Je montais ces escaliers peu éclairés. Je pris mon téléphone pour m'en servir comme torche. Avec tous les sous qu'ils amassaient dans les inscriptions, ils pouvaient au moins changer ces ampoules ! Avec difficulté, j'arrivai dans son bureau. Il était de dos, remplissant une fiche. Je le saluai
- Bonsoir, Monsieur. Excusez-moi pour le retard !
- Non, pas bien grave. Je l'attends, moi aussi.
Ce n'était pas lui, mais un jeune étudiant, sûrement d'une autre classe, d'une apparence assez ordinaire à la « française », portant une chemise à manche longue, de couleur blanche zébrée de noir, fourré sur un pantalon bleu nuit avec un pull-over attaché aux épaules. Des écouteurs lui pendaient au cou.
- Vous venez pour remplir la fiche, vous aussi ? me demanda-t-il
- Oui !
- Désolé... je ne me suis pas présenté ! Moi, c'est Malys.
Malys, cet homme qui allait me briser le cœur durant un long moment, me faire voir de toutes les couleurs... Oui, l'amour, quand tu nous tiens ! Subir tes douleurs n'est que joie, parfois, tel un esprit « Mazo », habitant le prétendu amoureux.
- Moi, c'est Andréa.
- C'est la deuxième année ?
- Non, la première année. Et toi ?
- En deuxième année. Sois la bienvenue dans le clan, fait-il, un petit sourire aux lèvres.
Puis entra M. Jules, le fameux éducateur surnommé « Mister Cacahouète ». Je ne savais pas pourquoi un tel sobriquet. C'est plus tard que j'ai compris qu'il était accro aux arachides.
Il me tendit une fiche à remplir et demanda au jeune homme de m'aider à la remplir. Ce qu'il fit avec plaisir. Il reçut un message auquel il s'empressa de répondre.
- M. Jules, je dois m'en aller, nous avons un exposé, dit-il à l'éducateur.
Il était le délégué de sa classe de la même filière que moi.
Malys, un jeune, fort sympathique, toujours jovial, issu d'une famille aisée, lui aussi fit un brillant parcours dans les plus prestigieuses écoles de la ville et récompensé par plusieurs tableaux d'honneur. Il travaillait dans l'entreprise de communication de sa mère en tant qu'assistant au service marketing.
Donc, il partit en courant rejoindre sa classe. Après les conseils prodigués par M. Jules, je retournai en classe... Enfin, la lumière était rétablie dans les escaliers après plusieurs semaines passées dans l'obscurité. Je retrouvai des écouteurs au bas des escaliers. Cela me dit quelque chose : n'est-ce pas ceux de Malys qu'il a dû laisser tomber précipitamment ? Je les gardais dans ma trousse.
Miyah, ma meilleure amie et voisine m'accompagnera, après les cours jusqu'à sa classe.
Je retournai en classe pour le cours d'anglais.
À la fin des cours, je demandai à Miyah de m'accompagner, vu que je ne connaissais pas la classe des deuxièmes années. En plus, elle ne se trouvait pas sur le même palier. Arrivée sur place, je fis un constat : personne en classe. Apparemment, ils avaient fini un peu plus tôt que nous ; c'est normal, avec ce professeur qui nous avait gavés de ses discours à n'en plus finir.
Bon demain je lui remettrais ses écouteurs, dis-je à Miyah
- Ils n'ont pas cours demain, as-tu oublié ? Donc c'est jusqu'à lundi.
- Ola ! OK, donc on verra ça lundi.
- Tu sais que c'est quelque chose qu'on égare à chaque arrêt donc tu n'as pas à t'en faire. En plus, peut-être que jusque-là il viendra la semaine prochaine avec d'autres.
- Pas grave ! Je les lui remettrai quand même.
- Comment s'appelle-t-il, ton fameux mec ?
- Heuuu ! Humm !
- As-tu déjà oublié ?
- Malys... voilà !
- Je ne vois pas.
- Lunettes rondes, mince de forme et de teint noir.
- Ah ! Ouais ! Le délégué.
- Ah ! Le connais-tu ?
- Et, comment ? Qui ne le connaîtrait pas.