Était-ce le jour où Gemma Hill a laissé tomber le défi ? Est-elle enfin sortie de ma vie ? J'ai souri et me suis retournée pour aller à mon premier cours, mais lorsque j'ai vu son groupe d'amies derrière la capitaine de l'équipe des pom-pom girls, alias Gemma, je me suis arrêtée.
« Que veux-tu, Gemma ? », lui ai-je demandé, mon sourire ayant déjà disparu. Elle a balancé ses cheveux blonds par-dessus son épaule et m'a tendu une enveloppe.
« On est lundi, tu te souviens ? » Gemma m'a souri et j'ai soupiré, consciente que, comme tous les lundis, ma routine quotidienne serait ruinée.
J'ai acquiescé et elle m'a tapoté la tête comme on le fait pour son chien lorsqu'il a obéi à son maître... et c'est exactement ce que je suis.
Je suis la petite domestique de Gemma Hill. Celle qui distribue des petits mots d'amour à l'intello Josh Collins. Tous les lundis, on me donne une nouvelle enveloppe avec l'écriture parfaite de Gemma sur le devant qui dit « Josh ».
Vous vous demandez certainement pourquoi je fais ça ? Eh bien, pour résumer, on m'a mise au défi de faire tout ce que Gemma voulait, aussi longtemps qu'elle le voudrait, et son premier ordre c'est : « Je veux que tu donnes ceci à Josh. Chaque lundi, il y en aura un nouveau et tu feras la même chose chaque lundi jusqu'à ce que je finisse par l'avoir. Compris ? »
Je dois le faire et maintenant, je suis là, distribuant des mots d'amour comme une messagère. Autant être une putain de factrice !
Gemma s'en est allée avec ses amies derrière elle, riant comme si c'était drôle. J'ai soupiré légèrement et mis l'enveloppe dans mon livre de classe. La cloche a retenti dans les couloirs et je me suis surprise à soupirer à nouveau.
Le moment était venu de m'exécuter.
J'ai commencé à marcher vers les escaliers. Une fois à la première marche, je me suis souvenu soudain que je portais une jupe. Je me suis donc accrochée au bas pour que personne ne puisse voir ma culotte rose à cœur.
Oui, je suis toujours une enfant ! Ne me jugez pas !
J'ai gravi toutes les marches et je suis enfin entrée dans la classe. Josh était assis à l'avant de la classe et commençait à noter ce que le professeur avait écrit au tableau. Je suis allée vers lui, j'ai sorti le papier de mon livre et l'ai déposé sur son bureau.
Il a levé les yeux vers moi et froncé les sourcils comme il le fait chaque fois qu'il me voit avec une enveloppe. J'ai haussé les épaules et me suis dirigée vers le fond de la classe.
Je me suis assise à la table du fond, près de la fenêtre, avant de brancher mes écouteurs. J'ai tiré mon sweat à capuche sur ma tête tandis que je m'isolais des bruits de tous ceux qui commençaient à entrer dans la classe.
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J'ai attrapé mon plateau, marchant vers la file d'attente qui se forme assez rapidement. Ouah, ces gens ont faim. J'ai regardé le menu du jour et roulé des yeux.
Pain de viande.
J'ai gémi en secret, regardant autour de la cafétéria pour voir si je peux m'asseoir avec quelqu'un aujourd'hui ; mais comme d'habitude, personne ne voulait de moi à sa table parce que je suis nulle. Je ne suis pas aussi populaire et spéciale que les autres.
La dame a levé les yeux vers moi et je lui ai souri gentiment. Elle savait bien que je n'aimais pas le pain de viande, alors avec un hochement de tête, elle m'a tendu un sandwich jambon-fromage du réfrigérateur et un soda. Je l'ai remerciée tout en m'éloignant progressivement de la file d'attente.
J'ai lentement fait le tour de la cafétéria et soupiré en voyant que, comme tous les autres jours, j'étais à nouveau seule.
J'ai quitté la cafétéria et commencé à me diriger vers le terrain où tout était silencieux et paisible. J'y déjeunais habituellement, mais j'aimais cet endroit car je n'y ai jamais été ennuyée ou dérangée par quelqu'un, pas même par Gemma.
Je me suis assise sur les gradins et j'ai commencé à manger mon déjeuner, ignorant mon nœud à l'estomac alors que je pensais à ma vie.
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Le temps a filé, comme toujours. J'ai attrapé maintenant les livres dans mon casier et les a fourrés dans mon sac. Après cela, j'ai claqué le casier et franchi les portes de l'école.
Tout le monde était en train de partir, de discuter, de s'asseoir sur le toit de leur voiture et de faire ce qu'ils faisaient tous les jours. Je me suis tournée vers le parking, remarquant le SUV noir de ma mère. Je me suis dirigée vers lui et y est montée une fois à proximité.
« Hey bébé, comment s'est passée ta journée ? », m'a demandé ma mère avec un sourire et j'ai acquiescé en ajustant ma ceinture de sécurité.
« Bien. » À ma réponse, ma mère a hoché la tête et conduit vers la sortie du parking.
« Tu as l'air stressée, chérie. Tu vas bien ? », m'a demandé ma mère et je lui ai adressé un sourire rassurant.
« Maman, je vais bien », ai-je dit et elle m'a souri gentiment avant d'allumer la radio.
J'ai fredonné la musique pendant notre trajet vers la maison. Comme toujours, le trajet était silencieux et une fois arrivée chez nous, je suis sortie de la voiture, me dirigeant vers la porte.
Je suis entrée une fois que ma mère a ouvert la porte et je me suis installée sur le canapé. Ma mère a gloussé et posé son sac à main noir sur le comptoir.
« Winter, puis-je te parler une seconde ? », m'a demandé ma mère. Me tournant dans sa direction, j'ai vu ma mère se verser un verre de jus d'orange.
Alors je me suis levée du canapé, paresseusement, et dirigée vers le comptoir, m'asseyant sur l'un des tabourets. Ma mère m'a passé le verre et j'en ai pris une gorgée.
« Chérie, tu sais que je suis très occupée avec mon travail et tout », a commencé ma mère et j'ai acquiescé en prenant une autre gorgée. « Eh bien, je pars en Afrique demain... » ; c'est à ce moment que j'ai commencé à m'étouffer avec mon jus d'orange.
Ce n'est pas possible !
Ma mère m'a tapoté le dos et quand j'ai commencé à aller mieux, elle s'est assise sur le tabouret à côté de moi. « Pendant un an », a-t-elle terminé, et j'ai littéralement eu envie de m'étouffer à nouveau avec mon verre. J'ai lentement pris une gorgée de mon jus, me suis raclé la gorge et j'ai froncé les sourcils vers ma mère.
« Tout d'abord, pourquoi si tôt ? Ensuite, chez qui vais-je loger car personne de la famille n'est ici ? Je ne compte pas prendre un avion pour l'autre bout du monde pour y vivre pendant un an », ai-je expliqué avec le plus grand sérieux. Ma mère a acquiescé en se frottant les mains.
« Mon patron veut que le groupe et moi allions en Afrique pour faire des recherches sur une certaine maladie responsable de la diminution de la population du Kenya. Je vais te laisser rester avec Becky. » J'ai gardé un visage impassible, ne sachant pas de qui ma mère parlait.
« Mon amie du lycée ? » Je regardais toujours ma mère, n'ayant aucune idée de qui est cette fille Becky.
« Tu l'as rencontrée au mariage de tante Rochelle ? »
« Oh, Becky Anderson ! », ai-je dit en claquant des doigts. Mon esprit fonctionnait enfin.
« Oui. Bon, commence à faire tes valises parce que tu ne reviendras pas ici avant un an », m'a rappelé ma mère et je me suis levée pour monter à l'étage.
Eh bien, cette journée est de mieux en mieux, pas vrai ?
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« C'est fait ! », ai-je dit avec un sourire en fermant ma valise. J'ai fini de faire mes bagages et mon Dieu, j'avais l'impression d'avoir emballé toute ma garde-robe !
« Winter ! Nous allons nous rendre chez Becky dans une minute, alors dépêche-toi ! » J'ai entendu ma mère crier et j'ai roulé des yeux avant de me lever et de descendre. J'ai vu ma mère en train de terminer son verre de jus d'orange, son téléphone collé à son oreille.
Elle a acquiescé, raccroché le téléphone et pris ses clés. « Allons-y », a-t-elle dit. J'ai pris les marches pour se rendre vers la voiture.
Trente minutes plus tard, nous sommes arrivées devant un magnifique manoir entouré de hautes grilles noires. Admirant la bâtisse, un sourire a apparu sur mes lèvres.
Waouh.
Une fois débarquée, j'ai attrapé ma valise avant de me diriger vers la porte. Ma mère a frappé à la porte avant de se reculer, attendant patiemment que Becky réponde. Quelques secondes plus tard, la porte s'est ouverte sur la fille blonde du mariage de ma tante.
« Bonjour Kelly. Winter ! » Becky m'a saluée joyeusement en me prenant dans ses bras, ce qui m'a assez surprise. J'ai laissé échapper un rire nerveux et elle m'a lâchée.
« Entrez ! », a-t-elle dit, à quoi nous avons obéi. Les murs blanc crème assortis à la moquette crème et les canapés noirs m'ont fait murmurer « waouh ».
Soudain, une grande silhouette descend les escaliers, suivie de trois autres grandes silhouettes. Les garçons m'ont rapidement regardée, ce qui m'a fait baisser les yeux vers le sol.
« Maman, c'est elle ? », ai-je entendu un des garçons demander. Je me suis mordu la lèvre, les yeux toujours rivés sur le sol. J'ai senti des mains tenir doucement mon menton et j'ai levé la tête pour rencontrer les garçons dont je n'aurais jamais imaginé être aussi proche.
Les mauvais garçons du lycée Cambree !
Puis, tout d'un coup, mes pensées m'ont percutée comme une pierre.
Je vais vivre avec les quatre mauvais garçons pendant un an, bon sang !
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A/N - Modifié
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-XmysterysmileX