La Vengeance d'une Génie Trahie
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Chapitre 3

Éléonore POV:

Le lendemain matin, le rituel habituel s'est déroulé. Zack a préparé son café, s' est rasé, puis est venu dans la chambre. Il m'a embrassée sur le front.

« Je dois aller à une réunion importante, mon amour, » a-t-il dit. « Mais je rentre tôt ce soir. On fêtera notre anniversaire, d'accord ? »

Il m'a tendu une autre petite boîte, cette fois en velours rouge. « Ceci est un petit quelque chose en attendant. »

J'ai ouvert la boîte. À l'intérieur, une broche en diamant en forme de fleur de lys. C'était magnifique, mais mon estomac s'est noué. Je connaissais cette broche. Je l'avais vue dans une vitrine, quelques semaines plus tôt, alors qu' il était avec Méline. Elle l'avait admirée, disant qu'elle « irait parfaitement avec sa nouvelle robe de soirée ».

La même broche. Mais il me l'offrait à moi. Pour mon anniversaire de mariage. La nausée est revenue, plus forte.

« C' est... splendide, Zack, » ai-je murmuré, la broche me brûlant les doigts.

Il a souri. « Je savais que tu aimerais. Tu es la femme la plus merveilleuse, Éléonore. La plus dévouée. » Ses doigts ont effleuré mon visage, un geste faux et insipide.

Je frissonnais de l'intérieur, mais mon sourire ne vacillait pas. « Merci, mon amour. Je... je t'aime tellement. » Un mensonge de plus, parfaitement articulé.

Il m'a embrassée, un baiser rapide et superficiel. « Je te laisse, ma belle. À ce soir. »

Il est parti. La porte s'est fermée derrière lui. Le silence de la maison est tombé, lourd et menaçant. J'ai regardé la broche, ma main tremblante. Ce n'était pas un cadeau. C'était un symbole de leur mépris, de leur assurance de pouvoir me manipuler à loisir.

Mon plan devait être exécuté maintenant. Il n'y avait plus de temps à perdre.

J'ai attrapé mon sac et une clé de voiture. Je savais où j'allais. Chez mes parents. C'était insensé, dangereux même. Mais je devais les entendre de mes propres oreilles. Je devais comprendre l'étendue de leur trahison.

La route m'a semblé interminable. Chaque kilomètre était une goutte de douleur de plus qui s'ajoutait à mon océan de chagrin. Quand je suis arrivée devant la grande maison familiale, mes mains étaient moites sur le volant.

J'ai garé ma voiture un peu plus loin, hors de vue. J'ai marché silencieusement jusqu'à la porte de derrière, celle que j' utilisais quand j'étais enfant pour éviter les sermons. Elle était souvent déverrouillée.

Elle l'était. J'ai glissé à l'intérieur, mon cœur battant à tout rompre. J'ai entendu des voix venant du salon. Ma mère, mon père, et Méline.

J'ai avancé à pas de loup, mon souffle retenu. J'ai trouvé refuge derrière un grand rideau du couloir, juste à côté de l'entrée du salon. Les voix étaient claires maintenant.

« ...et elle fait semblant d' être si forte ! » se plaignait Méline. « Elle se plaint de fatigue, de nausées... C' est insupportable. »

« Sois patiente, ma chérie, » a dit ma mère, sa voix douce et mielleuse. « Zack fait de son mieux. Il a dit qu'il avait une idée pour... accélérer les choses. »

Accélérer les choses. Me pousser.

« J' espère bien ! » a rétorqué Méline. « Hugues ne tiendra pas éternellement. Il veut cette mère porteuse, et il a un calendrier. Si on ne lui présente pas un enfant bientôt, il va finir par comprendre que je lui mens sur nos "difficultés". »

Mon père a grogné. « Il a raison. Cet héritier est crucial pour notre position. Sans lui, le mariage de Méline avec Louvier est en péril. Et nos affaires avec lui aussi. »

« Et Éléonore, » a dit ma mère, un soupir d' agacement. « Elle n' a jamais été à la hauteur de nos attentes. Toujours dans ses chiffres, ses stratégies. Jamais un homme digne de ce nom. Et maintenant qu' elle est enfin enceinte, elle nous fait cette comédie. »

Méline a ri, un rire sans joie. « Elle est si naïve. Elle croit vraiment que Zack l' aime. »

« Ne t' inquiète pas, ma chérie, » a repris ma mère. « Zack est entièrement dévoué à toi. Et à l' enfant que tu auras. Il m' a dit qu' il ferait tout pour que tu sois heureuse, même si cela signifie... la fin pour Éléonore. »

La fin. Mon souffle s'est coupé. Ils parlaient de ma destruction. Ma propre famille. Ils étaient tous dans le coup. Chaque mot était une gifle. Une trahison encore plus profonde que celle de Zack.

Je n'étais pas leur fille. J'étais un obstacle. Un pion. Une chose à écarter.

Une douleur aiguë a traversé mon ventre. Une crampe. J'ai serré les dents pour ne pas crier.

Pas maintenant. Pas ici.

« J' ai même dû lui tendre un piège stupide avec une fausse broche, ce matin, » a dit Méline, riant. « Il a cru que c' était pour elle ! »

La broche. La broche que je portais. C'était leur blague. Leur humiliation finale. À cet instant, l'Éléonore que j'étais, la femme qui avait cherché l'amour et la reconnaissance, est morte. Elle s'est effondrée en miettes.

Une force étrange s'est emparée de moi. Une colère froide. Une détermination d'acier. Ils ne verraient pas mes larmes. Ils ne verraient pas ma défaite.

Ils n'avaient aucune idée de la bête qu'ils avaient réveillée.

Mon téléphone a vibré dans ma main. Un message de Morvan. Je suis prêt. Où es-tu ?

C'était le signal. Le moment était venu.

J'ai serré la broche dans ma main, si fort que les diamants ont piqué ma peau. Ça ne faisait pas mal. Rien ne faisait plus mal que ce que je venais d'entendre.

Je me suis retournée, le dos droit, le visage impassible. Mais mon cœur, lui, rugissait. Le plan était en marche.

Je me débarrasserais d'eux. De tous.

J'ai glissé hors de la maison, laissant derrière moi les rires et les complots. Mon regard s'est posé sur la broche. Je l'ai jetée dans les buissons, un geste définitif.

La colombe en or autour de mon cou. La broche en diamant. Des symboles de trahison.

« Je ne suis pas votre fille. Je ne suis pas votre sœur. Je ne suis pas votre femme. Je suis Éléonore. Et vous allez le regretter. »

Une voiture s'est arrêtée brutalement plus loin. Zack. Il était rentré plus tôt. Il s'est précipité vers l'entrée de la maison. Il a dû me voir. Il m'a vue jeter la broche.

Son visage s'est décomposé. « Éléonore ? Qu' est-ce que tu fais là ? Et qu' est-ce que tu as jeté ? »

Je n'ai pas répondu. J'ai marché vers ma voiture, mon pas décidé. Il a essayé de me rattraper, mais j'étais déjà au volant.

« Éléonore ! Attends ! » a-t-il crié.

Je n'ai rien dit. J'ai démarré. J'ai regardé dans le rétroviseur. Il était là, devant la maison de mes parents, l'air perdu, la broche à la main.

Son visage était rempli d'une confusion que je n'avais jamais vue. Ses yeux cherchaient une explication. Il ne la trouverait jamais.

Je me suis éloignée, laissant derrière moi l'épave de ma vie d'avant.

Le compte à rebours a commencé.

            
            

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