Chaque fois qu'il voyait les enfants de ses amis ou de ses partenaires, ils se demandait quand est ce que lui aussi se ferait appeler père. Il arrivait même parfois à se demander si tout ne serait pas facile s'il essayait d'avoir un enfant hors mariage. Comment lui, le grand Noël Mel, architecte de son état, celui pour qui la conception n'a pas de secret puisse avoir une femme incapable de concevoir.
Les jours passent et Noël changeait aussi. Il ne rentrait quasiment plus à la maison. Car maintenant tout le monde savait qu'il entretenait une relation avec Céline la sœur de son ami. Il lui a acheté une villa et c'est là qu'ils vivaient comme un couple sans se cacher.
Dès lors, même si Céline n'était pas officiellement madame Mel, Tout le monde la considérait comme telle. C'est à elle que revenait le prestige et gloire. On l'appelait dans tout les grands événements. Tout le monde voulait flatter la future madame Mel car on savait que tôt ou tard elle le serait.
Béa était devenue la risée de ses amies. Elle n'était plus considérée comme avant. On la retirait même de plusieurs associations. Ses quelques amies qui restaient n'avaient qu'un sujet de causerie "les enfants".
Béa n'en pouvait plus de leur hypocrisie. Elle restait chez elle et ne faisait plus d'apparition en publique. Elle supportait seule sa douleur sans personne à qui se confier. Même lorsque sa famille l'appelait pour prendre de ses nouvelles, elle leur disait toujours que tout allait pour le mieux.
La veille de son départ, Béa reçut la visite de Anna Mel la cousine de son Mari.
Béa: Comment te portes-tu ma belle? Je ne m'attendais vraiment pas à toi ici.
Anna (prenant le verre de jus que lui tendait Béa): Pourquoi? Tu sais que je ne peux pas vivre sans toi.
Béa: C'est ça... Tu dis toujours cela mais tu t'enfuis à chaque fois que tu as une petite occasion. La dernière fois tu es partie à l'étranger sans même m'en informer. Et au cas où tu voudrais savoir je suis toujours fâchée.
Anna ( la serrant dans ses bras): Ne te fâches pas. Ce n'était pas prévu. Mais laissons passer toutes ces petites choses sans importances. Alors dis-moi comment se passent les choses entre Noël et toi?
Béa: Comme toujours. Lui veut un enfant et moi je n'arrive pas à concevoir voilà.
Anna: Ça je le sais déjà. Ce que je veux savoir c'est comment il réagit face à toi.
Béa: Il me traite bien. Il paye mes factures, me verse de l'argent chaque mois. Il me donne tout ce dont peut rêver une femme donc que dire de plus?
Anna: Il te donne tout ce dont peut rêver une femme? OK mais là n'est pas la question ma belle. Te donne t-il ce dont toi tu as besoin? Les nouvelles vont vite tu sais? Je veux savoir si tu es prête à élever l'enfant d'une autre femme. Si Noël revient avec un enfant hors mariage, l'accepterais-tu?
Béa (après un moment de réflexion): J'aime mon mari et tu le sais. Si un enfant hors mariage est la seule condition pour que nos jours heureux reviennent alors je suis prête à l'accepter.
Anna (la serrant des ses bras): Je suis désolée que les choses se passent ainsi. Tu sais que tout le monde t'aime à la maison n'est-ce pas? Je veux que tu l' apprenne de ma bouche. Hier on a reçu la visite des parents de Céline et elle est enceinte. Je sais que c'est douloureux mais saches que tout le monde te soutient. Nous sommes tous avec toi.
Cette nouvelle a eu l'effet d'une bombe dans le cœur de Béa. Tout ce qu'elle a pu retenir dans les paroles de Anna est "elle est enceinte". Céline était enceinte qu'allait-elle devenir. Elle était tellement choquée qu'elle ne s'est pas rendue compte que ses larmes coulaient abondamment.
Anna: Je suis vraiment désolée ma chérie mais il fallait que je te dise. Sois forte comme tu l'as toujours été; ne te laisses pas abattre par la tristesse. Pleures si tu veux mais je veux te vois forte comme toujours ne montre pas aux autres que tu es triste s'il te plaît.
Béa (essuyant ses larmes): Et que dis Noël dans tout ça?
Anna: Je suis désolée ma belle mais il a reconnu. Il dit être l'auteur. Grand-mère lui a demandé de t'informer donc il sera là aujourd'hui.
Béa: D'accord. Anna ce n'est pas que je te chasse mais s'il te plaît peux-tu me laisser seule?
Anna: Oh ma belle je sais que je t'ai demandé d'être forte mais s'il te plaît je ne veux pas que tu me traites comme les autres. Sois ouverte et sincère avec moi, dis moi ce que tu ressens s'il te plaît. Je suis là pour toi.
Béa: Je veux être seule s'il te plaît. Peut être qu'après je pourrais te parler mais actuellement j'ai besoin d'être seule.
Anna: D'accord je m'en vais mais appelle moi si tu as besoin de quelque chose.
Une fois rester seule, Béa s'est enfermée dans la chambre et s'est mise à pleure. Elle n'a pas eu d'appétit car elle attendait son mari. Elle voulait entendre ce qu'il avait à lui dire.
Couchée devant la télé Béa était toujours pensive jusqu'à ce quelle entende le bruit de la voiture puis ensuite des pas. Elle s'est levée et lorsque son regard a rencontré celui de Noël, les deux ce sont figés.
C'est elle qui a pris la parole pour rompre le silence.
Béa: Bienvenu mon chéri. Viens je t'ai gardé à manger
Noël : Tu sais déjà pourquoi je suis là alors je ne vais pas tourner autour du pot. Je veux qu'on se sépare
Béa: PARDON??
Noël : Ne rends pas les choses plus difficiles. Je ne vais pas laisser mon enfant grandir avec ses parents séparés. Il a besoin d'une famille unie pour une bonne éducation.
Béa: Et moi qu'est-ce que je deviens? Et ta promesse d'attendre même tente ans s'il le fallait? Où sont passés tes belles paroles?
Noël : Je suis désolé pour tout ça mais je suis un homme et j'ai besoin d'une descendance. Désolé de ne pas pouvoir tenir ma promesse en ce qui te concerne je vais te verser une très grande pension si tu accepte le divorce sans problème.
Béa: Il ne s'agit pas d'une question d'argent mais d'une question de confiance.
Noël : Arrête Béa tu es ridicule. Dis moi pourquoi tu es encore là s'il ne s'agit d'argent? Malgré les humiliations que tu subis, tu es là. Alors dis moi je t'écoute.
Béa: C'est ainsi que tu vois mes sacrifices ? C'est pour cela que tu ne viens même plus dans ta propre maison?
Noël : Non je ne viens plus parce que ça ne servirait à rien. Être avec toi dans la même maison c'est comme être avec un homme. À quoi bon se fatiguer à te faire l'amour alors qu'il n'y aurait pas de résultat. Tu es juste une incapable. Que tu le veuilles ou pas nous allons nous séparer et rien ni personne ne pourra me faire changer d'avis.
Noël la laissa planter et monta pendre des affaires à lui. Il n'était là que pour lui parler et comme cela était fait il n'avait pas l'intention de passer la nuit là.