Elle voulait en rire comme d'une blague, mais sa langue était figée, les mots lui faisaient défaut.
Puis, brisant le silence, le rire de Léland était bas et incrédule. « Je ne savais pas que tu serais une escort si chère.
» Son rire et ses mots l'immergèrent dans une profondeur d'humiliation qu'elle n'avait jamais connue.
À cet instant, sa fierté et sa dignité s'effondrèrent en morceaux.
Pourtant, le besoin d'argent était urgent, et l'homme devant elle avait des poches profondes.